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Musique en voûtes dans l'église Saint-Pierre de Châtillon sur Seine
Voilà déjà vingt ans que le festival Musiques en voûtes parcourt les communes bourguignonnes en alliant musique de chambre et patrimoine.
Vingt ans que le Quatuor Manfred, désireux d'aller à la rencontre de son public et d'élargir l'offre culturelle, organise des concerts, conférences, visites guidées.
Le samedi 7 septembre, c'est à l'ancienne abbaye Notre-Dame de Châtillon sur Seine, que le festival Musique en voûtes s'est installé, en partenariat avec l'Association Châtillon-Scènes, l'Association des Amis du Châtillonnais, l'Association des Amis du Musée du pays Châtillonnais-Trésor de Vix, l'Association Orgues des églises de Châtillon sur Seine et le Palazzetto Bru Zane-Centre de musique romantique française.
En première partie, après une visite du Musée du Pays Châtillonnais, Dominique Masson, Président des Amis du Pays Châtillonnais, a fait découvrir au public venu nombreux, l'abbaye Notre-Dame, tout au moins ce qu'il en reste.
Un moment musical a suivi, présenté par Emmanuel Haratyk , membre du Quatuor Manfred.
Les jeunes musiciens du "trio Ré Mi La" se sont présentés avec grâce, devant le public déjà conquis...
Ce trio, composé de Robin Soudière au violon, Marie Maillot à l'alto et Léo Spitz au violoncelle, a participé à un stage encadré par le quatuor Manfred à Bourbon-Lancy, car, ce que l'on ne sait pas toujours, les quatre artistes des Manfred sont aussi professeurs au conservatoire à rayonnement régional de Dijon.
Les jeunes musiciens ont partagé leur passion avec le public en interprétant divinement le 1er mouvement: poco andante-Allegro con spirito, le second mouvement : Adagio con espressione, le 3ème mouvement : Scherzo-Allegro molto vivace, et le 4ème mouvement : Finale-Presto du Trio à cordes en ut mineur opus 9 n°3 de Ludwig Van Beethoven.
Le public n'a pas ménagé ses applaudissements, tant l'interprétation sans faille du trio était magistrale ...
Après une conférence extraordinaire de Françoise Vignier sur l'histoire de l'abbaye Notre-Dame de Châtillon sur Seine (un article bientôt sur le blog, François Vignier m'ayant confié, avec une grande générosité, le texte de sa conférence), ce fut au tour du Quatuor Manfred d'enchanter l'assistance.
Emmanuel Haratyk a présenté la première partie du concert où le Quatuor Manfred devait interpréter le Quatuor à cordes en fa majeur n°5 de Félicien David :
Premier mouvement : Allegretto, second mouvement : Andante, troisième mouvement : Scherzo-Allegro et quatrième mouvement : finale-Allegretto leggiero.
Félicien David (1810-1876) connut avec son ode-symphonie "Le désert" une célébrité européenne, Ses quatuors à cordes avec des harmonies et un souci expressif, rappellent les quatuors de Schubert.
Au violon, Marie Béreau :
Au violon, Luigi Vecchioni :
A l'alto Emmanuel Haratyk :
Au violoncelle Christian Wolff :
Après un petit entracte, Emmanuel Haratyk présenta la deuxième partie du concert . Pour cette seconde partie, consacrée à Franz Schubert, le quatuor Manfred s'est enrichi d'un cinquième musicien, le violoncelliste Raphaël Pidoux. Il est donc devenu un Quintet à cordes...
Raphaël Pidoux , professeur au CRR de Paris, a une carrière internationale. Il joue sur un violoncelle de Goffredo Cappa, célèbre luthier italien (1644-1717).
L'œuvre interprétée en seconde partie du concert fut le Quintette en ut majeur D.956 (1828) de Franz Schubert, œuvre grandiose et profonde, composée peu de temps avant sa mort.
L'interprétation par le Quintet fut prodigieuse...comme toujours, car le quatuor "Manfred" est le meilleur groupe de concertistes à cordes de France, le plus primé de sa génération.
L'assistance fut enthousiaste devant tant de talent, et applaudit à tout rompre.
Une remarque toute personnelle : pourquoi avoir déplacé la scène, après la prestation du Trio Ré Mi La et la conférence de mademoiselle Vignier, en la montant au fond de l'église ? le décor arrière était laid, les murs salpêtrés, le quatuor Manfred méritait d'être mieux mis en valeur.
Je sais bien que seule la musique comptait, c'est vrai, mais tout de même lorsque l'on peut utiliser le si beau décor du chœur de notre église, on en profite...Le plaisir d'un concert, c'est celui de l'oreille , mais aussi celui de la vue...
Hier soir, on m'a dit que les organisateurs avaient pensé que le son serait meilleur si les musiciens jouaient contre la porte d'entrée...
Alors notre joli trio n'a pas eu de chance ... Pourtant leurs violons ont résonné magnifiquement sous les voûtes de Saint-Pierre et la vision que nous avons eue d'eux était superbe !! (voir la troisième photo de l'article)
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