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Par Christaldesaintmarc le 20 Avril 2018 à 06:00
Daniel Guillemin, Président de l'Association "Art, Patrimoine, Culture" d'Arc en Barrois, a eu l'extrême gentillesse de nous faire découvrir sa ville, avec une érudition remarquable.
Une voie romaine (de Langres à Sens et Orléans) traversait Arc-en-Barrois.
La voie fut autre fois protégée par une forteresse romaine située en hauteur du village.
Nombre d'habitations de fermiers furent construites afin d'être protégées.
Un hosptium fût bâtit pour abriter les voyageurs. Au XIIIe siècle, une construction d'un château le long de l'Aujon permit l'abandon de cette forteresse.
Arc-en-Barrois a été la propriété du duché de Châteauvillain. Au XVe siècle elle devint la propriété des Bourguignons pour être remaniée au XVIIe siècle. Durant la Révolution le château fut détruit.En 1814 le domaine fut restitué à Louise Marie Adélaïde de Bourbon épouse de Louis Philippe, duc d’Orléans. Le château fut reconstruit par Adélaïde d'Orléans (sœur de Louis-Philippe Ier).
Le prince de Joinville devint le nouveau propriétaire suite au décès de cette dernière.
Pendant la Première Guerre mondiale, le château fut mis à la disposition des blessés du front de Verdun.En 1972, Arc-en-Barrois fusionnait avec la commune d’Aubepierre-sur-Aube, la séparation aura lieu dix ans plus tard en 1982.
Le monument aux Morts en fonte est l'oeuvre de Charles-Henri Pourquet.
La très belle mairie, place Moreau :
et son fronton ...
Daniel Guillemin nous présente la plus ancienne maison d'Arc en Barrois, une maison Renaissance datée de 1550.
Cette plaque rappelle qu'Aurélie Picard Tedjani résida un certain temps à Arc en Barrois .
Voici celle qu'on appela "la princesse des sables", en Algérie.
et son mari Si-Ahmed Tidjani
Lien pour connaître son histoire :
https://sites.google.com/site/benmokht/balade-dans-l-histoire---2/ballade-dans-l-histoire
Beaucoup de belles demeures à Arc en Barrois...
Ici nous sommes dans la cour du relais de Poste.
Cette maison fut celle de la famille Bouchu.
L'histoire de la famille Bouchu a été racontée par Dominique Masson durant une conférence donnée à Châtillon sur Seine , pour la lire, cliquez sur ce lien :
Daniel Guillemin nous montre une estampe représentant le château lors de sa première construction. Une autre partie y a été ajoutée ensuite.
Ce château est le troisième qu’a connu Arc-en-Barrois. Le premier occupa le site gallo-romain de la Motte et fut abandonné au XIIIe siècle lors de la construction du nouveau château, dans la vallée, au bord de l’Aujon, à peu près à l’emplacement du château actuel, château bien fortifié dont la haute tour (dite tour de l’horloge) dominait la campagne. Une ceinture de murailles protégeait également le bourg.
Tours et murailles furent démontés après la Révolution et les pierres réemployées en partie pour combler les anciens fossés.
Le dernier seigneur, le Duc de Penthièvre vit ses biens confisqués en 1793. Ils furent rendus à sa fille à la Restauration avec tout le domaine forestier et revinrent à sa petite-fille Adélaïde dont le frère louis-Philippe deviendra roi des Français en 1830. Les restes du château fort serviront de rendez-vous de chasse pour la famille royale.
La princesse Adélaïde décida alors de reconstruire entièrement le château pour son frère Louis-Philippe avec autour des pièces d’eau, des écuries, des logements pour le personnel.
Elle mourut en 1847 sans voir le château terminé et lègua l’ensemble de ses biens à son neveu le prince de Joinville qui jusqu’à sa mort en 1900, s’intéressera beaucoup à son domaine d’Arc-Châteauvillain. C’est lui qui, épris de modernisme fit installer la machine à vapeur et construire la glacière que l’on peut encore admirer aujourd’hui.
Pendant la grande Guerre, le château et le domaine furent mis à la disposition des blessés de Verdun et de l’Argonne qui seront soignés par du personnel médical britannique sous la direction de Miss Bromley-Martin.
Le domaine restera dans la famille jusqu’à son partage en 1971. La princesse Murat, l’une des héritières, gardera encore quelques années le château et diverses propriétés, les 11 000 hectares de forêt seront acquis par l’Etat. Depuis le château a changé plusieurs fois de propriétaire.
L'avancée, située au centre de la façade, a été construite pour cacher l'endroit où s'est accolée la seconde partie du château .
Adélaïde d'Orléans :
Deux très beaux et très grands tableaux sont visibles au château. Daniel Guillemin a eu l'autorisation de nous y faire pénétrer, pour les admirer.
Il s'agit de deux tableaux de Durand-Brager et de Morel-Fatio illustrant le bombardement de Mogador et de Tanger.
Je n'ai pu résister, j'ai photographié ces deux trophées qui montrent bien que la chasse a toujours été très présente dans la forêt d'Arc en Barrois...
L'arrière du château.
Adélaïde avait l'intention de faire poser une statue de son frère Louis-Philippe dans une niche de la façade. Mais après la Révolution de 1848, ce ne fut plus à l'ordre du jour....
L'église Saint-Martin d'Arc en Barrois est une église gothique de la fin du XIIème siècle. Elle a été désorientée en 1819 sous prétexte d'urbanisme et rehaussée, à cause des crues de l'Aujon.
On voit une partie de l'ancien portail de style bourguignon qui se trouve derrière la sacristie.
Le Maître Autel date du XVIIIème siècle :
De belles décorations de pampres de vigne sur les colonnes...
Les chapiteaux sont très décorés....
Si Jeanne d'Arc porte ce nom, c'est, d'après quelques historiens, que sa famille serait originaire d'Arc en Barrois, une statue lui est donc consacrée dans l'église Saint-Martin.
Le joyau de l'église c'est son sépulcre, qui ressemble à ceux de Chaource et de Châtillon sur Seine, mais en plus petit.
Le Christ mort gît sur un linceul dans son tombeau.
Nicodème et Joseph d’Arimathie, l’un aux pieds du Christ et l’autre au niveau de sa tête, munis d’un pot à onguent, s’apprêtent à pratiquer l’onction du Christ.
De droite à gauche, Saint-Jean lève la tête et prend le ciel à témoin de son chagrin.
A ses côtés, la Vierge éplorée, les mains jointes, porte le regard vers son fils.
Marie-Madeleine, somptueusement vêtue, est placée de profil et se penche au-dessus du tombeau, les bras croisés sur la poitrine.
Enfin, une sainte femme en pleurs regarde vers le Christ, essuyant ses larmes à l’aide d’un pan de son manteau.
De véritables larmes sont sculptées sur le visage de la Vierge, de Jean, de Marie-Madeleine et de Joseph.
Le rendu du corps du Christ est si réaliste qu’il semble avoir été élaboré à partir d’un modèle vivant.
Pour finir cette visite si intéressante d'une petite ville Haut-Marnaise, Daniel Guillemin nous a fait découvrir une autre merveille, de métal celle-là, la machine à vapeur d'Arc en Barrois .
L'industrie métallurgique était présente à Arc comme en de nombreux lieux en Haute-Marne ; elle cessa en 1857 quand le prince de Joinville décida de transformer la forge encore en usage et qui utilisait la force motrice de l’Aujon, en scierie, utilisant comme source d’énergie sur les lieux même, une machine à vapeur assez impressionnante. Elle fonctionnera jusqu’en 1963.
Il est à remarquer que cette machine, classée monument historique en 1977, est aujourd’hui un des rares exemplaires de ce type en état de fonctionnement.
Notre guide a évoqué la naissance de l'utilisation de la vapeur et son perfectionnement au cours des âges.
Cette machine à vapeur possède une puissance de 80 Chevaux. Sa vitesse de rotation est de 30 tours à la minute et sa pression maximale atteint 7 bars.
Son volume total est de 9 mètres cubes.
Son combustible était le bois .
La chaudière qui se trouve au sous-sol est constituée d'un corps principal muni de 52 tubes et deux corps auxiliaires.
Merci à notre guide, Daniel Guillemin, passionné par l'histoire de sa ville d'Arc en Barrois, qui a su si bien nous intéresser et nous faire découvrir de bien beaux aspects du patrimoine de sa commune !
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