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Un débat sur la continuité écologique et l'avenir de nos rivières
Vous avez été nombreux à signer la pétition pour la sauvegarde du moulin du Bœuf à Bellenod sur Seine, comme je vous l'avais demandé, et je vous en remercie.
On peut d'ailleurs encore signer ici :
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2013N42980
Un débat sur ce sujet a eu lieu entre les propriétaires de moulins et le SICEC, samedi 5 octobre 2013.
La continuité écologique, instaurée par la loi sur l'eau de 2006, ainsi que la Trame bleue du Grenelle, désigne la libre circulation des sédiments et des poissons dans les rivières. Décidée afin de restaurer la biodiversité des milieux aquatiques et la qualité de l'eau de rivière, elle se traduit notamment par des opérations d'effacement des seuils et barrages, ainsi que par le blocage des projets hydro-électriques ou de restauration patrimoniale de moulin. Tout le monde ne possède donc pas la même interprétation de la continuité écologique, ni des priorités à mettre en œuvre pour l'avenir des rivières du Châtillonnais.
Ce sont ces divergences qui ont donné lieu à de très intéressants exposés
Explication des sigles :
SICEC : Syndicat Intercommunal des Cours d'Eau Châtillonnais
ARPOHC : Association des Riverains et Propriétaires d'Ouvrages Hydrauliques du Châtillonnais
Voici les participants de ce débat sur la continuité écologique et l'avenir de nos rivières :
De gauche à droite, Fabrice Rouge technicien au SICEC, Jean-Claude Stutz Président du SICEC, Christian Jacquemin Président de l'ARPOHC, François Blanchot trésorier de l'ARPOHC et Charles-François Champetier de l'Association HYDRAUXOIS.
C'est l'Association des Amis d'Aignay le Duc, qui est à l'origine de cette rencontre. François Blanchot en est membre, mais il est aussi membre de l'ARPOHC.
Il a animé le débat.
Monsieur Champetier a présenté le cadre technique et juridique de la continuité écologique.
(les panneaux sont cliquables pour une meilleure lecture)
Fabrice Rouge a ensuite présenté le SICEC et ses actions :
Le site du SICEC :
http://contrat-sequana.fr/la-structure-porteuse/
Christian Jacquemin, président de l'ARPOHC a poursuivi en explicitant les buts de son association .
Le site de l'OCE, Observatoire de la Continuité Ecologique et des usages de l'eau :
Le site de l'ARPOHC :
Un débat, entre les membres du SICEC, de l'ARPOHC, et d'HYDRAUXOIS avec le public, a donné ensuite lieu à des échanges animés, fermes mais courtois, comme l'avait demandé François Blanchot.
Plusieurs maires ( de Saint Marc sur Seine, Rochefort, Maisey le Duc, Brémur et Vaurois ) ont manifesté leurs interrogations sur la gestion actuelle des cours d'eau châtillonnais.
Lionel Moreau, maire de Brémur et Vaurois m'a remis sa déclaration que je reproduis ci-après. Elle donne un petit aperçu de l'inquiétude des élus et des administrés sur les projets d'effaçage des ouvrages d'art sur la Seine.
Le bief et le moulin de Vaurois
L'effacement systématique des ouvrages pour rendre à la rivière son lit d'origine, permettant soit-disant la libre circulation des poissons et des sédiments !
Dois-je en déduire que depuis plus de trois siècles, la rivière s'est vidée de sa faune et de sa flore ?
Dois-je en déduire qu'après la construction du moulin, plus une seule truite remplissait la bourriche du pêcheur ?
Dois-je en déduire que les rives de la Seine et du bief ne retenaient plus les sédiments naturels ?
Détruire notre bief serait un sacrilège. Ce serait aussi la perte d'une réserve incendie naturelle.
Pour alimenter les bassins de Versailles, l'eau la plus proche était la Seine. Si, lors d'une récente visite du château, ce moment de l'histoire de France m'a interpellé, c'est que pour capter l'eau de la Seine, il a fallu creuser un bief à Marly le Roi et que pour alimenter la roue du moulin de Vaurois, il a aussi fallu creuser un bief sur la Seine.
Après interrogation à la mairie de Marly, le bief est toujours là et pour longtemps.
Aujourd'hui des têtes pensantes, assises confortablement derrière un bureau, nous font de supers projets en vue de supprimer les ouvrages existants, sous prétexte qu'ils ne sont plus utilisés. Notre bief est visé par cette initiative aberrante.
Un jour, il faudra palier aux déficits des énergies modernes. Je reste convaincu que l'on pensera à la richesse hydraulique, propre et disponible rapidement. Actuellement EDF fournit environ 9% d'électricité issue des centrales hydrauliques et envisage d'augmenter cette filière.
Les principaux critères à respecter doivent être :
-Les moyens financiers du propriétaire
-Ses projets de réhabilitation et le délai
-Son objectif d'utilisation de l'énergie
-Les avantages et les inconvénients pour la collectivité en amont et en aval
Au travers des siècles, les moulins sur les rivières ont permis l'essor et le modernisme de notre pays.
Respectons nos ancêtres qui nous ont légué ce patrimoine
(Lionel Moreau 5 octobre 2013)
Le président du SICEC, Jean-Claude Stutz, a expliqué que certains biefs étaient à l'abandon depuis de très longues années, et qu'il fallait agir, ce fut le cas pour le bief de la "Granitière" à l'entrée de Châtillon sur Seine. Depuis son effacement, les inondations ont été un peu maîtrisées.
Pour les autres ouvrages d'art, il faudra chercher des solutions, il ne faudra pas faire s'opposer des projets, et en tout cas le dialogue avec les propriétaires devra demeurer primordial.
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Commentaires
1Daniel VincensJeudi 3 Octobre 2013 à 14:09Effacer les seuils et les barrages? Bloquer la restauration des moulins?? Tout cela pour "assurer la libre circulation des sédiments et des poissons, restaurer la biodiversité des milieux aquatiques" et la qualité de l'eau des rivières". Ces seuils, ces barrages, ces moulins datent de.... combien? Deux, trois, quatre siècles?? De quelle biodiversité parle t'on? De celle de l'ère primaire??
Comment ont ils bien pu circuler ces sédiments et ces poissons depuis les premières installations des biefs, des seuil, des moulins?? Ils circulaient pourtant, non??
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Bonjour Monsieur Champetier,
Je viens de prendre connaissance de votre action. Croyez bien que je regrette sincèrement de ne pas être disponible en ce moment.
En ce qui concerne le barrage du Vieux Moulin à Belleydoux, je sais que grâce à vous et je ne peux pas oublier Monsieur Higonenc, nous avons un peu avancé. Mais en face, les communes, et les AAPPMA de la région sont actives pour leur organisation et défense et j'ai des peines à motiver les pêcheurs.
J' espère avoir l'honneur de vous rencontrer, ( peut-être au printemps prochain ) car je partage complétement votre action et vous suis reconnaissant de votre implication et votre aide, ppour le cvas de Belleydoux.
Jean Moutote