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Par Christaldesaintmarc le 26 Janvier 2012 à 06:30
Pascal Vandier est juriste de formation,doctorant en droit à l’université Paris 2 Panthéon-Assas, inspecteur des impôts, et passionné d’histoire.
Il est venu, invité par l'Association Culturelle Châtillonnaise, nous présenter la vie et l'oeuvre de celui que l'on a surnommé "Tigre de Vendée", c'est à dire Georges Clemenceau.
Georges Clemenceau naquit en 1841 à Mouilleron en Pareds (Vendée) dans une famille aisée. Son père Benjamin Clemenceau était médecin. Républicain convaincu il s'était opposé à Napoléon III lors de son coup d'Etat, et fut emprisonné à Nantes . Il déclara plus tard à son fils Georges "Si tu veux me venger, travaille".
Georges Clemenceau fit des études de médecine, effectua des "stages" à la Salpêtrière réussit son doctorat, mais il se passionnait également pour les sciences et la philosophie. Il eut des amis célèbres comme Henri Rochefort, et fonda un premier journal appelé "Le travail". Républicain, qui ne voulut jamais être un "suiveur", il fut lui aussi emprisonné un mois pour ses idées.
Georges Clemenceau se rendit quatre fois aux Etats-Unis,( il fut professeur à Stanford), où il rencontra Marie qui devint son épouse.
(Clemenceau, peint par son ami Claude Monet)
En 1870, après la capitulation de Napoléon III à Sedan, un gouvernement fut mis en place, dirigé par le général Trochu. Des ministres furent immédiatement nommés : Gambetta (Intérieur), Favre (Affaires étrangères)... Etienne Arago est nommé maire de Paris, chargé de désigner les maires des arrondissements : Carnot dans le 8ème. Clemenceau , qui était inscrit sur les listes des comités républicains, fut nommé maire du 18ème arrondissement de Paris. Ce fut le début de sa carrière politique.
Georges Clemenceau, après avoir été maire de Montmartre, fut élu député républicain radical de la ville de Paris en 1870. Il s’opposa à la politique coloniale de Jules Ferry, car il était contre la colonisation du Tonkin. Il contraignit Ferry à démissionner.
Ses idées étaient en avance sur son temps: il était contre la peine de mort et était favorable à l'amnistie des mutinés de la Commune.
Par contre il était embarrassé par le féminisme et refusait le suffrage des femmes ...
Il fut attiré par la personnalité du Général Boulanger, mais comprit bien vite que ce dernier était surtout adepte de la mise en scène !
En 1889, éclata l'Affaire du scandale de Panama :Ferdinand de Lesseps, le fondateur de la société, et ses associés furent accusés d'avoir versé des pots de vin à des députés et des sénateurs pour qu'ils votent une loi autorisant la Compagnie à émettre des obligations.
Gustave Eiffel fut condamné (alors qu'il n'avait pas trempé dans les malversations), Clemenceau fut traîné dans la boue alors qu'il n'était pas lui non plus impliqué. Il se défendit de posséder des "millions", d'être corrompu, comme l'accusait une campagne violente .
S'ensuivit un "tunnel", une traversée du désert de 1893 à 1902. Il n'en fut nullement découragé, ces années furent pour lui une période de réflexions, il édita des recueils d'artistes, et fut journaliste.
Editorialiste au journal "L'Aurore", il publia la lettre d'Emile Zola "J'accuse" qui défendait le capitaine Dreyfus.
Il se battit en duel, à cette occasion, avec Déroulède.
Clemenceau s'imposa ensuite comme leader de Gauche, il fut élu sénateur du Var en 1904. Appelé par Fallières en 1906 il devint ministre de l’Intérieur et Président du Conseil (de 1906 à 1909). Il réprima les mouvements sociaux (la grève des mineurs du Pas-de-Calais et la révolte des vignerons en Languedoc-Roussillon).
Clémenceau sut s'entourer de bons ministres et modernisa la police...Souvenons nous des "Brigades du Tigre" !!
Son surnom "le Tigre" lui fut donné dans les années 1880, en raison de la manière souvent brutale avec laquelle il traitait ses adversaires politiques .
En 1909, son gouvernement fut mis en minorité, il avait tout de même tenu trois ans !
Clémenceau fit alors des tournées en Amérique Latine, créa le journal "L'Homme libre". A l'âge de 73 ans, en 1914, il approuva l'Union Sacrée, alla sur le Front, et accéda de nouveau au pouvoir en 1917. Au début il refusa cet honneur , lançant cette phrase célèbre "les cimetières sont pleins de gens irremplaçables", mais il fut largement investi à la chambre comme Président du Conseil.
Le 11 novembre 1918, il prononça un vibrant discours pour célébrer l'Armistice, c'est de là qu'il sera surnommé "le Père la Victoire".
Il participa aux discussions entre Anglais, Américains et Foch à la Conférence de Paix.
Le traité de Versailles qui en découlera imposera à l'Allemagne, la restitution de l'Alsace-Lorraine, la création du "couloir de Dantzig" donnant à la Pologne un accès à la mer, la limitation du potentiel militaire et le versement de 20 milliards de marks-or. En Allemagne, ce traité sera vécu comme une humiliation et fera naître un sentiment de revanche, dont hélas, s'emparera Adolf Hitler...
(Lloyd George, Vittorio Orlando, Georges Clemenceau et Woodrow Wilson)
Pour Clémenceau, la valeur suprême c'était la Nation, il était contre l'Impérialisme et fut violemment anticlérical.
Il pensa quelque temps accéder à la Présidence de la République, mais il avait des opposants . Il démissionna donc en 1920, à 79 ans.
Il fit ensuite des voyages : Egypte, Singapour, Bali, Inde, fut nommé Docteur Honoris Causa à Oxford.
Il créa le journal "L'Echo National", il ne rédigea pas ses mémoires mais écrivit : « Démosthène » en 1925, « Aux sources de la pensée vive » en 1926, « Claude Monet et les Nymphéas » en 1928.
Claude Monet fut son meilleur ami.
Il eut une vitalité incroyable malgré une mauvaise santé qu'il traînait depuis sa jeunesse..
Les trois dernières années de sa vie furent douloureuses, il perdit ses amis, sa santé se dégrada...
Clemenceau disparut le 24 novembre 1929, il fut inhumé le 25 ,dans une simple tombe entourée d'une grille de fer, sans cérémonie religieuse puisqu'il était anticlérical, à Mouilleron en Pareds sa ville natale.
On peut voir sa statue au Rond Point des Champs Elysées à Paris
(Les photos illustrant l'article proviennent de Wikipedia)
Cette conférence fut passionnante, Pascal Vandier nous donna de multiples indications sur la vie du "Tigre de Vendée" que je ne puis relater ici,faute de place ..Vie personnelle, famille, citations, santé etc...
Elles sont toujours extraordinairement intéressantes les conférences de l'ACC, ne manquez pas la suivante , le lundi 6 février 2012, par Madame Claire Desbois-Thibaut sur "le Champagne, trois siècles d'histoire".
Cette conférence sera le prélude d'un voyage qui sera organisé par l'ACC à Reims: visite de la cathédrale, de la basilique Saint-Rémi et de la villa Bissenger, école des vins de Champagne à Aÿ, avec dégustations.
Explications, tarifs et inscription dans l'article suivant.
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Par Christaldesaintmarc le 18 Décembre 2011 à 06:30
Jean-François Gallice, personnalité châtillonnaise bien connue, nous a présenté lundi 12 décembre 2011, une passionnante conférence sur l'Académie Française, de ses origines à nos jours
Quelques mots sur cette vénérable institution qu'est l'Académie Française ..L'Académie Française , fondée en 1635, sous le règne de Louis XIII, par le cardinal de Richelieu, est une institution de France dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française. Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs. Intégrée à l'Institut de France lors de sa création, elle est la première de ses cinq académies.
La mission qui lui est assignée dès l’origine est de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensible par tous. Elle doit dans cet esprit commencer par composer un dictionnaire : la première édition du Dictionnaire de l'Académie française est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d'élaboration.
L'Académie française rassemble des personnalités marquantes de la vie littéraire (poètes, romanciers, hommes de théâtre, critiques) mais aussi des philosophes, des historiens et des hommes de science qui ont illustré la langue française, et, par tradition, des militaires de haut rang, des hommes d’État et des dignitaires religieux.
Jean-François Gallice, après nous avoir relaté l' histoire très détaillée de la naissance de l'Académie Française, nous cita quelques académiciens et illustra sa conférence avec leurs traits d'humour (volontaires ou...involontaires) que je reproduis ci-après. J'avoue que nous avons souri et même ri à l'énoncé de certaines phrases !
Fontenelle (1), courageux refusa de voter l'exclusion de l'abbé de Saint Pierre qui avait dénoncé "l'esprit de conquête et les folles dépenses qui faisaient tant de mal à la France". C'est à Fontenelle , à qui on venait d'annoncer la mort de mademoiselle Duchau de la petite vérole, se mit à dire "Elle est bien modeste". Vous savez que Fontenelle est mort presque centenaire, or il répondit à quelqu'un de son entourage qui lui demandait "comment ça va ?" "ça s'en va"...
Racine (2) fut abandonné par la Champmeslé qui préféra les avances du comte de Clermont-Tonnerre, aussi dit-on :"le tonnerre l'a déracinée". Madame de Sévigné eut un mot malheureux lorsqu'elle dit: "Racine passera comme le café", il n'en est rien malgré un coup de patte de Malraux :"je viens de relire le prétendu chef d'oeuvre de Racine "Phèdre"..que d'effets ratés, que de faiblesse". Bon critique d'art, mauvais critique littéraire.
Corneille (3) qu'il est difficile de séparer de Racine, eut du mal avec Richelieu à cause du Cid, mais des déboires avec une actrice, la Duparc, dépité il écrivit :
"Marquise si mon visage
A quelques traits un peu vieux
Souvenez-vous qu'à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.
Deux cent cinquante ans après, Tristan Bernard imagina la réponse :
"Il se peut qu'un jour je sois vieille
C'est entendu, mais cependant
J'ai vingt-huit ans mon vieux Corneille
Et je t'emmerde en attendant"
Piron (4) , dijonnais, fut élu, mais Louis XIV refusa son admission à cause de l'Ode à Priape qui défraya les salons de l'époque.Il donna une définition du pucelage: "un oiseau qui s'envole lorsque la queue lui vient" et bien sûr son épitaphe "Ci-gît Piron qui ne fut rien, pas même académicien".Dépité de ne pas en être il dit :"Ils sont quarante, ils ont de l'esprit comme quatre"
Crébillon (1) lui aussi dijonnais, ne s'entendait pas très bien avec son fils Claude.Or, devant lui,un ami lui demandait quel était son meilleur ouvrage, réponse : "mon meilleur , je ne sais pas trop, mais voici mon plus mauvais" en désignant son fils ."Pas tant d'orgueil, répliqua le fils, il faudrait être sûr que toutes vos oeuvres sont bien de vous "
Florian (2) élu en 1788, est l'auteur des Fables, mais aussi d'une ariette pour clavecin "plaisir d'amour ne dure qu'un moment, chagrin d'amour dure toute la vie", et de "chacun son métier et les vaches seront bien gardées", Pour vivre heureux, vivons caché", "rira bien qui rira le dernier". Il a dit aussi :"En fait de mensonge on a tout dit, mais heureusement on peut varier encore sur la manière de mentir".
Legouvé Gabriel (3) élu en 1803, est célèbre pour "le Mérite des femmes", où il y a "Tombe aux pieds de ce sexe à qui tu dois la vie".Son fils Ernest , élu en 1855 fut l'auteur avec Scribe d'Adrienne Lecouvreur,jouée par Rachel.
Philippe Néricault, dit Destouches (4), fut élu en 1723, ami du Régent, méconnu de nos jours, il est l'auteur du "Glorieux" et de quelques vers célèbres: "la critique est aisée, mais l'art est difficile", "chassez le naturel, il revient au galop", "Les absents ont toujours tort"
Le Maréchal de Richelieu (1) élu en 1720, avait commencé très jeune sa vie amoureuse, en mettant sa main à quatorze ans sous les jupes de la dauphine. Lors d'un dîner, une femme envahissante lui dit : "Maréchal, je me damne pour vous" et lui de répondre :"et moi je me sauve" en regagnant son carosse. Enfermé à la Bastille pour ne pas avoir avoir assez eu de flamme pour sa femme Marie-Anne de Noailles, il refusa de la recevoir dans la forteresse pour réparer ses torts, disant qu'il ne faisait pas l'amour sur un lit de justice. Ayant surpris, plus tard sa femme avec son écuyer, il lui dit" songez Madame, à l'embarras où vous seriez trouvée si tout autre que moi fut entré"
D'Alembert (2) Avait de nombreux admirateurs, mais il était réputé impuissant, aussi Chamfort, devant un de ses supporteurs qui disait "D'Alembert est un Dieu", répliqua "Si c'était un Dieu, il se serait déjà fait homme".
D'Argenson (3) 1718, garde des Sceaux avait comme adjoint le comte de Seburg, amant de sa femme. A celui-ci qui demandait une place, il répondit "Je n'ai de libre que la Bastille ou les Invalides.Si je vous donne la Bastille on va dire que je ne suis pas content de vous et si je vous donne les Invalides, on va dire que c'est ma femme qui est insatisfaite"
Condillac (4) 1768 "Il est peu d'enfants qui résistent au cataclysme scolaire" et "Ne plus se souvenir, c'est avoir mal appris"
Chateaubriand (1) élu en 1811, avec l'appui de l'Empereur, présenta le remerciement aux académiciens qui le trouvèrent dangereux, ils soumirent le texte à l'Empereur qui, furieux, déclara que si ce discours avait été prononcé, il aurait fait murer les portes de l'institut et jeter monsieur de Chateaubriand dans un cul de basse fosse. L'auteur d'Atala montra une certaine désinvolture pour ses visites protocolaires, il ne descendait de son cheval que pour visiter ceux qui étaient censés voter pour lui, sinon il se contentait de déposer une carte cornée, ce qui fit mettre sur un bulletin "au cheval de monsieur de Chateaubriand"
Bernardin de Saint Pierre (2) nommé en 1803, célèbre pour son Paul et Virginie, avançait des doctrines finalistes comme "le melon a des côtes pour être mangé en famille" et aussi "les marées viennent de la fonte des neiges du pôle Nord" , aussi Napoléon, irrité, lui conseilla de lire des livres très sérieux de physique et de chimie pour se desherber l'entendement.
De Bonald (3) 1816 "ce ne sont pas les riches qui oppriment le peuple, mais ceux qui veulent le devenir" "il n'est pas de malade qui résiste à trop de médecins"
Guizot (4) 1836."Les partis politiques ne se laissent sauver que lorsqu'ils se croient perdus" et encore "la politique est l'art de faire l'impossible"
Désiré Nisard (1) 1850, notre héros châtillonnais.Emile Faguet disait :" Ouvrez au hasard un livre de Nisard, lisez une page et vous ne refermerez plus le livre". Il a été le précepteur des enfants Rothschild.
Monseigneur Dupanloup ( 2), célèbre dans la chanson estudiantine, était un membre très sérieux, il donna sa démission à cause de l'entrée de Littré. A ceux qui parlaient de Madame Bovary, il disait "Un chef d'oeuvre, oui, un chef d'oeuvre pour ceux qui ont confessé en province"
Littré (3) 1871. En dehors de l'hostilité de Dupanloup, relatons un épisode de sa vie familiale : sa femme le trouve au lit avec sa domestique, elle s'insurge en disant : "Monsieur je suis surprise de voir cela" et lui, grammairien, de répondre "Non, madame, vous êtes étonnée, ce sont nous qui sommes surpris"
Renan (4) 1878 à De Lesseps à propos de Suez :"un seul Bosphore avait suffi jusqu'ici aux embarras du monde, vous en avez créé un second et vous avez ainsi marqué la place des batailles de l'avenir". C'est encore lui qui, recevant Pailleron, l'auteur du "Monde où l'on s'ennuie" qui venait faire sa visite protocolaire, lui proposa une chaise pour s'asseoir et l'autre répondit avec humour "c'est un fauteuil que je viens vous demander".
Taine (1), un peu misogyne, disait "on s'étudie 3 semaines, on s'aime 3 mois, on se dispute 3 ans, on se tolère 30 ans et les enfants recommencent"
Le Duc d'Aumale (2) , fils de Louis Philippe, partageait avec Georges Clémenceau et aussi Gambetta, une demi-mondaine Léonide Leblanc que le duc entretenait richement dans un hôtel particulier.Un matin, elle se trouvait dans sa salle de bain en compagnie du Tigre, on annonce Monseigneur. Clémenceau s'enfuit par une porte dérobée, mais laisse son chapeau que , rapidement, Léonide met dans sa baignoire en s'asseyant dessus.Le duc entre dans la pièce, au bout de quelque temps, le chapeau remonte à la surface. Sans se démonter, la belle Léonide dit "Monseigneur, on dit que l'eau est filtrée et regardez ce qui arrive".
Claude Bernard (3) lave-bouteille dans une pharmacie de Vaise près de Lyon, avait touché un peu à la littérature, sans succès. Montrant ses textes à Saint-Marc Girardin, celui-ci lui dit "vous n'avez aucun don dramatique, vous êtes dans une pharmacie, faites de la médecine"..Belle réussite d'orientation professionnelle !
Thiers (4) Les boulevards qui portent son nom sont légions en province, mais pas à Paris, à cause de la Commune.De lui "Dans l'ensemble le pays est sage, mais les partis ne le sont pas" et encore "La France doit redouter également les hommes qui ne sont capables de rien, et les hommes qui sont capables de tout".
Paul Claudel (1) était très malade, un admirateur d'Ecosse lui téléphone, ne doutant pas de son influence aupès de Saint Pierre, voulant ainsi préparer sa venue, Claudel fit répondre "d'accord, je ferai un noeud à mon linceul"
Maurice Barrès (2) à un détracteur de Napoléon, disait "Peut-être n'est-il pas aussi facile d'écrire avec une plume d'aigle, qu'avec une plume d'oie".C'est lui qui inventa le mot "midinette" en 1890, en voyant des cousettes déjeuner sur un banc faisant la dinette à midi. Méconnu aujourd'hui, citiqué à l'époque pae sa position dans l'affaire Dreyfus, suspect dans ses relations avec Anna de Noailles, il inspira et fut reconnu d'Aragon,de Montherlant , de Breton, mais aussi de Drieu la Rochelle, Cocteau, Malraux, Camus, même Gide, et enfin de De Gaulle, sensible à son style et à son nationalisme lorrain.
Le professeur Mondor (3) lors d'une discussion à l'Académie dit à l'Amiral Lacaze "Amiral, Amiral, prenez garde à vos vaisseaux", le lendemain, il mourait d'une hémorragie cérébrale.Assez porté sur la chose, il était surnommé "Ratisbonne"
De Victorien Sardou (4), l'auteur de "Madame Sans gêne" :"on s'enlace, puis un jour on s'en lasse, c'est l'amour"
LES ACADÉMICIENNES:
Marguerite Yourcenar( 1) en tout premier élue en 1980, doit son élection à Jean d'Ormesson, certains membres y étaient hostiles. Malgré son grand talent, quelques critiques justifiées : elle refusa l'habit traditionnel que les autres femmes portent très élegamment, elle ne revint jamais à l'Académie, elle vivait à Monts-éserts une île du maine aux USA, elle légua tous ses documents et sa bibliothèque (8000 volumes) aux USA, merci madame ...
Jacqueline de Romilly (2), une surdouée née en 1913, élue en 1988, première à étudier le grec en 4ème, première lauréate au concours général, agrégée de Lettres en 1936, première femme professeur au Collège de France. Son oeuvre la plus remarquable est la traduction de la guerre du Péloponèse de Thucyclide, et bien d'autres livres.Malheureusement elle finit sa vie presque totalement aveugle.Je me permets de signaler qu'elle a entretenu une correspondance écrite avec notre célèbre poète Michel Lagrange (sa modestie en patisse)
Hélène Carrère d'Encausse (1), élue en 1990, née Zourabichvili, née en 1929, très connue par son "Empire éclaté" en 1978, elle est maintenant la secrétaire de l'Académie, lourde tâche, succédant à Maurice Druon
Florence Delay (2), élue en 2000, a incarné Jeanne d'Arc en 1962 dans le film de Robert Bresson, mais est surtout agrégée d'espagnol et la fille de Jean Delay, médecin psychiatre, écrivain et académicien (1907-1987)
Simone Veil(3), née en 1927, fut la dernière académicienne élue en 2008.Rescapée de la Shoah elle entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire jusqu'à sa nomination comme ministre de la santé en mai 1974. À ce poste, elle fait notamment adopter la "loi Veil", promulguée le 17 janvier 1975, qui dépénalise le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse.
De 1979 à 1982, elle est la première femme à présider le Parlement européen élu au suffrage universel. Ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement Édouard Balladur, elle siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007.
Des Académiciens nés, ou ayant vécu en haute Côte d'Or :
Boisrobert (1) qui fut curé de Châtillon sur Seine, Buffon (2), Désiré Nisard (3) et Claude Lévi-Strauss (4)
Reflexions aigrelettes sur l'Académie Française :
Alfred de Musset (1) dans Namouna :
"Hassan était donc nu, mais nu comme la main
Nu comme un plat d'argent,nu comme un mur d'église
Nu comme le discours d'un académicien."
Edmond About (2) : "La froideur des 40 est un bain glacé où les faibles prennent des pleurésies mais où se retrempent les forts"
Georges Duhamel (3) à Léon-Paul Fargue: "Il s'agit de vivre ou de devenir une momie; nous avons au bout du Pont des Arts, une belle exposition de momies, tant pis pour ceux qui n'ont d'autre souci que d'en augmenter le nombre".
Henri Bordeaux (1) "Une fois entré à l'académie, on a plus de talent, c'est déjà beau quand on en a avant"
Georges Clémenceau (2) "L'Académie est une forteresse barricadée de toute part où s'enferment quelques hommes qui, de leur propre autorité, se déclarent l'élite, s'arrogent le privilège d'une sélection autoritaire dans les champs infinis de la pensée"
Voltaire (3) "Un corps où l'on reçoit des gens titrés, des hommes en place, des prélats, des gens de robe, des médecins, des géomètres et même..des gens de lettres"
CEUX QUI NE FURENT PAS ACADÉMICIENS :
Balzac (1), Stendhal (2), Flaubert (3), Maupassant (4), Baudelaire (5), Verlaine (6), Mallarmé (7), Gide (8), Proust (9) et Rimbaud (10)
Merci à Monsieur Gallice pour nous avoir si bien transmis ses grandes connaissances sur l'Académie Française, accompagnées de traits d'humour dont il a le secret !
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Par Christaldesaintmarc le 29 Novembre 2011 à 06:30
Le compte-rendu de cette conférence a été transféré dans le chapitre "BOURGOGNE" en bas de page de ce blog.
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Par Christaldesaintmarc le 22 Novembre 2011 à 06:30
Le compte-rendu de cette conférence a été transféré dans le chapitre "DIJON" en bas de page du blog.
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Par Christaldesaintmarc le 22 Novembre 2011 à 06:30
Titulaire d'un doctorat et d'une HDR en Sciences de la vie, Lydie Suty, est chercheur à l'Institut National de la Recherche Agronomique, Centre de Dijon. Spécialiste des interactions entre les plantes et leur environnement, elle s'intéresse plus particulièrement aux mécanismes naturels de défense des plantes. Elle a publié en avril 2010 un livre intitulé "La lutte biologique : vers de nouveaux équilibres écologiques" dans la collection Sciences en partage aux éditions Quae-Educagri. Lydie Suty est aussi chargée de cours à l'Université de Bourgogne et Chevalier de l'Ordre du Mérite Agricole
Si nous voulons déguster les plantes sauvages que la nature nous propose si généreusement, il nous faut déjà bien les identifier. Comme chez les champignons, certaines espèces se ressemblent, il faut donc se munir d'une flore pour arriver à les différencier. Par exemple ne pas confondre la carotte sauvage et..la cigüe !
C'est pourquoi Lydie Suty, débuta sa conférence par quelques notions sur les plantes qui furent il y a longtemps classifiées par Linné : allure des tiges, formes des feuilles et leurs attaches sur la tige, fleurs, racines etc...
Ci-dessous une particularité de la plante qui m'a stupéfiée : la feuille, qui commence à être dévorée par une chenille, émet des substances volatiles qui attirent des guêpes parasitaires...celles-ci pondront leurs oeufs dans la chenille et donc la tueront : merveille de la nature !
Les plantes sauvages peuvent se déguster, crues ou cuites, mais peuvent être utilisées en infusion,décoction ou macération..
Et voici les plantes sauvages que Lydie Suty nous conseille de déguster, en étant, nous l'a-t-elle rappelé plusieurs fois, très prudents dans leur identification :
(les diapos sont cliquables , pour pouvoir mieux lire les textes très intéressants de notre conférencière)
Le pissenlit :
L'ortie :
L'oseille sauvage :
L'amaranthe :
L'ail des ours :
Le sureau noir :
Le plantain lancéolé :
La guimauve :
La bourrache :
La benoîte commune :
Le panais sauvage :
La berce commune :
La carotte sauvage :
La moutarde des champs :
Le chénopode blanc :
La reine des prés :
L'achillée millefeuille :
La buglosse :
La sauge officinale :
Le laiteron maraîcher :
La laitue des murailles :
La laitue sauvage :
La laitue vivace :
Le crepis à feuilles de roquette :
Le lierre terrestre :
La marjolaine ou origan :
Le pourpier :
La gesse tubéreuse :
L'églantier :
L'alkékenge, ou "amour en cage" :
L'amélanchier :
Le noisetier :
Les différentes espèces de pins :
Lydie Suty a donné à chacun de ses auditeurs , une série de recettes que vous retrouverez en cliquant sur le lien ci-dessous.
Bon appétit !
Recettes délicieuses à base de plantes sauvages
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Par Christaldesaintmarc le 16 Novembre 2011 à 06:25
L'homme a longtemps été un cueilleur-chasseur ayant acquis une grande connaissance des plantes sauvages et de leurs propriétés gustatives et médicinales. Cette connaissance s'est perdue peu à peu jusqu'à traiter les plantes sauvages de "mauvaises herbes" et chercher à s'en débarasser parfois à grand renfort de produits chimiques. Pourtant, il existe une énorme diversité de couleurs et de saveurs dans les centaines de milliers d'espèces de plantes sauvages déjà répertoriées. Apprendre à les reconnaître avant de les déguster est primordial car n'oublions pas que 10 % de la flore sauvage française est toxique. Venez donc vous promener dans les bois, les prés et les chemins, sans oublier les jardins pour découvrir ou redécouvrir une petite partie de cette flore. Mauves, amarantes, chénopodes, laiterons, pissenlits, et bien d'autres n'auront plus de secrets pour vous et vous pourrez tester sans tarder leur utilisation dans des recettes savoureuses.
Conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise et qui aura lieu le jeudi 17 novembre 2011, à 18 h, Salle Louis Pascal, Lycée Désiré Nisard, place Marcel Pagnol. CHATILLON-sur-SEINE,
Titulaire d'un doctorat et d'une HDR en Sciences de la vie, Lydie Suty, est chercheur à l'Institut National de la Recherche Agronomique, Centre de Dijon. Spécialiste des interactions entre les plantes et leur environnement, elle s'intéresse plus particulièrement aux mécanismes naturels de défense des plantes. Elle a publié en avril 2010 un livre intitulé "La lutte biologique : vers de nouveaux équilibres écologiques" dans la collection Sciences en partage aux éditions Quae-Educagri. Lydie Suty est aussi chargée de cours à l'Université de Bourgogne et Chevalier de l'Ordre du Mérite Agricole
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