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Par Christaldesaintmarc le 25 Février 2023 à 06:00
J'ai effectué de très nombreux séjours dans une ravissante commune des Pyrénées orientales, dans la vallée du Vallespir, Prats de Mollo.
Sur une des façades de la maison où je séjournais, on peut voir cette fresque magnifique :
Cette fresque raconte la légende de l'ours, légende qui est fêtée tous les ans en février à Prats de Mollo, mais aussi à Arles sur Tech et à Saint Laurent de Cerdans.
Cette fête est ancestrale, elle reproduit une légende séculaire qui veut qu'un ours vivait dans les forêts du Vallespir et enleva un jour une bergère.
Une battue fut organisée et l'ours capturé
Escorté par les chasseurs, l'ours fut suivi par la population du village.
Sur la place centrale, les chasseurs mimèrent le combat et la capture de l'ours.
Mais ce dernier parvint à s'enfuir et emporta avec lui une jeune fille de la foule.
Après une longue course poursuite, l'ours à nouveau capturé fut finalement tué et se transforma alors en homme.
Dans les musées du Vallespir et au fort Lagarde de Prats de Mollo on peut voir des représentations de la fête..
Des fresques :
des photos comme celle-ci où l'on voit un participant déguisé en ours, le visage enduit de suie.
Quand l'ours est capturé il est rasé par des barbiers...
Dans d'autres villages du Vallespir, les participants portent un costume d'ours :
Eric Chambon, sculpteur originaire de la ville, expose à Prats de Mollo ses sculptures inspirées de la fête de l'Ours.
Ses terres et ses bronzes dévoilent les différentes expressions et postures de l'animal, tantôt d'une manière figurative, ou symbolique.
Le cri de l'ours....
Les barbiers :
Avec cette vidéo on peut se rendre compte de l'ampleur joyeuse cette fête magnifique qui vient d'être inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO ! :
PRATS-DE-MOLLO : LES OURS SONT LÂCHÉS par WEBINDEPCharles Trénet a créé une chanson qui s'inspire avec beaucoup d'humour de cette fête de l'ours, en édulcorant son côté batailleur ....
Dans notre village autrefois
Un ours énorme dévastait le bois
Il faisait peur au bûcheron
Et du berger mangeait tous les moutonsLe Maire et Monsieur le CuréDirent en colère : Cela ne peut durer
Cet ours nous enlève tout repos
Avant huit jours il faut avoir sa peauOn partit donc de bon matin
Dans la forêt qui sentait le bon pinAvec des piques des flambeaux
Car ce jour-là il ne faisait pas beauNous avons marché tout le jour
Et malgré ça nous n'avons pas vu d'ours
Pourtant à la tombée de la nuitDans un sentier on voit un oeil qui luitEt pan ! Voilà monsieur le Curé
Qui met en joue et s'en est bien tiré
Mais l'ours qui n'était que blessé
Tout étourdi roula dans un fosséOn l'emporta à la maison
Et dans la cave on le met en prison
Depuis ce jour, apprivoisé
L'ours pas méchant joyeux et bien raséSe charge d'un tas de travaux
À la fontaine il va quérir de l'eau
Il sait conduire le tracteur
Au nouvel an il aide le facteurPour la distribution des prix
C'est son discours qui fut le mieux compris
Depuis qu'il siège au tribunal
On s'aperçoit que ça ne va pas plus malTout marche mieux à la mairie
Ah, s'ils avaient le même ours à Paris !
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Par Christaldesaintmarc le 3 Juillet 2014 à 06:00
Dans la belle petite ville des Pyrénées Orientales, Prats de Mollo, où je passe mes vacances, on trouve un restaurant très original qui se nomme "La Portella" . Non seulement on y déguste des mets exquis, mais de plus ils sont superbement présentés, décorés de peintures consommables à base de vinaigre...
Le cuisinier-peintre prépare ses décorations....
Le voilà en action :
Il est possible d'acheter ces peintures sur place, mais on peut aussi les trouver par correspondance, je mettrai un lien en fin d'article.
Voici quelques plats décorés, ne sont-ils pas beaux ?
Plaisir des yeux, plaisir des papilles, mais aussi celui de l'esprit et du cœur, car le cuisinier-peintre de La Portella est aussi philosophe et poète ! voyez ce qu'il écrit sur son tableau :
Si vous voulez épater vos convives, voici le lien promis :
1 commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 18 Juillet 2013 à 06:00
L'abbaye Sainte Marie d'Arles sur Tech, à quelques kilomètres de Prats de Molló, en Vallespir, ne peut être prise en photo de l'extérieur, tellement elle est encaissée au milieu des maisons.
Ou alors par avion, comme sur cette carte postale :
Voici sa maquette :
Son cloître :
On peut admirer dans l'église de l'abbaye Sainte Marie , comme à Prats de Molló, quelques retables, en particulier celui dédié à Saint Abdon et Saint Sennen, retable qui date de 1647.
Ces deux jeunes gens étaient officiers de l'armée Perse au IIIème siècle. On connaît leur histoire par la "Légende dorée"
Abdon et Sennen souffrirent le martyre sous l'empereur Dèce, car cet empereur, puissant à Babylone et dans d'autres provinces, y trouva des chrétiens qu'il ramena avec lui à Cordoue, où il les fit périr dans divers supplices. Et deux princes du pays, Abdon et Sennen, recueillirent les corps de ces martyrs et les ensevelirent avec honneur. Décius les envoya à Rome chargés de chaînes, et ils furent amenés devant le sénat et devant l'empereur, et on leur dit que s'ils voulaient sacrifier, on leur rendrait leurs États, sinon, qu'ils seraient livrés aux bêtes. Ils restèrent fermes, et ils crachèrent au visage des idoles ; et on les conduisit au cirque, où l'on lâcha deux lions et quatre ours. Et ces animaux ne leur firent aucun mal ; au contraire, ils se mirent à les protéger. Alors on perça les martyrs à coups d'épée, et, après leur avoir lié les pieds, on les traîna et on les jeta près du temple du Soleil. Et, après qu'ils y eurent demeuré trois jours, le sous-diacre Quirin les recueillit et les ensevelit dans sa maison. Ils souffrirent vers l'an du Seigneur deux cent cinquante-trois. Au temps de Constantin, il fut révélé où étaient leurs corps, et ils furent transportés dans la ville de Pontien, où le Seigneur confère, par leur ministère, de grandes grâces au peuple.
(J'ai trouvé intéressant de vous montrer ce retable qui glorifie deux jeunes hommes, alors qu'à Prats de Molló il s'agissait de deux jeunes filles !)
Le retable nous montre leur arrestation et leur martyre :
Aux alentours de l'an mil, la région d'Arles sur Tech était en proie à des calamités sans fin, orages, grêle, et était hantée de créatures féroces, mi-bêtes sauvages, mi-démons,les "simiots", qui terrorisaient les populations. Le prieur du monastère de Sainte-Marie, l'abbé Arnulphe, décida de se mettre sous la protection de reliques de saints. Il partit pour Rome et, après bien des péripéties, revint avec les restes d'Abdon et de Sennen dans une barrique (le barillon) remplie d'eau. L'eau du barillon vidée dans un ancien sarcophage, il advint que cette eau, renouvelée en permanence, sans qu'on puisse en expliquer la provenance, avait des vertus miraculeuses : c'est la Sainte Tombe. Dès l'arrivée des reliques, les simiots disparurent, et Abdon et Sennen protégèrent le pays.
Voici la Sainte Tombe :
Depuis le XVIème siècle, le sarcophage de la Sainte Tombe se remplit d'une eau claire dont la provenance n'a pas encore livré son secret.Des scientifiques ont étudié le phénomène, ils pensent à l'infiltration des eaux de pluie et de condensation de la rosée, d'autres penchent à la porosité du couvercle. Mais le mystère est toujours là...
Sur un autre retable de l'église d'Arles sur Tech, on peut voir, au centre, une Marie-Madeleine, bien alanguie...
Les colonnes sont là aussi décorées d'éléments floraux....
(Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à l'alimenter .
Merci.)
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Par Christaldesaintmarc le 17 Juillet 2013 à 06:00
Prats-de-Molló, petite ville fortifiée par Vauban dans le Vallespir, où je viens de passer quelques semaines, est située dans le département des Pyrénées Orientales. Elle possède dans son église Saintes-Juste-et-Ruffine, un des plus beaux retables de la Catalogne française.
Un retable est un ornement qui se place à l'arrière de l'autel.
Destiné à magnifier l'autel, le retable se caractérise aux XVIIème et XVIIIème siècles, par son aspect monumental. Le retable du maître-autel de Prats de Molló en est un parfait témoin, avec ses 14 mètres de haut et ses 10 mètres de large. Ce retable magnifique est l'œuvre du sculpteur catalan Lluís Generes qui le créa en 1685. Il a été doré en 1745.
Le retable des Saintes Juste et Ruffine de l'église de Prats de Molló, comporte plusieurs parties : le soubassement, la prédelle, le premier registre où apparaissent les statues des deux saintes au dessus du tabernacle, un deuxième et un troisième registre, et enfin tout en haut le couronnement.
Voici les deux saintes, Juste et Ruffine qui sont les protectrices de la ville de Prats de Molló.
Voici un petit résumé de leur histoire :
Juste et Ruffine étaient deux jeunes filles originaires de Séville en Espagne. Elles confessèrent le Christ en refusant d'offrir pour le culte d'Adonis les poteries dont le prix était leur seul gagne-pain. Vers 287, elles furent arrêtées par le préfet Diogénien, étendues d’abord sur le chevalet et déchirées avec des ongles de fer, puis tourmentées par la prison, la faim et diverses tortures. Enfin, Juste fut jetée dans un puits, et Ruffine, persévérant à confesser le Christ, eut le cou brisé et fut incinérée.
Le retable nous montre les différentes étapes de la vie des deux saintes,comme ci-dessus leur arrestation par Diogénien.
Une des deux crucifixions, celle de Ruffine :
Le buste reliquaire de Juste :
Le buste reliquaire de Ruffine :
Dans le couronnement du retable des Saintes Juste et Ruffine, on peut voir de chaque côté du Christ, à gauche Juste jetée dans un puits, et à droite l'incinération de Ruffine .
D'autres retables existent dans l'église, comme celui de Saint Michel.
Une pittoresque histoire nous est contée sur ce retable.
Un taureau s'éloigna un jour du troupeau et alla se réfugier dans une grotte, un de ses gardiens le poursuivit et voulut le frapper d'une flèche, mais la flèche se retourna et vint le blesser.
Les gardiens vinrent consulter l'évêque qui prescrivit des prières et un jeûne de trois jours.
Trois jours après, l'archange Saint Michel apparut en songe à l'évêque et lui dit que le lieu était placé sous sa protection et qu'il avait voulu le démontrer par l'exploit du taureau. Alors l'évêque se rendit à la grotte, y célébra les offices, et il fit bâtir une église à cet endroit.
Le retable du Rosaire :
Le retable de Saint Eloi :
Les étages des retables sont divisés et soutenus par des colonnes torses où s'enroulent des vignes avec leurs grappes dorées..
On peut rester des heures devant ces retables qui se "lisent" comme de véritables livres d'images, c'est magnifique...
(Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à l'alimenter .
Merci.)
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