• Georges Sand et le parfum

    Nous avons assisté, jeudi 10 avril, à une merveilleuse conférence "parfumée" présentée par Annick Le Guérer, chercheur, commissaire d’expositions, anthropologue et philosophe : "George Sand, écrivain olfactif à la croisée du parfum et de la musique" , une très belle évocation de la vie de cet  écrivain hors du commun.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    George Sand, dans tous ses romans, a célèbré "les chemins fleuris", son jardin de Nohant où elle recevait, était organisé comme un nid parfumé,. Elle ne pouvait vivre sans les parfums et son style utilisait des métaphores odorantes.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    George Sand vivait sous le signe des odeurs,  elle ne pouvait vivre sans elles . Elle avait  un nez un peu long, et elle se surnomma elle-même ironiquement "Pifoël"
    Cette particularité physique est mise en évidence dans cette caricature faite par son fils , Maurice Sand. Il l'a croquée écoutant Franz Liszt au piano.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    En 1808, à quatre ans , Aurore Dupin de Francueil (c'est son vrai nom) quitta Paris avec sa mère pour aller voir son père à Madrid, celui-ci ayant été nommé aide de camp de Murat.

    Dans les montagnes espagnoles des Asturies, sa mère cueillit des liserons et les lui fit sentir en lui disant:

    "Respire-les, cela sent le bon miel, et ne les oublie pas". C’est donc la première révélation de l’odorat que je me rappelle, et par un lien de souvenirs et de sensations que tout le monde connaît sans pouvoir l’expliquer, je ne respire jamais des fleurs de liseron-vrille sans voir l’endroit des montagnes espagnoles et le bord du chemin où j’en cueillis pour la première fois .

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Portrait de son père Maurice Dupin de Francueil :

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Aurore passa avec sa mère six semaines de rêve dans un palais, mais voilà que la guerre se déchaîna, il fallut rentrer en France . Hélas le voyage de retour fut atroce car il y avait des cadavres partout...

    La bataille de Somosierra :

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Les routes étaient jonchées de cadavres, victimes de la guerre mais aussi victimes de la famine et des épidémies.

    Peinture de Goya :

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Pour protéger sa petite fille des épidémies, sa mère la traita d’une façon très particulière : elle enduisit Aurore de soufre après chaque bain et lui fit ensuite avaler des boulettes de soufre dans du beurre, pour la protéger justement des mauvaises odeurs .

    Car, à cette époque, on était persuadé  qu’on attrapait le choléra ou la peste en respirant les miasmes dégagés par les cadavres.


    Ma mère me soignait à sa manière, et au sortir du bain, elle m’enduisait de soufre de la tête aux pieds, puis elle me faisait avaler des boulettes de soufre dans du beurre et du sucre. Ce goût et cette odeur, dont je fus imprégnée pendant deux mois, m’ont laissé une grande répugnance pour tout ce qui me les rappelle.


    Et pour arriver à supporter cette odeur de soufre qu'elle trouvait atroce, Aurore pressait contre sa poitrine un bouquet de roses .

    Dès l'âge de quatre ans, le destin olfactif d'Aurore Dupin est scellé, il  tiendra de la rose et du soufre.

    On dira d'ailleurs d'elle, beaucoup plus tard, pour d'autres raisons, qu'elle était "sulfureuse" !!

    Annick le Guerer nous révèle que cette expérience fut  marquante pour la future George Sand. En effet, par la suite , elle ne pourra plus jamais sentir le liseron  sans se remémorer les montagnes espagnoles et le bord du chemin ou elle en cueillit pour la première fois.

    Plus tard , elle comparera le "souvenir" à un parfum subtil dans un flacon scellé , le souvenir est le parfum de l'âme disait-elle.
    Cette relation privilégiée que l’odorat entretient avec la mémoire , et qu’avait bien vue Georges Sand, sera célébrée aussi par un contemporain de Georges Sand, Charles Baudelaire  (qui la détestait d'ailleurs !)
    Dans les Fleurs du Mal, il évoque les souvenirs qui jaillissent d’un flacon de parfum

    Dans une maison déserte quelques armoires pleine de l’âcre odeur des temps, poudreuse et noire, parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient, d’où jaillit, toute vive, une âme qui revient, voilà le souvenir enivrant qui voltige.

    Elle fréquenta plus tard le couvent des Dames  Augustines Anglaises où elle se fit remarquer pour son indiscipline, elle commençait vraiment à être...sulfureuse.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Après quelques années de mariage avec le baron Casimir Dudevant, dont elle eut deux enfants, elle décida de se séparer de son mari et de mener une vie hors du commun, en s'habillant en homme, et en fumant la pipe et le cigare.

    Voulant écrire, elle changea de nom et se fit appeler George Sand, contraction du nom d'un de ses amants Jules Sandeau.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    George  qui fumait la pipe, fit réaliser pour elle un parfum mêlant le tabac et la rose !

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    L'époux d'Annick le Guérer avait apporté, pour la conférence, des flacons de parfums qu'il nous a  fait respirer sur des mouillettes. Le premier parfum  que nous avons senti fut celui de l'alliance du tabac et de la rose, une fragrance surprenante mais finalement très agréable....

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    A Nohant, où George vivait tous les étés, les parfums étaient rois. Elle adorait celui de sa grand-mère à base de benjoin, mêlé aux odeurs des confitures que celle-ci faisait confectionner.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Voici la grand-mère de George Sand, Marie-Aurore Dupin de Francueil qui vivait à Nohant, avant de léguer le domaine à sa petite fille :

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Le parfum de Marie-Aurore Dupin de Francueil, à base de benjoin était élaboré par la parfumerie Lubin, qui a disparu aujourd'hui.

    Nous avons pu le humer sur une mouillette....délicieux lui aussi.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    George adorait son jardin de Nohant, elle y fit planter des orangers, des citronniers qui sentent si bon,  elle avait une passion pour les roses qu'elle respirait voluptueusement et qu'elle aimait pour "leur courageuse beauté". Personne n'avait le droit de les cueillir, elle en recevait seulement un bouquet le jour de sa fête, c'était, disait-elle, la "redevance de son jardin".

    Elle disait que, même en hiver, elle pouvait s'enivrer de leur parfum, puisque certaines roses s'épanouissaient à ce moment là.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Sa rose préférée c'était la "rose-thé"....

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Théophile Gautier, lui aussi, aimait la "rose-thé"....

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    La rose-thé

    La plus délicate des roses
    Est, à coup sûr, la rose-thé.
    Son bouton aux feuilles mi-closes
    De carmin à peine est teinté.

    On dirait une rose blanche
    Qu'aurait fait rougir de pudeur,
    En la lutinant sur la branche,
    Un papillon trop plein d'ardeur.

    George Sand aimait les parfums, s'en faisait confectionner. Hélas les archives des parfumeurs de l'époque ont disparu, mais on sait qu'ils étaient créés avec des substances animales comme le musc qui vient d'une poche que le chevrotin de l'Himalaya possède sous le ventre.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    L'ambre gris qui est une sécrétion du cachalot , après son ingestion de calamars géants...

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    La sécrétion malodorante du chat civette (nous l'avons sentie, nature,  sur une mouillette, pouah !!), jointe à d'autres produits permettaient, chose étrange, à d'autres parfums d'être exaltés.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    George Sand eut une relation passionnée avec Alfred de Musset, durant laquelle elle porta du "patchouli".

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Tous deux partirent à Venise et logèrent au palais Danielli. George tomba malade et, durant sa maladie, Alfred fréquenta les maisons closes. Lorsqu'à son tour, ce fut lui qui tomba malade, George le fit soigner par un beau médecin vénitien, le docteur Pagello, dont elle tomba amoureuse, belle vengeance.

    Musset partit seul pour Paris, George en souffrit, se promenant près du grand Canal, elle respirait les parfums de Venise en pensant que "l'affection d'un absent est un parfum"

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Plus tard, en 1836, elle s'éprit de Frédéric Chopin et partit avec lui à Palma de Majorque, réputée pour le parfum de ses grenadiers, délicieux à la belle saison.

    Mais Chopin, phtisique, avait une hypersensibilité olfactive, il en souffrait beaucoup, et l'hiver il ne put supporter l'odeur de bois brûlé des cheminées de Majorque.

    Il détestait ses odeurs corporelles et avait peur d'indisposer son entourage avec l'odeur de sa transpiration, aussi il s'inondait d'eau de Cologne, que nous avons sentie sur une mouillette, pas de différence avec nos eaux de Cologne modernes : légèreté, finesse ...

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    De retour à Nohant  après une difficile traversée de la Méditerranée avec cent cochons puants, Frédéric ne supporta pas l'odeur qui se dégageait de sa chambre qu'on venait de retapisser ! la colle qui avait été utilisée avait été fabriquée avec les os des cadavres de chevaux de l'équarissage de Montfaucon, pas étonnant .....

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    George Sand et Frédéric Chopin vécurent ensemble jusqu'en 1847, année  où ils se séparèrent, car Chopin  soutint les idées de la fille de George, Solange, contre celles de sa mère.

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    George, à Nohant, recevait beaucoup malgré  ses soucis pécuniers : Théophile Gautier, Jules et Edmond de Goncourt, Sainte-Beuve, Taine....

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Quel parfum portait George Sand ?

    Un parfum capiteux qu'elle faisait confectionner par la maison de parfumerie Rafin. Cette maison, comme celle de Lubin, a disparu, ses archives aussi. Mais un petit miracle est récemment advenu : Annick Le Guérer a pu obtenir un flacon de parfum , non ouvert, qui avait appartenu à  George Sand.

    Ce flacon si précieux, lui a été remis par l' arrière-petite fille de George, Christiane Sand !!

    Impossible d'ouvrir le flacon, tant le bouchon était collé au verre... Dominique Ropion, le grand parfumeur auquel Annick Le Guérer a remis le flacon, a fait percer le fond pour en faire sortir le liquide, l'a analysé et, merveille, a pu le reconstituer !

    Nous avons pu le humer avec délice, j'y ai retrouvé le parfum de ma grand-mère, je l'ai revue se parfumant derrière l'oreille...George Sand avait bien raison d'associer le souvenir aux odeurs !

    C'est un parfum capiteux, certes, composé de bergamote, rose, jasmin, ylang, iris, vétiver, patchouli, labdanum, civette, benjoin, cannelle, santal, et castoreum.

    Ce parfum est déposé maintenant au Musée de la parfumerie.

    Le parfumeur est-il un artiste ? oui sans aucun doute, bien que la profession ne soit pas encore reconnue comme faisant partie du monde de "l'art". Dominique Ropion a été bien sûr décoré pour son travail, mais la parfumerie ne bénéficie pas encore de la "propriété intellectuelle" comme peuvent l'être la peinture et la musique. Un parfum peut être copié, sans que son créateur ne puisse y trouver à redire...

     Et pourtant ne parle-t-on pas, en parfumerie, de "notes florales" ? le parfumeur ne travaille-t-il pas sur un "orgue" pour mêler les différentes senteurs ?

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    George Sand a joué un rôle essentiel dans l'association musique et parfum, la conférence d'Annick La Guérer nous a fait découvrir une facette étonnante de l'auteur de "la petite Fadette" et d'" Indiana", aussi la conférencière a été très applaudie pour cette magnifique évocation de la "dame de Nohant",

    Annick le Guérer a ensuite répondu aux questions de l'auditoire et a dédicacé ses ouvrages  "les pouvoirs de l'odeur" et "le parfum".

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    Voici les mouillettes imprégnées des parfums que nous avons pu sentir. Encore aujourd'hui le parfum de George, reconstitué par Dominique Ropion, embaume mon bureau, je le sens délicieusement en écrivant cet article.

    Les parfums d'autrefois, élaborés avec musc et civette "tenaient" beaucoup, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui puisque les substances animales sont interdites.

    C'est bien dommage....

    "George Sand, écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique " une conférence de l' ACC

    A relire, le compte-rendu de la conférence d'Annick Le Guérer de l'an dernier sur la révolution de la synthèse et la naissance des grandes parfumeries :

    http://www.christaldesaintmarc.com/la-revolution-de-la-synthese-et-la-naissance-des-grandes-maisons-de-pa-a82119468


    2 commentaires
  • "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Marlène Gossmann, docteure en Histoire de l'Art, nous a présenté, sous les auspices de l'Association Culturelle Châtillonnaise, une nouvelle conférence sur l'orientalisme, mais cette fois, dans la peinture moderne.

    Cette conférence fait suite à celle de l'an dernier intitulée "L'orientalisme", qui nous montrait l'attrait de l'Orient pour les peintres du XIXème siècle.

    http://www.christaldesaintmarc.com/l-orientalisme-une-conference-de-marlene-gossmann-pour-l-association-c-a78724795

    Au XXème siècle, les temps ont changé, le tourisme a pris possession de ces régions lointaines, on leur reproche d'être trop exotiques.

    Néanmoins quelques artistes comme Renoir, Matisse, Kandinsky, Klee, Macke, vont s'intéresser à ces régions, par le biais, pour les français, de la Société des Peintres Orientalistes, pour les autres par la visite d'une exposition  sur les arts de l'Islam à Munich en 1903.

    Pour cet article, je reproduirai surtout les tableaux que Marlène Gossmann nous a présentés, avec quelques très courtes annotations que j'ai pu glaner, son exposé était vraiment très riche et passionnant.

    AUGUSTE RENOIR

    Renoir découvrit l'Orient en France, à travers les objets, les tissus, les couleurs. Il s'intéressa au travail des motifs, à la suite de ce qu'avait apporté Eugène Delacroix.

    (Madame Stora en costume algérien)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (Femme d'Alger)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Le peintre se rendit à Alger en 1881 pour compléter son expérience. Il séjourna en ville et dans les environs proches.

    (Le ravin de la femme sauvage)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (Jardin d'essai à Alger)

    Renoir réalisa ici un magnifique travail sur les ombres et les lumières :

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (Plantation de bananiers)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (Fête arabe)

    La perspective de ce tableau est très étonnante, avec une vue plongeante sur cette fête où quelques personnages dansent, au centre. Les tonalités brunes du sol contrastent avec la blancheur de la ville au loin.

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (La mosquée d'Alger)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Renoir ne pouvant peindre les femmes arabes dans la rue, à cause de leur religion, il demandait à de jeunes femmes juives ou européennes de poser pour lui :

    (jeune fille algérienne)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Mais il sortait dans les rues avec son carnet de croquis pour dessiner, puis peindre ensuite, des portraits magnifiques comme celui de cette femme arabe, pleine de dignité, au visage marqué par la vie

    (Femme arabe)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Renoir ne fut finalement qu'un orientaliste de circonstance..De retour en France, il ne s'intéressa plus aux contrées lointaines, sauf plus tard quand vint le temps des "Ballets Russes"....

    (Le concert)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    HENRI MATISSE

    Matisse  rencontra Renoir et s'en inspira. Il peignit une série d' odalisques, fasciné par le corps des femmes, leur sensualité...

    (odalisque à la culotte rouge)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Matisse visita une exposition à Munich sur les arts islamiques. Enthousiasmé il se rendit au Maroc.

    A Tanger lors de son arrivée il pleuvait, il décida donc de peindre la ville de sa fenêtre...

    (Fenêtre à Tanger)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Matisse se nourrit des couleurs de l'Afrique du Nord, le bleu et le vert le subjuguèrent,  il inventa ainsi une nouvelle peinture.

    (Tanger)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (Zorah sur la terrasse)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (Amido)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (Café arabe)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Ce tableau de marocains en prière nous montre un effet géométrique très étonnant...

    (Marocains en prière)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    VASSILY KANDINSKY

    Kandinsky (peintre russe), voyagea beaucoup au  début de son existence, il se mit donc à la peinture assez tardivement.

    Comme Matisse , il fut enthousiasmé par l'exposition de 1903, à Munich, sur les Arts Islamiques.

    Il se rendit en Afrique du Nord et réalisa ce très beau tableau, bien différent de ce qu'il créera ensuite :

    (ville arabe)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Kandinsky utilisa ensuite des couleurs pures, très vives, des couleurs chaudes contrastant avec des couleurs claires et foncées

    (cimetière arabe)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Ce tableau, "improvisation", montre une simplification extrême qui mène à l'abstrait.

    (improvisation)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    PAUL KLEE

    Paul Klee (peintre allemand, exilé plus tard en Suisse),  arriva "neuf" en Afrique du Nord, l'Allemagne n'avait pas eu de politique coloniale, il ne connaissait donc pas ces régions.

    (vue de saint-Germain)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Klee réalisa des compositions cubiques aux couleurs étonnantes, des formes souvent "emboîtées".

    (Hammamet)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (dômes rouges et blancs)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (architecture en orient)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    AUGUST MACKE

     August Macke, (peintre allemand) accompagna Paul Klee dans son voyage en Afrique du Nord. La découverte de cette région fut pour lui une fascination totale. Il présenta dans ses aquarelles des constructions étagées et travailla énormément sur la couleur.

    (J'avoue que je ne connaissais pas cet artiste que j'ai découvert avec ravissement)

    (Tunisie)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (Homme avec un âne)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (marché à Alger)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (vue dans une ruelle)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (café turc)

    "La vision de l'Orient dans la peinture moderne", une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    August Macke créa les tableaux ci-dessus, au début de 1914. Il mourra la même année, le 26 septembre, lors de la première guerre mondiale.

    Chaque artiste, présenté par Marlène Gossmann dans sa passionnante conférence, aborda, nous dit-elle, l'Orient d'une manière nouvelle avec des couleurs, les perspectives en rupture avec l'art classique, car chacun vécut ces pays d'une façon très personnelle.


    1 commentaire
  • Cette conférence intitulée "Hindouisme et Bouddhisme" qui fait partie d'un cycle  d'histoire des religions, nous a été  présentée par Monsieur Guillaume Hervieux, auteur conférencier, diplômé d'un Master en "histoire des Religions" et d'un DEA en "Médiation interculturelle et dialogue interreligieux".
    Cette conférence , il faut le dire, très ardue, tant les façons de penser de ces deux religions sont éloignées des nôtres (Christianisme, Judaïsme, Islam) a passionné les auditeurs.
     

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

    L'Hindouisme est une des plus vieilles religions du monde, elle date du troisième millénaire avant JC, elle remonte sans doute à la civilisation de l'Indus.

    L'hindouisme est une religion dont le dieu est appelé Brahman

    Brahman est un dieu omniprésent, qui est, pour les hindous, nous dit Guillaume Hervieux, une "vibration".

    "Il se meut et il ne se meut pas, il est loin et il est proche, il est au dedans de tout et il est en dehors de tout"

    Brahman se manifeste sous la forme de dieux personnels : Brahmâ, Vishnou et Shiva.

    La syllabe OM, est un son qui a surgi du chaos avant la création , ce son est utilisé dans les prières hindoues, il représente la vibration originelle.

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Les textes sacrés hindous se nomment les "Vedas" , textes mystiques directement révélés par Brahman aux initiés, les rishis.

    L'hindouisme explique que nous vivons tous dans le rêve, dans  une illusion, provoquée par nos cinq sens, une illusion, la "Maya",  qui voile la connaissance.

    La Maya est l'illusion d'un monde physique que notre conscience considère comme la réalité. 

    Pour sortir de cette illusion, il faut étudier les Vedas avec un maître , étude qui réveillera notre être et la vérité qui est en nous.

    Il existe 4 Vedas, mais l'hindouisme ayant évolué au cours des temps, les textes actuels, post-védiques, sont ceux de la littérature Smitri, avec des épopées comme le Ramayana, des textes philosophiques, mythologiques , des livres de loi.

    La philosophie hindoue est centrée sur la doctrine de l'avatar c'est à dire l'incarnation partielle ou totale d'un dieu en être humain Vishnou, Shiva et Brahmâ  ont de nombreux avatars

    Par exemple les deux avatars de Vishnou sont Rama et Krishna. Ganesh est le fils de Shiva (représenté sur l'affiche de la conférence)

    L'hindou peut donc vénérer Brahman sous la forme de la divinité de son choix, et il a beaucoup, beaucoup de choix !

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Dans les écoles hindouistes de philosophie on pratique le yoga (qui n'a rien à voir avec la simple gymnastique que l'on peut pratiquer ici). Le yoga est une pratique posturale, respiratoire et méditative qui permet d'atteindre la libération, la délivrance.

    Les quatre buts de la vie sont le Kâma ou désir, l'Artha qui est la prospérité matérielle, le Dharma qui est le devoir et le Moksha qui est la délivrance.

    Le Karma est la somme de tout ce qu'une personne a fait , est en train de faire et fera.

     C'est le karma qui sera réincarné, lors de la renaissance.

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

      Pour les hindous, toutes les créatures, dont l'homme, subissent à leur mort une dissolution : le sang retourne à l'eau, le corps retourne à la terre, le souffle au vent, la vue au soleil et l'intellect (ou esprit) retourne à la lune ; mais les « actions non rémunérées » se réunissent pour s'incarner à nouveau dans un corps, sous une forme ou une autre (végétale, animale...).

    Selon la tradition hindoue, manquer sa libération (moksha) du cycle des réincarnations (samsara) en tant qu'être humain, induit que cette âme, autrefois habitant une forme humaine, devra se réincarner 8.400.000 fois sous une autre forme qu'une forme humaine (soit animale, végétale...) pour retrouver à nouveau naissance au sein d'un humain .

    (en bleu j'ai reproduit le texte de Wikipedia sur la réincarnation.

    J'ai, en effet,manqué une partie de la conférence, prise d'une quinte de toux, j'ai dû sortir et n'ai pas pris de notes à ce moment-là !)

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Le bouddhisme est un avatar de l'hindouisme.

    Celui qui a initié cette nouvelle religion s'appelait  Siddharta Gautama. Il vivait au VIème siècle avant JC. Issu d'une famille royale, très protégé, il ne découvrit qu'à 29 ans l'existence de la maladie, de la vieillesse , de la mort...

    Après sa rencontre avec des ascètes il mena une vie d'austérité et de mortifications, tant et si bien qu'il faillit y laisser la vie. Après avoir accepté le bol de riz d'une villageoise, il s'assit sous un arbre et décida de n'en plus bouger avant d'avoir atteint la Vérité Ultime. Il subit les tentations démoniaques de Mara, mais y résista.

    Il devint Bouddha lorsqu'il atteignit l'Eveil et sortit du Samsara.

    Bouddha énonça ce que sont les trois poisons : l'ignorance, l'attachement et l'aversion, les quatre nobles vérités : l'impermanence, la souffrance, la vacuité, l'impersonnalité et les quatre conduites pieuses :la bienveillance universelle, la compassion, le fait de se réjouir du bonheur des autres et l'équalinité (état d'être constant).

    La réalisation de ces quatre conduites pieuses permettra à l'homme d'atteindre le Nirvana et d'échapper à la souffrance lors de sa mort.

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

    La roue des chemins octuples :

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

    A la fin de la conférence, Guillaume Hervieux répondit aux nombreuses questions de l'auditoire et présenta ses deux livres "L'ivresse de Noé, histoire d'une malédiction" et "La Bible, le Coran et l'esclavage"

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise"Hindouisme et Boudhisme", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise

     

     


    votre commentaire
  •  Monsieur Jacques Belleville, professeur émérite de l'Université de Dijon, nous a présenté une conférence passionnante sur l'alimentation et son action sur le fonctionnement cérébral.

    Comment se nourrir pour bien vieillir et éviter au maximum d'être atteint de maladies dégénératives du cerveau comme les maladies d'Alzeimer et de Parkinson, ce fut le thème de l'exposé du professeur Belleville.

    Monsieur Belleville a eu l'extrême gentillesse de m'envoyer le texte de sa conférence, je le reproduis ci-après.

    Merci à lui.

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

    Monsieur le Professeur Jacques Belleville répondit ensuite aux questions de l'assistance, venue très nombreuse.

     Alimentation et amélioration du fonctionnement cérébral, une conférence de Jacques Belleville pour l'Associoation Culturelle Châtillonnaise

     


    2 commentaires
  •  Jean-François Gallice a évoqué l'existentialisme, dans une conférence de  l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    Il a eu l'extrême gentillesse de me donner son texte que je reproduirai ci-dessous en bleu. Merci à lui.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    L’existentialisme est-il un humanisme ?

    Avant d’y répondre, remontons au début de la philosophie, avec les présocratiques.

    Au départ, se situe Thalès de Millet, célèbre mathématicien qui prédit, à l’époque, une éclipse qui arriva à la fin du VIème siècle avant JC.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Pour lui, l’eau était le principe de toute chose « L’eau est la cause matérielle de toutes choses », les autres philosophes se rapportaient à la terre. L’air qu’ils envisageaient déjà de comprimer, avant l’air liquide, et le feu qui avait un rôle important pour se protéger des animaux, pour la cuisson, pour le chauffage et pour le traitement des métaux. Mais c’est Empédocle qui le premier regroupa ces quatre éléments.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

     On est obligé d’y joindre deux importants domaines : le ventre et le bas-ventre. Molière disait déjà « il faut manger pour vivre » et le bas-ventre, avec la sexualité, est aussi un domaine important de la survie de l’espèce. Le plus bel exemple est le brame du cerf.

    On arrive à Socrate:

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Aristote a dit de Socrate : « il fut le premier à ramener la philosophie sur la terre » éloignant le rôle des dieux, s’appuyant sur la doctrine de la Pythie de Delphes où était inscrit « Gnoti seauton » , connais toi toi-même. Le rôle du philosophe étant de conduire l’ignorant à la sagesse en pratiquant la maïeutique, l’accouchement des idées. L’ironie étant son arme préférée avec la dialectique.

    Puis arriva Platon :

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Platon, riche des enseignements de Socrate et des présocratiques,  fut considéré comme le père de la philosophie moderne, il développera ces thèmes jusqu’à Saint Augustin, mais il avait aussi une autre casquette, celle de la théorie des idées. Idée du beau, idée de bon, idée du grand etc… qui était abstraite et qui fut reprise et amplifiée par Aristote.

    Aristote fut élève de Platon de l’Académie, il la quitta pour créer le Lycée.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Avec cette affirmation célèbre « Amicus Socrates, Amicus Plato, sed magis Amicus Veritas » A chacun sa vérité, notion floue, Aristote fonda la logique et les syllogismes. Précepteur d’Alexandre le Grand, il fut à sa mort condamné par les athéniens.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACCOublié pendant des siècles, c’est le romain Sylla, en 87 avant JC, qui découvrit les œuvres d'Aristote, elles furent reprises ensuite par les Arabes, en Espagne par Averroes, à Hamadan par Avicenne, vers 1200. Il inspira Saint Thomas d’Aquin qui essaya de lier la Foi et la Raison.

    Des siècles passèrent sous la domination de l’Eglise, avec au grand siècle, Bossuet, Fénelon et Pascal avec son « roseau pensant » et son « tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé ».

    C’est la littérature qui va nous intéresser avec deux grands noms, Corneille et Racine. L’un, Corneille, dessinant l’Homme Héros fort de lui et dominateur « Je suis maître de moi, comme de l’Univers » « Mes pareils à deux fois ne se font pas connaître et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître ».

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

     Racine décrit l’homme, mais plutôt la femme, tels qu’ils sont avec délicatesse et sensibilité, Phèdre, Bérénice, Andromaque « Parle lui tous les jours des vertus de son père et quelquefois aussi parle lui de sa mère »

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

     Péguy, connu pour ses cahiers de la quinzaine et sa mort tragique en 1914, disait, car normalien, « Racine raconte toujours la même histoire »

    Il faut le début du XIXème siècle avec Kierkegaard (1813-1855) pour connaître le fondateur de l’existentialisme.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Kirkegaard est le fondateur de l’existentialisme moderne. Dès sa naissance, il éprouve le complexe du malheur, un père qui se croit maudit de Dieu, un déboire amoureux, une déficience physique, tout fait de lui un pécheur. Il voit en l’homme : l’esthétique, l’éthique et le religieux, seule source pour sortir de l’angoisse. Personne ne l’écoutait.

    En face de lui Heidegger (1889-1976), disciple du phénoménologiste Husserl, affirme que l’existence humaine est un état d’absolue déréliction.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Selon Heidegger, l’homme n’a pas choisi d’exister, il est jeté dans le monde-être pour mourir, ce qui engendre une angoisse existentielle. Pour sortir de cet état, certains se forgent des idoles : Dieu, l’Humanité, la Science, pour faire illusion.

    Ajoutons à cela qu’il a été pro-nazi, trouvant dans le régime la protection entre le matérialisme anglo-saxon et le marxisme. Il eut comme élève, puis maîtresse Anna Arendt, partie aux USA, revenue le voir, et témoin au procès d’Eichmann en Israël.

    Pourquoi la France est-elle tombée dans l’angoisse le désespoir, la peur de la vie, l’absurde ?

    Les allemands souffraient de la défaite de la guerre 14-18, puis des crises économiques qui altérèrent la richesse du pays, et surtout la monnaie. Hitler fut un remède à leur angoisse.

    En France, ce fut la belle époque : le Front Populaire, la semaine de 40 heures, les congés payés, les lois sociales, la France était heureuse. Puis brusquement la débâcle, l’occupation, les prisonniers, les résistants, la chasse aux juifs, la Peur. Devant cet état, nait l’angoisse que la philosophie de certains traite d’existentialisme.

    Sartre, influencé par son passage à Berlin et sa découverte d’Heidegger, importe cette doctrine.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Il la mit en valeur à Saint Germain des Prés, au « Deux Magots », pendant que les jeunes zazous à l’époque, grosses cravates et bas de pantalons élargis, dansaient dans les caves comme le «Tabou », mais il n'y avait pas de fréquentation entre les deux groupes.

    Sartre (1905-1980), orphelin de père à 15 mois, mère remariée comme Baudelaire « La mort de Dieu a placé notre époque sous le signe du père incertain ». Au lycée Henri IV, il retrouva Nizan, puis ce fut Normale Sup , Simone de Beauvoir et Raymond Aron, des années heureuses. Sartre obtint une bourse à Berlin où il découvrit Husserl et Heidegger, il devint ensuite professeur à Laon,à Neuilly, au lycée Pasteur. Il fut prisonnier en 1940, libéré, il enseigna de nouveau à Neuilly et à Condorcet.

    En 1943, il fonda lettres françaises et Combat, fit la connaissance d’Albert Camus. Il voyagea beaucoup : USA, Rome, URSS, la Chine avec Simone de Beauvoir. En 1955 il était anti-gaulliste.Il se rendit à  Cuba et rencontra Castro et Che Guevara.

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Il rencontra Tito, et se rendit au Brésil

    Il fut victime de deux plasticages à son domicile.

    Il visita enfin la Pologne, l'URSS. Il refusa le prix Nobel, fit des conférences au Japon, en Egypte,en Israël.

    En 1968, il participa aux manifestations étudiantes avec Daniel Cohn-Bendit, prit la direction de la Cause du Peuple, fonda avec Maurice Clavel "Libération" , partit au Portugal. En 1979 avec Raymond Aron il créa « un bateau pour le Vietnam ».

    En 1980, à sa mort, 50 000 personnes suivirent son enterrement

    Publications :1938 la Nausée, le Mur, l’Âge de Raison, l’Être et le Néant.

    1943 les Mouches et Huis-Clos

    1946 l’Existentialisme est un humanisme, la Putain respectueuse .

    1948 les Mains sales.

    1951 le Diable et le Bon Dieu, les sorcières de Salem, les séquestrés d’Altona.

    1963 les Mots.

    Sartre s’est intéressé presqu’exclusivement à l’aspect sordide de l’existence humaine.

    Simone de Beauvoir (1908-1986)

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

     Simone de Beauvoir eut une enfance choyée, elle fit de très bonnes études puis Normale Sup.  Elle enseigna à Marseille, Rouen, Paris. Elle rayonna au Café de Flore et au Deux Magots avec Sartre, puis vint la Libération, elle voyagea aux USA où elle découvrit le grand amour.

    En 1948 elle publia le deuxième sexe, en 1954 les Mandarins, prix Goncourt.

    Elle fit de nombreux voyages en Chine avec Sartre, et écrivit La longue marche en 1957. Les mémoires d’une jeune fille rangée parurent en 1958.

    L’apport de Simone de Beauvoir à la pensée existentialiste fut nette et sans aucun doute : les grands problèmes, la liberté, le Salut qui remplace l’idée de Dieu, Personne ne détient la Vérité.

    Mais pour elle, l’important fut la défense de la femme et du féminisme. Sa phrase célèbre : « on ne naît pas femme, on le devient »

    Albert Camus (1913-1960)

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC

    Albert Camus, naquit en 1913 à Mondovi en Algérie, son père qui était ouvrier caviste, mourut des suites de la guerre. Sa mère ne savait pas écrire. Il fréquenta Le lycée Bugeaud, obtint des bourses, étudia la philosophie à la faculté d’Alger.

    En 1935 il adhéra au Parti Communiste, en fut exclu en 1937. La tuberculose le rongeant, il se rendit à Paris en 1940, entra dans la Résistance, groupe Combat, puis devint rédacteur en chef du journal Combat

     Il retourna en Algérie, alla en Amérique du Sud, puis revint à Paris, rue Madame.

    En 1952, ce fut sa rupture avec Sartre. En 1957 il obtint le prix Nobel de littérature. Il habitait Lourmarin, mais en 1960 il fut victime d'un accident mortel près de Montereau.

    Il existe deux cycles chez Camus :

    -Le cycle de l’absurde : l’étranger, le mythe de Sisyphe, Caligula

    -Le cycle de la Révolte : la Peste, l’homme révolté, les Justes.

    Contrairement à Sartre, Camus est toujours resté celui qui consent à l’émerveillement du monde, pour qui l’Absurde contient son envers d’enchantement. La violence est à la fois inéluctable et injustifiable, d’où son idée de désengagement. Approuvant puis condamnant l’épuration, ne prenant pas position sur la question algérienne.

    Camus fait de Jésus l’homme parfait, comme lui, parmi nous, tout peut être crucifié et dupé. Ne voulant être ni complice ni victime, il prend la position de témoin « tout révolutionnaire finit en oppresseur ou en hérétique ». Ainsi avec lui il faut faire « comme si », fermer les yeux et tourner la tête, attitude que même actuellement on lui reproche vis-à-vis du problème algérien.

    Pour être complet on doit citer les existentialistes chrétiens : en France Gabriel Marcel, la revue Esprit avec Emmanuel Mounier. En Allemagne Karl Jaspers et en Russie Berdiaeff.

    On peut répondre à la question « l’existentialisme est-il un humanisme ? » OUI puisque c’est de l’Humain qu’il s’agit

    "Jean-Paul Sartre et l'existentialisme", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC


    votre commentaire
  • "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Une conférence, proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise, qui devait s'intituler  "les cisterciens ont-ils fondé l'Europe ?", n'a pu avoir lieu car le conférencier monsieur Jean-François Leroux, président de l'Association Renaissance de l'Abbaye de Clairvaux, était souffrant.

    Une autre conférence, en remplacement de la première, a été proposée par le vice-président de l'Association Renaissance de l'Abbaye de Clairvaux, monsieur Gérard Beureux : "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux".

    Une conférence passionnante dont monsieur Beureux a eu l'extrême gentillesse de me donner le texte que je reproduirai en bleu. Je l'illustrerai par des photos personnelles et des photos libres de droits.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

     L’émergence et l’essor de l’ordre cistercien puis son évolution jusqu’à aujourd’hui peuvent être analysés en considérant quatre périodes.

    Tout d’abord, pendant une quarantaine d’années, de la fin du XIème siècle au tout début du XIIème, le temps des pères fondateurs et leur recherche d’une perfection monastique nouvelle. Leur cheminement, dans tous les sens du terme finira par s’ancrer à Cîteaux.

     Puis, pendant 40 années encore, une consolidation triomphante, l’avènement d’une sorte d’utopie monastique qui deviendra pérenne sous l’influence décisive de Bernard de Clairvaux en son abbaye champenoise du Val d’Absinthe.

     Après la mort du célèbre abbé en 1153, ce sera un autre temps, à l’échelle des siècles cette fois-ci. Les moines blancs, présents aux quatre coins d’une Europe qu’ils ont contribué à créer ne faisant plus que cultiver jusqu’à la Révolution, l’héritage spirituel et patrimonial reçu des pères fondateurs.

     Enfin, au tournant des XIXème et XXème siècles un certain renouveau de l’ordre dont les moines, qu’ils soient de stricte ou de commune observance, vivent aujourd’hui tout à la fois dans la tradition et dans un nouveau temps cistercien. Un défi qui ne relève pas encore de l’histoire.

     Mon propos concernera le temps des fondateurs et, à un degré moindre, au travers du cas de Bernard, la période de consolidation mais pas les périodes plus récentes.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

     La première période s’ouvre au moment où l’Église, tirant la leçon des grandes peurs de l’An Mil et des désordres qui ont suivi, entame une longue remise en cause. C’est la réforme grégorienne. Il s’agit, entre autre, pour le clergé de conquérir son indépendance par rapport aux princes, notamment pour ce qui concerne les nominations des évêques et des abbés. Victoire en particulier du Pape sur l’Empereur germanique Henri IV lequel doit, suivant l’expression qui nous est restée, "aller à Canossa". Le clergé se doit en contrepartie d’inspirer le respect, c’est à ce moment-là qu’est institué le célibat des prêtres, à ce moment-là qu’on lutte contre la simonie, c'est-à-dire en fait contre le commerce des sacrements.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise 

    ( La repentance de Canossa : le roi des Romains Henri IV agenouillé devant Mathilde de Toscane en présence du Pape Grégoire VII qui l'a excommunié, miniature d'Hugues de Cluny (XIIe siècle). 

    En ces temps-là où fleurissent de toutes parts les ermitages, lieux de retraite spirituelle, notre première figure, Robert de Molesme s’est retiré en forêt de Collan, entre Auxerre et Tonnerre. Dès l’âge de 15 ans ce troyen de petite noblesse était devenu moine. Tout d’abord à l’abbaye de Montier-la-Celle puis à celle de St Michel de Tonnerre et à celle de St Ayoul de Provins. Ses qualités reconnues en avaient fait le prieur ou l’abbé de ces abbayes.

     Toutefois, Robert souhaitait réformer le monachisme et soutenait l’idée d’une application exigeante de la Règle de St Benoît. Les monastères où il avait officié étaient en effet bénédictins comme l’étaient devenus la quasi-totalité des monastères par la volonté des empereurs carolingiens qui en avaient fait des courroies de transmission de leur pouvoir.

     Fatigué par les refus et les intrigues des moines, Robert avait fini par se réfugier dans l’érémitisme. L’Église, qui n’a jamais aimé les ermitages qui perdurent trop longtemps, demande à Robert par la voix du légat du pape de quitter la forêt de Collan pour créer un monastère conforme à ses vœux. Nous sommes en 1075 et ce sont donc les débuts de l’abbaye de Molesme.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    ( Ce qui reste de l'abbaye de Molesme)

     Immédiatement, c’est un grand succès et les moines affluent. Hélas ce succès va de pair avec l’invasion permanente et perturbatrice de la noblesse locale. Robert constate également que les moines n’acceptent pas nécessairement les dures conditions de travail et de vie qu’il voudrait imposer. Excédé, il ne résiste pas à un nouvel appel de la forêt.

    Le nouvel ermitage est semble-t-il à Sèche-Fontaine et il est le lieu d’un évènement qu’on se doit de rapporter.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    (il ne reste rien de l'ermitage de Sèche Fontaine, seulement cette source qui s'assèche souvent, d'où son nom. Cette photo a été prise lors d'un pèlerinage menant de Molesme à Sèche-Fontaine le jour de la Saint Bruno, conduit par le père Canat et les Ambrosiniens)

     Il s’agit de la rencontre de l’écolâtre Bruno de Cologne et de Robert. Bruno arrive de Reims attiré par la réputation de notre ermite et l’on imagine l’incroyable dialogue entre ces deux hommes qui vont bientôt créer deux des plus grands ordres de la chrétienté, Bruno, l’ordre des Chartreux et Robert l’ordre cistercien qui nous occupe aujourd’hui.

     On estime que cette rencontre aurait eu lieu en 1083. Il faudra donc attendre encore 15 ans pour que Robert arrive à Cîteaux. Cette période est mal documentée. Sans doute une étape à Isle-Aumont, peut-être une autre à l’abbaye d’Aulps créée par deux frères transfuges de Molesme et qui deviendra cistercienne en 1136. Enfin en 1098, Robert arrive dans cette terre marécageuse des Cistels. Ce mot qui signifie "roseaux" deviendra vite le Citeaux que l’on connaît. Cette fois-ci la vingtaine de moines parmi lesquels Albéric et Étienne Harding sont très résolus à appliquer la Règle de St Benoît "dans la rectitude" et entendent créer un "Nouveau Monastère".

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

     (Robert, Albéric et Etienne Harding lors de la fondation de Citeaux)

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    (Abbaye de Citeaux)

     Finissons avec Robert en disant qu’il ne sera jamais Robert de Cîteaux. En effet après avoir été brièvement le premier abbé du Nouveau Monastère, il est rappelé à Molesme dont les moines se sont plaints à Rome de l’entorse faite par Robert à son vœu de stabilité. Rome donne raison aux moines et Robert doit laisser l’abbaye qu’il vient de fonder. Il meurt à Molesme une dizaine d’années plus tard en 1111 et ne sera canonisé qu’en 1220.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    (Saint Robert, fondateur de deux abbayes : Molesme et Citeaux) 

    C’est Albéric, certains disent Aubry, le compagnon de la première  heure, qui sera notre seconde grande figure des débuts de Cîteaux. Au départ de Robert, c’est lui qui devient abbé avec Étienne Harding comme prieur. On sait par les magnifiques enluminures réalisées au scriptorium de l’abbaye et dont certaines sont aujourd’hui conservées à la bibliothèque municipale de Dijon comment les moines travaillèrent dur aux champs et dans la forêt.

     C’est à Albéric que l’on doit le déplacement de l’abbaye du site primitif vers son site actuel pour des raisons d’ordre hydraulique. La maîtrise de l’eau deviendra d’ailleurs une spécialité cistercienne. La vie quotidienne des moines était assez dure pour que dans un premier  temps, les vocations n’affluent pas. Cette fois-ci, on avait su se tenir à l’écart des perturbations de la noblesse et à la mort d’Albéric en 1108, on peut dire que Cîteaux incarne véritablement le renouveau du monachisme.

     Étienne Harding devient le troisième abbé de Cîteaux et sera aussi le troisième personnage auquel nous nous intéresserons. C’est avec lui que s’ouvre le second temps de la fondation cistercienne, celui de la consolidation et c’est à lui que revient l’initiative de créer une filiation. L’idée est simple. Si le Nouveau Monastère incarne la vérité de la Règle de St Benoît, il faut en propager la pratique. C’est en ce sens que l’on peut dire qu’Étienne est le vrai fondateur de l’ordre. Difficile de savoir si cette idée de filiation doit quelque chose ou non à l’arrivée de Bernard à Cîteaux…

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    (Bible d'Etienne Harding)

     La question mérite d’être posée car Bernard arrive à Cîteaux en avril 1112 et la première fille, La Ferté, près de Chalon-sur-Saône, est créée en 1113.

    De plus, on admet en général que Bernard et sa trentaine de compagnons, en partie d’ailleurs ses frères et de proches parents, arrivent dans une abbaye où ne sont plus présents que les plus convaincus des premiers arrivants et qui n’a pas vu arriver grand monde pour assurer un quelconque développement. Comment à fortiori envisager l’essaimage ?

     Chacun se fera son idée mais personne n’enlèvera à Étienne le talent d’organisateur dont il a fait preuve en définissant le statut des convers d’une part et en écrivant la Charte de Charité d’autre part. Ce texte est pour l’ordre une véritable Constitution que le pape Calixte II approuvera définitivement en 1119 lors de son passage à Saulieu, mais dont la première mouture date de 1114. Elle réussit le tour de force de préserver l’indépendance de chaque abbaye dans une interdépendance garantissant le respect d’une ligne générale. Bref, le summum du compromis !

     Et pour quelles abbayes ce magnifique compromis ? On a seulement nommé pour l’instant Cîteaux et sa première fille : La Ferté.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise 

    L’année qui suit la naissance de cette première fille, c'est-à-dire en 1114, c’est au tour de Pontigny de voir le jour dans ce qui est aujourd’hui le département de l’Yonne puis en 1115.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

     Puis Clairvaux en juin :

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

     puis Morimond.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    (Plan de Morimond, Photo Frédéric Brice)

     Plus tard cette même année, ou peut-être un peu plus tard encore, dans le Bassigny, aux confins de la Champagne et de la Lorraine. Chacune de ces cinq abbayes est à son tour chargée d’ouvrir une filiation. Clairvaux et Morimond s’acquittent mieux que les autres de leur tâche et à la mort d’Étienne en 1133, ce sont trente-six  abbayes que compte l’ordre.

     L’autre grand apport de la Charte de Charité, en plus de la filiation, est lié à la gouvernance de l’ordre. En gardant présente à l’esprit la réelle indépendance des abbayes en particulier au point de vue financier - pas de redevance d’une abbaye à l’ordre ou à l’abbaye fondatrice – on mentionnera l’existence au niveau de l’ordre d’une sorte de pouvoir exécutif exercé par Cîteaux et les quatre filles majeures et d’un pouvoir législatif exercé par le chapitre général qui rassemble chaque année tous les abbés à Cîteaux.

    Avant de quitter Étienne pour Bernard, il serait dommage de ne pas mentionner à quel point le troisième abbé de Cîteaux était épris de précision quand il s’agissait des Saintes Écritures ou encore des hymnes ambrosiennes. Il n’a pas hésité à faire ou faire faire de longs voyages pour retrouver les textes originaux, ni à rencontrer de nombreux spécialistes et en particulier des rabbins pour s’assurer de l’exactitude de telle ou telle traduction.

     Passons au grand, à l’immense Bernard qui comme l’a si bien écrit Georges Duby, n’a pas fondé l’ordre cistercien mais en a fait le succès. Ne nous attardons pas sur sa biographie. Parlant à quelques encablures de l’église St Vorles où Bernard étudia disons depuis l’âge de 8 ans jusqu’à celui de 16 ou 17 ans, il y aurait sans doute pour vous beaucoup de redites et peu de nouvelles connaissances…

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    (L'église Saint-Vorles de Châtillon sur Seine, où Saint Bernard étudia, et où eut lieu le fameux miracle de la Lactation )

     On a déjà mentionné l’arrivée de Bernard à Cîteaux. Retrouvons-le trois années après lors de la création de Clairvaux. Clairvaux qui ne l’est pas encore d’ailleurs puisque c’est lui qui se serait écrié : "Oh, la claire vallée", clara vallis, Clairvaux. On imagine l’intense activité déployée dès son arrivée par cet homme encore jeune (il a 25 ans en 1115). Intense activité pour son abbaye, pour l’ordre tout entier et bien sûr largement en dehors de l’ordre pour l’Église tout entière. Limitons nous à ce que Bernard a apporté à l’ordre dans deux domaines particuliers.

     Premier point, la conquête territoriale. Il s’agit d’un véritable quadrillage de l’Europe par les sites cisterciens. Des quelques dizaines d’abbayes à la mort d’Étienne qui souhaitait certes que l’ordre se développe, mais lentement, on passe à plus de 350 à la mort de Bernard dont sensiblement la moitié est de la descendance propre de Clairvaux. Bernard n’avait de toute évidence pas la même idée qu’Étienne sur le rythme de développement…À la mort de Bernard, le phénomène ira se ralentissant mais les cisterciens resteront marqués par une véritable passion pour l’expansion territoriale et à la Révolution on compte 754 abbayes d’hommes, près de 1000 abbayes de moniales et si l’on inclut les granges, les moulins et autres forges et maisons de ville on peut risquer une évaluation du nombre de sites cisterciens : entre 20 000 et 40 000. Il conviendrait d’entreprendre un inventaire !

    Le second point que l’on abordera est le véritable cadeau de Bernard à son ordre, celui d’une architecture spécifique. C’est cette architecture que nous admirons par exemple à Fontenay, à Sénanque ou au Thoronet. Pour lui, l’architecture doit être en cohérence avec la spiritualité qui l’a inspirée et les bâtiments doivent servir la fonction qu’on leur a donnée.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    (intérieur de l'église de l'abbaye de Fontenay)

     L’idée de fonctionnalisme en architecture date du début du XXème siècle. Bernard était clairement un fonctionnaliste avant la lettre. Les églises, et aussi les autres bâtiments des abbayes, empruntant à Clairvaux le plan que Bernard avait initié, il était logique de parler de plan bernardin. On dira de ce plan qu’il était la traduction dans l’espace de la Règle de St Benoît. N’oublions pas de mentionner la croisade de Bernard contre toute ornementation superflue. En témoigne cet extrait d’une lettre à son ami Guillaume de St Thierry qui devait devenir le premier des auteurs de la Vita prima destinée à favoriser la canonisation de Bernard :

     L’Église scintille de tous côtés mais les pauvres ont faim. Les murs de l’Église sont couverts d’or mais les enfants de l’Église restent nus (…). Vous me fermerez la bouche en disant que ce n’est pas à un moine de juger. Plaise à Dieu que vous me fermiez aussi les yeux afin que je ne puisse voir. Mais quand je me tairais, les pauvres, les nus, les faméliques se lèveront pour crier.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    (Statue de Saint Bernard, dans la cour de l'ancienne abbaye des Feuillants à Châtillon sur Seine, construite sur les ruines du lieu où il vécut, près de l'église Saint Vorles. Il porte la maquette de l'abbaye de Clairvaux qu'il fonda)

     Clairvaux porte encore la trace profonde du message spirituel comme de l’œuvre architecturale de son fondateur. Lieu de mémoire exceptionnel, il est devenu le cadre d’autres histoires humaines qui provoquent elles aussi une réflexion sur la liberté. Bernard dans sa quête de la Jérusalem céleste en avait donné le sens une fois pour toute : Le monastère est pour le moine comme l’était le désert pour les prophètes, une prison ouverte.

    D’autres enfermements ont noirci les murs de Clairvaux depuis deux siècles ouvrant l’éternel débat sur la condition humaine.

    "Les fondateurs cisterciens, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux", une conférence de Gérard Beureux pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Après la conférence très documentée de monsieur Gérard Beureux, les auditeurs ont posé plusieurs questions relatives à la construction des monastères cisterciens,  à la place des convers dans la communauté monastique, au rôle des abbés commendataires qui empochaient les recettes des abbayes sans, souvent, ne jamais y mettre les pieds.

    Jean Ponsignon a signalé que Bernard de Clairvaux avait ramené un taureau d'Italie, futur géniteur des veaux de l'Abbaye de Clairvaux, l'Abbé de Clairvaux était ainsi un précurseur de l'amélioration de la race bovine ...

    Gérard Beureux a porté à notre connaissance que les manuscrits de la bibliothèque de Clairvaux se trouvent dans les locaux de la Bibliothèque Municipale de Troyes. On y trouve, en particulier, la grande Bible de Clairvaux, chef d’œuvre du style monochrome et la Bible personnelle de Saint Bernard.

    la grande Bible de Clairvaux, chef d’œuvre du style monochrome ; la Bible personnelle de Saint Bernard. - See more at: http://www.mediatheque.grand-troyes.fr/webmat/content/mille-ans-de-livres-troyes#sthash.5ysDjeWV.dpuf

    Le site de l'abbaye de Clairvaux :

    la grande Bible de Clairvaux, chef d’œuvre du style monochrome ; la Bible personnelle de Saint Bernard. - See more at: http://www.mediatheque.grand-troyes.fr/webmat/content/mille-ans-de-livres-troyes#sthash.5ysDjeWV.dpuf

    http://abbayedeclairvaux.com

    la grande Bible de Clairvaux, chef d’œuvre du style monochrome ; la Bible personnelle de Saint Bernard. - See more at: http://www.mediatheque.grand-troyes.fr/webmat/content/mille-ans-de-livres-troyes#sthash.5ysDjeWV.dpufLe site de l'abbaye de Clairvaux : http://abbayedeclairvaux.com/

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique