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Par Christaldesaintmarc le 30 Mars 2012 à 06:30
J'ai eu la chance d'être invitée avec mille autres "ambassadeurs" à la pré-ouverture du MuséoParc d'Alésia, dimanche 25 mars 2012...
Le MuséoParc d'Alesia est une très belle structure imaginée par Bernard Tschumi et Véronique Descharrières. La forme circulaire reprend l'encerclement des Gaulois par les Romains, le revêtement extérieur en bois rappelle les fortifications romaines...
L'histoire de la bataille d'Alésia (52 avant J.C.) nous est relatée avec une scénographie exceptionnelle, tout autour du premier étage du bâtiment.
Le premier émerveillement, c'est la "galerie du combat", où des Gaulois et des Romains gigantesques s'affrontent: le camp romain est en rouge, le camp gaulois en bleu...c'est impressionnant !
Un plan géant permet de situer Gergovie, où Vercingétorix défit les Romains, et Alésia où il fut défait...Mais aussi les régions gauloises du sud occupées par les Romains et...Rome bien sûr.
Motivé par ses ambitions politiques Jules César atteignit progressivement les plus hauts grades. En 58 avant J.C., il commanda quatre légions et gouverna trois provinces dans le sud de la Gaule. Au mois de mars, la migrationdes Hélvètes qui menaçaient les peuples gaulois alliés de Rome, le conduisit à intervenir en Gaule. C'est ainsi que commença la guerre des Gaules...
Cette frise évoque le climat politique à Rome à la veille de la guerre des Gaules. Se familiariser avec la vie politique romaine nous aide à mieux comprendre les choix de César et son entrée en Gaule.
Ce plan nous montre au centre, l'oppidum d'Alésia, et tout autour les camps romains. César fit construire une ligne de fortifications autour de l'oppidum, pour empêcher l'armée de Vercingétorix de quitter Alésia, c'est la contrevallation.
Une autre ligne défensive fut construite à l'extérieur de la première, pour empêcher les amis de Vercingétorix de venir à son aide, c'est la circonvallation.
De très beaux dessins nous montrent les forces en présence...
Un diorama propose une vision du monde antique occidental, depuis Alésia, au moment de la guerre des Gaules.
De très belles vitrines, superbement éclairées nous montrent des reconstitutions de l'habillement des gaulois et des romains, et des armes des combattants.
Une polémique a existé,situant Alésia en différents points , on est maintenant absolument sûr qu'Alésia se trouve bien dans ce site de Haute Côte d'Or, des fouilles archéologiques l'ont prouvé.
On a retrouvé des objets qui ne peuvent être que de cette époque, comme des pièces de monnaie qui n'ont été frappées que du temps du règne de Vercingétorix, mais aussi des clous de chaussures, un morceau de tente romaine, des armes dont une pointe de lance déformée par les combats etc.... La description du site par Jules César dans "la guerre des Gaules" correspond exactement aux traces de la circonvallation et de la contrevallation, et des traces des camps romains. Ces découvertes ont été réalisées par des archéologues après des relevés aériens par Monsieur Goguey (voir l'article sur Alesia où l'on voit des vidéos explicites)
Une pointe de javelot qui s'est pliée au combat...
Vercingétorix a été héroïsé au cours des temps, bien que vaincu !! Dans l'imaginaire collectif, une vision du chef des Arvernes erronée a longtemps circulé, quelques vitrines en donnent la preuve...
Tous les panneaux sont remarquablement éclairés, rien n'a été laissé au hasard.
Deux machines de guerre romaines ont été reconstituées : une catapulte et un scorpion qui est une grosse arbalète juchée sur un pied.
De curieuses "lunettes",orientées vers le nord, permettent de lire l'histoire du siège d'Alésia,à travers un film qui raconte ce qui a pu se passer.
Voici une maquette qui nous montre une partie des remparts érigés par l'armée romaine.
Des fortifications romaines ont été restituées grandeur nature sur une centaine de mètres, les voici vues du MuséoParc, je suis allée ensuite les voir de plus près.
(cliquer pour mieux lire)
(cliquer pour mieux lire)
De retour au MuséoParc, nous voici dans la salle de cinéma où est projeté un film passionnant "le rêve d'un roi nu" où l'on peut voir un Vercingétorix plus conforme aux descriptions des Gaulois de cette époque: pas de moustaches tombantes comme celles qui ornent le visage du héros national sur la statue qui domine le Mont Auxois !!
Millet aurait conçu sa statue en reproduisant le visage de celui qui a permis de redécouvrir le site : Napoléon III.
Napoléon III est d'ailleurs représenté au MuséoParc, sans lui nous n'aurions peut-être jamais connu la vérité .. (Son effigie se trouve à l'intérieur d'une toile ajourée, ce qui ne le rend pas très net). A côté de lui de petites tables où se trouvent des fac-similés des trouvailles faites sur le site par les archéologues de son époque.
Ces trouvailles ont été exposées très longtemps dans le Musée de Saint Germain en Laye, certaines ont été transférées au MuséoParc, avec d'infinies précautions, par le Conservateur Claude Grapin.
Dans tout musée qui se respecte, on peut acquérir, avant de partir, un souvenir: dans la boutique du MuséoParc on trouve des livres historiques(dont la Guerre des Gaules cela va de soi !), des produits du terroir, des jouets pour enfants : arcs, boucliers, lances en bois (confectionnés par un atelier de handicapés vers Auxerre, pas en Chine !)
Le MuséoParc a été inauguré par le Premier Ministre François Fillon, accompagné du Ministre le la Fonction Publique et Président du Conseil Général de la Côte d'Or, François Sauvadet, une plaque en témoigne.
Bien entendu, je n'ai pas pu admirer toutes les merveilles que recèle le MuséoParc, il y en a tant, je n'ai pas non plus vu les animations où des gaulois et des romains (interprétés par des comédiens) se battent près des fortifications.
Alors j'y retournerai bientôt, toute une journée, car j'ai bien l'intention de déjeûner "à la romaine" ou "à la gauloise" au restaurant du site.
Rendez vous, vous aussi, au MuséoParc, vous serez conquis !
Durant la visite des "ambassadeurs", une émission de FR3 a été tournée, j'ai pris quelques photos, ce sera le but de l'article suivant...
Une vidéo sur le MuséoParc d'Alesia :
FR3 au MuséoParc :
http://www.christaldesaintmarc.com/fr3-au-museoparc-alesia-a45613125
Démonstrations au MuséoParc :
http://www.christaldesaintmarc.com/combats-de-legionnaires-au-museoparc-alesia-a58124091
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Par Christaldesaintmarc le 31 Mars 2012 à 06:25
Lors de la visite des "ambassadeurs", la veille de l'ouverture officielle, France3 Bourgogne avait décidé de consacrer une émission spéciale au MuséoParc Alésia.
Au dehors, des camionnettes au sigle de FR3, nous indiquaient qu'il allait se passer quelque chose..
Nous avons assisté, avec plaisir et intérêt, à l'enregistrement de l'émission.
On pouvait admirer d'impressionnantes caméras que l'on manipule à plusieurs, et des instruments de prise de son à l'extrémité de "perches"...
Christophe Joly fait quelques essais...
Un peu de maquillage..
L'interview peut commencer...
Bernard Tschumi et Véronique Descharrières, les deux architectes du MuseoParc sont les premiers interrogés..Ils révèlent leur conception du bâtiment: il fallait innover, sans dénaturer, concilier la force de l'événement et la "rigueur"fixée par les scientifiques.
Claude Grapin assiste , avec, derrière lui, Jean-François Bligny,Président de la Société des Sciences de Semur en Auxois à l'interview des architectes.
Claude Grapin,, conservateur du patrimoine au sein de la mission Alésia, présente les collections du Musée.
Vincent Richard, archéologue , directeur général de Bibracte prend la parole: son site est complémentaire du MuséoParc, si l'on vient à Alésia, il faudra ensuite se rendre à Bibracte...
Laurent de Froberville , directeur général du MuséoParc, et Pascale Lambert, directrice de Côte d'Or-tourisme, évoquent l'énorme intérêt du MuséoParc pour l'expansion du tourisme en Haute Côte d'Or.
Lodoïs Gravel, sympathique journaliste de FR3 Bourgogne interviewe une animatrice archéologue..
Puis il présente le Journal de mi-journée..L'émission est terminée..
Nous partons déjeûner au restaurant "l'auberge du cheval blanc" (que je recommande !) , les techniciens rangent le matériel.La Bourgogne aura découvert le MuséoParc Alésia, mais pas seulement la Bourgogne, car cette émission sera bientôt diffusée dans toutes les régions françaises...
Voici l'émission que vous pourrez voir (ou revoir) en cliquant sur ce lien, puis ensuite sur la flèche jaune :
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Par Christaldesaintmarc le 27 Octobre 2012 à 06:00
J'avais visité le superbe MuséoParc Alesia lors de sa présentation aux invités, je m'étais promise alors d'y revenir pour voir les démonstrations de combats entre gaulois et romains sous les fortifications.
Je l'ai fait dernièrement par une belle journée d'octobre.
Un "légionnaire" explique aux spectateurs très attentifs, la composition de l'armée romaine, son habillement, ses armes, sa façon de se déplacer, d'attaquer et de se défendre.
Les légionnaires romains étaient munis d'un bouclier appelé scutum.
Pendant le corps à corps , les combattants essayaient de faire sauter le bouclier de l'ennemi en le soulevant.
Ils utilisaienr le glaive appelé "gladius"...
Les combattants portaient un casque, le "galeum" et une armure métallique.
La lance s'appelait le "pilum".
Démonstrations d'attaque au pilum, c'est impressionnant !
Les légionnaires romains étaient groupés en cohortes. Ils pouvaient être disposés de différentes façons par exemple en "cuneus"(les résistants forment un angle aigu) en "orbis" (les soldats forment un cercle pour résister aux assauts ennemis), et même en "tortue"..
Les comédiens-légionnaires mettent ici un casque qu'ils porteront lors de l'entraînement.
Les soldats romains réalisaient chaque jour des entraînements au maniement des armes et des exercices de gymnastique, de renforcement musculaire, d'entraînement avec des armes en bois, d'apprentissage des techniques de combat.
Les légionnaires s’entraînaient au maniement du glaive et du bouclier. Ils savaient qu'une blessure de 3 ou 4 cm pouvait causer la mort. Ils insistaient donc sur les techniques permettant de frapper rapidement l'ennemi aux points vitaux dans les interstices de l'armure
On en voit ici une démonstration.
L'entraîneur arrêtait le combat en criant "fraternité", avant de le faire reprendre.
Après les démonstrations, un des comédiens nous a présenté ce que contenait la besace du légionnaire romain.
Une tablette et un stylet pour écrire :
Des objets de toilette comme ce rasoir...
Une gourde qui contenait de l'eau vinaigrée...
Des récipients pour la nourriture...
Des sandales...
Un poignard, le "pugio" qui était surtout une arme de parade.
(Des commentaires sur le thème de l'article seront les bienvenus, ils me montreront que ce blog vous intéresse et ils me donneront envie de continuer à l'alimenter .
Merci.)
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Par Christaldesaintmarc le 24 Juin 2017 à 06:00
Après la visite guidée du MuséoParc d'Alésia, les membres de la Société Archéologique et Historique du pays Châtillonnais se sont rendus sur le site du lieu-dit "La Croix-Saint-Charles", à la pointe de l'oppidum d'Alésia.
C'est là qu'ont lieu des fouilles très intéressantes sur le site d'un sanctuaire nommé Apollon Moritasgus.
Des membres de l'INRAP nous ont accueillis, nous avons ainsi pu retrouver Samantha Heitzmann que nous avons rencontrée plusieurs fois pour des conférences à Châtillon sur Seine.
Bruno Chaume, Président de la SAHC, archéologue, chercheur au CNRS, nous a présenté son ami Olivier de Cazanove , Directeur du programme "Sanctuaire d'Alésia", Professeur d'archéologie Romaine université Paris 1 Panthéon Sorbonne.
Avec Olivier de Cazanove, nous partons visiter les fouilles du sanctuaire dédié à Apollon Moritasgus. Le premier élément de ce nom est gréco-romain, (Apollon) , le second gaulois (Moritasgus), ainsi que des thermes, divers bassins et bâtiments annexes.
Ce qui montre que ce temple a été utilisé à partir du 1er siècle avant JC, jusqu'au deuxième siècle de notre ère.
Dès l’année 1898, des archéologues de la Société des Sciences de Semur en Auxois mirent à jour un ensemble de canalisations antiques dans la zone de la Croix Saint-Charles, sur la pente est du Mont Auxois.
Emile Espérandieu, officier de carrière et archéologue reprit les fouilles de 1909 à 1911 qui lui ont permis de dégager un temple, des thermes, divers bassins et des bâtiments annexes.
La reprise des fouilles s'avérait souhaitable afin d'identifier les limites du sanctuaire, le fouiller extensivement et en restituer l'évolution. C'est pourquoi le programme "Sanctuaires d'Alésia" a été lancé en 2008 sous l'égide du ministère de la Culture-Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne en collaboration avec les universités de Paris 1,de Bourgogne et de Basilicate en Italie.
Olivier de Cazanove nous montre ici l'emplacement d'un "enclos à banquets gaulois". On y a trouvé des amphores vinaires, des céramiques, des potins et de très nombreux ossements d'animaux (porcs, boeufs, capriné, cheval).
Entre la fin de l'époque gauloise et les premières décennies de notre ère, une route à cailloutis montait doucement d'est en ouest. On en voit encore des traces le long de ce mur.
Le sanctuaire s'est doté d'édifices monumentaux à partir du 1er siècle après JC..
Le temple avait une forme octogonale, il était implanté au dessus d'une canalisation qui convoyait l'eau des sources par une série de drains jusqu'aux thermes situés en contrebas.
On voit ici la fondation de l'angle sud-ouest du temple avec l'entrée de la canalisation.
Plusieurs sources en effet existaient sur le site : l'eau suintait à la base du talus.
Ce qui incite à penser qu'Apollon Moritasgus était un "sanctuaire des eaux" c'est la présence omniprésente des canalisations, des vasques et des bassins : une mise en scène complexe de l'eau qui évoque de la part des concepteurs du sanctuaire une probable intention symbolique et cultuelle.
Malgré la sécheresse actuelle l'eau sourd toujours, les fouilleurs ont les pieds dans l'eau !
Une parenthèse : de cet endroit des fouilles on voit, au loin, la si jolie cité de Flavigny sur Ozerain. C'est à Flavigny qu'était basé le camp de César lors de la bataille d'Alésia.
Olivier de Cazanove nous dit que Vercingétorix est peut-être venu au sanctuaire, il pouvait donc, sans doute, voir les ennemis romains en face !
Nous voici près des thermes.
Olivier de Cazanove nous révèle que ces thermes ne constituent pas un ajout périphérique du sanctuaire, car ils sont reliés au temple par la même canalisation majeure.
Leur plan est un plan standard de thermes qui relève du type dit "axial semi-symétrique".
Les thermes étaient associés au lieu de culte.
A l'ouest se trouve la palestre, cour bordée de portiques d'où l'on peut descendre dans la piscine froide, puis au frigidarium par quelques marches Puis on accède au tepidarium (pièce tiède) puis au caldarium (pièce chaude) qui dispose d'un sol suspendu sous lequel l'air chaud circulait (hypocauste).
Le caldarium possédait trois baignoires
Le laconicum (étuve sèche), de forme arrondie devait être recouvert d'une coupole.
Les fouilles successives ont mis à jour de nombreux ex-votos, comme ce pied que montre Olivier de Cazanove, trouvé en 1909 devant le porche du temple. Il portait en abréviation "v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito) "il s'est acquité de son voeu de bon gré comme de juste"
D'autres ex-votos nous montrent des enfants emmaillotés, des seins, des yeux de bronze (plus de 300 !) qui devaient être fixés par des clous dans la galerie périphérique du fanum.
Ce qui n'implique pas, nous dit Olivier de Cazanove, que le sanctuaire d'Apollon Moritasgus avait une spécialisation thérapeutique, mais plutôt une demande de guérison, soit une demande, parmi d'autres, de ceux qui fréquentaient le sanctuaire.
Toutes les recherches effectuées sur le site :
L'article paru dans Academia :
Article sur la ville gallo-romaine d'Alésia, située sur l'oppidum :
http://www.christaldesaintmarc.com/la-cite-gallo-romaine-d-alesia-a43591070
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Par Christaldesaintmarc le 4 Avril 2021 à 06:00
Aujourd'hui, jour de Pâques, les enfants vont aller à la chasse aux œufs dans les jardins.
Parlons donc aujourd'hui d'oiseaux que nos ancêtres Gallo-Romains aimaient tout comme nous... mais peut-être d'une façon plus religieuse.
Dans le dernier envoi de la revue Académia, j'ai pris connaissance d'une étude sur plusieurs "dieux aux oiseaux" découverts à Alésia.
L'auteur, Pierre-Antoine Lamy, dans la Revue Archéologique de l'Est,t.63-2014, signale que plusieurs statues représentant un "dieu aux oiseaux"ont été découvertes à Alésia.
Voici ce qu'il nous en dit :
Aujourd’hui encore le « dieu aux oiseaux » gallo-romain demeure une divinité anonyme.
Si la répartition de ses figurations indique une certaine popularité auprès des Éduens, c’est bien sûr chez les Mandubiens qu’ont été découverts la plupart des représentations du dieu.
Récemment, un nouveau buste en pierre a été mis au jour au sein d’un sanctuaire gallo-romain d’Alésia, au lieu-dit « En Surelot ».
Il est alors possible de remettre une image du « dieu aux oiseaux » dans son contexte archéologique et de proposer une datation qui ne soit pas seulement établie sur des critères de style.
En revenant sur le corpus des figurations du dieu, sur les symboles et attributs qui lui sont liés, et en étudiant plus précisément le buste d’En Surelot, il est maintenant possible d’en savoir plus sur une divinité indéniablement populaire
Les figurations en buste répondent toutes à la même organisation : un dieu barbu dont on représente l’encolure et les épaules, sur lesquelles sont juchés deux oiseaux de grande taille.
Les deux têtes en ronde-bosse suivent ce schéma global.
Tous les volatiles dont les têtes sont conservées adoptent une disposition semblable : dominant légère-ment la tête humaine, ils tournent le bec vers elle, comme pour lui adresser la parole.
Enfin, têtes et bustes sont la plupart du temps figurés sans base moulurée, hormis un exemplaire conservé au musée Alésia
Ci dessous, une tête sans figuration du cou d’un dieu barbu aux mous-taches saillantes et aux cheveux courts formant une calotte. Il est entouré de deux colombes figurées sur un même plan et non pas réellement sur ses épaules. Chacune tourne le bec vers lui. L’espace entre le bec et le poitrail n’a pas été évidé. Espérandieu rapporte l’observation de traces de peinture.
(Conservé à la Fondation Flandreysy-Espérandieu, Palais du Roure, Avignon ) :
Ci-dessous une autre représentation du "dieu aux oiseaux", découvert le 5 novembre 1907 par V. Pernet au lieu-dit « Le Cimetière Saint-Père » dans le sous-sol d’un habitat gallo-romain de la bordure sud du forum .
Calcaire à entroques local. Haut. 15 cm ; larg. 15 cm ; prof. 25 cm.
Les colombes sont acéphales. Un large éclat a emporté le visage du dieu et le tiers correspondant de la face inférieure.
Buste d’un dieu aux cheveux bouclés couvrant les oreilles. Deux colombes sont juchées en léger retrait sur ses épaules. Le tout est figuré sur un socle quadrangulaire.
Conservé au Musée Alésia, Alise-Sainte-Reine (Inv. 2003.1.28).Cliché D.GeoffroyEt à Dijon, au Musée Archéologique (un lieu que j'apprécie énormément et qu'il me tarde de visiter de nouveau ) on peut admirer ce magnifique "Dieu aux oiseaux", découvert à Corgoloin :
Stèle à sommet cintré. Dans la niche supportée par des pilastres latéraux est figuré un dieu barbu debout, de face, chaussé et vêtu d’une tunique courte, de braies et d’un manteau attaché sur l’épaule droite et couvrant la poitrine. Sur ses épaules sont juchés deux oiseaux. Il tient de la main droite un bâton posé au sol, devant lequel est assis un chien, et de la main gauche une serpe retenant trois fruits ronds soutenus par un pli du manteau.
(Musée archéologique de Dijon. Cl. Fr. Perrodin.
Le texte intégral du travail passionnant de Pierre-Antoine Lamy peut être consulté en cliquant sur ce lien :
https://journals.openedition.org/rae/8236
Un petit rappel....châtillonnais :
A Châtillon sur Seine, le Musée a présenté une exposition sur la "cave aux oiseaux".
Car si les Mandubiens d'Alésia sculptaient des "Dieux aux oiseaux", les Lingons, dont nous sommes les descendants, peignaient des oiseaux sur des objets.
Monsieur Jean-François Chéreau, en 1970, a fait des fouilles dans le jardin de sa maison de Chamesson.
Il a mis à jour une pièce en sous-sol desservie par un escalier intérieur, qui contenait cinq niches en plein cintre.
Plus tard en 1984, les fouilles ont révélé une seconde pièce en sous-sol qui contenait des fragments d'un enduit peint aux couleurs vives...et des dessins d'oiseaux !
A revoir ici :
Alors,comme nos ancêtres Gallo-Romains, aimons les oiseaux
et surtout :
PROTÉGEONS-LES !
Et en cette journée de Pâques , cherchons, dans le jardin, des œufs....en chocolat !
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Par Christaldesaintmarc le 18 Juillet 2021 à 06:00
Comme à son ouverture, en 2012, j'ai eu le grand plaisir d'être invitée à découvrir, le 5 juillet 2021 la nouvelle présentation du MuséoParc Alésia.
Monsieur Michel Rouger, le Directeur du MuséoParc Alésia,nous a accueillis dans le hall d'entrée pour nous expliquer l'évolution de la structure, la transformation totale de ce qui existait en 2012, la création par Clémence Farrell d'une scénographie tout à fait nouvelle et innovante.
Il nous a ensuite confiés à trois jeunes guides qui nous ont fait découvrir la nouvelle superbe scénographie du Muséo Parc Alésia.
Tout d'abord la vision d'une carte géante situant le site d'Alésia, le lieu de la bataille, et les restes de la cité antique.
Un plan de visite est aussi proposé :
Une grande surprise nous attend dès que notre guide ouvre la première porte ...
A la place des guerriers géants gaulois et romains présents à l'ouverture du MuséoParc en 2012, voilà que nous attend une projection tout à fait hilarante...plusieurs acteurs connus, apparaissent en hologrammes . Ils sont soumis à des questions basiques sur la conquête romaine et les gaulois, et y répondent comme (hélas !) bien des français par des assertions complètement erronées ou farfelues !
Par exemple : Alésia c'est le nom d'une station de métro ... les gaulois étaient sales, portaient des nattes, mangeaient des sangliers et buvaient de la cervoise...etc....Astérix et Obélix sont passés par là !
Derrière les hologrammes, on admire de bien belles projections colorées en réponse à leurs allégations....
J'ai vraiment beaucoup aimé l'ironie de cette présentation, dans l'air du temps , tous les visiteurs ont bien ri, que ça fait du bien en ces temps moroses !
Après ce prélude bienvenu, nous retrouvons la galerie circulaire qui court tout autour du MuséoParc, appelée "le couloir du temps", agrémentée maintenant par d'intéressantes vitrines.
Une projection nous explique ensuite toute l'évolution de cette partie de notre territoire , depuis les temps préhistoriques jusqu'au moment de la conquête de la Gaule par Jules César.
Sur cette carte on distingue en bleu les régions où la civilisation Halstattienne s'est développée....mais Vix n'est même pas pas indiqué !!! je trouve cela extrêmement dommage quand on sait que Vix est le plus grand site européen de la période Halstatt....
(Voir en fin d'article d'autres réflexions sur ce sujet)
Les tribus gauloises :
Dans une vitrine, un "denier" éduen sur ses deux faces...
Le siège d'Alésia par César est présenté en maquettes.
Et c'est César lui-même qui nous l'explique !!! (le buste parle....)
Les reproductions d'un "scorpion" et d'un "onagre" étaient autrefois placés dans la galerie circulaire, ils ont maintenant été installés en hauteur .
Le scorpion est une sorte de grande arbalète montée sur pied. Il peut lancer des "traits" (flèches massives) d'environ 70 cm à une distance de 350 m avec une grande précision
L'onagre, machine à bras propulseur unique, fait partie des catapultes. A Alésia les boulets en pierre de l'armée de César pesaient de 2 à 5 kg.
Une belle vitrine nous présente l'armement, et les tenues des soldats romains et gaulois.
Ce casque est un moulage du casque gaulois , "type Alésia" :
On peut même essayer un casque gaulois !
A partir de ce moment de la visite, on peut voir et essayer de nombreux jeux électroniques proposés aux visiteurs, petits et grands, sur la bataille d'Alésia.
C'est nouveau et ce genre d'animations va beaucoup plaire, c'est certain !
Les visiteurs se sont prêtés au jeu !
D'autres excellentes nouveautés sont proposées maintenant aux visiteurs.
Tout d'abord l'Archéolab qui permet à l'instar des archéologues qui ont fouillé le site, de comprendre le passé en analysant les informations collectées.
Les enfants et les adultes pourront s'y exercer.
Une merveilleuse présentation de la cité antique d'Alésia est maintenant visible au MuséoParc Alésia, elle est de toute beauté.
Au centre, un plan de la cité que l'on peut visionner en éclairant ses différentes parties...
En hauteur, des animations en ombres chinoises, représentant les métiers existant dans la cité gauloise...
et tout autour des vitrines contenant de splendides objets trouvés lors des fouilles et qui dormaient depuis de longues années dans le petit Musée d'Alise Sainte-Reine, fermé au public.
Quelques exemples :
J'ai appris dernièrement que Patricia Janeux que nous avons tant appréciée lorsqu'elle travaillait dans notre Musée du pays Châtillonnais-Trésor de Vix, avait fait partie, avec Claude Grapin, de la réalisation cette magnifique mise en scène !
J'ai aussi beaucoup apprécié que l'histoire de sainte Reine, qui fut martyre, après la conquête romaine, soit évoquée au MuséoParc.
Napoléon III qui a beaucoup œuvré pour que le site d'Alésia soit reconnu comme lieu de la défaite de Vercingétorix face à Jules César, n'est plus représenté en pied comme autrefois, mais en buste...et il nous parle !
Une petite statue, miniature de celle de Vercingétorix qui se dresse à Alise Sainte-Reine, peut être manipulée par les non-voyants, une bien belle initiative...qui rappelle ce que l'on peut faire au Musée du Pays Châtillonnais Trésor de Vix ,lorsque les mal-voyants peuvent toucher le moulage du vase de Vix...peut-être une idée de Patricia ?
Vercingétorix et César ont inspiré les dessinateurs, les publicitaires, une salle est dédiée à leurs réalisations.
Pour terminer la visite, une carte nous indique les musées archéologiques français bourguignons et Francs-Comtois qui ont des collections archéologiques de l'époque du siège d'Alésia...
Quelle fut pas ma surprise ( et ma colère, je n'ai pas honte à le dire) en cherchant le point indiquant notre beau musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix .... hélas il n'y est pas !
Et pourtant la collection relative à Vertillium, de la même époque qu'Alésia, y est présente et bien plus riche que celle du petit musée d'Alise Sainte-Reine !
Notre musée ne figure qu'écrit en tout petit, en bas à droite, parmi d'autres sites à visiter...., mais en dernière place, bien au dessous du parc animalier de l'Auxois, un comble !!!
Décidément le Châtillonnais n'existe que très peu pour le MuséoParcAlésia, après l'oubli du site de Vix sur la carte des régions Halstatt, voici notre beau musée relégué à la dernière place des sites à visiter autour du MuséoParc Alésia !!
Cliquer pour mieux lire :
J'ai d'ailleurs fait remarquer cette incongruité au Directeur Michel Rouger, qui n'a pu que reconnaître la justesse de ma réflexion.
Le mal est fait et la correction est peut-être maintenant délicate à réaliser...
Mais si beaucoup de personnes s'insurgeaient au sujet de cet oubli inadmissible, rien ne serait impossible avec les procédés actuels, on peut modifier une vidéo ou une affiche.
J'espère que les Châtillonnais qui visiteront le MuséoParc Alésia le feront remarquer aux guides et même pourquoi pas à la direction.
Car, le conseil Départemental, qui vit des impôts des Côte d'Oriens, et donc un peu de ceux des Châtillonnais, a dépensé plus d'un million d'Euros pour rénover le MuséoParc Alésia *...
Une petite allusion à notre Musée et au site de Vix dans les nouvelles présentations du site aurait été la moindre des choses, vous ne croyez pas ?
*Les coûts de la rénovation du MuséoParc Alésia :
Conseil Départemental : 1 086 663 euros
Conseil Régional : 0,6 millions d'euros
l'Etat :1,4 millions d'euros
Vous pourrez, en cliquant sur le lien suivant, voir comment se présentait le MuséoParc Alésia lors de son ouverture en 2012 , vous verrez alors les différences avec celui d'aujourd'hui :
http://www.christaldesaintmarc.com/visite-au-museoparc-d-alesia-a45612402
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