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Par Christaldesaintmarc le 24 Février 2010 à 06:25Si le nom de Bougueret vu sur une chapelle funéraire m'a rappelé un des dirigeants de l'usine de Sainte Colombe,celui d'Emilie Poupée ,lu sur cette tombe m'a fait souvenir du nom donné à deux ponts sur la Seine, situés près du moulin Lemoine, dit "moulin des passes".
Michel Diey , la mémoire du Châtillonnais, m'a appris qui était Emilie Poupée..
Jeanne-Emilie Poupée ,dite Emilie, née à Châtillon sur Seine en 1813,était la fille d'un tonnelier Germain Poupée et de son épouse Henriette Boyer.
Malgré les difficultés du temps,les parents d'Emilie lui firent donner une solide éducation.
C'est ainsi,qu'Emilie, armée de son Brevet supérieur, ouvrit une institution à Châteauvillain.
Mais à cause de ses idées démocratiques, elle eut des différents avec le curé et certains Conseillers Municipaux de la ville.
Elle décida alors de revenir dans sa ville natale de Châtillon sur Seine pour y fonder un pensionnat de "jeunes demoiselles", en 1843,aidée par sa soeur Henriette.
Le pensionnat se nommait "l'Institution Poupée".
Voici une gravure,aimablement prêtée par Michel Diey,montrant l'Institution, rue Neuve,plus tard rue Charles Ronot.
(A gauche la porte de Roche, malheureusement disparue après le bombardement de la ville.)
Voici le règlement de l'institution:
Emilie dut réagir, défendre sa réputation,sa bonne vie et ses moeurs.
Elle demanda à la Municipalité de Châtillon sur Seine un "certificat de bonne moralité"..
On lui conseilla de laisser dire et de continuer à faire,ce qu'elle fit et son pensionnat acquit notoriété et prospérité.
Sa soeur Henriette décéda en 1893 et légua ses biens à Emilie.
Emilie disparut à son tour en 1898,et l'on découvrit après sa mort qu'elle avait légué sa fortune à la ville .
Bel exemple de bonté pour une ville dont certains citoyens l'avaient calomniée !!!
La Ville de Châtillon sur Seine accepta le legs, apposa une plaque sur la maison où elle mourut et éleva une stèle au Cimetière Saint Vorles..
C'est cette stèle que j'ai vue en visitant le cimetière..
Le legs d'Emilie Poupée était important pour l'époque : 43 000 Francs.La ville décida de l'attribuer à la reconstruction des deux ponts de la rue de Seine et d'y apposer son nom.
Une erreur vint entacher le prénom d'Emilie qui devint Emélie,sur les plaques posées sur les ponts,ce prénom se simplifiant parfois en "Mélie",mais c'est bien de notre bienfaitrice Châtillonnaise qu'il s'agit ...
(La documentation dont je me suis servie a été écrite par lui , et est parue dans le bulletin annuel des Amis du Châtillonnais N° 23 de l'année 2006.)
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