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Par Christaldesaintmarc le 13 Janvier 2017 à 06:00
Jean-Pierre Gurga est féru de pêche mais aussi de photographie...il ne pouvait donc manquer de se rendre, à la mi-novembre, à la vidange et à la pêche de l'étang de Marcenay pour participer à ce grand événement et réaliser de très nombreuses photos.
Mais Jean-Pierre Gurga est aussi un excellent conteur ! Rappelez vous sa belle histoire de "l'aigrette et le brochet"
Il a donc rédigé un beau texte, sur l'événement exceptionnel que fut cette vidange, et il l'a accompagné de superbes photos que je vais publier en trois articles.
Merci Jean-Pierre Gurga pour ce magnifique reportage que voici.
(Toutes les photos sont cliquables pour mieux les apprécier)
Fin mars 2016, après des années de tractations, une bonne nouvelle tombait, concernant l'étang de Marcenay. Le Conservatoire d'espaces naturels de Bourgogne, en partenariat avec la Fédération Départementale de Pêche de côte d'Or, venait de faire l'acquisition de ce plan d'eau. Ces deux organismes ayant toutes compétences en la matière, on ne pouvait que s'en féliciter, à la satisfaction de tous, pêcheurs et promeneurs.
En matière de gestion halieutique, il est préconisé de pratiquer une pêche de fond dans un étang, tous les trois à quatre ans, sachant qu'au-delà, un déséquilibre piscicole s'installe, faisant suite à une prolifération de certaines espèces, au détriment d'autres.
La dernière pêche de fond de Marcenay ayant eu lieu en novembre 2008, soit huit ans en arrière, une nouvelle vidange devenait inévitable, sachant qu'en plus, elle serait suivie d'un assec d'au minimum neuf mois, afin d'y effectuer d'importants travaux : réaménagement des berges, réparation de la vanne, création d'un moine de vidange, gestion des vases et du chenal etc....
A cet effet, une date de vidange fut programmée pour la période du 14 au 19 novembre 2016.
Cette vidange a é té précédée, le 12 octobre, par celle du petit étang de Larrey situé à quelques cinq cent mètres en amont de l'étang de Marcenay. Au préalable, en raison d'une vanne hors d'usage, une entreprise spécialisée a dû installer en amont de celle-ci, un batardeau afin de rendre la pêche possible. Malheureusement, celle-ci s'est avérée beaucoup plus difficile que prévue, une hauteur de boue impressionnante empêchant le poisson de descendre à la vanne où il devait être pêché. La plus grosse partie du poisson étant restée prisonnière d'une poche formée au milieu de l'étang, le personnel de la Fédération a dû se résoudre à creuser, manuellement, un chenal suffisant pour y tracter les caisses destinées à recueillir le poisson. Trois cent quatre vingt six carpes d'une moyenne de trois kgs ont é té prélevées ce jour-là, à la suite de quoi l'étang a été remis en eau afin de constituer une réserve destinée à pallier, le cas échéant, une éventuelle défaillance lors de la pêche de Marcenay.
Au même moment, la baisse du niveau d'eau de Marcenay était activée, sachant que celle-ci devait être lente et régulière, afin de permettre à la totalité du poisson de gagner la partie la plus profonde, à savoir celle située juste en amont de la vanne. Le niveau d'eau devant être juste ce qu'il fallait le jour "J", une surveillance régulière par le personnel de la Fédération fut organisée les semaines précédant la pêche, de façon à réguler du mieux possible la quantité d'eau passant par la vanne. Ces derniers ont mis à profit leur présence sur le site pour procéder aux préparatifs d'avant-pêche : installation des stands bâchés et des tables de tri, confection de bassins artificiels à l'aide de bottes de paille et de film nylon, cloisonnement des bassins de la pêcherie etc....
Cette pêche de fond étant, sans aucun doute, une des opérations les plus importantes menées par la Fédération, elle a nécessité, quotidiennement, la mobilisation d'une bonne trentaine de personnes pendant près d'une semaine. Y avaient pris part, des membres du C.A. et le personnel de la Fédération, des membres de bureau d'associations de pêche locales, du personnel du SICEC, ainsi que des pêcheurs bénévoles.
La suite demain...
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Par Christaldesaintmarc le 14 Janvier 2017 à 06:00
En dépit d'une météo exécrable certains jours, grâce à la parfaite maîtrise organisationnelle de la Fédération et grâce à l'implication et au respect des tâches dévolues à chacun, la pêche s'est déroulée dans une très bonne ambiance et de parfaites conditions.
Comme prévu, le lundi 14 novembre, à 7h30, une première ouverture de la vanne pendant quelques minutes permettait à une bonne quantité de poissons de descendre dans la pêcherie. Alors qu'il faisait à peine jour, un filet était déployé autour du bassin principal, et tiré petit à petit, non sans mal, en raison de la quantité de poissons qu'il contenait (plusieurs tonnes), jusqu'à ce que la poche principale soit à l'aplomb de l'escalier de la pêcherie. La vraie pêche pouvait enfin débuter. Les plus gros sujets, qui refusaient de s'en laisser conter, étaient attrapés tant bien que mal à la main, avant d'être transportés dans les bacs ou bassins appropriés. Quant-au-reste (la plus grosse partie), il était pêché à l'épuisette (25kgs en moyenne) avec les difficultés que l'on imagine. Compte-tenu du poids et du fait que les caisses destinées à réceptionner le poisson étaient en surplomb par rapport au niveau de la pêcherie, deux personnes n'étaient pas de trop pour gérer "l'exercice".
Sans vouloir minimiser la part de travail effectuée par chacun, une personne mérite un large coup de chapeau, l'homme à l'épuisette (Fred de la Fédération) qui, à coup sûr, a tenu à bout de bras près de 80% du poisson de Marcenay.
Une fois les caisses pleines, le temps étant compté, le poisson était rapidement transporté par les porteurs aux tables de tri, où le personnel attitré (six à huit personnes par table) se chargeait de procéder au tri par espèces et par taille. Les espèces invasives et indésirables telles que les écrevisses et les perches-soleil étaient, quant-à-elles, mises à part. Il en était de même pour les amours blancs (très gros sujets). Cette espèce de carpe, originaire du fleuve Amour, herbivore, longtemps utilisée pour "nettoyer" les étangs, est interdite à la réintroduction dans les eaux libres depuis de nombreuses années.
A la sortie des tables de tri, le poisson était transporté au poste "pesée", où un enregistrement informatisé des données permettait d'avoir une idée précise du poisson pêché, mais surtout de gérer l'approvisionnement des camions d'alevinage, en fonction des différentes espèces, de leur quantité et de leur destination.
Sitôt chargés, et bien qu'étant équipés de bacs d'oxygénation, les camions prenaient immédiatement la route pour se rendre sur leurs lieux d'alevinage, les plus éloignés se situant jusqu'en Saône et Loire.
A demain pour la dernière partie du reportage de Jean-Pierre Gurga.
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Par Christaldesaintmarc le 15 Janvier 2017 à 06:00
Concernant l'alevinage, une info qui devrait ravir les pêcheurs locaux. Deux tonnes quatre cents de poissons ont été déversées dans la sablière d'Obtrée, récemment prise en location par la Fédération, et dont l'ouverture est prévue normalement courant mai. Ceci devrait compenser la fermeture provisoire de Marcenay.
La quantité de poisson récupérée lors de la première levée de filet permettait d'entrevoir une réussite conforme aux résultats espérés et cela s'est confirmé par le bilan global. Vingt-six tonnes sept cents de poissons ont été pêchées la première semaine auxquelles se sont ajoutées plus de deux tonnes la semaine suivante, résultant de la vidange des bassins de la pêcherie. La plus grosse quantité, soit plus de dix-neuf tonnes, était constituée par la friture (rotengles et gardons essentiellement, petites tanches et perchettes). Cela démontre, une fois de plus, s'il en était besoin, la capacité phénoménale de cet étang, à produire du poisson en qualité et en quantité, et il est bienvenu que sa gestion piscicole en soit revenue à la Fédération de Pêche de Côte d'Or.
La "première étape" étant franchie, l'heure était venue d'un moment bien convivial et largement mérité : celle du casse-croûte offert par la Fédération et dont la préparation avait été confiée à un restaurateur local récemment installé sur le secteur. Inutile de vous dire que ce casse-croûte a été unanimement apprécié de tous, tant pour la qualité et la quantité.
Tout au long de la semaine, les visiteurs ont été nombreux, aux abords de la pêcherie. Certains venaient de l'Aube, de l'Yonne, de Montbard, de Semur. Un représentant de la Préfecture de Dijon s'était également déplacé, lui permettant d'avoir un entretien avec les dirigeants de la Fédération de pêche.
Mercredi matin, nous avons eu la surprise de voir débarquer une équipe de FR3 Bourgogne, accompagnée de son reporter vedette François-Marie Lapchine, démontrant en cela, que la vidange du lac de Marcenay était un événement important et qui faisait date dans le canton de Laignes. Malgré une météo désastreuse, à ne pas mettre une caméra dehors (ni même un appareil-photo d'ailleurs !) un reportage avec interview d'acteurs et témoins de la pêche a pu être réalisé et diffusé en léger différé, peu après douze heures.
Le déroulement de la pêche, tel qu'il est rapporté ci-dessus, s'est renouvelé régulièrement plusieurs fois par jour, jusqu'au vendredi midi, où une tâche beaucoup moins plaisante attendait les acteurs de la pêche, au milieu d'une boue omniprésente, à savoir le nettoyage des grilles de la pêcherie encombrées par la boue et les végétaux, le nettoyage des caisses, des tables de tri, balance et autres.
Malgré cela, tout s'est passé dans une bonne humeur constante au fil des jours, avec la satisfaction d'une pêche particulièrement bien réussie, d'autant plus que pas le moindre incident n'est venu ternir le bon déroulement de l'opération.
L'équipe de la Truite Châtillonnaise :
Madame la Maire de Marcenay, un technicien et le Président de la Fédération de Pêche, interrogés par François-Marie Lapchine :
Un énorme silure de plus de deux mètres de long :
A gauche un amour blanc, à droite une carpe commune :
Une anguille de plus d'un mètre de long (poisson trouvé en quantité insignifiante)
Brochet juvénile :
Tanches de toute beauté (plus de cinq livres pièce)
Brochetons couramment appelés "sifflets" :
Magnifique (mais indésirable) perche-soleil, taille maxi 10 cm :
Silure juvénile (taille 15 cm) :
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