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    Dominique Bartet qui m'avait envoyé son étude sur la vie de Gustave Tridon :

    http://www.christaldesaintmarc.com/gustave-tridon-et-ses-combats-politiques-a114243842

    m'a adressé de nouveau une biographie, celle d'un châtillonnais méconnu : Jean-Baptiste Louis-Bazile.

    Merci à lui.

    Un châtillonnais méconnu : Jean-Baptiste Louis-Bazile

    Jean Baptiste Charlemagne LOUIS est né le 31 mai 1786 à Ervy dans l’Aube de Etienne Louis, notaire et marchand, mort en 1799, et de Anne Elisabeth Truchy, décédée en 1806 ; sa mère était fille de Claude Charles Truchy, marchand de bois et de Edmée Guillot.

    Jean Baptiste a une petite sœur, Anne Marie Euphrasie, née en 1788. Elle épousera à Monéteau dans l’Yonne, Jean Baptiste Clément Oudin, Maire de la Ville comme l’avait été son père, laboureur, aubergiste, marchand ; sa mère est Reine Pérignon.

    Jean Baptiste vient se fixer de bonne heure à Châtillon-sur-Seine, comme employé dans la maison de commerce de Aimé Bazile, marchand de bois, commerçant de rouennerie ( à l’origine une toile de coton fabriquée à Rouen), de draperie, banquier, qui avait épousé Françoise Henriette Poussy. Le jeune LOUIS a 17 ans quand il commence à s’initier aux affaires ; il obtient rapidement la confiance de son patron qui ne tardera pas à lui donner sa fille Marie Adèle en mariage en 1811. A partir de ce moment, il unit à son nom celui de son épouse et devient donc Jean Baptiste Charlemagne LOUIS-BAZILE. C’est ce nom qui marquera sa carrière industrielle et politique.

    Marie Adèle Bazile a deux frères et deux sœurs :

    Joseph Alexandre

    Henri Bernard Léon qui sera Conseiller général de la Côte d’Or, marié à Elisabeth Grenier

    Claudine Justine Zoé mariée à un maître de forges, Elie Constant Daguin

    Louise Henriette Céline qui épousera Pierre Didier Rolle, notaire royal à Besançon, fils de Pierre Nicolas Rolle, bibliothécaire de la ville de Paris et de Louise Jeanne Cousturier.

    Ce mariage avec la famille Bazile est une très belle alliance. Louis-Bazile, chargé par son beau-père de négociations importantes, parcourt les départements bourguignons et se fait connaître ; ses relations dans l’arrondissement de Semur préparent sa vie future en politique.

    L’année 1824 (il a alors 38 ans) est le début d’une nouvelle période. Le maréchal Marmont, duc de Raguse, avait créé dans sa résidence de Châtillon un établissement agricole ( sucrerie, vermicellerie) et avait construit sur le modèle anglais la forge à charbon (et non plus au bois) de Sainte Colombe. C’est le début de la transformation de l’industrie métallurgique en Côte d’Or.

    Le duc de Raguse forme alors une société pour exploiter cette forge, avec Louis-Bazile, Léon Bazile( frère de Marie Adèle, voir ci-dessus), Maître-Humbert (Jean Baptiste Bernard Maître qui a épousé Marie Rose Humbert) et Hugues Elie Jean Baptiste Leblanc, époux de Marie Anne Sophie Maître)

    Mais aussi politiquement, les choses changent ; au sage Louis XVIII avait succédé Charles X qui n’eut qu’une popularité éphémère. La France était agitée par un mouvement important en faveur des idées libérales. L’opposition grandissait partout, à Dijon, Beaune, Châtillon, Semur. Louis-Bazile, allié à une famille importante, patron d’une grande industrie, avait une grande influence qui le plaçait dans les premiers rangs des opposants bourguignons. Ses qualités personnelles, son intelligence, son élocution facile, son énergie, sa générosité et même sa stature imposante, tout cela lui donnait un vrai crédit auprès de la population .

    C’est pourquoi, en 1827, lorsqu’arrivèrent les élections législatives, il fut envoyé à la Chambre des députés par les électeurs de Châtillon et de Semur ; les deux autres élus de la Côte d’Or furent M.Mauguin et M. de Chauvelin.

    La lutte entre la monarchie de la Restauration, entre la Royauté et le pays, et le parti libéral continuait de plus belle. Lorsqu’à l’ouverture de la session parlementaire de 1830, Charles X fut menaçant, 221 députés, dont bien sûr Louis-Bazile, répondirent qu’entre les vœux du gouvernement et ceux du peuple, le concours n’existait pas. La Chambre fut dissoute, les députés devinrent les sauveurs de la Nation ; Louis-Bazile fut ovationné à son retour à Châtillon.

    Nouvelles élections avec une opposition encore plus forte, nouveau succès de Louis-Bazile après l’échec du roi et le début de la révolution qui renversa la monarchie en trois jours. Il siégea à la Chambre jusqu’en 1834 : sa santé déclinante ne lui permit pas de répondre favorablement au souhait de ses électeurs. Il se consacra alors à la grande société industrielle Bazile, Louis, Maître et Cie.

    Il ne s’éloigna pas trop de la vie politique en devenant membre du Conseil général de la Côte d’Or de 1834 à 1861. Il fut aussi Président du tribunal de commerce en 1835.

    De même, en 1852, alors que le coup d’Etat du prince Louis-Napoléon venait de mettre fin à la révolution de 1848, il fut réélu à la Chambre où il apporta son soutien au Prince-Président pour réparer les désastres de plusieurs années de révolution. Il siégea jusqu’en 1863.

    Il perdit son épouse après 53 ans de vie commune, en septembre 1864 et lui-même disparut en avril 1866, dans sa belle retraite de Belan-sur-Ource. Il est inhumé dans le cimetière Saint Vorles de Châtillon sur Seine.

    Il était Chevalier de la Légion d’Honneur (1835) et Officier du même ordre (1863).

     

    Sources : Ma généalogie, les Archives départementales, Gallica, Base Léonore

     


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