• Notre chroniqueur, Eulglod, évoque pour nous aujourd'hui, les cartes de vœux, merci à lui !

    Les cartes de vœux Noël et Jour de l’an.

    Les Anglais ont tiré les premiers avec l’invention du timbre-poste… Le premier timbre, le « Penny Black », a été émis en Angleterre le 6 mai 1840.

    "L'origine des cartes de vœux", une chronique d'Eulglod

    penny_black

    Son invention est attribuée à Rowland Hill (Sir Rowland Hill après son anoblissement).

    Initialement, c’était le destinataire qui devait s’acquitter des frais d’expédition, affichant ainsi le prix qu’il accordait à cette correspondance.

    Il est fort probable qu’à cette époque, la fiabilité du service pouvait en rebuter quelques uns de payer à l’avance.

    De plus, et bien que cela relève « peut-être » du folklore, quelques futés auraient trouvé une solution : quelques signes convenus griffonnés sur la missive en affichaient le contenu, le destinataire les voyant n’avait plus besoin de payer et refusait l’envoi…

    C’est surtout la réforme de ce type de prestation qui est à mettre au compte de Sir Rowland Hill.

    En effet, le timbre « pré-payé » lui-même, voire les « prêt à poster » que nous connaissons tous étaient déjà utilisés dans les postes Sardes en 1819.

    En France, le premier timbre émis fut le 20 centimes noir (Cérès) le 1er janvier 1849

    "L'origine des cartes de vœux", une chronique d'Eulglod

    La méfiance légendaire du Français fera que les timbres seront dédaignés jusqu'au 1er juillet 1854, date à laquelle ils trouveront grâce en raison de la "prime à l'affranchissement", le coût passant à 20 centimes, contre 30 centimes dans l’ancien système.

    Après l’avènement du timbre-poste la Naissance de la « Christmas Card »

    Inventée, ou plutôt découverte par hasard (une sérendipité) en Allemagne à partir de 1796 par Aloys Senefelder, un auteur et acteur dramatique, la lithographie favorisa les envois de cartes de Noël.

    Cette technique progressa jusqu’à être mise au point au début du XIXe siècle.

    Elle permit la réalisation de nombreuses cartes en couleur, ornées de houx, de gui, de crèches et autres sapins, avec ou sans neige mais en général avec beaucoup de neige.

    Elle fut judicieusement utilisée par les Anglais en complément du timbre poste d’où son nom de « Christmas Card ».

    Ces cartes étaient généralement envoyées pendant la période de l’Avent et permettaient de souhaiter à l’avance un « Joyeux Noël ».

    Peu à peu, vint l’habitude de souhaiter, en même temps, une « Bonne Année ».

    Le fait de souhaiter une bonne année avant le 1er janvier est parfois considéré comme portant malheur par quelques superstitieux, en réalité il s’agirait plutôt d’une impolitesse vous désignant comme voulant vous débarrasser rapidement de la « corvée »…

    L’envoi de cartes de vœux eut pour effet de quasiment supprimer les « Visites » qui marquaient le respect et la fidélité à l’occasion du 1er Janvier.

    L’« importance sociale » des visites se transférait dans l’envoi de cartes.

    En revanche, plus d’étrennes, de petits gâteaux ni de « canon » ni de « gnole ».

    Les cartes de vœux aujourd’hui

    Qu’elles soient de Noël ou de Bonne Année, les cartes de vœux originelles ont radicalement changé.

    Les messages électroniques (les e-mails, les mels, les courriels comme vous voulez…) les ont totalement (ou presque) supplantés.

     De la carte faite maison, scannée ou envoyée via des services spécialisés, avec message vocal, musique ou effets spéciaux, la panoplie est vaste.

    Et que dire des applications qui permettent de vous mettre immédiatement en liaison vidéo ?

    La carte de vacances elle-même qu’il paraissait évident d’écrire et de poster se voit remplacée par une photo et un message personnels envoyés par e-mail.

    (800 millions de cartes étaient vendues en 1914 contre 320 millions en 2011).

    Et si beaucoup paraissent toujours préférer la carte postale, la choisir et s’investir dans son écriture, cela changera sans doute encore avec l’amélioration de la couverture téléphonique.

    Le progrès a tracé son sillon et a emporté avec lui le charme désuet de la « vraie » carte postale…

    Bientôt saurons-nous encore acheter et coller un timbre ?

    Pire, ce changement s’est accompagné de nouvelles « coutumes » : Les vacances et les sports d’hiver.

    La conséquence la plus marquante de cette évolution est sans aucun doute la disparition des « Visites » que la carte de vœux avait déjà battues en brèche et qui ont lieu maintenant à une autre occasion... quand elles ont encore lieu... Sémantique Pour ceux qui ont la fâcheuse et désagréable manie de « souhaiter leurs meilleurs vœux », sachez qu’un souhait est synonyme de « vœu » et que cela revient donc à « souhaiter ses meilleurs souhaits ».

    Même si cela part d’un bon sentiment, c’est plutôt moche non ?

    En résumé, « présenter ses vœux » convient parfaitement…

    Les cartes humoristiques

    « Cette année, Noël est annulé, il paraît que tu as dit au Père Noël que tu avais été sage… Il en est mort de rire… »

    Voilà bien le type de carte de vœux qui n’avait pas cours jadis.

    Elles étaient toutes, images et textes, sérieuses, romantiques, tendres, respectueuses… et plus encore…

    Aujourd’hui ce sérieux, probablement bien inutile, a fait place à une palette infinie de dessins humoristiques et de bons mots, pour le plus grand plaisir de tous.

    Une occasion pour moi de vous souhaiter (en reprenant Philipe Geluck) : " …tout ce que l’on vous a déjà souhaité, mais en mieux"


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  • Eulglod nous révèle l'origine de la Saint-Sylvestre, merci à lui !

    Ce soir c'est la saint Sylvestre....

    (Le baptême de l’Empereur Constantin par Saint Sylvestre)

    Qui était Saint Sylvestre ?

    Sylvestre, fils du prêtre Rufin de l’église d’Aquillé, était un romain aux origines obscures et sujettes à diverses légendes.

    Sa mère, Justa, aurait confié son enseignement au prêtre Cyrinus.

    Par son extrême bonté, il hébergea un chrétien d’Antioche, Timothée, qui avait pratiqué beaucoup de conversions et qui, pour cela, fut décapité sur l'ordre du préfet de la ville, Tarquinius.

    Avec le pape Miltiade, Sylvestre emporta le corps de Timothée et l'ensevelit près du tombeau de saint Paul, dans le jardin d'une sainte femme dénommée Théona.

    Tarquinius fit arrêter Sylvestre, lui enjoignit de livrer les biens de Timothée et de renier sa foi.

    Sylvestre qui naturellement refusa, fut envoyé en prison mais libéré après que le dit Tarquinius se fut étranglé avec une arête de poisson.

    Ordonné prêtre par le Pape Miltiade puis élu lui-même Pape à la succession de Miltiade, il tint ce poste pendant 22 ans, de 314 à 335, date de sa mort

    Après avoir réorganisé l’église en énonçant quelques règlements concernant les prêtres, en ordonnant de remplacer le nom des dieux que portaient les jours par leurs numéros de férie et en définissant les jours de fêtes et les jours de jeûne, il mourut « à un âge avancé » dit-on, le 31 décembre 335.

    Le réveillon de la Saint Sylvestre

    Le réveillon de la Saint Sylvestre est donc ainsi placé sous les bons auspices de son Saint.

    C’est le pont, le lien direct entre l’actuelle, bientôt ancienne, et la nouvelle année.

    La tradition est d’organiser une « bombance » dans la joie et la bonne humeur et qu’y soient proposés les mets les plus riches et les plus raffinés.

    Plus le réveillon sera riche, meilleure sera l’année à venir.

    De plus et contrairement à Noël qui est une fête purement familiale, ce réveillon est celui de la fête entre amis.

    Les bruits de toutes sortes émis à cette occasion auraient, selon les anciennes croyances, le pouvoir d’éloigner les mauvais esprits et les démons.

    La tradition sans doute la plus dangereuse de cette nuit de Saint Sylvestre est celle qui, en Italie, consiste (consistait) à jeter sa vieille vaisselle et ses objets anciens par la fenêtre.

    Si cela symbolise « l'abandon de l'inutile et du superflu, et la promesse d'un départ meilleur pour la nouvelle année », les vieilles cocotes en fonte restent toujours un redoutable danger.

    Source documentaire

    http://missel.free.fr/Sanctoral/12/31.php


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  • Eulglog, en cette période de Fêtes où les "cochonailles" sont à l'honneur, nous offre l'histoire de la Saint Cochon, une fête de tradition morvandelle.

    Merci à lui pour son texte passionnant, et bonne lecture !

    La Saint Cochon

    Le Maréchal de Vauban, ministre de Louis XIV et célèbre Morvandiau, voyait déjà dans l’élevage du cochon un moyen efficace pour lutter contre la famine et précisait :

    « cet animal est d’une nourriture si aisée que chacun peut en élever, n’ayant point de paysan si pauvre qu’il soit qui ne puisse élever un cochon de son cru par an ».

    Tout est bon dans le cochon, même le plaisir d’y retrouver un vieux jeu de société…

    "La saint cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    Origines du cochon

     Le cochon serait apparu en Asie mineure au début de l’ère tertiaire (entre -65 millions et -2,6 millions d’années) et son apparition en Europe remonterait à quelques 9 000 ans.

    L'entélodonte, appelé aussi « cochon de l'enfer », aurait vécu entre -30 et -20 millions d'années.

     Les paléontologues cherchent à reconstituer l’aspect de ce qui est considéré comme l’ancêtre du phacochère.

     Voir un documentaire en 5 parties sur l'entélodonte, visibles sur « YouTube », première partie ici :

    https://www.youtube.com/watch?v=9lrOSagI8as

     Toutefois, la parenté du cochon avec le sanglier ne serait pas affirmée, les (des) zoologues lui préférant la descendance du « cochon sauvage ».

     Plus près de nous, chez les Gaulois, les Eduens avaient la facilité d’élever le cochon avec les glands des nombreux chênes du Morvan.

     Symbolique et croyances

     Les Grecques l’auraient associé à Déméter (fécondité et agriculture), les Romains à Cérès (blé) et à Sylvain (Dieu champêtre), les Egyptiens à Osiris (végétal et animal) mais l’auraient aussi considéré comme maléfique…

     Qu’il soit sale et peu délicat (voire maléfique) le fait détester et interdire d’approche par certaines civilisations (hébraïques et musulmanes), pendant que d’autres le vénèrent (Tibet), le sacralisent  au point de ne pas le manger (Crête), l’élèvent en signe astrologique (Chine), ou encore en font le compagnon de St Antoine (chrétienté).

     Dans les cultures européennes, nordiques ou celtes, il est lié non seulement à l’abondance et à la richesse, mais aussi à la chance, à la fertilité et la fécondité.

     A contrario, il est naturellement lié à la gourmandise, à la goinfrerie, à la luxure…

    Il est impur parce qu’il se vautre dans la fange et qu’il mange des immondices, et bien souvent coupable de tous les maux.

    Au moyen âge, il n’était pas rare de voir des porcs (mais aussi des chèvres, des mulets, des chevaux, des chats, des chiens ou des coqs) figurer dans des procès criminels.

     Ils étaient arrêtés, mis en prison et comparaissaient même devant un tribunal.

    Et comme ils ne répondaient pas aux questions qu’on leur posait, ils étaient soumis à « la question. »

    Leurs cris étaient alors pris pour des aveux et le procès se terminait évidemment par une sentence de mort.

    "La saint cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    Illustration du Roman de Renart (entre 1170 et 1250)

    «Renart, Renart, dit le lion, il y a des bourreaux qui vont maintenant vous faire payer

    tous les crimes que vous avez commis dans votre vie… »

     Plus récemment, des médecins ont affirmé que la viande de porc était de digestion difficile, et, qui plus est, devenait rapidement malsaine dans les pays chaud, ajoutant qu’il valait mieux en éviter la consommation pour prévenir toutes sortes de maladies parasitaires (la trichinose, ou trichinellose, transmise par le porc mais aussi par le cheval).

     Des larves de trichines auraient été découvertes dans les tissus de momies égyptiennes datant de plus de 5 000 ans mais aussi dans le corps du chasseur préhistorique « Ötzi », dont le corps momifié a été découvert en 1991 à 3000 m d’altitude dans un glacier des Alpes autrichiennes (le Hauslabjoc), ce qui laisserait à penser que certaines civilisations auraient, depuis longtemps, établi le lien entre le cochon et la maladie (et bien que d’autres contrées à la climatologie équivalente l’ai toujours consommé sans problème…).

    D’autres vertus lui sont attribuées, chez les Celtes et les nordiques notamment, telles la force et le courage, mais il est alors question du sanglier et non plus du cochon.

     Quelle que soit l’opinion que l’on peut en avoir, le cochon ne laisse donc pas indifférent.

     Un rite sacrificiel

    Là comme dans de nombreuses autres occasions, la chrétienté a intégré les rites païens et le rituel sacrificiel du cochon à la période qui devance la fête de la Nativité.

    Le 25 décembre était le début d’un cycle de 12 jours de fêtes censées accompagner le passage à l’an nouveau, période définie commela « renaissance et le renouveau du temps astronomique ».

     C’était aussi la période où les paysans avaient terminé les travaux des champs que l’on appelait « le cycle agraire » et se préparaient à entamer le suivant.

    C’était aussi – dit-on – la période au cours de laquelle ils pratiquaient divers rituels destinés à s’attirer les faveurs des cieux…

    Et l’on considérait que le sacrifice du cochon était une offrande qui leur était destinée.

     Bel exemple de manipulation car en réalité toute la mise en scène de la symbolique a une réelle justification.

     - S’il était de coutume de sacrifier un cochon lors du solstice d'hiver, c’est tout simplement parce qu’à cette époque le « Couessot » avait atteint l’âge de 10 mois et un poids d’environ 100 kg et que d’autre part, la température relativement basse favorisait la manipulation de la viande, « pour qu’elle caille correctement » 

    - S’il fallait commencer très tôt le matin, c’est parce que la journée allait être longue et que le travail ne manquerait pas.

    - S’il fallait choisir, de préférence, la fin d’une nuit de pleine lune, c’était pour palier un manque d’éclairage évident.

    - Et si le rituel se terminait toujours par un repas pris en commun, c’est parce que la fête ne durait réellement qu’une journée.

    Les voisins et amis qui venaient aider étaient ainsi remerciés.

    D’ailleurs le « rituel » ne se terminait pas par un repas, il avait lieu le midi et pour l’après-midi il restait de l’ouvrage (ce qui n’empêchait toutefois pas le « m’cho canon du souère »).

     Célébration

     Nous savons maintenant pourquoi la célébration de la fête du cochon avait généralement lieu l’hiver : la bonne conservation de la viande.

     En revanche aujourd’hui, pour de multiples raisons allant des mesures d’hygiène à la possession d’un congélateur, en passant par la perte du savoir des anciens à pratiquer ce « rituel », il n’y a plus de date précise.

    Ainsi vous trouverez des Saint Cochon tout au long de l’année, y compris en juillet et août, pour de simples raisons commerciales.

    Ces nombreuses Saint Cochon sont l’occasion de déguster des grillades et des saucisses mais n’ont plus rien à voir avec le « tuage du cochon » comme l’on dit encore dans quelques contrées.

    Au risque d’en fâcher quelques-uns, je dirais que la « bonne » Saint Cochon serait celle qui se déroule entre 15 novembre et le 15 décembre. « Entre » ne signifie pas « tous les jours »…

    Mais là, encore maintenant, pendant ce mois, ce sont des animations autour du cochon.

    Comment faire croire que ce n’est pas commercial ? Que les pièces viennent de derrière la grange et non de la filière porcine ?

    En cherchant un peu nous devrions même trouver une Saint Cochon jumelée avec la fête du Beaujolais nouveau…

     Tuer le cochon

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...présentée par Eulglod

    (Le dépeçage du porc par Louis Humbert de Molard (1847-1898))

     Jour J :

    - Lorsqu’il était abattu quelqu’un récupérait le sang dans une casserole ou une cuvette et commençait à le remuer afin qu’il ne caille pas.

    - Pour griller les soies, la bête était étalée sur un lit de paille puis recouverte d’une deuxième couche de paille auxquelles on mettait le feu.

    - Une fois les poils brûlés, la couenne était frottée et grattée avec un racloir.

    - Le cochon était ensuite pendu à la verticale tête en bas.

    - Le spécialiste fendait l’animal de la queue à la tête et là, commençait l’éviscération.

    - Les viscères étaient mis dans des bassines pour être vidés et nettoyés à grande eau (c’était un travail réalisé par les femmes qui, pour ce faire, devaient parfois aller à la rivière…).

    - Les « grosses tripes », vidées et nettoyées, seraient utilisées pour préparer les andouillettes.

    - L’intestin grêle était immédiatement utilisé pour faire les boudins. Un mélange sang, oignons, panne fondue et aromates, habilement dosé par une spécialiste (aidé en cela par un amateur qui y ajoutait quelques ingrédients spéciaux, comme un peu de gnole...). (Mais avant remplissage, il fallait vérifier que le boyau n’était pas percé… en soufflant dedans).

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    Une rasade de gnole puis le sang... (Images extraites du film documentaire « L'Alice » réalisé par Anne Comode et distribué par Zara-doc)

    - Quand le boudin (plusieurs grands boudins) était prêt, il était fermé et mis à cuire (sur un poêle à bois).

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    Les boudins prêts à cuire puis cuits séchant à l'air..

    Tout cela prenait la journée, mais restons sérieux, entre temps, on avait pris le temps de couper et de cuire les grillades (taillées dans les muscles du ventre) et de préparer la table et les bouteilles pour le repas du midi.

    D’ailleurs, il paraîtrait même, que le facteur avait la malice de décaler sa tournée pour arriver au moment du repas…

    Jour J+1 :

    Le lendemain, il fallait découper la bête en quartiers.

    On préparait les morceaux pour le saloir, les rôtis, les côtelettes…

    La tête, fendue (au couperet), mise à tremper et enfin à cuire dans une eau accommodée, devenait un fromage de tête.

    Le foie, malaxé avec œufs, alcool, poitrine hachée et assaisonnements était cuit en terrine.

    Les autres abats, découpés et tranchés, seraient consommés dans la semaine.

    Le lard (sur le dos) et la panne (graisse du ventre) étaient découpés en plaques (comme on les retrouve aujourd’hui encore) pour graisser les cocottes ou préparer les « treuffes » (pommes de terre).

    On les coupait aussi en dés que l’on ferait fondre et griller et qui deviendraient des grattons (pour la brioche aux grattons).

    Les jours suivants c’était le travail des femmes qui devaient finir les préparations et… nettoyer…

    Tout est bon dans le cochon

     Oui ! Et même bien plus qu’on ne le pense…

     Alors, en plus de ce que nous venons de voir, qu’y a-t-il d’autre à récupérer dans le cochon ?

     Des journalistes d’investigation (anglais) se seraient intéressés de près à cette question et auraient fait de surprenants constats.

    Cet animal est une mine de matières premières.

     Quelques 185 utilisations différentes dont beaucoup non alimentaires auraient été relevées.

    Ainsi retrouve-t-on du cochon notamment dans :

    - Bonbons, pain (L-cystéine, protéine à base de porc, utilisée pour adoucir la pâte), réglisse, bière, vin, jus de fruit (jus de pomme), crèmes glacées, crèmes fouettées, yaourts, beurre…

    - Shampoing, lotions pour le corps, fonds de teint et crèmes antirides (acides gras extraits de l’os de porcs), dentifrices, savonnettes (graisse de porc ou saindoux)…

    - Munitions (poudre et balles), films photographiques, chaussures (colle d’os), cuir fantaisie, essais d’armes chimiques et tatoueurs débutants (similitude la peau humaine), pinceaux…

    - Gomme à vin (remplacement de la gomme arabique)…

     - Aliments pour animaux…

    - Médicaments (analgésiques, vitamines), valvules de porc, insuline, pommade contre le mal de dents (graisse de porc)…

    - Filtres de cigarettes (hémoglobine du sang) et la vessie soufflée et séchée qui servait à conserver le tabac…

    Le collagène est extrait du porc puis converti en gélatine pour être utilisé comme gélifiant dans de nombreux produits.

    Cette gélatine est utilisée pour éviter la turbidité de certaines boissons et, par réaction avec les tanins, comme agent de clarification (coucou le jus de pomme…).

    Et comme il n’y a pas obligation de préciser l’origine de la gélatine il est souvent indiqué de manière sibylline « gélatine animale ».

    De surcroît, pour placer un maximum de sous-produits du porc, les grands abattoirs étudient tous les marchés potentiels.

     De quoi mettre dans l’embarras tous les non-consommateurs de porc, quels qu’ils soient, y compris les végétaliens…

     Le cochon dans l’instruction

     « Roti-cochon ou Méthode tres-facile pour bien apprendre les enfansa lire en latin , en françois, par des inscriptions moralement expliquées de plusieurs representations figurées de différentes choses de leurs connoissances.... 1689-1729 »

     Ce livre populaire était utilisé par les écoliers sous Louis XIV.

    Aujourd’hui l’orthographe peut en paraître étrange, tout comme son caractère religieux, mais il à bientôt 3 siècles.

    Ce pourrait être le plus ancien manuel pour enfants alliant l'indispensable et le superflu, dans une époque où les plaisirs culinaires étaient probablement les seuls et où tout le monde, ou presque,avait « son » cochon.

     Le cochon-tirelire

     La mode est passée mais il y a encore peu, toutes les tirelires ressemblaient à des cochons, et pire, elles n’avaient pas d’ouverture pour récupérer l’argent qu’elle contenait.

     Là encore, la symbolique du cochon permettant de faire des économies est entière.

    Les éleveurs prenaient soin du nourrain qu’ils engraissaient patiemment pour en tirer le maximum le jour où ils le tueraient.

    Mieux était l’animal et meilleur serait le rapport.

    A la fin « le Monsieur » trouvait la mort. C’était la condition pour avoir de l’argent.

    C’est bien ce qu’expriment ces fameuses tirelires en céramique et en porcelaine (anglaises paraît-il) qu’il fallait donc briser définitivement pour en extraire le contenu.

    Aujourd’hui, l’économie se fait sur le dos de la tirelire puisqu’on ne la casse plus… Elle a un bouchon.

     Le cochon de St Antoine :

    A en croire les diverses représentations de St Antoine en compagnie de son cochon, on pourrait croire tout simplement que c’était son animal de compagnie.

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    (Statue de Saint Antoine, Paris, angle de la rue du Faubourg St Denis )

    Une fois encore il ne s’agit que d’une légende. Saint Antoine, aussi nommé Antoine l’Ermite, le Grand, ou encore l’Égyptien, serait né en Egypte entre 225 et 251.

    Il y serait également mort bon centenaire (ce qui est quand même assez rare pour l’époque) vers l’an 350.

    Orphelin à l’âge de 18 ans, il se serait débarrassé de tous ses biens au profit des pauvres et retiré dans le désert où il erra cherchant la solitude afin de méditer et d’échapper à ses disciples.

    Il aurait eu le don de guérir l’ergotisme, ou « feu de Saint Antoine » (dû à l’ingestion de farine de seigle, parasitée par un champignon sur l’épi qui a la forme d’un ergot de coq).

    Bien sûr, comme dans toutes les légendes, il y fut également en butte à de nombreux tourments et à de nombreuses tentations dont il sortit victorieux.

    A sa mort, Saint Athanase aurait écrit la vie de St Antoine… alors que l’homme avait pourtant passé sa vie seul… dans le désert…

    Pour ce faire, il n’hésita pas à représenter Saint Antoine harcelé dans ses tentations par des animaux (ours, taureau lion… dans le désert…).

    L'écrit aurait rencontré un énorme succès en Europe (nous pouvons supposer qu’à l’époque cela a tout de même pris un peu de temps) où les animaux, pour mieux s’adapter aux connaissances locales, auraient été changés en loups et en sangliers.

    Des siècles plus tard, en 1070, les reliques de St Antoine furent ramenées par Guigues Disdier et Jocelin de Châteauneuf, seigneurs du dauphinois, et déposées dans le village de La Motteaux-Bois.

    Les reliques furent (bien entendu) sources de guérisons miraculeuses, particulièrement du « mal des ardents » aussi appelé « feu de Saint-Antoine ».

    Au début du 12ème siècle, une église et un hôpital destinés à soigner les victimes de ce mal furent construits sur ce lieu qui deviendra Saint-Antoine-l'Abbaye.

    L’hôpital grandira et deviendra le fief de la maison mère de l’ordre des Hospitaliers de SaintAntoine, les Antonins.

    Les Antonins s’occupaient des pauvres et élevaient des porcs pour subvenir aux besoins de leurs protégés.

    Ces porcs étaient les seuls à se voir accordé le droit de vaquer en liberté.

    Les autres en furent privés par Louis VI en 1131 lorsque l’un d’eux fut à l’origine de la mort de son fils Philippe.

    Jusque-là, avec leur clochette autour du cou, tous les porcs divaguaient dans les rues des villes qu’ils nettoyaient des immondices.

    Afin qu’ils puissent être reconnus, les porcs des Antonins étaient marqués du « Tau » des Antonins et avaient l’oreille fendue.

    Que fallait-il de plus pour qu’à 11 siècles d’écart, Saint Antoine et le cochon fussent réunis ?

    St Antoine patron des charcutiers

    Salage et fumage étaient les seuls moyens efficaces et connus pour conserver les viandes.

    Les Gaulois savaient produire les charcuteries, surtout pour leur propre usage, et les Romains pouvaient profiter de ce savoir-faire.

    Ils étaient particulièrement intéressés, on le serait à moins, par les jambons, les saucissons et le lard.

    Il n’y avait aucune réglementation et seul le vol de cochons semblait être puni.

    Longtemps les bouchers et charcutiers ne formaient qu’une seule corporation, jusqu’à ce qu’apparaissent les premières règles sanitaires dans le Tacuinum sanitatis (Tableau de santé) mais aussi et surtout dans l’ordonnance du 5 août 1750 qui traite longuement de la profession et des conditions d’admission des Maîtres charcutiers.

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    (Illustrations du « Tacuinum Sanitatis)

    « … Les « langueyeurs », vérifient que le porc n’est pas atteint sous la langue de « ladrerie ».

    Les « tueurs » quant à eux diagnostiquent la bonne santé des porcs dans les viscères.

    Les « officiers inspecteurs » se chargent de supprimer les graisses de mauvaise qualité.

    Les « courtiers » ou « visiteurs de chairs », examinent les morceaux vendus au détail.

    Le « chair-cuitier » vend les quartiers de porc et le « rôtisseur » cuit les viandes de volailles, mouton, bœuf et veau… »

    « … pour être reçu franc-maître il faudra être bourgeois de la ville, avoir accompli une période d'apprentissage d'un an chez un lardier et exécuter le chef-d'oeuvre suivant :Tuer un porc sans le dépauler, le brûler seulement d'un côté, échauder l'autre cotté, ensuitte le fendre en deux entre deux moëles pour qu'il reste séparé par moitié de cotté et d'autre sans être offensé… »

    Cette ordonnance fait également défense « … aux charcutiers de débiter de la chair de porc « gattée ladre et rebuttée par les warandeurs à peine de confiscation de la viande, d'une amende de trente livres, et en cas de récidive, de l'interdiction du métier… »

    Quant aux saucisses « …elles doivent être faites de chair de porcq bonne et loiale… »

    Les « saucisseurs-charcutiers » et les bouchers se séparèrent par la suite, les premiers gardant l’exclusivité de la vente de la chair de porc (cuite ou crue) et autres abats comme les langues (porc, bœufs et mouton).

    C’est sensiblement à cette époque que les corporations se mirent sous la protection d'un saint et c'est tout naturellement que les charcutiers adoptèrent Saint Antoine.

    En 1581, sous Henri III, les maîtres charcutiers peuvent s’installer partout en France et disposent de leurs propres armes, particulièrement originales :

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...

    « d’or à porc passant, de sable, au chef d’azur, chargé de trois cervelas d’or »

    Le cochon dans le glossaire d’Eugène De Chambure 

    -AIBOUERE : Boisson mélangée de farine qu'on donne aux petits porcelets.

    - GAILLE : Femelle du porc, coche, truie. En vieux français, faire la galle avait à peu près la même signification que faire la débauche.

    - GODOT : Petit cochon. S'emploie par les femmes comme terme caressant pour appeler leurs jeunes « habillés de soie ».

    - GORE : Truie, femelle du porc. Le mot gore pour truie appartient à l'ancienne langue et à la plupart des patois. Il a été souvent appliqué par mépris à des femmes débauchées ou malpropres.

    - GORET : Petit cochon. Diminutif de gor.

    - GORI : Exclamation dont se servent les femmes de campagne pour rappeler ou pour rassembler leurs jeunes porcs et par extension leurs volailles, leurs oies, tous leurs «neursons», en un mot : gori ! gori !

    - HAIBILLE DE SOIE : On donne ce nom pompeux aux cochons, sauf votre respect. C'est le terme le plus usité et le plus général dans le Morvan. C'est assurément aussi le plus honnête dont on puisse se servir pour désigner un animal précieux à tous les titres.

    - LARD : Lard, porc prêt à être tué ou lorsqu'il est dans le saloir. Nous disons « saigner son lard » pour tuer son cochon.

    - NEURSON : Nourrisson, par syncope de neureçon. Les « neursons » d'un domaine sont les animaux de toute espèce qu'on élève, aussi bien le bétail à cornes que les moutons, les porcs et les volailles. On restreint quelquefois le sens du mot de manière à ce qu'il ne désigne plus que les cochons ou « habillés de soie. »

    - POR : Porc, cochon : un por, des pors. La Chanson de Roland écrit por au singulier et porc au pluriel.

    - SAILON : Saloir, vaisseau en bois, petite tonne dont on se sert pour saler les porcs et conserver le salé dans la saumure.

    - SOUE : Case, loge où l'on enferme les porcs : une « soue » à cochons. Le terme se montre dans les plus anciens baux du pays ;

    - TEC : Toit, étable, écurie. Le « tec » est particulièrement le logis des porcs et dans cette acception on fait sonner le c : un « téque » à porcs. Dans le Morvan, toit est le terme usité et il s'applique aux étables de toute sorte. Il y a le toit des bœufs, des vaches, des moutons, des cochons, des poules, etc.

    - TIACI : Porc, cochon mâle ou femelle. Ce mot est probablement une onomatopée, les personnes chargées du soin de ces animaux ayant l'habitude de les appeler en criant « tiâ, tiâ » ! La finale ne serait qu'une contraction de « ici ».

    - VEROTER : Commencer l'engraissement d'un animal, d'un bœuf, d'une vache, d'un porc, etc.

    - VOUCHIE : Vessie : « aine vouchie d'coisson », une vessie de cochon.

    Quelques citations

    - À la Saint-Martin - Tue ton cochon et invite tes voisins (citation connue d’un auteur inconnu).

    - Chez moi, quand on tue le cochon, tout le monde rit ! Sauf le cochon. (Edgar Faure)

    - Le cochon n'est devenu sale que par suite de ses fréquentations avec l'homme. A l'état sauvage, c'est un animal très propre. (Pierre Loti)

    - Dans le cochon, tout est bon, même l'intérieur. (Alphonse Allais)

    - Quand on regarde attentivement un cochon d'Inde, on remarque : premièrement que ce n'est pas un cochon, deuxièmement qu'il n'est pas d'Inde, et qu'en définitive seul le « d' » est authentique. (François Cavanna)

    - Tout est beau. Il faut parler d'un cochon comme d'une fleur. (Jules Renard)

    - Moi et toi, cochon, nous ne serons estimés qu'après notre mort. (Jules Renard)

    - La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland. (Fénelon)

    Illustrations

    Photographies de la Fête de la Vielle en 2012 par YL :

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...présentée par Eulglod

    "La Saint Cochon"....une fête rurale de fin d'année en Morvan...présentée par Eulglod

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    Cartes de vœux :

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    Cartes postales humoristiques :

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    Sources documentaires

    - Gallica-Bibliothèque Nationale de France : Roti cochon, Taccuinum Sanitatis, Procès d’animaux, Ordonnance du 5 août 1750, Sentences grenier à sel

    - Google Books : Les Antiquités D'Herculanum

    - YouTube : Entélodonte

    - Claude Courtépée : Description historique et topographique du duché de Bourgogne-Tome II

    - Georges Bertheau : Vieux métiers et pratiques oubliées à la campagne

    - Claude Chermain, Passeur de mémoire : La Saint Cochon


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  • Eulglod, morvandiau bon teint, tient un blog très intéressant sur le Morvan, sa géographie, sa flore, sa faune, ses coutumes, ses légendes etc...etc....

     A consulter absolument !

    http://www.eulglod.fr/morvan/index.htm

    Il a réalisé un joli reportage, qu'il m'a confié, sur les fameux sapins que l'on utilise pour Noël.

    Merci à lui !

    Les sapins de Noël et… du Morvan

    Le Morvan reste le premier producteur français de sapins de Noël

    Le marché du sapin de Noël

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    -Un sapin, c’est entre 5 et 10 ans de pousse pour atteindre une taille commercialisable en sapin de Noël.

    - Le Morvan, première région productrice de sapins naturels, fournit à lui seul un peu plus de 20% des sapins de Noël vendus chaque année, soit quelques 5 millions d’arbres naturels.

    Première étape l'étiquetage :

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    Emmaillotage, le sapin nu...

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    ressort habillé...

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     - Il y a environ 150 producteurs de sapins en Morvan mais 60% de la production relève d’une quinzaine de producteurs.

    - La superficie plantée est estimée à 1 500 hectares (dont 50% en épicéa).

    - Chaque jour près de 20 000 sapins quittent leur beau Morvan.

    - C’est dès la mi-octobre que commence la course : coupe des conifères, emmaillotage, conditionnement, préparation à l’expédition, chargement etc…

    ils sont regroupés sur le lieu d'emmaillotage..

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    ... transportés vers le conditionnement, puis les palettes sont alors prêtes à être stockées.

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    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    un stockage important... très important...

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    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    et le volume de transport est... impressionnant !

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    sans parler des accessoires....

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    Quelques espèces

    - L’épicéa ou « Picea excelsa » est l’espèce la plus répandue et la plus commercialisée.

    Le nom d’épicéa est dédié à Artémis, déesse grecque de la Lune et de la vie sauvage.

    Le symbole de la naissance associé à la fête de Noël.

    - Le sapin Nordmann d’origine caucasienne, il est doté de larges aiguilles plates et souples qui restent attachées longtemps après la coupe.

    De croissance plus lente, il est plus cher que le sapin traditionnel.

    - Le Nobilis, sapin adapté à de petites décorations.

    Il garde longtemps ses aiguilles bleutées et dégage une odeur agréable.

    - le sapin bleu ou « picea pugens » possède des aiguilles très piquantes.

    Il a en revanche le gros avantage de pouvoir être replanté.

    Il résiste à la sécheresse et s’adapte bien en ville.

    Comment reconnaître un sapin d’un épicéa ?

    - Les branches de l’épicéa sont incurvées et ses rameaux tombent en panache alors que celles du sapin sont droites.

    - Le tronc de l’épicéa est conique et son diamètre se réduit rapidement avec la hauteur. Le tronc du sapin est lui beaucoup plus cylindrique.

    - les cônes de l’épicéa sont tombants et placés sous les rameaux alors qu’ils sont dressés pour le sapin.

    Oup's ! J'ai déchiré ma robe...

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    Les origines du sapin de Noël et de ses décorations

    - Il paraîtrait que dans l’antiquité, entre 1200 et 2000 avant Jésus Christ, il était déjà question d’un arbre.

    Ici, le lien avec Noël me paraît quelque peu prématuré.

    - Les Celtes dont le calendrier était basé sur les cycles lunaires, avaient associé un arbre à chaque mois lunaire.

    L’épicéa était celui du solstice d’hiver : du mois de décembre.

    - Dans le rite païen, un arbre était un symbole de vie.

    Lors du solstice d’hiver l’un d’eux était décoré avec des fruits, du blé et des fleurs.

    - C’est en 354 de notre ère que l’église instaura la célébration de la naissance du Christ le 25 décembre, notamment pour concurrencer la fête païenne.

    - Cette célébration se limitait alors à une messe… de la nativité

    - A la fin du VIIème siècle, selon la légende, Saint Boniface, moine évangélisateur allemand, aurait fait abattre un chêne pour convaincre les druides germains que ce n’était pas un arbre sacré.

    En tombant, le chêne écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage, sauf un jeune sapin.

    Ce hasard fut qualifié de miracle et le sapin nommé « arbre de l’Enfant Jésus ».

    - Au XIème siècle, un sapin garni de pommes rouges symbolisait « l’arbre du paradis »

    - Au XIIème siècle, la tradition du sapin apparut en Alsace.

    C’est toutefois en 1521 qu’apparaîtrait pour la première fois la mention « arbre de Noël ».

    - Au XIVème siècle, les décorations deviennent pommes, confiseries et petits gâteaux et l’étoile au sommet devient la symbolique de l’étoile de Bethléem.

    - Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les premiers sapins illuminés apparaissent.

    Des coquilles de noix remplies d'huiles dans lesquelles trempaient des mèches, des chandelles fixées sur les branches…

    Vers 1890, ce furent les bougeoirs à pinces, tout aussi dangereux, qui permettait les illuminations (dans les années 1960 il y en avait encore…)

    - Entre 1902 et 1914, les boules en verres commencèrent à faire leur apparition.

    La symbolique voulait qu’elles représentent les pommes jadis déposées dans le sapin.

    - A la fin du XIXème siècle apparurent enfin les guirlandes électriques (dont le prix à l’époque devait être particulièrement dissuasif…)

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

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     Le flocage des sapins, une activité morvandelle

    Le cœur du Morvan est aussi le lieu où l'on procède au flocage des sapins naturels.

    Normal ils sont déjà sur place.

    Et puisque l'on trouve aussi du genet et du bouleau, pourquoi ne pas en floquer également

    Si vous souhaitez voir comment le travail est effectué, c'est possible... Enfin presque...

    Le panel est représentatif, il va de l'accueil plutôt chaleureux où l'on prendra le temps de tout vous expliquer (je devrais même dire où l'on prendra « sur son temps ») en passant par le site où l'on vous laissera visiter sans aucune restriction mais également sans aucune explication, par celui où vous ne serez pas forcément les biens venus et celui qui hélas a stoppé toute activité...

    Tout est possible !

    Loin de moi l'idée de critiquer cela, il est aussi question de « secrets » de flocages.

    Chacun sa méthode Oui, des secrets de flocage.

    Chacun à « SA » méthode, « ses » produits de flocage, « sa » colle, « son » coton (ou autre pulvérisation), « son » mélange, « sa » teinture, « ses » paillettes, « son » colorant, « sa » peinture, « sa » manière de pulvériser les flocages, avec 2 jets superposés, parallèles jumelés ou encore indépendants... etc...etc...

    Je resterai donc muet sur le sujet !

    C'est dommage mais vous aurez juste droit à quelques photos...

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

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    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    Séchage et stockage Le séchage ne prendra que 48 heures

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    Le stockage lui est relativement important mais il est bref, tout se joue entre Novembre et mi-Décembre et tout ce qui n'est pas chez les revendeurs à mi-Décembre est considéré comme virtuellement perdu

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    La forêt décharnée...

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    Le morvandiau Eulglod nous présente une culture-phare de sa région : le sapin...de Noël

    Bigre, impressionnant cette forêt décharnée.

    Tous ces sapins n'ont pas été victimes d'un cataclysme naturel mais simplement d'une coupe destinée à récupérer des branches pour les différentes couronnes et guirlandes de sapin que vous connaissez tous.

    Il est vrai que vu sous cet angle, cela peut surprendre.

    Ils seront bientôt déracinés et feront place à une nouvelle plantation.

    Juste une remarque, enfin deux..

    Attention :

    - Certains produits pulvérisés sur les sapins sont dit « ignifugés ». Certes, mais ils n'en demeurent pas moins fixés sur un support, le sapin, qui lui est parfaitement inflammable, ils ne peuvent donc en aucun cas être considéré comme " Non feu ".

    Et le Père Noël dans tout ça ?

    - Le Père Noël aurait pour origine Saint Nicolas.

    - On retrouve dans sa représentation toute la symbolique de St Nicolas (barbe blanche, manteau rouge...).

    - Le père Noël voyage dans un traîneau tiré par des rennes, Saint Nicolas voyageait sur le dos d'un âne.

    Un conte de Clément Clarke Moore, « A Visit From St Nicholas » -la visite de St Nicolas datant de 1823, parle de 8 rennes dont les noms seraient : Blitzen, Dasher, Dancer, Comet, Cupid, Donder, Prancer et Vixen.

    En 1939, un neuvième renne fut ajouté : Rudolf, qui était chargé d'éclairer le chemin du père Noël grâce à son « nez rouge lumineux ».

    - La réforme protestante du XVIème siècle supprima la fête de St Nicolas dans des pays d'Europe.

    - Les Hollandais gardèrent leur Sinter Klaas (nom hollandais pour Saint Nicolas) et sa distribution de jouets.

    - Sinter Klaas traversa l’atlantique puis devint Santa Claus aux Etats Unis.

    - La première apparition de l'expression "Père Noël" est attribuée à George Sand dans son ouvrage « Histoire de ma vie » publié en 1855.

    Toutefois, c'est bien le 23 décembre 1848 que le « Père Noël » fut mentionné pour la première fois dans « La revue comique à l'usage des gens sérieux ».

    Ce texte n'étant probablement pas « politiquement correct », n'a pas été retenu par l'histoire... 

    - C’est en 1886 que l’écrivain P. Webster expliqua que la maison du Père Noël, comme sa fabrique de jouets, « étaient cachées dans la glace et la neige du Pôle Nord ».

    Aujourd’hui elle a été (commercialement) trouvée : C’est en Finlande, à Rovaniemi en Laponie, et la ville cachée du Père Noël dispose même maintenant d’un complexe aéroportuaire.

    - C’est enfin (hélas) Haddon Sundblom qui en 1931, à la demande de la célèbre firme américaine, dessina le Père Noël buvant du… Coca Cola pour reprendre des forces pendant sa tournée.


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  • Aujourd'hui on fête saint Nicolas...

    Aujourd'hui on fête saint Nicolas,Eulglod nous raconte l'origine de cette fête...

    Origines :

    La Saint Nicolas est une fête plus ancienne que Noël, plus attendue et même plus fêtée.

    Pendant des siècles, le marché de Noël de Strasbourg a porté le nom de « Marché de Saint Nicolas ».

    Saint Nicolas, Nicolas de Myre, a vécu de 270 à 310 après J-C et serait mort un 6 décembre, date où il est maintenant célébré.

    Une prédiction affirmait « qu’il serait la consolation des affligés, le sauveur des âmes en péril, le bon passeur qui rassemble ses brebis égarées au bercail de Jésus Christ ».

    Il fut évêque de Myre (aujourd’hui en Turquie).

    Emprisonné et torturé ensuite par Dioclétien (Caius Aurelius Valerius Diocletianus Augustus), il sera finalement épargné afin d’éviter une vengeance de son peuple.

    Il est le généreux Saint Patron des enfants et des écoliers.

    Selon la tradition, lors de la nuit du 5 au 6 décembre, il visite toutes les maisons et demande aux enfants s'ils ont été sages.

    Les enfants « sages » reçoivent friandises et cadeaux alors que les « méchants » ont affaire au Père Fouettard (Zwarte Piet ou Pierre le Noir) et à sa trique

    Légende :

    La légende de Saint Nicolas raconte que trois enfants, après être revenus des champs, se sont réfugiés chez un boucher.

    Ce dernier les aurait découpés en morceaux et cachés dans un saloir.

    Sept ans plus tard, Saint Nicolas aurait cherché refuge chez ce fameux boucher, refusant toute la nourriture qu’on lui proposait.

    Saint Nicolas lui demanda enfin la viande qui se trouvait dans le saloir depuis sept ans, déjà.

    Le boucher, pris de panique, s'enfuit tandis que l'évêque ressuscitait les enfants.

    Ils étaient trois petits enfants

    Qui s'en allaient glaner aux champs

    Tant sont allés, tant sont venus.

    Que vers le soir se sont perdus…

    Aujourd'hui on fête saint Nicolas,Eulglod nous raconte l'origine de cette fête...

    (Saint Nicolas et les 3 petits enfants dans le saloir...)

    C’est ce même boucher qui aurait donné naissance à la légende du Père Fouettard.

     Les statues de saint Nicolas dans nos églises châtillonnaises :

     http://www.christaldesaintmarc.com/saint-nicolas-est-present-dans-presque-toutes-les-eglises-chatillonnai-a187746610

    Pour sourire un peu :

    Saint Nicolas a-t-il besoin d'un pass chez nos amis belges ?

    Aujourd'hui on fête saint Nicolas, Eulglod nous raconte l'origine de cette fête...

     (dessin de Frédéric du Bus)


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  • Le calendrier de l'Avent du 30 novembre au 24 décembre,

    (une nouvelle chronique d'Eulglod, merci à lui !)

    Aujourd'hui , premier jour de l'Avent...mais qu'est ce que l'Avent ? une chronique d'Eulglod

     Origines :

    L’Avent vient du latin « Adventus », « Arrivant, avènement, venue » : L’arrivée de Jésus. Le temps de l'Avent remonterait à l'époque gallo-romaine.

    Il commence le quatrième dimanche avant Noël.

    Durant le temps de l’Avent, il était de coutume de jeûner, un jeûne qui débutait généralement le 11 Novembre, jour de la saint Martin.

    C’est « Perpet » (saint Perpetue), évêque de Tours entre 460 et 490, qui décida que les fidèles de son diocèse se devaient de jeûner et qui précisa que pour le temps de l’Avent il s’agirait d’une période comprise entre la mort de saint Martin et la nativité, à raison de trois jeûnes par semaine.

    Aujourd'hui , premier jour de l'Avent...mais qu'est ce que l'Avent ? une chronique d'Eulglod

    Cette coutume perdura réellement jusqu’au 13ème siècle où elle ne fut plus reconnue pratiquée que par « quelques chrétiens de grande piété » et jusqu’à ce que le Pape Urbain V la transforme en simple « abstinence » en 1362.

    La saint André quant à elle, était retenue pour le début de l’Avent.

    Nos aïeux craignaient, paraît-il, que le soleil ne disparaisse à jamais pendant l’hiver et pensaient conjurer le sort en décorant leurs habitations avec des couronnes de feuillages et autres ornements végétaux, verts de préférence.

    L’Avent, les prémices de Noël et la couronne symboliseraient donc la victoire de la lumière mais aussi la fécondité.

    Le calendrier moderne : Le calendrier de l’Avent en lui-même fut créé en Allemagne, au 19ème, siècle.

    L’idée en serait attribuée au pasteur Johann Heinrich Wichern qui en 1839, aurait cherché à tromper l’impatience des enfants qui attendaient les cadeaux de Noël.

    Aujourd’hui ce sont les portes des habitations qui sont ornées de couronnes et de guirlandes, faites de sapin et de houx, elles-mêmes agrémentées de pommes de pin, de rubans et de chérubins. et même en synthétique...

    Aujourd'hui , premier jour de l'Avent...mais qu'est ce que l'Avent ? une chronique d'Eulglod

    Le calendrier commença à se répandre au cours du 20ème siècle et ce serait en 1920 qu’aurait débuté sa commercialisation.

    En 1958, après avoir longtemps été un simple morceau de carton découpé et décoré, le calendrier prit une forme beaucoup plus commerciale en laissant apparaître « des chocolats aux fenêtres »

    Au 21ème siècle les calendriers s’emparèrent de toutes les déclinaisons possibles jusqu’à et y compris de réelles façades d’immeubles, et proposèrent de nombreux cadeaux « derrière les volets ».

    Aujourd'hui , premier jour de l'Avent...mais qu'est ce que l'Avent ? une chronique d'Eulglod

    La découpe des cases du calendrier court généralement jusqu’au 24 décembre, parfois mais rarement, jusqu’au 25 puisqu’il est censé compter les jours jusqu’à la naissance de Jésus.

    D’autres offrent une période plus pragmatique comprise entre 22 et 28 jours selon la date exacte de Noël.


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