-
Par Christaldesaintmarc le 30 Juin 2016 à 06:00
La sortie annuelle de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais (S.A.H.C.) a conduit ses adhérents pas très loin de Châtillon sur Seine, tout d'abord à Aisey sur Seine, appelé autrefois Aisey le Duc.
Bruno Chaume, le Président de la SAHC a accueilli 50 membres de la Société Archéologique, sur le parking situé près du pont des Troubles, à la sortie d'Aisey sur Seine.
Bruno Chaume leur a présenté Françoise Vignier Conservateur Général du Patrimoine, Directeur Honoraire des Archives départementales de Côte d'Or à qui il a demandé d'évoquer le château des Ducs de Bourgogne d'Aisey le Duc. (puis plus tard le château de Busseaut et l'église de Saint Germain le Rocheux)
A Aisey s'élevait autrefois un château dont il ne reste plus grand chose, mais dont Françoise Vignier nous a conté l'histoire.
La seigneurie d'Aisey qui appartenait au bailliage de la Montagne, revint aux ducs de Bourgogne et le Duc Hughes IV, qui résidait alors au château de Villaines-en-Duesmois, octroya une charte communale aux habitants en 1237.
Aisey-sur-Seine fut le siège d'une seigneurie avec château ducal fortifié en 1359. Il en reste les vestiges d’une maison forte avec un parc à gibier. Le bourg était alors entouré de murailles percées de 3 portes.
On voit où le château se trouvait sur le terrier d'Aisey le Duc....
Le plan de l'ancien château :
Ces murailles et le château furent détruits au XVIIIe siècle au profit d'un nouveau manoir, le château de Tavanne, construit sur la rive droite de la Seine en face du village.
Les terres qui entourent l'ancien château sont actuellement la propriété d'un habitant d'Aisey sur Seine. Ce dernier nous a montré où était autrefois le château des Ducs.
Il est vrai que si l'on regarde bien, on se rend compte qu'il existe une sorte de butte, dans les champs de l'autre côté de la route....
Et si l'on regarde mieux encore, on aperçoit des pierres qui sont les restes d'une tour, et plus loin d'un escalier....
Les courageux sont allés voir de plus près les ruines du vieux château...il fallait en effet être courageux, car les averses de pluie étaient nombreuses et violentes !
Nous nous sommes ensuite rendus dans un endroit mystérieux, près de Brémur et Vaurois...sur le site de deux tumulus de l'époque de la Tène (Premier âge du fer).
Les deux tumulus, dont voici le plus petit, ont été fouillés très maladroitement par un certain docteur Brulard , médecin, à l'époque, à...Saint-Marc sur Seine. Cet "antiquaire" comme on appelait les fouilleurs autrefois, était un personnage peu scrupuleux, qui a détruit les deux tumulus en y faisant des tranchées horizontales, sans trouver grand chose, mais en négligeant la tombe, le squelette, et en détruisant les indices précieux.
Jacques Stréer nous montre ici le peu d'objets trouvés dans ces tumulus . Ils se trouvent actuellement au Musée de Saint-Germain en Laye, avec les beaux objets qui ont été trouvés dans les tumulus de Magny-Lambert , de Sainte Colombe etc.... A l'époque le Musée de Châtillon sur Seine n'existait pas.
Le second tumulus est plus grand que l'autre. On voit tout autour les pierres devenues moussues qui ont été jetées au pourtour lors des fouilles.
Le groupe s'est ensuite dirigé vers le village de Busseaut, où là aussi existait un château.
Monsieur Jean Lastennet, né à Busseaut, nous a montré la petite tour qui contient un "bélier". Ce dernier permettait à l'eau de remonter jusqu'au village. Il y en avait un autre, entre Busseaut et Saint-Germain le Rocheux, qui alimentait ce dernier.
Il nous en a expliqué son fonctionnement.
Nous nous sommes ensuite rendus sur le site du mystérieux château de Busseaut, dont les traces se sont perdues. Même Jean Lastennet, enfant du village, ne le connaissait pas ! En effet il n'en reste que la trace d'une tour dont Françoise Vignier a essayé de retrouver l'histoire , mais ce fut très difficile.
Voici le seul plan retrouvé, avec quelques anecdotes sur les impôts que les villageois renâclaient à payer car ils avaient subi des pillages et la "pestilence". Le Roi Jean les affranchit de la "main morte" et ne leur imposa qu'une "taille" à la Saint-Rémy, selon leurs facultés, ce qui était fort généreux pour l'époque .....
Françoise Vignier nous a fait remarquer les constructions se trouvant sur la place du village.
La Mairie-école, l'église et le presbytère sont du XIXème siècle, elles sont l'exemple d'une harmonisation de constructions qui commençait d'exister à cette époque.
Une brève incursion dans l'église qui contient quelques statues du XVIIIème siècle, je ferai prochainement un petit article à son sujet.
Les visites de la matinée étant terminées nous nous sommes rendus à Aisey sur Seine pour déjeuner dans l'excellent Hôtel du Roy.
Un petit coup d'oeil à la roue sur la Seine qui, hélas, ne tourne plus.
Dominique Masson, avec le zoom perfectionné de son APN, a pu photographier la roue et la plaque qui se trouve près d'elle, voici ses photos :
Le beau lavoir en contrebas de la route...
Nous voici au restaurant de l'Hôtel du Roy, Jacques Stréer rappelle à chacun les éléments du repas qui ont été choisis il y a quelque temps.
Notre repas a été vraiment délicieux, c'est un restaurant à recommander dans le Châtillonnais : mets excellents, agréable service. Le repas en commun fut un moment très agréable et apprécié de tous !
Après le repas, nous avons repris nos voitures pour nous rendre dans deux endroits exceptionnels : l'église de Saint-Germain le Rocheux et le Fanum du Tremblois sur la commune de Villiers le Duc.
En partant, un coup d'oeil à la jolie girouette qui fut installée sur cette maison d'Aisey, après le passage de la fameuse girafe qui se rendait au jardin des plantes de Paris !
La suite des visites demain...
1 commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 15 Juin 2016 à 06:00
L'Assemblée Générale 2016 de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais a eu lieu dernièrement dans la salle des conférences du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix.
Bruno Chaume, président de la SAHC, a souhaité la bienvenue aux membres de l'Association, venus à l'Assemblée Générale 2016.
Le Président a annoncé qu'un colloque international sur "Vix et le phénomène princier" allait se tenir les 27 et 28 octobre 2016 à Châtillon sur Seine. Ce colloque réunira de très nombreux spécialistes en archéologie, venus du monde entier, ce sera un événement exceptionnel et gratifiant pour tous ceux qui ont fait des recherches sur le site de Vix.
Il a déploré que les crédits alloués aux fouilles archéologiques françaises soient de plus en plus réduites, alors qu'en Allemagne elles continuent d'être importantes, c'est bien dommage pour notre patrimoine...
Jacques Stréer, le Secrétaire de la SAHC a excusé François Sauvadet Député de Côte d'Or et Président du Conseil Départemental, Jérémie Brigand Président de la Communauté de Communes (CCPC) et Eric Dudouet Vice-Président de la CCPC.
Certains membres ont donné des pouvoirs en blanc, d'autres nominatifs (31 procurations en tout)
Depuis la dernière Assemblée Générale, la SAHC a déploré la disparition de membres très fidèles : Messieurs René Goguey, Bernard Martin, Jean Roy, Pierre Chaussade et Madame Madeleine Lazzarotti. Un instant de recueillement a été observé par l'assemblée.
La SAHC a enregistré en 2015-2016 13 nouveaux membres, elle compte en tout 251 adhérents.
Le Conseil d'Administration se compose de 15 membres élus: Bruno Chaume Président, Michel Pétot Vice-Président :
Jacques Stréer Secrétaire, Jean-Pierre Lachaud-Manotte et Jean-Claude Lamelin Secrétaires adjoints, Gérard Dumaire Trésorier assisté de François Poillotte,Trésorier adjoint.
Le CA comporte aussi des membres : Jean-Pierre Barroy, Sylvie Cardini, Chantal Contant, Richard Kausch, Michel Furon, Babette Lamelin, Dominique Masson et Pierre Chaussade (décédé).
Et des membres de droit : le Président de la CCPC ou son représentant Eric Dudouet, Madame Félicie Fougère, Conservatrice du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix et madame Martine Aubignat, adjointe au Maire de Châtillon sur Seine représentant le Maire de la ville.
Le CA s'est réuni 5 fois depuis la dernière AG de 2015, le quorum a toujours été atteint.
Les relations avec la CCPC sont constantes et constructives. Cette dernière alloue toujours une aide traditionnelle et héberge la SAHC dans la Maison Philandrier, elle en est vivement remerciée.
La CCPC est membre de droit du CA, son représentant Eric Dudouet est très souvent présent aux réunions et prête toujours une oreille attentive aux sollicitations.
Les contacts avec la Ville de Châtillon sur Seine , elle aussi membre de droit sont excellents et suivis puisque Martine Aubignat participe très régulièrement aux travaux et aide efficacement à résoudre les problèmes.
Les relations avec les autres associations du Pays Châtillonnais sont bonnes : Société Mycologique, Office du Tourisme, Amis du Musée, Châtillon-Scènes, Images en Châtillonnais, Amicale des ZAnciens élèves du Lycée et du Collège, les Amis du Châtillonnais, les Amis de Saint-Marcel etc....
Le bulletin N°7 de 2015 vient de paraître, il est particulièrement fourni en articles passionnants et a demandé beaucoup de travail à Jacques Stréer et François Poillotte. Tiré à 300 exemplaires, il est envoyé gratuitement aux adhérents, mais aussi à 30 Sociétés Savantes françaises, à 18 sociétés archéologiques ou historiques étrangères. 10 ont été envoyés aux dépôts légaux (BNF, Archives Nationales, Départementales, et Communales Dijon et Châtillon sur Seine). 10 sont en dépôt-vente au Musée et à l'Office du tourisme du Pays Châtillonnais au prix de 23€.
François Poillotte a publié en 2014 et 2015 deux ouvrages très intéressants sur le Val des Choux et l'abbaye de Longuay.
En 2016, il a écrit en collaboration avec son épouse Marie-Geneviève et Pierre Pothérat un magnifique ouvrage sur "La forêt de Châtillon, hier et aujourd'hui", vendu 20€ aux sociétaires, 25€ dans le commerce.
Activités en 2015
Bruno Chaume et la SAHC continuent de participer au PCR (Projet Coordonné de Recherches) sur Vix et son environnement dont la coordination est assurée par l'unité Mixte de Recherche de l'Université de Dijon.
Le volet principal de ce programme concerne le site de Vix/Mont Lassois et les fouilles qui ont lieu autour de la colline. En 2015 elles ont continué sur les remparts. Des équipes d'archéologues viendront fouiller les remparts entre le 15 juillet et le 8 août 2016.
Dominique Goguey membre de la SAHC et qui travaille pour le PCR, étudie les images LIDAR et recherche les structures archéologiques du Châtillonnais, en particulier les tumulus et les sépultures de l'âge du fer. Elle communique les résultats de ses recherches à la SAHC.
Des visites ont été organisées par la SAHC sur les fouilles, le 29 juillet pour les sociétaires, le 30 juillet pour des Portes ouvertes au public.
La SAHC est aussi impliquée dans les travaux du futur parc national, plusieurs membres du CA participent au GIP.
Le 7 octobre un groupe de 120 personnes a été accueilli par la SAHC, les voyageurs ont visité le musée, Saint-Vorles, L'exposition sur la gare organisée par les amis du Châtillonnais. Jacques Stréer a fait une conférence au sujet du site de Vix.
La bibliothèque de la SAHC accueille maintenant toute la bibliothèque de l'ancien Président Joffroy, plus d'autres documents offerts gracieusement par les filles de M. Joffroy. Il faudra installer de nouvelles étagères et peut-être, si les finances le permettent, acheter un ordinateur afin que Jean-Pierre Lachaud-Manotte puisse numériser les catalogues.
La SAHC a aussi une autre préoccupation, celle de faire découvrir à ses membres, le patrimoine archéologique et historique local.
Le 20 juin 2015, 32 sociétaires ont visité les châteaux de Maulnes et d'Ancy le Franc, l'église de Chassignelles et le musée de la céramique à Ancy le Franc
Activités en 2016 :
Cette année les membres de la SAHC se rendront dans la région d'Aisey le Duc, devenu Aisey sur Seine, pour visiter les tumulus, l'église de Saint-Germain le Rocheux, Busseaut et le Fanum du Tremblois, le repas aura lieu à l'Hôtel-Restaurant du Roy à Aisey.
Une conférence au Musée sur "La tombe de Lavau, présentation des recherches en cours un an après la fouille", conférence mise en place par le Musée avec la collaboration de la SAHC et les Amis du Musée, aura lieu le samedi 18 juin à 17heures, dans la salle des conférences du Musée.
Approbation des comptes :
Gérard Dumaire , trésorier a présenté les comptes de l'Association , ils sont positifs, et ont été vérifiés et approuvés par Messieurs Gueneau et Runfola.
Des élections ont permis de renouveler une partie du Conseil d'Administration, les anciens membres se représentaient. Un nouveau membre, Jean-Luc Runfola a été élu en remplacement de Pierre Chaussade décédé.
Tous les chapitres de l'Assemblée Générale : rapport moral, rapport d'activités, comptes, prévisions 2016 ont été approuvés à l'unanimité par l'assemblée.
A la suite de l'Assemblée Générale, Bruno Chaume a présenté l'actualité des fouilles de Vix avec des diapositives commentées.
Les remparts déjà mis à jour :
Les travaux de construction de la route de Vix à Pothières, autrefois, quand le site était inconnu, ont fait disparaître les traces de la partie arrondie du rempart, on le voit nettement ici (le rempart est colorié en jaune). C'est vraiment dommage, mais à l'époque qui aurait imaginé la présence d'un rempart ?....
Les étoiles correspondent aux photos.
L'an dernier les archéologues autrichiens ont découvert l'existence d'un fossé qui, autrefois, était empli d'eau. Un fossé qui menait à la Seine...
D'où une hypothèse incroyable des archéologues : il devait exister deux petits "canaux" qui partaient de la base du rempart pour rejoindre la Seine. Ils permettaient sans doute, par des barques, l'approvisionnement de la ville en nourriture et en matériaux de construction.
Si cette hypothèse se vérifie, ce serait une découverte phénoménale nous dit Bruno Chaume.
Voici ce qui a été imaginé, il reste maintenant à vérifier l'hypothèse, ce sera sans doute fait durant les fouilles de 2016.
Sur le plateau voici les traces des bâtiments découverts :
Les archéologues ont imaginé ce que pouvait être l'habitat...
Une première maquette décorée a été réalisée...
Cette maquette a demandé à ses concepteurs Klaus Rothe et Peter Endlicher, des mois de travail...tout est taillé à la main dans la même sorte de bois qui a servi à l'époque.
Vous pourrez la voir bientôt au Musée du pays Châtillonnais Trésor de Vix.
Un rappel : le char de la princesse de Vix...
Un autre char trouvé dans une autre partie de l'Europe (je n'ai pas le droit de dire où) lui ressemble beaucoup.
Après cette Assemblée Générale , les sociétaires ont partagé un délicieux repas à l'Hôtel de la Côte d'Or de Châtillon sur Seine, joli lieu déjà apprécié par ...Francis Carco !
Quelques semaines avant l'AG, chaque membre avait donné son choix pour l'entrée, le plat principal et le dessert. Jacques Stréer, muni de sa liste a donc indiqué aux serveurs à qui il fallait attribuer les plats...ce ne fut pas facile !!
Voici mes choix, un délice....
votre commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 30 Juin 2015 à 06:00
Une manufacture de faïence existait autrefois à côté du château d'Ancy le Franc. Elle fut fondée par le marquis de Courtanvaux, arrière-petit-fils du ministre François Michel Le Tellier, marquis de Louvois, alors propriétaire du château .
De 1992 à 1993, des fouilles archéologiques ont été entreprises par Sylvie et Robert Biton sur le site de cette manufacture.
Un musée a été créé dans une partie conservée de l'usine, on peut y voir une exposition de faïences provenant de ces fouilles.
Ces objets ont été fabriqués sur place entre 1766 et 1807.
Cinq salles sont ainsi consacrée à ces faïences anciennes. La première est consacrée à la fabrication des biscuits, résultats de la première cuisson de l'argile.
Les salles suivantes nous expliquent la technique de la glaçure..
Les autres salles nous présentent la méthode d'identification et mettent l'accent sur "les décors à la rose" très prisés par la noblesse.
On peut aussi voir de belles faïences dans des vitrines très bien décorées.
votre commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 28 Juin 2015 à 06:00
Après la visite du château de Maulnes et de l'église de Chassignelles, les adhérents de la SAHC se sont rendus à Ancy le Franc pour visiter son superbe château.
Situé dans l’Yonne, le château d’Ancy-le-Franc est bâti au cœur d’un parc de 50 hectares.
Représentatif de l’art de vivre à la Renaissance, le château, formé par quatre ailes, en apparence identiques, reliées par des pavillons d’angle, constitue un ensemble carré parfait.
Cette architecture est le premier modèle de la Renaissance classique en France.
Bâti entre 1542 et 1554 pour Antoine III de Clermont-Tallard, beau-frère de Diane de Poitiers, le château d’Ancy-le-Franc a été classé par Androuet Du Cerceau (1520-1586) comme « l’Un des Plus Excellents Bâstiments de France », et servit de modèle à l’architecte Lescot pour sa reconstruction du Louvre en 1546.
En 1684, le domaine fut vendu à Louvois et conservé par ses descendants. Au milieu du siècle dernier, la famille de Clermont-Tonnerre en redevint propriétaire.
Plus tard, après avoir appartenu aux princes de Mérode puis à divers propriétaires, le château est aujourd'hui la propriété de la société Paris Investir SAS dont l'esprit est d'en assurer la complète restauration.
Ce véritable palais est l’œuvre de Sébastiano Serlio, célèbre architecte italien, appelé en France par François Ier.
Le château est doté d’une élégante cour carrée rythmée par des doubles pilastres et des niches qui n'ont jamais reçu de statues.
Entre les pilastres, les niches sont décorées d'une coquille saint Jacques, rappelant la déesse Vénus...
La chapelle Sainte-Cécile, restaurée en 1860, est établie sur deux niveaux et voûtée en berceau. Les peintures sont l’œuvre d’André Ménassier, artiste Bourguignon.
Le plafond :
Les saints sont peints en "trompe l'œil"...
Ne souhaitant pas être vus durant l'Office, les seigneurs pouvaient la suivre de cette petite pièce, un volet leur permettant de voir le prêtre.
Sur les vitraux, dans la partie inférieure, les armoiries de Henri Antoine de Clermont (1540-1573), Comte de Clermont et de Tonnerre, Vicomte de Tallart, puis Duc de Clermont-Tonnerre et Pair de France
Seigneur d'Ancy le Franc, de Husson, de Laignes, de Ravières.La salle des Gardes, d'une surface de 200 m², a été décorée spécialement pour Henri III qui, pour des raisons familiales, ne séjourna jamais au château.
On y voit le portrait en pied du maréchal Gaspard de Clermont-Tonnerre (1759) par Aved.
Le salon Louvois, où Louis XIV a dormi le 21 juin 1674.
La salle à manger :
Un ingénieux système de chauffage central y a été installé aux siècles derniers.
Je vous laisse deviner ce qu'est cet endroit...
Dans le salon Mauve, on peut admirer ce cabinet florentin exceptionnel, incrusté d'os.
Le salon du Balcon possède un magnifique billard :
La galerie des Sacrifices, située côté cour, dans l’aile nord, est entièrement décorée de peintures murales représentant des scènes antiques en grisaille :
La bibliothèque du château comporte trois mille volumes, dont certains mentionnent notre Société Archéologique !
Les scènes peintes en haut des murs du cabinet Pastor Fido sont tirées d’une tragicomédie de Guarini (1590), elle-même inspirée du drame pastoral du Tasse, Aminta : un oracle arcadien doit mettre fin au traditionnel sacrifice d’un jeune homme à Diane grâce à un " berger fidèle" .
Ces peintures sont attribuées au peintre dijonnais Philippe Quantin (début XVIIe).
Les murs de la chambre de Judith sont ornés de neuf tableaux de très belle qualité (fin XVIème siècle) racontant l’histoire de Judith.
La galerie de Médée est située entre l’appartement de Madame la Comtesse et celui du Comte de Clermont. Son décor italien est composé de grotesques impressionnants et de scènes mythologiques
Cette chambre, appelée chambre des Arts était celle du commanditaire Antoine III de Clermont. Elle est dotée d'un décor exceptionnel, attribué au maître du Maniérisme, Le Primatice, 1ère Ecole de Fontainebleau (XVIe). Les sept médaillons représentent les arts libéraux (Logique - Astronomie - Rhétorique - Musique - Géométrie - Arithmétique - Grammaire) et un huitième est consacré aux Muses et Apollon.
Cette pièce appelée "chambre des fleurs" a été créée et décorée au début du XVIIème siècle à l'occasion du mariage entre François de Clermont-Tonnerre et Anne-Marie Vignier. Les boiseries ainsi que le plafond à caissons constituent un ensemble remarquable. Sur les boiseries sont peintes une trentaine de fleurs toutes différentes par leur espèce et leur forme.
La jeune mariée Anne-Marie de Clermont-Tonnerre est ici représentée en Diane chasseresse.
La galerie de Pharsale abrite l’un des chef-d’œuvre du décor peint en France. La bataille de Pharsale qui opposa en 49 av. J-C. les troupes de César et de Pompée. Cette peinture murale exceptionnelle est attribuée à l’Ecole de Fontainebleau (Niccolo dell’Abate, Ruggiero de Ruggieri, Nicolas de Hoey, XVIe).
Elle a été récemment restaurée dans toute sa longueur.
La salle des Archives
La chambre de Diane, située dans le pavillon Nord Est, a été entièrement décorée au XVIe siècle pour la célèbre belle-sœur du commanditaire du château, Diane de Poitiers.
Les peintures murales de cette salle, attribuées au peintre de l'Ecole de Fontainebleau Nicolas de Hoey, avaient subi des détériorations et altérations importantes, ce qui a nécessité une grande campagne de restauration entre 2002 à 2013.
Un dernier coup d'œil à ce merveilleux château qu'il faut absolument visiter, vous en serez émerveillés...
http://www.chateau-ancy.com/fr/
L'orangerie du château abrite souvent de très belles expositions.
votre commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 27 Juin 2015 à 06:00
Après la visite du château de Maulnes, nous sommes allés nous restaurer dans un charmant établissement, "le restaurant de l'écluse", situé au bord du canal, à Chassignelles.
Plusieurs choix de plats s'offraient à nous, le secrétaire de la SAHC, Jacques Stréer nous les a proposés...
Un agréable Kir bien rafraîchissant nous a donné un peu de pep, après la montée et la descente des marches de Maulnes !!...
Les plats proposés ont été absolument délicieux et très bien présentés. Nous avons déjeuné à l'intérieur, le temps étant incertain, mais on peut aussi le faire sous les marronniers au bord du canal lorsqu'il fait beau, ce que nous avions fait lors d'un voyage organisé par Villages Anciens-Villages d'Avenir (VA-VA) en 2011.
Un restaurant que je recommande tout particulièrement !
Melon et jambon cru :
Filet de dorade au beurre blanc :
ou joue de porc à la tomate :
Fromages de la région :
Millefeuilles :
En sortant du restaurant nous avons eu la chance de voir fonctionner l'écluse de Chassignelles.
Il faut de bons muscles à l'éclusière !!
Nous voici près de l'église de Chassignelles, riche de peintures murales extraordinaires. (le lien pour lire l'article que j'avais écrit en 2011, après la visite avec VA-VA, est en bas de page)
L'église Saint-Jean-Baptiste de Chassignelles date du XIIème siècle. Elle a été restaurée grâce à la ténacité de l'Association "Les Amis de l'église Saint-Jean-Baptiste".
Elle est magnifiquement recouverte de "laves".
Deux membres des Amis de l'église de Chassignelles nous ont présenté l'église sous son porche daté du XIIIème siècle.
Des peintures murales existaient sur les côtés du porche: elles représentaient le "Dit des trois morts et des trois vifs" : trois jeunes chevaliers rencontrent trois squelettes qui les exhortent à se repentir "Tel je fus comme tu es, et tel que je suis tu seras"
De chaque côté de l'entrée on peut admirer (et photographier !) des corbeaux, celui de gauche représentant une figure humaine...
La nef est entièrement recouverte de peintures murales, sur le plafond et les côtés : hexagones, carrés, losanges, mailles, fleurettes, fleurs de lys, lions, aigles, c'est extraordinaire !
L'église de Chassignelles possède un très beau baptistère...je ne l'avais pas photographié en 2011, pourtant il le mérite.
Voici mon ancien article sur l'église de Chassignelles, avec plus de renseignements et surtout plus de photos :
http://www.christaldesaintmarc.com/l-eglise-de-chassignelles-c653166
votre commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 26 Juin 2015 à 06:00
La Société Archéologique et Historique du Châtillonnais (SAHC) a proposé, pour son voyage annuel, la visite de trois monuments prestigieux du Tonnerrois (département de l'Yonne) : le château de Maulnes, l'église de Chassignelles et le château d'Ancy le Franc.
Nous nous sommes donc retrouvés à Maulnes samedi matin 20 juin...
J'avoue que j'ai été un peu déçue de redécouvrir le château en pleine rénovation... Je l'avais admiré dans toute sa splendeur extérieure en 2011 (je mettrai le lien de l'article que j'avais publié à l'époque, en bas de celui-ci ).
Dans les anciens communs, le guide nous présente les deux prestigieux propriétaires qui ont décidé, en 1566, la construction de ce relais de chasse : Louise de Clermont-Tonnerre, duchesse d'Uzès, et Antoine de Crussol, duc d'Uzès .
Une maquette nous montre le château, qui était, autrefois, relié aux communs par une galerie couverte.
Nous allons pénétrer dans le château par la porte d'une des cinq tours, celle de la tour nord.
Mais auparavant, la personne qui nous guide nous montre la corniche à modillons, située sous la toiture, corniche qui est ornée de têtes de chiens et de lions (aujourd'hui la plupart sont des copies).
Un magnifique escalier hélicoïdal, composé de 104 marches conduit en haut du château. Il tourne autour d'un puits au fond duquel coule une source.
La domesticité puisait l'eau dans la source, avec un seau attaché à une corde. On voit ici l'usure de la pierre par la corde au cours du temps....
Au début de cet article, j'ai regretté l'allure actuelle du château , défiguré par ses échafaudages...mais par contre, à l'intérieur, j'ai eu une très belle surprise !!!
En effet, depuis 2012, les travaux de rénovation des salles du château ont beaucoup progressé : des plafonds ont été refaits dans des pièces que l'on ne visitait pas...
Nous sommes ici dans l'étage dit "noble", ce sont les appartements du Duc D'Uzès.
Le cabinet de travail du Duc :
Les travaux de la grande salle de réception ont progressé.
Nous sommes maintenant, toujours à l'étage "noble", dans l'appartement de la Duchesse d'Uzès....
Voici sa garde-robe... Ses vêtements étaient sans doute rangés dans de beaux coffres, ce qui permettait de les déplacer facilement lors du changement de château.
La Duchesse d'Uzès a quand même vécu une année entière dans ce château.
Nous voici tout en haut de l'escalier hélicoïdal...
L'escalier est éclairé par un oculus. Celui-ci a été fermé en 2003 par une pyramide de verre pour éviter le ruissellement de l'eau de pluie et la dégradation du bâtiment.
Les combles ont été magnifiquement refaits
Les ouvriers ont laissé des restes de charpentes...
Nous redescendons cette fois pour voir la source qui jaillit sous le château (monter et descendre en tout 208 marches, c'est bon pour la santé, mais les mollets s'en sont souvenus le lendemain !)
En levant la tête, voici une vue de l'oculus...
Nous voici près de la source dont l'eau s'écoule dans un nymphée, protégé par des grilles.
L'eau recouvrait autrefois le sol de cette pièce.
Tout a été très bien pensé dans ce relais de chasse : ces pierres travaillées voulaient montrer que le bâtiment était ancien.
Tout autour du château, le long de la corniche, on pouvait voir des têtes de chiens sculptés, nous faisant comprendre que la passion du Duc d'Uzès était la chasse...mais la forme des barreaux des ouvertures, en pointe de flèches nous le montre aussi...raffinement de cette période de la Renaissance !
Nous voici maintenant près de la salle de bain, chauffée par un hypocauste.
Sur les murs de la salle de bains, on distingue des restes de peintures murales...
Il faut noter que les murs de toutes les pièces en étaient recouvertes.
Nous terminons la visite de l'intérieur du château, par cette pièce où l'on peut voir un tableau réalisé au XVIIIème siècle représentant le relais de chasse du Duc et de la Duchesse d'Uzès...
Le peintre n'a absolument pas respecté les dimensions du château...d'ailleurs il ne l'avait jamais vu avant de le peindre !
La personne qui nous guide nous montre, ici, la vraie représentation du château...
Pour finir cette si intéressante visite, nous avons fait le tour du château pour aller voir le nymphée.
Notre groupe ayant été partagé en deux, nous avons rejoint les autres adhérents qui nous attendent au loin.
Un dernier coup d'œil à ce superbe monument qui comporte encore bien des secrets...
Derrière les voyageurs, on distingue la partie des communs qui sert maintenant de salle d'accueil.
Alors, rendez-vous dans quelques années pour admirer cet étrange château, sans doute entièrement rénové....
Voici le lien de l'article sur le château de Maulnes, rédigé en 2012, j'y donne des renseignements complémentaires que je n'ai pas voulu remettre dans celui-ci.
http://www.christaldesaintmarc.com/le-chateau-de-maulnes-a-cruzy-le-chatel-yonne-a37786242
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique