Ce poème de Roselyne a obtenu le second prix en 2006 ,au concours de Poésie de Châtillon sur Seine,sous la présidence de Michel Lagrange....
Prix bien mérité,n'est ce pas ?
Le verger, l’héritage
Pré pentu,
Cailloux durs,
Mollets lourds,
Souffle court.
C’est loin, c’est haut,
Rien à dire, rien à voir…
Mais le voilà :
Invisible en plein milieu,
Presqu’en haut mais dans un creux.
Solitaire mais curieux,
Buissonneux et sauvage
Le verger, l’héritage.
Les vieux pommiers noueux tendent en souriant leurs branches cassées.
Ils s’excusent du désordre et du gui parasite,
Des passereaux bruyants qu’ils oublient de faire taire
Et des drageons verts qui poussent sans manière
à leur pied arthritique.
Et tout autour la vive gaieté des plantes dissipées,
La rhubarbe qui fleurit,
Le chiendent qui envahit,
Le lilas qui dépérit.
Les groseilliers qui s’étalent,
Quel fouillis, quel régal !
Taille douce,
Désherbage,
Déballage
Sur la mousse,
Balançoire,
Tarte aux poires.
Tant à vivre tant à faire.
Le verger, le bel ouvrage.
(Roselyne)