Dimanche 18 septembre c'était la deuxième journée du Patrimoine..notre patrimoine, ce sont nos monuments, certes, mais c'est aussi la forêt , patrimoine vivant qu'il nous faut préserver.

2011 c'est aussi l'année internationale de la forêt, aussi l'Association Châtillon-Scène a pensé nous faire découvrir notre forêt Châtillonnaise, avec un guide aussi sympathique qu'érudit, Paul Brossault, cadre à l'ONF.

Nous avions rendez-vous à la maison forestière de la Grande Réserve.

Avant de partir découvrir la forêt notre guide nous rappela que cette maison forestière fut incendiée par les Allemands en 1944, au moment où des combats faisaient rage entre la Résistance et les ennemis..

Paul Brossault, durant cette promenade, a voulu nous faire découvrir les arbres de la forêt, les arbustes et leurs fruits, abondants en automne...mais aussi l'histoire de la forêt, ses habitants etc...

Ces deux sortes de feuilles se ressemblent, mais les unes ont des petites dents,(à gauche) ce sont celles du charme, à droite ce sont celles du hêtre. 

Les fruits ailés du charme...

Les cornouilles sont abondantes cette année..

Une branche d'érable champêtre...

Des glands, fruits du chêne, avec encore leurs cupules...

Les glands détachés de leurs cupules, une aubaine pour les sangliers !

Les fruits de l'aubépine...

Les prunelles, qui seront bonnes après les premières gelées...

Au fur et à mesure de nos découvertes, les fruits sont mis dans un bocal, pour servir à une éventuelle petite exposition à notre retour.

Ce hêtre a pris un "coup de soleil", son écorce se fissure..

Les fruits du hêtre sont les faînes, il y en a trois par enveloppe.

Un coup d'oeil à une "ligne de tir" entretenue par les chasseurs.

Et voici l'arbre que j'avais tant envie de contempler ! c'est le "vieux chêne" qui est âgé de 200 ans...

Sa circonférence est de quatre mètres, sa hauteur d'environ 30 mètres, sa ramure imposante...

L'écorce du chêne est caractéristique :

Le "vieux chêne " est creux, ce qui n'enlève rien à sa solidité.

Petite photo-souvenir près du vieux chêne...

Première surprise de l'après-midi : Paul Brossault nous fait découvrir une petite merveille : ce boîtier permettra, lorsqu'il sera opérationnel, (dans un an) de localiser les oiseaux de la forêt sur un parcours balisé. Lorsque le promeneur qui l'utilisera, sera près d'un nid, par exemple de troglodytes, le boîtier lui dira d'écouter le chant de ces oiseaux !!

Depuis le début de la promenade, le chien de Paul Brossault, marchait en laisse avec nous. Son maître le détache , et que fait le chien ? il se met à sentir au pied de tous les arbres, puis à gratter frénétiquement la terre..et que voyons-nous apparaître ?? deuxième surprise de l'après-midi: une truffe !!!  Car le chien de notre guide est un chien-truffier qui "cave" les truffes avec son maître ...

Et, nous dit ce dernier, il ne cave que la truffe de Bourgogne noire, pas la blanche qui est insipide ! Ce chien a un odorat sélectif !

La voilà notre truffe de Bourgogne, aussi bonne que celle du Périgord ...

Paul Brossault nous avoue qu'il avait lui même caché la truffe le matin même, évidemment , nous avons bien ri ...ça n'empêche que le truffier qui ne savait pas où elle était, l'a bien rapidement découverte !

On peut repérer les truffes, en observant les insectes qui volent au-dessus de l'endroit où elles se cachent..il faut avoir de bons yeux, avoir un chien-truffier c'est mieux !

Dans la forêt on trouve aussi des champignons de toutes sortes, des bons ou des mauvais, prudence !

Monique, reine de la forêt, avec son sceptre aux champignons !

Voilà un champignon comestible: la trompette des morts...

Notre guide nous montre des taillis dégagés, comme on les entretenait autrefois..

Et voilà la forêt que l'on laisse pousser à sa guise, le but est de la laisser revenir à son aspect originel..Comment sera-t-elle dans 120 ans, pourra-t-on encore y pénétrer ??

Voici une "souille",  sorte de mare, dans laquelle les animaux se vautrent pour enduire leurs poils de terre, terre  qui étouffera leurs parasites..

Les sangliers sont nombreux dans la forêt châtillonnaise, voici un endroit qu'ils retournent avec leurs défenses pour y trouver glands, faines, inectes, escargots...

Les cerfs, biches et chevreuils se nourrissent des jeunes pousses de ces jeunes arbres..Lorsque ces animaux deviennent trop nombreux, la forêt est menacée, il faut donc réguler leur nombre par des plans de chasse.

Il n'y a pas que des mammifères dans la forêt, mais aussi des mollusques, des insectes, voici une belle limace des bois...

La forêt était habitée au temps des Gallo-Romains..ces pierres étaient celles utilisées par les agriculteurs pour construire des murs..

Nous revoici près du "vieux chêne", une troisième surprise nous y attend...

Dans le creux de l'arbre, notre guide avait caché des bouteilles de cidre brut et des verres ! qu'il est rafraîchissant le cidre du vieux chêne...

Sur le chemin du retour, une belle plante, l'héllébore...mais une plante dont les feuilles froissées dégagent une odeur détestable, c'est l'héllébore fétide !

Sur cet arbre, des petits panneaux indiquent les chemins de grande randonnée ou les chemins où l'on peut faire du VTT.

Un troëne et ses fruits presque noirs...

Nous avons trouvé également les jolis fruits roses du fusain que l'on appelle aussi "bonnets d'évêque"

Nous revenons à notre point de départ: la maison forestière de la grande réserve.

Ces énormes tuyaux nous intriguent, Paul Brossault nous fait chercher à quoi ils peuvent bien servir..Après bien des réponses variées, nous n'avons pas trouvé..il nous explique alors que ce sont des tuyaux que les exploitants forestiers posent dans le lit des ruisseaux qui sont souvent abondants en forêt. Ces tuyaux sont ensuite recouverts de bois. Les engins roulent dessus et n'endommagent absolument pas le lit des petits cours d'eau...

A notre retour à Maisey le Duc , où nous attendait un bal folk avec le groupe Haut-Marnais "Engoulevent", notre récolte a été posée sur la table, et référencée par Paul Brossault, voici nos trouvailles...

Mieux photographiée, la boîte explicative sur la truffe de Bourgogne..

Ce fut une bien belle après-midi, ensoleillée et riche d'enseignements..

Merci Paul Brossault !

(Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à  l'alimenter .

Merci.)

Pour clôturer en beauté son festival des Arts en Campagne, ARCE nous a proposé dimanche 24 juillet , une superbe balade de 7 kms, dans la forêt châtillonnaise, sur le territoire de Villiers le Duc.

(Petit aparté : Villiers le Duc est la commune qui a la plus grande superficie de  Bourgogne, et la deuxième plus grande superficie de France, après Paris...)

(Francis Dupas nous rappelle ce que fut le Festival des "Arts en Campagne", c'est ARCE qui a eu l'idée de cette balade instructive)

Une épidémie de choléra , en 1853, fit une centaine de morts à Vanvey et Villiers le Duc. Les habitants des deux villages, qui sont voisins, pensèrent avec juste raison que l'épidémie était transmise par l'eau  polluée par les fosses d'aisance. Il leur fallait donc trouver une nouvelle eau, exempte de germes cholériques,  pour alimenter les habitants et leur bétail.

De nombreuses sources suintent dans les hauteurs de la forêt, près des étangs des Marots, une eau pure, donc potable, car loin de toute exploitation agricole.

Ces sources se trouvent au lieu appelé "la Combe Noire", elles alimentent  d'ailleurs l'étang des Marots qui se nomme ainsi.

D'autres sourdent au Val Charbon, sur la Commune de Villiers le Duc.

A l'aide de deux panneaux très bien faits, Dominique Cecconi, président du Syndicat Intercommunal des Eaux de Combe Noire nous  a présenté les caractéristiques de l'alimentation en eau potable des deux villages.

Une conduite de 6,300 kms remplit,  uniquement par gravitation, un réservoir situé au bord de l'allée qui mène à Saint Phal.

Paul Brossault, Maire de Maisey le Duc,  cadre à l'ONF, s'est chargé de nous présenter les caractéristiques du massif forestier.

Nous voilà donc près de l'étang des Marots appelé "l'étang de Combe Noire"..

Paul Brossault nous nous explique que d'un côté de la digue où nous sommes, du côté Val des Choux, vit l'écrevisse européenne à pattes blanches (une espèce bio-indicatrice qui indique la bonne qualité des eaux des ruisseaux) , et de l'autre côté prolifère l'écrevisse tueuse , américaine..Si la deuxième franchit le barrage s'en est fait de notre écrevisse châtillonnaise.En effet, cette écrevisse exotique  entre en compétition avec l' écrevisse indigène pour la nourriture et les abris mais surtout elle est souvent porteuse saine de maladies mortelles pour les écrevisses autochtones telles que l'aphanomycose. Il faut donc être extrêmement vigilant.

Dominique Cecconi répond avec gentillesse aux questions des promeneurs...

Voici des pierres plates qui nous indiquent où se trouvent les premières canalisations de 1854..

Cet arbre a été déraciné pendant la tempête de 2000, en tombant il a permis de dévoiler  d'autres traces d'anciennes canalisations.

Voici le premier collecteur de la zone de Combe Noire.

Les mousses de ce petit ruisseau sont calcifiées, comme celles d'un marais tufeux.

Paul Brossault nous fait découvrir l'aconit napel, plante hautement toxique et même mortelle, surtout ne pas la toucher !

Un des nombreux "regards " qui se trouvent le long de la canalisation.

Nous revenons à l'étang de Combe noire. La digue sur laquelle nous marchons contient une canalisation enterrée. A noter, nous dit Dominique Cecconi , que les canalisations anciennes, à partir de la digue de la Combe Noire, ont une forme octogonale.

Nous nous trouvons maintenant de l'autre côté de la route, dans une autre partie de la forêt.La canalisation longue en tout de 6500 mètres suit au plus près les courbes de niveau, il y a de nombreux passages en siphon. Rappelons que cette eau est gravitaire...

Ici un autre regard, vérifié, comme les autres, régulièrement, par le syndicat des Eaux de Vanvey-Villiers.

Les plantes ont besoin d'eau, c'est pourquoi leurs racines s'introduisent dans les canalisations, les bouchant quelquefois..il faut donc surveiller de près la végétation proche, établir une sorte de périmètre de protection.

Il faut aussi interdire le passage d'engins forestiers qui pourraient faire s'effondrer la canalisation, ou polluer l'eau par des fuites d'huile ou de gasoil.

Nous voici maintenant au collecteur qui fait se rejoindre l'eau de Combe Noire et celle de Val Charbon, un autre captage sur la Commune de Villiers le Duc.

A la moitié de la balade, Paul Brossault nous a réservé une surprise: du cidre et du jus de groseille ont désaltéré les promeneurs...

Nous avons ensuite repris la route pour revenir à Vanvey, nous admirons ici une jolie source : Devismes...

Près de l'église Saint Phal, est-ce un vrai sapin ?? non, c'est une façon intelligente de masquer un poteau disgracieux, en tout cas c'est bien imité !

Nous descendons la belle allée de Saint Phal jusqu'au réservoir primitif...

Ce réservoir date de 1864, il a été construit au point de partage des eaux alimentant les fontaines publiques de Vanvey et de Villiers le Duc.

L'ancien réservoir accueille l'eau des captages, qui y descend par gravité.

En 1934, les municipalités de Vanvey et de Villiers le Duc ont décidé de construire un château d'eau d'une capacité de 30m3. Celui-ci devenant insuffisant  un autre réservoir a été construit en 1980, d'une capacité de 300m3.

C'est celui que vous voyez ci-dessous.

L'ancien réservoir est devenu ainsi bâche de pompage, permettant de remplir le nouveau réservoir la nuit.

La promenade terminée, nous nous sommes retrouvés à la salle des fêtes de Villiers le Duc pour une soirée festive , accompagnés en musique par Etienne Rognon à la vielle et Chantal Jeannette à l'accordéon diatonique...

Francis Dupas clôtura le festival des Arts en Campagne, en se félicitant de son succès et en donnant rendez-vous à tous ..l'année prochaine.

D'autres manifestations seront organisées par ARCE fin 2011, je vous en reparlerai.

Et la soirée se termina par des danses , dans la joie et la bonne humeur..

A l'année prochaine !

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Merci.)