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Le Zonta-Club de Châtillon sur Seine a proposé au public Châtillonnais une ravissante pièce de théâtre "Des précieuses pas si ridicules"
En attendant le spectacle, une bien jolie maxime était affichée sur la scène...
Monique Harpé, Présidente du Zonta-Club de Châtillon sur Seine, est venue présenter la pièce "Des précieuses pas si ridicules", un spectacle en coréalisation avec le Théâtre Gaston Bernard , en compagnie du metteur en scène Pierre Lambert.
Monique Harpé a rappelé les actions du Zonta International, son but premier étant de faire avancer la situation des femmes dans le monde par l'Education.
L'objectif du Zonta international est de rendre les femmes autonomes, par l'alphabétisation, l'éducation à la santé, aux droits humains, par la formation technique telle que l'artisanat, le commerce, l'agriculture, la microfinance.
Le Zonta lutte contre toutes les violences morales et physiques infligées aux femmes et aux enfants.
Pierre Lambert a rappelé qu'à la manière de militantes, les précieuses du XVIIème siècle ont participé à l'avancement de la cause féminine. Ces femmes caricaturées (bêtement) par Molière étaient en effet intelligentes et très cultivées.
En créant cette pièce : "Des précieuses pas si ridicules", Pierre Lambert a voulu lever le voile sur des femmes créatives comme Madame de Rambouillet, Mademoiselle de Scudéry, Madame de Sablé, Madame Scarron, qui ont influencé significativement la vie intellectuelle et artistique de l'époque, et qui ont bousculé la culture officielle maîtrisée par les hommes, notamment par biais de l'Académie dont elles étaient exclues.
En 1659, Mademoiselle Desjardins, auteure et dramaturge célèbre du XVIIème siècle voit une représentation des "Précieuses ridicules" de Molière.
Elle raconte cette pièce à la demande de Madame de Morangis son amie, absente à la représentation, dans un texte intitulé " L'abrégé des précieuses ridicules".
Dans son spectacle "Des précieuses pas si ridicules", le metteur en scène Pierre Lambert a choisi et imaginé Mademoiselle Desjardins comme narratrice.
Lors de son récit elle cite, invite et convoque une galerie de personnages, interprétés par cinq comédien(ne)s, qui représenteront non seulement les personnages de la pièce de Molière mais aussi des auteurs précieux de l’époque comme Mademoiselle De Scudéry ou Vincent Voiture.
Tout d'abord, Mademoiselle Desjardins nous fait découvrir un père qui souhaite marier ses deux filles selon la tradition un mari, des enfants, un ménage. Celles-ci, Précieuses de province, refusent tout net et dans un ballet chanté, lui donnent une leçon sur l’art d’aimer au pays des Précieux.
Alors qu’elles s’égarent dans une discussion sans fin avec leur père, la servante les avertit qu’un laquais demande à leur parler. Cette séquence leur offre l’occasion de donner à leur servante une leçon de vocabulaire précieux : on ne dit pas une " chandelle " mais un " supplément du soleil "
Ce laquais est l’envoyé de Mascarille, "bel esprit" précieux et particulièrement extravagant.
Par son discours il fascine nos deux précieuses qui se confondent d’admiration devant ce fanfaron. Le ridicule est à son comble !
Dans une deuxième partie, Mademoiselle Desjardins veut prouver que les Précieuses des salons, ces "bureaux d’esprit", n’ont rien à voir avec les sottes vaniteuses de Molière.
Au contraire dans les salons, l’élégance, la spiritualité et le bon goût l’emportent. Le salon remplace l’académie, lieu de culture des hommes.
Nous assistons alors à une succession de séquences qui nous font revivre par le chant et le jeu de scènes, la vie littéraire des salons de l’époque : Les femmes veulent se réaliser (prémices du féminisme)
La grandeur des jeux de l’esprit : bouts rimés, création de madrigaux, portraits, blasons...
Le parcours obligé de l’amant s’il veut conquérir sa dame (Carte du Tendre)...
Entretiens libertins respectueux des codes de la préciosité...
Célébration du plaisir de la vie et de la créativité : "Goûtons tous les plaisirs où l’âge nous conduit malgré les ennemis de nos contentements".
Finalement, Mademoiselle Desjardins, emportée par sa passion pour les salons, a oublié de nous conter la fin des Précieuses ridicules de Molière. On apprend malgré tout, que Mascarille, victime d’un stratagème, n’est qu’un valet trompé !
Beaucoup d'applaudissements pour ce très agréable spectacle...Des roses jaunes, emblème du Zonta Club ont été offertes aux comédien(ne)s par Monique Harpé, Présidente du Zonta Club Châtillonnais.
Le metteur en scène Pierre Lambert et le compositeur Jean-Baptiste Médart sont venus saluer avec les comédien(ne)s.
Ce ravissant spectacle qui nous a appris bien des choses, très bien joué, avec de jolis costumes fantaisie, fut un très beau rendez-vous en théâtre et en chansons.
Il nous a permis de découvrir ces salons où soufflait un vent d'esprit et de liberté et nous a démontré que les précieuses étaient en avance de trois siècles sur leur temps, et absolument pas ridicules ! Molière avait tout à fait tort de se moquer d'elles....
Quelques Zontiennes de Châtillon sur Seine ont pu rencontrer, au bar du Théâtre Gaston Bernard, les comédien(ne)s, le metteur en scène Pierre Lambert et le compositeur Jean-Baptiste Médart :
Après la première représentation du jeudi après-midi après-midi "Des Précieuses pas si ridicules", des élèves de CAP Coiffure et leur professeur sont restés échanger avec les artistes, le temps d'un "bord de scène".
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