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Par Christaldesaintmarc le 5 Septembre 2013 à 06:00
Je publie de nouveau, aujourd'hui, cet article relatant la conférence de Michel Pauty.
En effet Michel Pauty m'a envoyé le texte complet de sa conférence sur "Le Châtillonnais, terre de scientifiques connus ou inconnus". Ce texte est extraordinaire par ses précisions sur les personnalités châtillonnaises, et il est aussi, ce qui ne gâte rien, plein d'humour !
Merci mille fois à lui pour son envoi.
(son texte est en bleu)
Le lancement des festivités prévues pour commémorer le décès de Louis Cailletet, a commencé par une très intéressante conférence de Michel Pauty sur les scientifiques châtillonnais connus ou inconnus.
Dominique Masson, président des Amis du Châtillonnais a présenté le conférencier :
Michel Pauty est Docteur ès-sciences physiques, Professeur émérite de physique à l’Université de Bourgogne et Président de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon..
Michel Pauty a donc présenté ces châtillonnais, dont certains sont bien connus (Cailletet, Marmont, Victorine de Chastenay) d'autres beaucoup moins (Rolle, Courtois ) et d'autres pas du tout (Miel, Gris, Voizot, Ladrey), ils n'ont même pas une rue à leur nom !!
LES SCIENTIFIQUES DANS LE CHATILLONNAIS
Pour vous parler cet après-midi des scientifiques dans le Châtillonnais, j'ai choisi déjà de vous emmener dans la forêt châtillonnaise ! et de me placer sous le signe de Taranis le dieu gaulois de la foudre car dès le début, l’orage était considéré comme une manifestation divine qui se caractérisait par un déploiement de forces cosmiques devant lesquelles l’homme ne pouvait rien ; il est donc un signe de la puissance terrifiante d’un dieu.
Le dieu gaulois et bourguignon de la foudre est Taranis analogue au Jupiter romain. La colonne de Cussy, les roues d’Alésia, les dieux à l’anguipède, les Fontaines salées sont des signes rappelant le culte de ce dieu .... et dans la forêt de Châtillon MM de Brotone et Guenebaut ont découvert à Châtillon, dans la zone d'habitat de la Pépinière un dieu à l'anguipède. Celui-ci malgré ses mutilations (tête, bras et jambe droite brisée) représente un dieu debout portant une cuirasse dont les lanières inférieures sont encore visibles mais il ne foule pas aux pieds l'anguipède celui-ci sort de terre à ses pieds contre la jambe droite. Il s'agit donc d'un dieu debout... un autre fut trouvé à Quemigny-sur-Seine... petits clin d'oeil donc ici à la foudre qui n'est pas encore domestiquée et dont les effets scientifiques surprenants comme la célèbre foudre en boule ne sont pas encore parfaitement connus par les scientifiques d'aujourd'hui...
Après la foudre pourquoi ne pas faire un petit tour maintenant du côté d'Aignay-le- Duc qui fut sacrée "première capitale mondiale de l'hydrologie expérimentale", nous permettant de découvrir rapidement la personnalité de Pierre PERRAULT qui entre nous n'a rien de bourguignon mais il a contribué à la connaissance internationale d'Aignay -le-Duc dans le monde des hydrauliciens.
Pierre Perrault né en 1608 (?), et ses frères appartiennent à une famille de la bourgeoisie d'office, fort unie par les goûts et les intérêts. Pierre semble être l'aîné, Nicolas (1611-1661) fut théologien et docteur, exclu de la Sorbonne pour avoir défendu Arnault, Claude (1613-1688) fut médecin et architecte et aussi physicien, on lui attribue la colonnade du Louvre, l'Observatoire de Paris, le château de Sceaux, construit pour Colbert et des Essais de Physique, ou recueil de plusieurs traités touchant les choses naturelles, 4 vol. (Paris, 1680-1688) ; Charles (1628-1703) est connu par ses contes mais il fut aussi un commis d'État.
Les bourguignons retiendront l'ouvrage qui fut publié en 1674 :
"De l'origine des fontaines"
Cet ouvrage considéré comme le texte fondateur de l'Hydrologie scientifique par les scientifiques, l'UNESCO et l'Organisation Météorologique Mondiale a eu quelques peines à trouver son auteur car sur l'édition originale de 1674, celui-ci n'est pas indiqué. Il a été attribué successivement à André Félibien, puis à Denis Papin, et enfin à un Perrault. Le catalogue de la bibliothèque municipale de Dijon, le classe comme écrit par Claude Perrault mais les études les plus récentes l'attribuent à Pierre Perrault.
Celui-ci qui était receveur général des Finances de Paris avait été révoqué par Colbert en 1664 car il avait pris quelques valeurs sur sa caisse pour régler des créanciers. Il s'était mis à s'intéresser à la Littérature et aux sciences, c'est ainsi qu'on lui a attribué le traité ci-dessus. Mais Pierre Perrault n'est pas bourguignon, cependant dans cet ouvrage, grâce à l' estimation des pluies et des débits sur le bassin de la Haute-Seine, à Aignay le Duc notamment, l'auteur est le premier à démontrer que le volume des précipitations sur un bassin était bien supérieur au volume qui s'écoulait à l'exutoire de ce bassin. Pierre Perrault écrivait à ce sujet ; " Il ne faut guère que la sixième partie de ce qui tombe d'eau de pluie et de neige pour faire couler cette rivière continuellement durant une année" Notons que les mesures les plus précises actuelles donnent que la lame d'eau écoulée dans le centre du Bassin Parisien est très faible et de l'ordre de 12 à 16% , on est dans l'ordre de grandeur des estimations de Pierre Perrault. De plus la pluviométrie de Paris actuelle est de 550 mm, Perrault indiquait 465 mm. Ceci peut justifier le titre de la publication de Joanny Guillard et Dany Levêque : "Aignay-le-Duc, haut lieu de l'hydrologie" et que Perrault auquel nous pouvons associer Mariotte peuvent être considérés comme les fondateurs de l'hydrologie expérimentale.
En 1974, le tricentenaire de la publication de l'ouvrage de Pierre Perrault fut célébré à Paris par la Décénie de l'Hydrologie internatinale de l'UNESCO (International Hydrological Decade)
Pierre-Nicolas ROLLE (1770-1855)
J’évoquerai maintenant le parcours assez atypique d’un Chatillonnais qui nous amènera du fer à Bacchus !!!
Né à Châtillon-sur-Seine le 17 juillet 1770, son père Pierre Rolle (1738-1811) était notaire et procureur à Châtillon sa mère était Elisabeth Rousselet (1748-1772). il fut d’abord avocat en 1789 et exerça 3 ans puis s’enrôla dans une compagnie de grenadier à Châtillon. Elu le 3 septembre 1792 capitaine de grenadiers par les Volontaires pour l'arrondissement de Châtillon-sur-Seine. Rolle suivit l'élan général et marcha avec enthousiasme à la défense de la patrie. Il était de la fameuse colonne infernale qui formait l'avant - garde de l'armée, et occupa la Belgique. Rolle prit part aux faits mémorables de cette campagne, et s'y conduisit en héros. Après les batailles de 1793 dont le siège de Valenciennes, où il fut blessé, il passa à l'armée des Alpes et continua de se distinguer à la tête des grenadiers de la Côte-d'Or. Il abandonna la carrière militaire et devint Elève de l’Ecole Normale de l’an II, puis directeur adjoint de l’Ecole Centrale des Travaux publics, la future Ecole Polytechnique. Il fut conseiller général pour la Côte d’Or (An IV et an V ). En 1796, Il épouse Louise Jeanne Cousturier à Leuglay le 8 février (19 pluviose an IV) et il racheta l’usine de fer de Voulaines avec François Ligeret puis la revendit en 1807 à son beau-frère Richard-Claude Cousturier. Carrière un peu particulière, puisque devenu veuf avec deux enfants, Pierre-Didier (1796-1863) et Hippolyte (Pierre, Jacques (1799-1883) ce dernier sera aussi conservateur de la bibliothèque de Paris. Il était retourné à Paris en 1804, il aurait pu alors continuer à fréquenter les Carnot, Monge, Berlier ou Frochot connus lorsqu’il avait été substitut du directeur de l’Ecole Polytechnique, secrétaire du conseil de l’Ecole mais il avait préféré alors une carrière plus obscure dans les lettres côtoyant son ancien condisciple de l’Ecole Normale de l’An II, Joseph Fourier, collaborant au Mercure de France" à La Revue Philosophique" et à la Revue Encyclopédique. En 1804, le préfet de la Seine, Nicolas Frochot, (1761-1828), donne à la bibliothèque de l'École Centrale de la rue Saint Antoine, le titre de Bibliothèque de la Ville de Paris. Elle est ensuite transférée successivement dans l'ancien hôtel des Vivres, dans les anciennes dépendances de Saint Jean-en Grève et en 1835 vers le quai d'Austerlitz, avant d'être installée dans l' hôtel de Ville.
Frochot fit nommer en 1810 Pierre-Nicolas Rolle, Conservateur en chef de la Bibliothèque de la Ville de Paris. Entre les mains de Rolle, la Bibliothèque s'enrichit d'année en année, et acquit une importance qu'elle était loin d'avoir avant lui. Pierre-Nicolas Rolle en fut véritablement le fondateur. L'Académie des inscriptions et belles lettres avait mis au concours une question de haute érudition qui touchait à la mythologie et aux religions antiques. Rolle envoya un mémoire qui obtint le prix. De ce mémoire après beaucoup de compléments, il fit le grand ouvrage qui est son titre de gloire, et qui parut en 1824, en trois volumes : Recherches sur le culte de Bacchus considéré comme force reproductive de la nature ; ce fut une étude récente lors de la Saint Vincent tournante de Châtillon-sur-Seine qui nous fit redécouvrir Pierre Nicolas Rolle. Il commença ensuite la publication d’une Histoire des Religions de la Grèce en 1829 mais seul le premier tome parut, le reste fut conservé sous forme d’un manuscrit. Il était devenu membre de la société phylotechnique de Paris, membre puis président de l’Académie des antiquaires de France. Pensant que la science et les lettres ont des foyers partout et cela est vrai encore aujourd’hui pour le Châtillonnais, il est décédé à Chaumes-les-Baigneux le 23 août 1855 et est enterré au cimetière de Chaume. Sur sa pierre tombale était indiqué :"Sa longue carrière a été ainsi remplie"
Avocat au Parlement de Dijon, `Capitaine des grenadiers aux armées du Nord
Substitut du directeur de l'Ecole Polytechnique et secrétaire du conseil de l'Ecole membre du directoire
Directeur de la bibliothèque de Paris
Lauréat de l'Institut qui a donné le grand prix à son ouvrage sur les religions et la Grèce
Membre et Président de l'Académie
Membre de la société phylotechnique à Paris
Membre et Président de l'Académie des antiquaires de France
Epousa Marie-Antoinette Huon née en 1812 et ils eurent un fils Pierre-Nicolas.
On en déduit qu'il se remaria et eut un fils avec sa seconde épouse.
Bien évidemment, on ne présente pas le Maréchal Marmont à Châtillon. Si l'on connaît assez bien ses faits d'armes auprès de Bonaparte puis de Napoléon, on connaît beaucoup moins ses talents d'organisateur et si la Croatie lui doit beaucoup, Sainte Colombe lui doit aussi à un moment sa prospérité. En effet, en dépit d'être un soldat qui s'était distingué par sa bravoure dans de nombreuses batailles, Marmont était très cultivé. Dans ses mémoires, une source précieuse pour l'étude de sa vie et de ses oeuvres, il raconte notamment que lors de ses campagnes militaires il transportait constamment avec lui une bibliothèque de six cents ouvrages sélectionnés et que ces livres étaient un vrai délice pour lui-même et ses officiers. Marmont est cependant un esprit inquiet et prompt aux initiatives c'est pourquoi il imaginait d'autres activités pour s'occuper dans les moments où il ne faisait pas la guerre.
Auguste Louis Frédéric Viesse de MARMONT (1774-1852)
Des batailles aux forges
Né donc à Châtillon-sur-Seine le 20 juillet 1774, il est Lieutenant dès 1793, il s'attache à Bonaparte à partir du siège de Toulon, il le suit en Italie et en Égypte puis il participe au coup d'État du 18 brumaire, se distingue à Marengo, à la reddition d'Ulm puis à la conquête de la Dalmatie. Duc de Raguse en 1808, il est maréchal en 1809. Il participe à la campagne du Portugal (1811) puis d'Allemagne (1813) et devant Paris, il négocie la capitulation. Son attitude conduit le tsar à exiger l'abdication de Napoléon sans condition (4 avril 1814). Napoléon et l'opinion considèrent Marmont comme un traître. Louis XVIII le fait Pair de France, ministre d'État en 1817,.
Il va commander ensuite la garnison de Paris en 1830 et accompagne Charles X en exil. Injustement poursuivi par le reproche de trahison, qui fut un malentendu, Marmont est l'un des plus braves et habiles généraux de la Grande Armée.
Le Maréchal Marmont transforme en 1822 les équipements métallurgiques traditionnels créés à Sainte-Colombe-sur-Seine par son père en 1770. Les travaux sont menés par M. Jourdheuil de Montigny-sur-Aube, ancien maître de forges. Marmont réalise ainsi une vaste usine à l'anglaise, une des premières de ce type en France avec l'aide d'un anglais sir Samuel Farmer qui lui avance 800 000 Francs. L'anglais Cort avait inventé en 1784 un four à révèrbère, pour lequel il prit la même année un brevet, portant sur un procédé permettant d'affiner la fonte, c'est-à-dire de la débarrasser d'une partie du carbone qu'elle contient à la sortie du haut-fourneau afin de la transformer en fer malléable. Et cela en utilisant uniquement de la houille réduite en coke, sous l’influence de l’action décarburante de l’oxygène de l’air circulant dans les fours qu'il avait inventés. La fonte y est affinée à très haute température sur la sole du four. L'ouvrier est alors chargé de brasser (puddling) cette fonte en fusion à l'aide d'un long crochet appelé ringard. La nouveauté consiste essentiellement dans l'absence de contact entre la fonte et un combustible, en l'occurrence le coke. A la sortie du four à puddler, le matériau peut être martelé, forgé ou laminé. Une forge à l'anglaise normale va comporter donc les haut fourneaux pour obtenir la fonte, suivie des fours à pudler pour l'affiner et souvent un laminoir.
Marmont crée une scierie, une tuilerie, une briqueterie, une cimenterie, une fonderie, une clouterie, une aciérie et exploite des carrières, des mines et des forêts. Mais en 1824 il doit céder son exploitation de Sainte-Colombe et les fourneaux de Vanvey et Villotte. En 1827, Marmont est de nouveau aux abois, Charles X lui donne 200 000 F, alloue des indemnités pour certains créanciers et assure à Marmont une pension annuelle de 100 000 F. La liquidation des biens du maréchal est cependant prononcée le 25 février 1830 à l'exception de la forge anglaise et du fourneau de Voulaines.
Marmont est ruiné. Les promesses du roi sont tenues jusqu'en 1830, mais Marmont est incorrigible. En 1834, il tente une expérience semblable en Autriche où il part en exil volontaire, séjournant à Vienne et nouant des relations avec le duc de Reichstadt. Il reçoit une lettre de M. Maître de Châtillon qui lui indique un nouveau procédé pour la fabrication du fer... mais les essais sont rapidement abandonnés ; l'administration autrichienne rachète le privilège de Marmont qui avait pris un brevet ; une nouvelle fois tout s'écroule car on trouve un inventeur qui, antérieurement, avait utilisé ce procédé...
Marmont voyage alors en Europe orientale et en Turquie et il meurt à Venise le 2 mars 1852 et est enterré à Châtillon. Son rêve de Sainte Colombe va quand même lui survivre plus de150 ans.
Les deux frères Miel
qui ne furent pas tout à fait dans le moule traditionnel.
Leur père Jean-Baptiste Miel était maître de musique et organiste à Châtillon sur-Seine. leur mère était la fille d’un statuaire. Le premier Edme-François-Marie était né à Chatillon en 1775. Il entra en 1794 à l’Ecole Polytechnique ; des problèmes de santé le firent revenir quelques temps à la maison familiale, c’est ainsi qu’il fréquenta le salon de Victorine de Chastenay , elle composa la musique d’un opéra dont le livret avait été écrit par Edme-François…mais celui-ci ne fit pas une carrière scientifique ou militaire à laquelle il aurait pu prétendre….Il avait envisagé une carrière comme ingénieur des vaisseaux et fit même un voyage en 1799 sur un des bateaux de la Marine mais il aimait mieux les arts , l’histoire naturelle, les musées , les concerts etc.. c ’est alors que Frochot le fit entrer à Paris au service des contributions directes du département de la Seine…mais si sa carrière fut relativement brillante … il fréquenta surtout les milieux qui lui plaisaient et il publia régulièrement dans les revues comme le Moniteur, le Journal général de France, la Galerie Française etc. ; il rédigea une brochure « De la symphonie et de Beethoven » qui contribua à répandre en France le nom de Beethoven, il insista aussi sur l’oeuvre du peintre Ingres. Il rédigeait une Histoire de l’Art français lorsqu’il mourut en 1842
Son frère Edme-Marie naquit en 1777 et il se passionna certes lui aussi pour la musique mais aussi pour l’Art dentaire. Il se forma d’abord à la médecine vraisemblablement à Dijon auprès de François Chaussier puis devenu officier de santé il entra comme interne à l’Hospice de perfectionnement et suivit des cours de médecine à l’Hôtel –Dieu . C’est alors qu’il décida d’entrer en apprentissage chez Louis Laforgue, le dentiste des pauvres et indigents de la Seine dont l’enseignement était peu coûteux… La chance va lui sourire il est ami de Lacépède et il obtient un poste de chirurgien dentiste dans les maisons impériales d’Education pour les filles des légionnaires : civils et militaires puis aussi à l’Ecole Polytechnique où il retrouvera Chaussier ! Il va reprendre aussi le cabinet dentaire de Laveran et il deviendra l’un des dentistes les plus en vue de Paris…. il publie de nombreuses notes sur l‘art dentaire comme par exemple sur la transmutation de la canine !!! Tout se passe pour le mieux il est riche gagnant plus de 30 000 francs par an. Cependant déjà en 1813, Il avait été capitaine de la garde Nationale et le voilà qui, à 53 ans, reprend l’uniforme en 1830 pour rétablir l’ordre comme Marmont…. Victime de sa bravoure il est blessé mortellement d’un coup de fusil. Pour survivre son épouse doit demander des aides, tout d’abord se fut son neveu Désiré Nisard qui s’en chargea , et lorsque Louis-Philippe fut déchu, elle s’adressa elle-même à Hippolyte Carnot l’un desfils de Lazare qui était devenu ministre de l’Instruction publique Voici ce qu’elle écrivit sur son mari « Monsieur Miel était chirurgien dentiste . En même temps qu’il avait acquis par sa dextérité une réputation universelle, il avait contribué au progrès de son art par un grand nombre de mémoires … cependant le soin de son état ne le détournait pas de ses devoirs envers le pays… Capitaine de la garde nationale lors des journées de juillet 1830, il descendit sur la place publique et fut frappé mortellement, à la tête du peuple.
Un médaillon en marbre est conservé à la Bibliothèque de Châtillon-sur-Seine sous la fenêtre à l’étage des livres anciens
Prosper Mignard est beaucoup trop oublié, il a pourtant écrit une abondante production, et son ouvrage consacré à Claude Testot –Ferry, vétéran des armées républicaines et impériales et évènements militaires de 1792 à 1815 m'a permis de découvrir quelques passionnés de botanique dans le Chatillonnais
Eusèbe et Arthur GRIS botanistes éminents
Tout d’abord Eusèbe Gris (1799-1849), qualifié par lui de savant modeste. Celui-ci fut professeur de chimie et de botanique au collège de Châtillon-sur-Seine s’intéressa en 1845 à l’action du sulfate de fer appliqué à la végétation, notamment pour la chlorose et la débilité des plantes. On rapporte à ce sujet qu’Eusèbe Gris écrivit sur une feuille atteinte de chlorose le mot fer avec une solution de sulfate ou de chlorure de fer ; quelques jours plus tard, ces caractères apparurent en lettres vertes. Cette opinion était tout à fait nouvelle à l’époque et en contradiction avec tous les travaux des physiologistes et ceux-ci émirent les plus grandes réserves à adopter ou à rejeter ces vues. Le Museum de Paris décida de tenter l’expérience à son tour. . . Eusèbe Gris traitait donc la chlorose des plantes en incorporant au sol des cristaux de sulfate de fer ou en pulvérisant sur les feuilles malades des solutions de ce sel. Ce travail qui n’est plus connu que par les spécialistes est encore aujourd’hui qualifié de remarquable car il montrait que le fer agit sur la physiologie de la plante avec le reverdissement des feuilles. Il faisait absorber les produits aussi bien par la feuille que par les racines ce seront les débuts de la pulvérisation foliaire. Il comparait cette action physiologique à celle du fer dans le sang et préfigurait les analogies que peuvent avoir certains oligo-éléments chez les microrganimes, les végétaux et les animaux. Enfin ces recherches débouchaient sur un intérêt agronomique évident, ce qu’avait très bien compris le Comité agricole de Châtillon en lui accordant une grande médaille d’or pour ces travaux.. Entre l’humble sépulture d’Eusèbe Gris savant modeste, mort en1849 et le mausolée de granit du maréchal Marmont, duc de Raguse, a été placée au cimetière Saint-Vorles la tombe de sin ami le général Testot-Ferry dont la passion pour la botanique rejoignait celle d’Eusèbe Gris.
Son fils Arthur Gris (Châtillon-sur-Seine, 11 décembre 1829 -Paris 18 août 1872) hérita de la passion de la botanique de son père, soutenant une thèse de doctorat en 1857 « Recherches microscopiques sur la chlorophylle » il a montré alors que les feuilles qui ont reverdi grâce au fer contiennent des grains de chlorophylle plus nombreux, à contours très nets et de teinte foncée. Il devint aide-naturaliste de botanique au Museum national d’histoire naturelle, poursuivit les travaux de son père sur le sulfate de fer ; il fut nommé dans la chaire de botanique du Museum en 1872. Il s’intéressa à la germination et mit en évidence le rôle de la moelle dans la nutrition du végétal. Il publia des notes sur différentes plantes comme les marantées, la graine de ricin, la fleur femelle des conifères. Il donna aussi un travail consacré aux " Recherches pour servir à l’histoire physiologique des arbres " et participa avec Brongniart à la rédaction d’études sur la flore de la Nouvelle-Calédonie. Il s’était marié en 1869 avec l’une de ses cousines mais il mourut trois ans plus tard.
Victorine de Chastenay (1771-1855)
Evidemment notre liste ne peut pas être dressée en tentant d'avoir la parité entre hommes et femmes comme le veut la nouvelle tradition républicaine mais comme nous sommes en Botanique, on ne peut quand même pas oublier Madame de Chastenay née à Paris le 12 avril 1771 et décédée à Châtillon le 9 mai 1855, avec son célèbre livre de Botanique : Le calendrier de Flore ou étude de fleurs suivant nature en 3 volumes(1802-1803) Sa lecture des Rêveries d' un promeneur solitaire aiguisa sa passion de la botanique qui lui inspirera Le Calendrier de Flore, ouvrage de botanique né de sa correspondance avec son ami, Pierre-François Réal, procureur au Chatelet. Cette étude aussi savante que littéraire de quelque 400 fleurs et plantes décrites avec soin, valu un grand succès au livre qui fut rapidement épuisé. Bernardin de Saint-Pierre saluera la qualité de l'ouvrage. .... mais Victorine de Chastenay a été l'objet d'études dont celle de mon confrère et ami Michel Lagrange ... je rappellerai simplement qu'elle fut aussi compositrice et qu'elle composa la musique d'un petit opéra dont le livret a été écrit par Edme-François-Marie Miel !
VOIZOT Edme (1801-1867)
VOIZOT Edme est né à Châtillon-sur-Seine le 23 mai 1801 (3 prairial an IX) . Son père Thomas était serrurier. Son seul prénom officiel est Edme par la suite il sera aussi référencé sous le prénom de Louis. Dès l’âge de 11 ans, il dut gagner sa vie mais il apprit pratiquement tout seul ensuite, c’est ainsi qu’en 1830, il présenta à l’Académie des sciences un premier Mémoire sur un instrument ayant pour objet de résoudre sans calcul tous les problèmes de trigonométrie sphérique et l’année suivante un Mémoire sur les explosions des machines à vapeur contenant quelques moyens propres à les prévenir. Le Bureau de l’administration du Collège de Châtillon-sur-Seine lui demanda d’occuper la chaire de mathématiques élémentaires mais n’étant pas bachelier, il lui fallut attendre un an pour franchir les barrières de l’enseignement.
Les travaux mathématiques se poursuivirent publiant en 1835 une théorie élémentaire de l’élimination, suivie de notes diverses. Il continua de s’intéresser à la machine à vapeur et à la navigation à vapeur. Il présenta devant l’Académie de Cambrai le 6 mai 1835 un mémoire sur l’explosion des chaudières à vapeur. En 1839, il devint principal du Collège de Châtillon-sur-Seine. Il s’attacha alors à rajeunir les études et le collège devint un collège de première classe. En 1849, il publia un Mémoire analytique sur la théorie des courbes… Michel Chasles dans son ouvrage « Rapports sur les progrès de la géométrie » chapitre pour la période 1847-1868 cite les travaux de Voizot sur la théorie des courbes à double courbure.
Il présenta le 27 décembre 1854 à l’Académie des sciences une note sur le « Choléra, sa cause, son mode d’action, son mode de propagation et les moyens qui pourraient en atténuer les effets » ; il la développa l’année suivante dans une brochure de 80 pages « Réflexions sur le choléra asiatique, contenant un essai sur la dynamique des épidémies et de quelques moyens de les atténuer par la purification de l’air » (Article numérisé sur Gallica) .
Il quitta alors le collège pour ne plus s’occuper que de sciences. Il publia en 1862 un « Mémoire sur la mécanique céleste et sur la cosmogonie, suivi de notes sur la théorie des comètes et sur la méthode en mathématiques ». Il avait prévu un ouvrage plus vaste sur la Cosmogonie mais il mourut avant de le terminer, cherchant dans la religion les grandes pensées dont comme l’a écrit Mignard, le célèbre Laplace a refusé de s’inspirer…
Il fut membre du conseil municipal, officier de l’Instruction publique, chevalier de l’ordre ses Saints Maurice et Lazare d’Italie, ancien principal du collège de Châtillon, membre correspondant de l’ Académie de Dijon le 9 décembre 1835 et de celle de Cambrai, membre de la Société libre des beaux arts de Paris Il mourut âgé de 66 ans quatre mois quatorze jours le 6 octobre 1867 en son domicile 10 rue de Chastenay. Ses amis et anciens élèves élevèrent au cimetière un monument en son honneur.
Châtillon a, comme vous l'avez vu tout récemment, une aventure viticole, aventure que j'ai partagé à distance avec vous pour raison de santé ! mais en préparant pour votre Saint-Vincent tournante le numéro de Pays de Bourgogne il y a un spécialiste de l'oenologie qu'il n'est pas possible de passer sous silence et il s'agit de Claude Ladrey né à Châtillon-sur-Seine...et je dois vous dire qu'il est assez ignoré des oenologues dijonnais et c'est un grand tort car il a beaucoup oeuvré malgré un caractère assez difficile pour l'implantation de l'oenologie à Dijon et j'avais proposé son nom pour l'institut de la vigne et du Vin mais il a éré préféré un spécialiste de la poire Guyot et de la taille de la vigne.. qui n'est pas trop bourguignon, en contre partie on a donné une rue à Dijon pour Claude Ladrey sur le Campus.... personnellement je regrette ce choix car Ladrey a été un pionnier pour l'oenologie française. comme je regrette le choix de ne pas avoir été assez convaincant d'installer un vrai planétarium pour découvrir en vrai les étoiles , associé évidemment à un faux planétarium projetant les étoiles lorsque le ciel est bouché ! près du lieu de découverte du vase de Vix !!!! mais on peut toujours rêver sous les étoiles....
LADREY Claude (1823-1885)
Pionnier de l’enseignement de l’oenologie
Claude Ladrey est né à Chatillon-sur-Seine le 9 décembre 1823. Issu d’une famille très pauvre, il fait des études secondaires au collège de sa ville natale et est reçu en 1844 à l’Ecole Normale supérieure. Licencié es Sciences physiques et naturelles et il obtient l’Agrégation de Physique en 1848. Il reste en poste à l’ENS avec les fonctions de préparateur de Chimie et de conservateur des collections d’histoire naturelle. Vraisemblablement c'est à cette époque qu'il épouse Elisabeth Defontaines et une fille Marie Varlette Ladrey nait le 23 février 1852 à Paris. Pour son doctorat es sciences physiques soutenu la même année , il présente une thèse de Chimie : Recherches sur les relations qui existent entre la composition chimique et la forme cristalline et une thèse de Physique : Influence de la composition chimique sur les lois et les phénomènes optiques. De 1848 à 1852 il est professeur suppléant de Physique à la Faculté des sciences de Montpellier. En 1852, Sené, professeur de chimie de la Faculté des sciences de Dijon ( poste qui avait intéressé Pasteur), demanda un congé et du 15 avril 1852 au 31 décembre1853, Claude Ladrey est chargé du cours de chimie pendant ce congé. Il succède ensuite à ce dernier. Le 7 juin 1854, il est élu membre résidant de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon et publie quelques articles dans les Mémoires. Le 20 juin 1855 il est professeur titulaire de Chimie à la Faculté des sciences de Dijon et va être à l’origine de la vocation œnologique de la Faculté des sciences de Dijon, en effet il va créer un « Cours populaire de Chimie appliquée à la viticulture et à l’œnologie » qui se déroule le soir et réunit plus d’une soixantaine de personnes. Ces leçons feront l’objet d’un livre. Il va créer une revue « La Bourgogne, revue œnologique et viticole » , en janvier 1859, elle deviendra en 1862 « La Revue viticole : annales de la viticulture et de l’œnologie françaises et étrangères ». Il publie en 1863 L'art de faire le vin. Dans son introduction, il énonce les motifs qui lui ont fait adopter la théorie nouvelle de la fermentation formulée par M. Pasteur. Le 11 avril 1864 il est nommé Professeur suppléant de pharmacie et toxicologie à l’École de Médecine de Dijon étant vraisemblablement devenu pharmacien de 1ère classe ; il fait partie du Conseil d’Hygiène et de salubrité du Département de la Côte-d’Or et établit divers rapports. Le 12 août 1864 il est décoré de la Légion d’honneur. Le 31 août 1867, il soutient une thèse de Pharmacie devant la Faculté de Strasbourg « Etude sur le Phoshore », publie un « Programme de cours de Pharmacie » ; il est depuis le 24 janvier 1868, professeur de Pharmacie et Toxicologie à l’École de Médecine de Dijon. Le 1er janvier 1869, il devient professeur de 2ème classe à la Faculté des sciences de Dijon. et le 15 avril il enseigne la viticulture à l’École normale de Dijon. Il continue de publier des ouvrages sur le phylloxéra par exemple et réédite les anciens. Le 28 mai 1878 son épouse décède à Dijon. En 1881, il demande un congé et c’est Forquignon qui va le remplacer temporairement. Il est élu correspondant national de l’Académie de médecine pour la division de physique et chimie médicale. Le 8 août 1883, il donne le discours de distribution des Prix au Collège de Châtillon–sur-Seine qui sera imprimé.
Le 1er novembre 1883, à 60 ans, il fait valoir ses droits à la retraite et il se retire à Lantenay. Il semble que son caractère soit devenu de plus en plus difficile. Margottet qui vient lui aussi de Montpellier, lui succède à la Faculté des sciences. Claude Ladrey meurt à Dijon le 9 novembre 1885 à son domicile dijonnais du 4 de la rue Hernoux. Une rue sur le Campus proche de l’Institut Jules Guyot rappelle son souvenir d’enseignant de l ‘œnologie à Dijon.
Sa fille décédera en 1934, elle avait épousé Alfred Jules Frapillon, qui lors de son décès à Lantenay le 2 juin 1918 était Colonel du génie en retraite.
Revenons maintenant assez rapidement à celui qui certainement a suscité votre présence aujourd'hui
CAILLETET Louis (1832-1913)
Autour du dioxyde de carbone
Louis Cailletet est né le 21 septembre 1832 à Chatillon-sur-Seine. Son père était maître de forges à Chenecières et à Villotte –sur-Ource. Il fait ses premières études au collège de Châtillon-sur-Seine et les termine à Paris au Lycée Henri IV puis il devient auditeur libre à l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de 1854 à 1855. Il effectue des stages dans le Laboratoire de Sainte-Claire Deville à l’Ecole Normale Supérieure avec lequel il restera très lié. Rappelé par son père, Louis rentre en Bourgogne et il est dès lors associé à ses affaires mais la recherche va toujours l’intéresser beaucoup plus que l’industrie proprement dite. Dès 1856, il publie dans le « Bulletin de l’Industrie minérale » une étude où il décrit un appareil ingénieux qui permet d’utiliser toutes les sources de chaleur contenues dans le bois. Le Moniteur des Intérêts Matériels indique le 15 juin 1856 dans un article sur le « Puddlage du fer au gaz » que l’usine de Villotte, où l’appareil est installé, produit des fers fabriqués par ce procédé d’excellente qualité et à prix plus économique. En 1857, il donne au CRAS de l’Académie des sciences, un premier article sur le procédé industriel permettant d’obtenir des fers sans champ magnétique coercitif car la télégraphie électrique nécessite d’avoir des fers pouvant s’aimanter et se désaimanter facilement. Profitant des facilités que lui procurent les hauts fourneaux des forges paternelles, il étudie donc les propriétés physiques et chimiques du fer et la dissociation des gaz dans les foyers métallurgiques, notamment le passage de l’hydrogène à travers les lames de fer portées au rouge. Pour ce dernier point, lorsque les tôles de fer sortent des laminoirs, il apparaît des cloques et Louis Cailletet cherche à comprendre le phénomène, il pense qu’un gaz traverse le métal à hautes températures. En analysant les gaz, Cailletet découvre qu’il s’agit d’hydrogène présent dans la flamme des fours. Ces travaux sont présentés dans deux notes à l’Académie des sciences en 1864 en partant de l’hypothèse qu’un tube de fer chauffé dans un fourneau et rempli d’hydrogène laisse écouler ce gaz de telle sorte qu’il se produit un vide presque absolu dans l’appareil métallique ; d’autre part en perçant les soufflures il avait vu un gaz s’échapper, il proposait donc d’empêcher la formation des vides dans la partie ébauchée. Il va ensuite s’intéresser à une chimie nouvelle, celle des hautes pressions suivant l’appellation de son ami Sainte Claire Deville. En 1860 à Chenecières, il analyse les gaz renfermés dans les caisses de cémentation et les gaz contenus dans la fonte et l’acier à l’état de fusion. Il étudie aussi la dissociation des gaz dans les fours métallurgiques.
Les plantes
Toutefois il se montre aussi un grand amateur de jardins et sa collection d’orchidées est célèbre ; elles poussaient dans sa serre 13 rue Saint-Jean à Châtillon-sur-Seine. Il veut alors savoir comment les plantes décomposent le jour le dioxyde de carbone en dégageant de l’oxygène, la nuit c’est le phénomène inverse qui se produit. Une étude relativement récente à été consacrée sur ces sujets par Duranton et Leclerc dans la "Vie des sciences1993". Sa première publication parue en 1867 dans les CRAS étudie l’influence des rayons colorés sur la décomposition de l’acide carbonique par les plantes, ; il décrit le dispositif expérimental qui ne peut utiliser un prisme pour décomposer la lumière car il n’y aurait pas assez d’énergie lumineuse aussi il utilise des verres colorés placés devant les rayons du soleil et il indique le dispositif utilisé pour se procurer du gaz acide carbonique pur. En 1871, il s'intéresse à l’absorption de l'eau liquide par les feuilles, puis à l'origine du carbone fixé par les végétaux à chlorophylle et en 1875 aux substances minérales assimilées par les champignons et certainement qu'il s'entretint avec Forquignon sur ce sujet. En 1880, il envoie un pli cachet à l'Académie montrant en particulier la mort des plantes cultivées sur un sol purement minéral ; aujourd'hui on sait que les microorganismes ne peuvent se développer sur un tel sol.
Compressibilité des gaz
Cailletet va s’intéresser à la compressibilité des gaz sous de fortes pressions. En 1870 il avait réussi à comprimer les gaz à la pression de 850 atmosphères, les établissements Ducretet seront chargés de rendre définitive la machine proposée par Cailletet. Ce dernier s’intéresse aux recherches sur l’acide carbonique liquide en 1872. En effet, on pouvait l’obtenir liquide aisément et il se prêtait, à la température ordinaire assez facilement à beaucoup d’expériences. Guyton de Morveau a été l’un des premiers à le liquéfier pour cela il le refroidissait en utilisant un mélange de glace et de sel marin ou de glace et de chlorure de calcium et Monge opérait de même pour le gaz sulfureux ensuite on liquéfia les gaz par compression. La machine de Cailletet reposait sur le principe suivant : Le tube T en verre épais contient du dioxyde de carbone (CO2). Il est entouré d'un manchon dans lequel on place de l'eau à la température que l'on veut imposer au dioxyde de carbone. Au moyen d'une pompe L, on injecte de l'eau au dessus du mercure qui est refoulé dans le tube T et comprime le dioxyde de carbone. On peut atteindre des pressions de plusieurs centaines d'atmosphères. Un piston plongeur V' permet de mieux ajuster la pression mesurée par le manomètre K. Un robinet V permet la décompression contrôlée. On peut partir d'un état diphasique avec un peu de CO2 liquide (phase la plus dense) et par élévation de température faire disparaître le liquide (vaporisation). Par variation de p et de T on peut faire évoluer cette phase restante appelée «gaz» en la maintenant homogène et l'amener dans un état tel qu'une détente fasse apparaître une bulle dans la partie supérieure du tube. S'il est toujours convenu d'appeler liquide la plus dense des deux phases en équilibre on doit admettre que le gaz de départ est devenu liquide sans qu'on s'en aperçoive (pas de passage par un état diphasique). C'est ce qu'on appelle «passage continu de l'état gazeux à l'état liquide par contournement du point critique». Selon son état (p,T) le fluide peut donc donner lieu soit à une liquéfaction soit à une vaporisation.
Cailletet montra par exemple que le dioxyde de carbone (anhydride carbonique) ne conduisait pas l’électricité, et que l’on pouvait faire éclater au milieu acide carbonique les étincelles d’une forte bobine d’induction. Il montra qu’il ne dissolvait pas le sel marin, le sulfate de soude, le chlorure de calcium ; au contact avec le carbonate de potassium il y a formation de bicarbonate insoluble dans le liquide non absorbé. La craie desséchée n’est pas attaquée, le soufre, le phosphore sont insolubles mais l’iode peut s’y dissoudre en petite quantité. L’huile de pétrole dissout 5 à 6 volumes d’acide liquide, l’éther sulfurique dissout l’acide carbonique dans de grandes proportions, les huiles grasses se dissolvent en petite quantité, la stéarine et la paraffine sont insolubles.
A partir de 1877, il réussissait à liquéfier l’acétylène, en ayant observé qu’au cours d’une expérience de compression de l’acétylène dans son appareil, le robinet de décharge manoeuvré accidentellement donna une atmosphère trouble. Cailletet en déduisit immédiatement que le phénomène de détente brusque à partir d’une pression de 300 atmosphères permettait un abaissement de température de 220°C et donc de liquéfier des gaz. Le 21 novembre 1877 il liquéfiait le dioxyde d’azote en le comprimant à 104 atmosphères, la température étant de -11°C et le 2 décembre1877, il adressait une lettre à Sainte-Claire-Deville pour lui faire part de l’opération presque réussie de la liquéfaction de l’oxyde de carbone et de l’oxygène dans son laboratoire de Chatillon-sur-Seine. Les expériences furent répétées au laboratoire de Chimie de l’École Normale Supérieure le 16 décembre1877. Le 22 décembre, Pictet réussit à liquéfier l’oxygène sous 320 atmosphères. Tout s’était passé en une quinzaine de jours.
Cailletet était devenu depuis le 17 décembtre1877 membre correspondant de l’Académie des sciences et il n’avait pas voulu publier officiellement ses résultats avant l’élection mais il en avait informé Sainte-Claire-Deville qui avait déposé un pli cacheté ouvert lors de la séance du 24 décembre. La rivalité entre Cailletet et Pictet fut de courte durée et tous les deux reçurent la médaille Davy de la Royal Society à Londres. Pictet malade ne put aller la recevoir et seul Cailletet y alla le 30 novembre 1878. Tout va très vite et le 31 décembre 1877 Cailletet renvoie une note annonçant la liquéfaction de l’azote, de l’hydrogène et de l’air dans les locaux de l’Ecole Normale.
Le vol des oiseaux
En 1882, Marey rappelle que Cailletet a fait des photographies très intéressantes sur le vol des oiseaux " Dans la collection de M.Muybridge, il y avait aussi quelques photographies d'oiseaux en vol... c'étaient des images analogues à celles que M. Cailletet avait obtenues quelques années auparavant et montrant les ailes de l'oiseau tantôt dans une position unique, tantôt en élévation, tantôt en abaissement ou quelques phases intermédiaires" Ces photos non retrouvées donnèrent à Marey l'idée de réaliser son fusil photographique.
Le cryogène
Le 6 jun1891, la revue « la Nature » publie un article relatif au Cryogène de Cailletet. Il s’agit d’un appareil permettant d’obtenir rapidement du froid à partir de la détente du dioxyde de carbone liquéfié. Construit par Ducretet, il se composait de deux vases concentriques en cuivre nickelé laissant entre eux un espace annulaire de quelques centimètres. Un serpentin en cuivre de 4 mètres de long et 15 millimètres de diamètre est placé dans le vase intérieur. Il porte à son entrée un robinet et à sa sortie il aboutit dans l’espace annulaire entre les deux vases. On remplit le vase intérieur d’alcool (3 litres) qui servira de bain réfrigérant ; puis on met le serpentin à l’intérieur, ce dernier est alors relié à la bouteille qui contient le CO2 liquide. La vaporisation et la détente de l’acide carbonique qui repasse à l’état gazeux entraine le refroidissement dans l’espace annulaire. Tout l’appareil est placé dans une boîte capitonnée avec un couvercle isolant. On obtient facilement une température de -70°C. L’auteur de l’article signale en conclusion « Cet appareil peut être considéré comme réalisant, pour le froid, ce que le fourneau à gaz de laboratoire est pour la chaleur » ; Quand on sait que ce dernier fut perfectionné par Leclerc et Forquignon, ce dernier très apprécié de Cailletet… on peut dire que la boucle bourguignonne est refermée.
En 1891; il installe le grand manomètre à mercure de 300 mètres sur la Tour Eiffel.
En 1895, il devient pour un an, Président de la Société Française de Physique
En 1892, il installe un laboratoire à la seconde plate-forme de la tour Eiffel à 120 mètres au-dessus du sol où il fait des expériences sur la résistance de l'air et la chute des corps et ll adresse aussi une note à la Société de Physique sur un procédé de soudure du verre et de la porcelaine sur les métaux.
Les ballons
En 1897, il recueille de l'air à grande altitude lors de l'ascension de l'aérophile pour l'analyser ensuite.
Il propose et réalise des méthodes photographiques pour l'étude de la haute atmosphère. En 1898, il met en œuvre un appareil destiné à mesurer les hauteurs atteintes par les aérostats, par un contrôle des altitudes au moyen d'un baromètre et d'un appareil photographique fixé sous le ballon ; lorsqu'on connaît : la distance focale de l'objectif, la distance de deux points situés au sol, la distance de deux points sur l'épreuve, on peut déterminer par le calcul, la hauteur du ballon et l'épreuve donne également l'image du baromètre et par conséquent la pression. Il obtient les premières photographies aériennes après plusieurs essais.
En 1900, il équipe ses appareils photographiques d'obturateurs fonctionnant simultanément sous l'influence d'un courant électrique depuis le pied du ballon.
En 1901, préoccupé des conditions de vie aux hautes altitudes, il invente un masque à gaz permettant d'y vivre grâce à l'inhalation d'oxygène transporté sous forme d'oxygène liquide.
Louis Cailletet devient président en 1903 de l'Aéroclub de France.
Retour sur les plantes
En 1911, il reprend des expériences dans les serres du Museum et dans une dernière publication au CRAS, il montra que « Les plantes à chlorophylle sur lesquelles il a opéré (Fougères du genre Adiantum) semblent jouir de la propriété d’emprunter leur carbone soit à l’acide carbonique de l’air soit aux engrais organiques contenus dans le sol, soit à ces deux sources à la fois ».
Il est Président d’Honneur de la Fédération Aéronautique Internationale jusqu’à son décès le 5 janvier 1913 à Paris. Petit coup de Chapeau aux aviateurs châtillonnais en particulier à Georges Mailfert, Léon Bathiat, Pierre Clavenad, Jean Lagorgette, mais le dernier Cahier du Châtillonnais s'est intéressé à eux et vous avez eu très récemment une conférence de Jean Ponsignon aussi sur ce sujet
Ses obsèques eurent lieu à Paris et il sera enterré dans sa ville natale au cimetière Saint Vorles. le 10 janvier ; auprès de son épouse décédée depuis le 6 octobre 1891.
Un monument est élevé à l'entrée de la Chaînerie de Chénecières et un groupe scolaire porte son nom.
Homme très ouvert, il avait fait partie du Conseil municipal de Châtillon, il fut cofondateur puis Président d’honneur de l’association des anciens élèves du collège de Châtillon, membre de la commission administrative de l’Hôpital et de la commission de la bibliothèque, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Dijon, Président honoraire de la Société Archéologique et Historique de Châtillon, délégué cantonal, administrateur de la Caisse d’Epargne de Châtillon…
CONCLUSION
Et maintenant il nous faut conclure et pour cela utilisant l'article de Pays de Bourgogne écrit par mon ami et collègue universitaire Etienne Laviron je vous parlerai de son grand père Célestin Courtois. qui fera une assez bonne synthèse de ce tour d'horizon autour des scientifiques au Pays Châtillonnais qui m'a permis peut être de ressortir de l'oubli quelques uns d'entre eux !
Célestin COURTOIS (1850-1944)
Edme Amand Célestin COURTOIS est né à Châtillon-sur-Seine, Grande Rue de Chaumont, le 21 juillet 1850. Ses ancêtres se sont établis à Dijon au début du XVIIème siècle (deux d’entre eux ont été échevins au XVIIIème), mais sont devenus Châtillonnais depuis l’installation de son grand-père dans la ville au début du XIXème.
Il fait ses études primaires à Châtillon, puis entre en sixième en 1861 à Notre-Dame du Mont-Roland. A Châtillon, il allait souvent voir son grand-père Amand LEMONNIER dans son atelier, où celui-ci fabriquait en particulier le « pressoir châtillonnais » qu’il avait inventé et qui connaissait un grand succès national. Il s’intéressait beaucoup aux activités qui s’y déployaient, ce qui est probablement à l’origine de sa vocation de scientifique : il décida de se présenter à Polytechnique. Entré en 1867 à l’école Sainte-Geneviève à Paris, tenue par les jésuites, il obtint le baccalauréat ès Sciences le 31 juillet 1868, mais après deux années de préparation, il ne réussit pas à entrer à Polytechnique, sans doute pour cause de maladie.
Guéri, il entra à Grignon en octobre 1872. Il obtint son diplôme premier de sa promotion en 1875. Il épousa à Châtillon Marie CAMUS le 10 janvier 1876 et s’installa dans une maison appartenant à son beau-père, rue de Chaumont.
Nommé le 24 avril 1877 professeur départemental d’agriculture (il donne des conférences dans divers lieux du département) et on peut l'imaginer parler d'Eusèbe et Arthur Gris ; il est aussi professeur d’agriculture à l’Ecole Normale de Dijon, et il y connût certainement Claude Ladrey qui y enseignait alors la viticulture ; il n'y reste que 9 mois et achète une fonderie à Châtillon, qui produit : pressoirs à levier (système dit américain), machines à cintrer, treuils, presses hydrauliques, fontes et bronzes de toutes natures, et qui propose installation d’usines et réparations de toutes marques. En 1887, Célestin COURTOIS, accompagné de sa famille, il a 6 enfants, quitte Châtillon pour Troyes, mais conserve sa forge, il est engagé comme ingénieur dans l’entreprise de bonneterie RAGUET, avec le rang de sous-directeur, et est chargé du choix et de l’entretien des machines. La marche pratique de la forge est confiée à un régisseur, et Célestin COURTOIS revient pour suivre le fonctionnement de l’entreprise.
En 1900, il quitte Troyes et s’installe à Dijon mais il se rend souvent à Châtillon pour s’occuper de la forge. Très actif et imaginatif, il se passionne pour l’automobile, et construit des tricycles à moteur. En 1907 il vend la forge à Lucien BRUN. L’entreprise reste active jusqu’en décembre 2011.
Les familles CAILLETET et COURTOIS habitaient à Châtillon des maisons voisines et elles se voyaient souvent. La seconde machine que construisit Cailletet fut en partie réalisée dans la fonderie de Célestin COURTOIS. Célestin COURTOIS fut d’ailleurs un des premiers à fabriquer des machines à liquéfier les gaz dès 1884
Après la première guerre, il s’intéresse à nombre de sujets concernant souvent Châtillon et sa région. Après avoir été membre associé de l’Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de DIJON, il fut reçu membre résidant le 27 mai 1933. Il faisait partie de la Commission des Antiquités de la Côte d’Or, et de la Société archéologique et scientifique du Châtillonais. Il fit paraître une vingtaine d’articles, principalement dans les Mémoires de l’Académie de DIJON, dans le « Journal du Châtillonnais et de l’Auxois », et dans les « Cahiers du Châtillonnais ».
Citons quelques-uns unes de ses publications concernant ses principaux centres d’intérêt et que nous avons retrouvé cet aprè-midi :
« Marmont viticulteur », « Marmont et l’économie rurale dans la région de Châtillon. L’élevage du mouton », « Histoire de la production du fer dans le Châtillonnais », « La prétendue trahison de Marmont », « Les initiatives intellectuelles et sociales du Maréchal Marmont ».
L’agriculture et l’archéologie : « Anciens instruments aratoires », « La serrure laconienne » (étude de serrures gallo-romaines, trouvées lors de fouilles à Vertillium), « Deux particularités géologiques des environs de Châtillon-sur-Seine ». As-t-il connu le dieu à l'anguipède , c'est sans doute peu probable !
L’église Saint-Vorles à Châtillon : manuscrit à la bibliothèque de Dijon, et communication au Congrès des Sociétés Savantes en mai 1935.
En 1879, il avait pris un brevet sur « un engrenage droit à ligne d’engrènement mobile ». Il dépose en 1881 et 1883 des brevets pour des mécanismes de pressoirs et là je pense qu'il a certainement entendu parler d'Edme Voizot, le Principal du Collège !
Sa vaste culture, due en particulier à sa formation théorique en sciences, acquise lors de ses années de préparation aux concours, sa formation pratique et théorique dans le domaine agricole et en ingénierie et sa grande curiosité lui ont permis d’apporter une contribution significative dans divers domaines et le placent parmi les grands érudits de la région châtillonnaise, sorte de synthèse des savants du Châtillonnais ...
Il est mort le 3 mars 1944 à Châtillon-sur-Seine dans sa quatre-vingt-quatorzième année.
Je n'ai pas parlé des médecins que j'aurai pu illustrer avec le pédiatre Victor Hutinel (1849-1933) ou des vétérinaires comme Louis Desliens (1879-1975), ni non plus de tous les archéologues passionnés comme Maurice Moisson et René Joffroy (1915-1986) , inventeurs du vase de Vix, d'autres sont beaucoup plus qualifiés que moi pour le faire mais je me suis vraiment fait plaisir en vous faisant redécouvrir ces oubliés comme Claude Ladrey ou Edme Voizot !
Références des textes et illustrations de cette conférence, utilisés par monsieur Michel Pauty
Pierre Perrault : 1 bibliophilie.blogspot.com ; 2 exemplaire BM Dijon. Cliché M.Pauty.
Rolle : 1 Collection particulière (m.p.) ; 2 Collection particulière (m.p.) ; 3 Lazare Carnot : Lazare_carnot.jpg ; 4 Gaspard Monge :apprendre-math.info ; 5 Théophile Berlier : celebrations-de-bourgogne.org ; 6 Nicolas Frochot: celebrations-de-bourgogne.org ; 7 Mercure de France : collection particulière ; 8 Joseph Fourier : www-history.mcs.st-and.ac.uk ; 9 Hôtel de ville : france.jeditoo.com ; 10 Recherches sur le culte de Bacchus : books.google.fr ; 11 Religions de la Grèce : collection particulière.
Marmont : 1 Marmont : Musée du Châtillonnais ; peinture de Appiani ; Don Jalabert 1954 (repro m.p.) ; 2 Bataille d'Aboukir , d'après Lejeune aquarelle ,( repro m.p.) d'après le catalogue : Le Mirage Egyptien; exposition Auxerre : Abbaye Saint-Germain.1998 ; 3 Marmont devant Raguse, Collection particulière ; 4 31 mars 1814 : Russparis.jpg ; 5 Fourneau de Sainte-Colombe1820 ; rechercheisidore.fr ; inventaire du fonds du patrimoine sidérurgique du Châtillonnais ; 6 Forge à l'anglaise: collection particulière : m.p ; 7 Sainte Colombe : Ch Thevenin. lithographie 19e. Musée du Pays Chatillonnais (Christaldesaintmarc.com) ; 8 Louis XVIII : napoleon-empire.net ; 9 Charles X : france-histoire-esperance.com ; 10 30 juillet 1830 : histoire-fr.com (Musée Carnavallet Paris) ; 11 Sainte Colombe (collection particulière m.p.) ; 12 Tombe Marmont : histoire-empire.org .
Miel : Les photos sont extraites de l'excellent article de Marguerite Zimmer : Edme-Marie Miel : vie et oeuvre, Bull. Acad. Natle Chir. Dent, 2005 , t. 48 p. 125-144.
Gris : 1 Chlorose : Vignevin-sudouest.com ; 2 Thèse Arthur Gris : Faculté des sciences de Paris ; 3 Fragments Flore de la Nouvelle Calédonie : collection particulière m.p.
Victorine de Chastenay : 1 Calendrier de Flore : Livre numérique Google ; 2 Madame de Chastenay : christaldesaintmarc.com.
Voizot : 1 Collège de Châtillon -sur-Seine Carte postale (c.p.) ; 2 Progrès de la Géométrie de Chasles : Gallica ; 3 Réflexions sur le Choléra asiatique : Gallica ; 4 Désiré Nisard : http://www.academie-francaise.fr/images/immortels/portraits ; 5 Mécanique céleste : collection particulière m.p.
Ladrey : 1 Revue viticole Collection particulière ; 2 L'Art de faire le vin : collection particulière m.p. ; 3 Etude sur le Phosphore : Gallica.
Cailletet : Les images correspondant à Cailletet proviennent en majorité de l'ouvrage de Roger Seytre :" Un savant bourguignon : Louis Cailletet". Association des Amis du Châtillonnais et nous avons apporté quelques compléments à partir de la Revue La Nature. La photographie relative au Vol d'un Oiseau de Marey provient du catalogue de l'exposition :" La passion du mouvement au XIXe siècle . Hommage à Etienne -Jules_Marey" Chapelle de l'Oratoire de Beaune1991 p.128. (Musée Marey INV. 55. 1. 52) repro :m.p.
Conclusion : 1 Photographie Edme Courtois donnée par Etienne Laviron, son petit-fils ; 2 Victor Hutinel : http://ihm.nlm.nih.gov/images/B15482 ; 3 Louis Desliens : In Situ Revue des patrimoines, 2012 T 18 Article de Jean-Louis Coudrot : Fig 1 ; 4 Moisson et Joffroy : Diaporama : deux siècles d'archéologie bourguignonne. connaissancedesarts.com.
François Gaillard, adjoint au Maire de Châtillon sur Seine, remercia Michel Pauty pour cette si belle et instructive conférence, mais aussi les Amis du Châtillonnais qui ont organisé la commémoration du centième anniversaire de la disparition de Louis Cailletet.
Sans les Amis du Châtillonnais cette conférence n'aurait pas eu lieu, et cela aurait vraiment été dommage tant elle est intéressante !
Les Amis du Châtillonnais n'ont pas organisé seuls cette commémoration ! Madame Genuyt, descendante de l'illustre famille Cailletet, a voulu rendre hommage aux membres actuels de cette famille qui ont préparé une superbe exposition salle des Bénédictines : on peut y voir des panneaux sur la vie et l'œuvre du savant, mais aussi des machines et matériels qui ont subsisté dans son laboratoire de la rue saint-Jean.
Monsieur François Darbois, l'un des organisateurs de l'exposition, est ici près de Michel Pauty:
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