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Une intéressante conférence de Matthieu Archambeaud sur l'agriculture de conservation, au lycée agricole de la Barotte
Il y a deux ans je m'étais rendue chez Dominique Lombaert qui pratique, à Prusly sur Ource, l'agriculture de conservation. Philippe Houdan de Marigny, qui la pratique aussi, nous en avait expliqué le fonctionnement, j'en avais parlé ici :
http://www.christaldesaintmarc.com/une-agriculture-preservatrice-de-l-environnement-a16783589
Je vous avoue que j'avais été emballée par cette nouvelle manière de cultiver les sols, respectueuse de la terre, intelligente, car faisant appel à des plantes qui peuvent éviter de trop utiliser d'engrais.
Cette pratique des "couverts végétaux" est heureusement de plus en plus répandue, et encouragée par le Ministère de l'Agriculture. Elle est aussi , ce qui ne gâte rien, plus économique financièrement..
Philippe Houdan et Dominique Lombaert m'ont invitée à suivre, cette année, une conférence, présentée par Matthieu Archambeaud, ingénieur agronome, qui vient, en compagnie de Frédéric Thomas, de publier un livre très documenté sur les couverts végétaux et la gestion pratique de l'interculture.
Voici Philippe Houdan aux côtés de Matthieu Archambeaud :
et Philippe en compagnie de Stéphane Billotte, qui pratique, lui aussi cette agriculture de conservation, mais en Haute Marne.
Soixante douze personnes s'étaient déplacées pour écouter Matthieu Archambeaud, preuve que cette nouvelle façon de cultiver le sol intéresse ! des personnes de Côte d'Or, de l'Yonne, de la Haute Marne , mais aussi de la ..Meurthe et Moselle !
Le conférencier nous a présenté son association : BASE, qui compte actuellement 800 membres, mais qui s'agrandit chaque jour.
Une série de diapositives nous a permis de comprendre l'intérêt des couverts végétaux pour les sols.
l’Agriculture de Conservation repose sur trois principes agronomiques fondamentaux :
-la rotation des cultures et des couverts végétaux ;
-La réduction progressive du travail du sol et du trafic sur les parcelles
-La restitution intégrale des résidus de récolte à la surface du sol.Matthieu Archambeaud a donné le fil conducteur de sa conférence. Il a expliqué chaque séquence de son programme et a répondu aux questions de son auditoire.
J'avoue que , pour moi, les données ont été très techniques...je me contenterai donc de publier les diapositives qui sont tout de même très parlantes.
Cette diapositive m'a permis de reconnaître, lors des travaux pratiques de l'après-midi, les différentes parties d'un sol.
Dans des sols compactés, il peut être indispensable de fissurer le sol avec des dents courbes ou en T inversé...
Dans les sols argileux, la fissuration se fait naturellement l'été sous l'effet de la dessication.
Un couvert c'est de la bio-masse, du recyclage et de la production de fertilité, de la structuration, mais aussi des fleurs pour les insectes pollinisateurs, un abri et une ressource alimentaire pour la faune sauvage.
Voici quelques plantes que l'on peut utiliser pour faire un couvert, en associant des plantes à enracinements différents :
Les dents sont doublées de semoirs dans cette machine agricole, on fissure donc le sol et on sème en même temps :
Voici un éventail de plantes pour couverts :
L'après-midi, ont eu lieu des "travaux pratiques" sur le terrain..
Nous étions dans un champ de Philippe Houdan, à deux kilomètres de la Barotte.
Le but de ces exercices pratiques était de définir le profil du sol pour faire des comparaisons entre des parcelles en agriculture de conservation et d'autres reprises après un remembrement.
Matthieu Archambaud a montré , sur cet échantillon de terre, où se trouvait la partie humifère, la partie aérobie et la partie anaérobie :
Tous les agriculteurs présents ont été très intéressés...
Un lombric qui assure l'aération et le brassage des éléments entre eux, a été trouvé !
Ce fut une journée passionnante pour tous, très enrichissante, qui permettra sans aucun doute, à de nombreux agriculteurs d'expérimenter l'agriculture de conservation.
Un conseil du conférencier, très pertinent : demander de l'aide à ceux qui pratiquent cette façon de cultiver le sol, faire des comparaisons, des essais, car cette nouvelle agriculture est un peu plus complexe que celle qui consiste à, bêtement, labourer le sol en profondeur, et mettre des engrais à tout va...
Notre mère la terre mérite qu'on en prenne soin, qu'on ne la détruise pas, qu'on ne la rende pas stérile...pensons à nos descendants !
Je reprendrai ici la phrase visionnaire d'Antoine de Saint Exupéry, cher à Michel Lagrange :
"Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants "
Voici un petit film qui explique visuellement la pratique de l'agriculture de conservation :
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