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Par Christaldesaintmarc le 5 Février 2019 à 06:00
Dimanche 27 janvier de 11heures à 12h15 , salle des Conférences de l'Hôtel de Ville de Châtillon sur Seine
Jean Millot a animé une discussion autour de l’édition des cartes postales CLB qui retracent la vie de Châtillon pendant l’occupation pacifique de l’armée américaine entre 1918 et 1919.
En 1918-1919, beaucoup de cartes postales représentant la ville de Châtillon sur Seine, ses monuments, ses lieux pittoresques, ont été éditées par les établissements Lardier de Besançon.
Sur ces cartes postales on voit bien sûr les beaux endroits de notre ville, mais y apparaissent aussi des silhouettes...de soldats américains, stationnés en grand nombre dans notre région à cette époque.
Ces cartes postales étaient surtout destinées à ces soldats, ils pouvaient les acheter et les envoyer chez eux aux USA, belle promo avant l'heure pour notre ville !
Sur ces cartes postales, étaient mentionnés les lieux intéressants, les beaux monuments de notre ville, comme ici des maisons Renaissance, dont la dernière au fond que nous appelons "maison Philandrier" (siège actuellement de l'Office du tourisme).
Les autres belles maisons, hélas, ont disparu lors du bombardement qui ravagea Châtillon sur Seine en 1940.
Si les cartes postales de cette collection représentent les curiosités touristiques de Châtillon-sur-Seine, quelques autres montrent les bâtimentsindustriels comme le moulin Lemoine, dit "des Passes".
et les rues, les places animées par les soldats américains....
On voit ici les camions et voitures militaires américains.
Lorsque l'armée américaine est rentrée aux USA, certains artisans Châtillonnais ont pu acheter en 1920 quelques uns de ces camions qui étaient très robustes et de meilleure qualité que les camions français, nous dit Jean Millot !
Certains aujourd'hui se souviennent d'en avoir encore vu dans leur enfance.
Le petit bâtiment devant la Poste avait été érigé par les Américains, c'était un bureau, il fut démonté après la guerre.
La rue de l'Isle aujourd'hui disparue, n'avait rien à voir avec la rue Maréchal Leclerc actuelle.
On ne voit pas de soldats devant cette belle maison...mais des chefs de l'armée américaine y résidaient.
Cette rue également a disparu en 1940...
Le marché couvert n'existe plus...
A gauche l'ancienne prison, devenue la bibliothèque Municipale...les affreux murs ont disparu aujourd'hui, heureusement !
Certains soldats prenaient des photos et les envoyaient à leur famille. A droite devant le bastion du "Petit-Haut".
Les bâtiments du camp d'aviation :
Une belle photo de groupe du 12 novembre 1918....
Quelques photos personnelles prises par des américains ont été retrouvées, mais Jean Millot n'a pu retrouver les endroits où elles avaient été prises.(Si quelqu'un sait ?)
Ensuite ont été projetées des cartes et des photos des villages du Pays Châtillonnais à l’heure américaine.
Un convoi Aignay-Châtillon de soldats américains :
A Aignay le Duc :
A Baigneux les Juifs :
Cette photo a été retrouvée à saint Marc sur Seine :
Pothières :
Baigneux les Juifs :
Sainte Colombe sur seine :
A Courban, existait un terrain d'aviation américain et anglais, où l'on réparait le matériel et où on préparait des bombardements.
Après la guerre les baraquements ont été vendus, ils ont abrité des cavaliers, puis un théâtre.
Bouix :
Puits :
et d'autres villages dont je n'ai pas noté le nom...
Savoisy :
Nesle :
Laignes :
A gauche le cimetière américain de Laignes.
Un joli poème sur Courban destiné à être chanté sur l'air de There's a Long , Long Trail...
Cette conférence fut un témoignage historique qui a beaucoup intéressé le public venu très nombreux (il manquait des sièges !)
Merci Jean de nous avoir permis de découvrir ces témoins de notre passé.
Je me permets, à la fin de cet article, de rappeler ce que Pierre Roy d'Aisey sur Seine, raconte dans ses mémoires au sujet de la présence des américains à Aisey en 1918-1919 :
et :
1 commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 2 Janvier 2015 à 06:00
Jean Millot, grand collectionneur de cartes postales, Président de l'Association "Images en Châtillonnais" a eu la très bonne idée, dernièrement, d'évoquer visuellement notre ville, Châtillon sur Seine, avant et pendant la Guerre de 1914-1918.
Pour cela il s'est servi de nombreuses cartes postales de ses collections, datant d'avant 1914, et pendant le conflit.
Beaucoup de ces cartes postales nous présentent des quartiers qui n'existent plus, puisque la ville a été bombardée en 1940 par les Allemands, difficile donc pour les spectateurs de se repérer.
Heureusement les grandes connaissances de Jean et de Michel Massé, son fidèle collaborateur, nous ont permis de situer ces artères : rue des Ponts, rue de l'Isle, rue de la Juiverie etc....
Voici le plan de la ville avant le bombardement :
En début de conférence, Jean Millot nous a présenté des cartes postales réalisées par un imprimeur troyen, Sauveur Brunclair, en seconde partie celles commandées par une commerçante de la rue de l'Isle, la Veuve Gibour, puis, en troisième partie, des cartes postales d'Eugène Faitot, représentant la ville , mais surtout les meetings d'aviation qui y eurent lieu durant la Grande Guerre.
Sauveur Brunclair
Sauveur Brunclair naquit en 1870 à Troyes, il fut étudiant en pharmacie puis libraire et imprimeur à Troyes
Son entreprise se trouvait 59 rue du Temple, actuellement rue Général Saussier. Il fixa, dans une série numérotée, les débuts de la première guerre mondiale à Troyes.
Il réalisa ensuite une série de cartes postales de Châtillon sur Seine, accompagnées d'annotations très documentées.
Après la Grande Guerre, Sauveur Brunclair cessa son activité, Charles Granddidier lui succéda.
Sauveur Brunclair réalisait des cartes postales "animées", présentant des personnages.
Devant le château Marmont, on voit peut-être la châtelaine et ses domestiques... Jean nous dit qu'en regardant des cartes postales, il imagine tout un monde...
Qui est ce motocycliste avenue de la gare ?
Les châtillonnais évoquent souvent le "tacot" qui reliait Dijon à Châtillon sur Seine, en réalité il se nommait "tramway" !
Sauveur Brunclair a évidemment réalisé la photo incontournable de notre ville !
Saint Vorles, en 1914, n'avait pas le même porche qu'aujourd'hui...
Les meuniers du moulin des Passes n'habitaient pas au moulin, à cause du bruit... Mais ils aimaient inviter leurs amis à canoter sur le bief.
Jean Millot , durant sa conférence, a posé des colles aux auditeurs : quel est ce bâtiment tout en longueur que l'on voit sous la tour de Gissey ??
C'est l'immeuble du journal le "Châtillonnais" qui fut détruit durant le bombardement, et qui se trouvait face au jardin de la Mairie.
La collection Veuve Gibour
Jeanne Gibour naquit Jeanne Barrault à Quincey (21).
Ouvrière en robes et débitrice de tabac, elle épousa, à Nuits Saint Georges, Auguste Gibour, tonnelier.
Le couple eut deux filles, dont l'une, Cécile, se maria avec François Desbœufs, négociant épicier, 9 rue des Ponts.
Les époux Desbœufs eurent, à leur tour, deux enfants, Jean et Suzanne.
La Veuve Gibour eut l'idée de commander l'édition de cartes postales représentant Châtillon sur Seine, collection appelée Veuve Gibour.
Jeanne Gibour décéda en 1918, 5 rue de l'Isle.
La poste de 1914 était installée dans une ancienne halle à grains.
Cette jolie "porte de Roche" fut un peu abîmée durant le bombardement de 1940, elle aurait pu être restaurée ensuite, mais fut démolie car elle gênait la circulation de Dijon à Châtillon sur Seine, dommage....
On exalte ici le généralissime Joffre qui lança, depuis l'ancien couvent des Cordeliers, l'ordre de la bataille de la Marne.
Joffre logea au château Marmont.
Souvenir de l'ancien collège qui disparut il n'y a pas si longtemps...beaucoup de châtillonnais qui vivent actuellement dans la ville y ont étudié...
La collection Eugène Faitot
Eugène Faitot naquit à Paris en 1864, fils d'Auguste Faitot, cabaretier , employé au chemin de fer du nord, puis employé de banque.
Eugène se maria en 1890 avec Marie-Augustine Fort, dont il eut un enfant René-Auguste, en 1892.
Eugène fut tout d'abord employé de banque à Paris, puis il s'installa comme photographe à Châtillon sur Seine, 5 rue Guyotte.
Après le conflit de 14-18 il résida à Leuglay. Ses aïeux étaient de Lignerolles.
Il décéda en 1921 à Saint Laurent sur Mer.
Il est surtout connu pour avoir photographié le meeting d'aviation d'août 1913.
La photo de cette place, nous montre des immeubles qui ont disparu complètement lors du bombardement.
Voici les photos du meeting de 1913 à Châtillon sur Seine, réalisées par Eugène Faitot.
Un peu d'humour...ce n'est pas vrai ce qui est inscrit au bas de la carte !!
Jenry Camus a reconnu son grand-père dans le défilé des personnalités !
On tirait le canon Esplanade Saint Vorles pour le 14 juillet...C'est madame Faitot qui en parle sur cette carte, réalisée par son mari...
D'autres cartes postales réalisées par d'autres imprimeurs châtillonnais...
A gauche, dans l'embrasure d'une porte, sous la "carotte", on voit la Veuve Gibour, toute en noir !
Après le bombardement la ville fut reconstruite, on réalisa des artères larges et droites pour faciliter la circulation, on remplaça les rues de l'Isle et des Ponts par les rues Maréchal Leclerc et Maréchal de Lattre...
Mais les commerçants anciens retrouvèrent l'emplacement à peu près exact qu'ils occupaient avant, pâtissiers, coiffeurs...
Ma belle-mère a appelé jusqu'à sa mort, cette rue "Rue de Chaumont", mais pour moi c'est la rue docteur Robert. Elle n'a pas été affectée par le bombardement, sauf le bas, vers la place.
Cette carte postale est surprenante, elle nous montre "l'hôpital des dames françaises" qui se trouvait place Marmont.
Il y a peu, le le 11 novembre 2014, des enfants sont venus, au cimetière Saint Jean, déposer des fleurs sur les tombes des poilus châtillonnais morts au combat.
On voit sur cette carte postale d'Eugène Faitot, l'hommage qui leur fut rendu durant la Grande Guerre.
La conférence de Jean Millot fut superbe, bourrée d'anecdotes qui ravirent les auditeurs venus très nombreux, Jean est un conteur infatigable, on ne s'en lasse pas, bravo à lui !
Un complément paru sur le blog : "Châtillon ville martyre" , sur le bombardement de 1940 :
http://www.christaldesaintmarc.com/chatillon-sur-seine-ville-martyre-c103341
5 commentaires -
Par Christaldesaintmarc le 23 Février 2012 à 06:30
Jean Millot, Président d'Images en Châtillonnais, secondé par son ami Michel Massé à l'ordinateur, a proposé, lors de l'AG de l'Association des Amis du Musée de Châtillon sur Seine, une bien intéressante conférence sur les débuts de la carte postale.
Voici ce que l'on appelle des "cartes pionnières", imprimées selon la définition du dictionnaire "sur un support semi-rigide à usage postal pour une correspondance à découvert".Les premières cartes postales furent utilisées lors du siège de Paris. Le timbre utilisé était celui de 10 centimes,le format de la carte était réglementé, il resta le même jusqu'en 1960 : 9cmx14cm.
Voici une des premières cartes postales illustrées. Le texte ne devait pas être écrit du côté de l'adresse comme c'est le cas aujourd'hui, ce qui explique que l'illustration est souvent entourée du texte.
Monsieur Bergeret de Nancy fut un des pionniers de l'Art Nouveau, il utilisa une méthode nouvelle : la phototypie, ce qui lui permettra de produire en 1900, 25 millions de cartes postales et 123 millions en 1910 !
Les établissements Bergeret à Nancy :
Le verso de la carte postale, était uniquement dévolu à l'adresse et à l'affranchissement. Il était interdit d'y écrire quoique soit d'autre.
Parfois l'affranchissement était insuffisant , ici 5 centimes au lieu de 10..le destinataire payait alors la différence.
A Châtillon sur Seine, une maison d'impression pratiquait la lithographie: les établissement Bogureau dont le siège se trouvait place de l'Hôtel de Ville (aujourd'hui place de la Résistance).Ce pâté de maison a disparu lors du bombardement de la ville.
Bogureau fut l'auteur de beaucoup de cartes postales de Châtillon sur Seine, au début du vingtième siècle.
Des imprimeurs améliorèrent peu à peu les cartes postales en faisant par exemple des montages...
On trouvait du côté de l'adresse plusieurs tampons: en effet on en mettait un à l'arrivée de la carte au bureau de poste, un autre au départ et encore un autre à l'arrivée.
Comme je vous l'ai dit plus haut, le texte était obligatoirement placé au recto
Certaines cartes postales étaient réalisées par certains magasins comme ici les Economiques Troyens..
Les cartes postales deviennent plus artistiques en s'intéressant aux monuments.
Et aux jolis coins de la ville, comme ici la source de la Douix.
Une carte bien affranchie et avec ses trois tampons :
On voit à peine la colonie du 10ème arrondissement de Paris, au milieu de toute cette missive !
Cette carte est intéressante car on y voit la construction de la Colonie du XX ème arrondissement de Paris, datée de 1901 :
Une promenade de la Douix bien ordinaire :
Ici l'imprimeur a réalisé un montage pour mieux valoriser la fontaine Marmont !
Le nom de la ville fut ajouté en haut de la partie réservée à la correspondance :
On réalisa bien sûr des cartes postales représentant de jolis endroits de la ville...
Les cartes "animées", c'est à dire avec des personnages, commencèrent à apparaître
Des cartes postales plus artistiques sont imprimées, comme celle-ci illustrée par Mucha.
Un montage photo original...l'ancêtre de Photoshop !!
Les cartes postales anciennes nous permettent de voir des bâtiments qui ont disparu lors du bombardement de la ville. Châtillon possédait de nombreux hôtels particuliers comme celui-ci :
Ou la porte de Roche qui n'existe plus non plus..
Parfois , lorsque l'on se procure ces cartes anciennes, on peut y lire des correspondances amusantes...
Les cartes postales étaient tirées à des millions d'exemplaires, elles servaient dans différentes régions. Jean Millot, tout content de s'être procuré cette carte montrant un élevage de moutons dans le châtillonnais...
dût déchanter lorsqu'il acquit la même, mais qui montrait un élevage de moutons, mais...dans l'Aube !
Un joli clin d'oeil à la Présidente de l'AMPC, Madeleine Grivotet !!
L'expéditeur de cette carte était ravi de voir son nom inscrit sur un mur de la ville, au Perthuis au loup !!
Pour terminer cette passionnante conférence, Jean Millot nous fit sourire avec ces cartes postales publicitaires pleines d'humour ... Il serait actuellement impossible d'écrire de tels slogans !
A la fin de la conférence, il était possible de consulter l'album de Jean Millot, beaucoup ne s'en privèrent pas.
Monsieur Francis Guinée m'a confié quelques cartes postales anciennes de Châtillon sur Seine...
2 commentaires
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