Visite du cimetière Saint-Vorles avec Dominique Masson
Publié le 27 Avril 2016
La Mission locale du Tonnerrois a organisé pour les personnes intéressées à la recherche d'un métier, "le mois de la découverte des métiers". Après une présentation des métiers de l'alimentaire, suivie de celle des nouveaux métiers de l'Armée de terre, la dernière a été l'évocation des métiers du "funéraire" qui sont peu connus mais nombreux.
Avant la présentation de ces métiers qui devait avoir lieu le lendemain , madame la Directrice de la Mission locale du Tonnerrois a demandé à Dominique Masson de faire visiter le beau et ancien cimetière Saint-Vorles de Châtillon sur Seine aux personnes intéressées par un futur métier, ce qui a été fait mardi 26 avril 2016.
Malheureusement sous une pluie battante....
Avant de commencer la visite du cimetière Saint-Vorles, Dominique Masson a évoqué l'origine des cimetières.
Avant Charlemagne existait encore la coutume païenne d'incinération des morts. Sous son empire, a été prescrit de donner une sépulture aux défunts. En effet, les Chrétiens croyant à la résurrection des morts, il leur était impossible moralement de les faire disparaître par crémation.
Les paroissiens pensaient que plus on est proche de Dieu, plus on est sous sa protection, ils demandèrent donc à être inhumés au plus près des églises, ce fut la naissance du cimetière paroissial.
Durant le haut Moyen Âge, le cimetière entourait l'église, sans délimitation ni architecture particulières, puis, à partir du XIIe siècle, il fut clos par des murs avec une croix placée en son centre. Les défunts étaient ensevelis dans des tombes particulières, mais les plus pauvres finissaient dans la fosse commune.
A cette époque il était interdit d’inhumer à l’intérieur de l’église. Mais cette interdiction connut des dérogations pour les hauts dignitaires ecclésiastiques et les nobles qui possédaient une place « réservée » à l’intérieur des églises, surtout lorsqu’ils en étaient les donateurs ou constructeurs. Les bourgeois acquirent au XIIIe siècle le droit de sépulture dans les églises contre des sommes d'argent de plus en plus élevées. On voit encore leurs dalles funéraires dans presque toutes les églises datant d'avant 1776, car c'est à cette date qu'il fut mis fin aux tombes dans les églises.
Napoléon 1er imposa, pour des raisons de salubrité, que le cimetière se trouve « hors l'enceinte des villes et des faubourgs ». À partir de cette époque, le cimetière ne fut plus religieux mais laïque, placé sous l'autorité de la commune. Désormais, tout le monde peut y être enterré.
Les nouvelles préoccupations sanitaires qui se développèrent au long du XVIIIe siècle furent accompagnées de recommandations pour agrandir les cimetières, en réaliser extra-muros, surtout dans les grandes agglomérations urbaines.
Voici les plans du cimetière Saint-Vorles auquel on peut se référer pour retrouver une tombe particulière.
Voici quelques exemples de tombes qui pourraient nécessiter des rénovations par un tailleur de pierre, un marbrier...
Un sculpteur de pierre pourrait refaire certaines statues, comme celle si belle, mais bien abîmée, de la tombe Courtois et Lemonnier...
Un très bel exemple de rénovation récente, la tombe de la famille Maître, un très beau travail !
Quand il fut interdit d'être inhumé dans les églises, certains bourgeois se firent construire des chapelles particulières dans les cimetières.
Ici la chapelle de la famille Bougueret, maîtres de forges.
Un marbrier peut réaliser de belles tombes en marbre ou en pierre, le graveur peut y apposer le nom des personnes défuntes, comme ici celui de la regrettée Madeleine Grivotet.
Les céramistes réalisent des objets à mettre sur les tombes : livres ouverts, plaques, fleurs....
Un arrêt obligé près du tombeau du Maréchal Marmont.
Plusieurs métiers du funéraire ont été évoqués lors de cette visite : fossoyeurs, tailleur de pierre, marbrier, graveur, céramiste. On peut y ajouter le conseiller funéraire, les services funéraires, les porteurs, le thanatopracteur, et même les fleuristes qui réalisent des gerbes et couronnes en fleurs naturelles !
Malgré la pluie, je pense que cette visite fut enrichissante pour ces jeunes à l'aube de choisir un métier, les métiers du funéraire étant intéressants et...hélas il y aura toujours des défunts jusqu'à la nuit des temps, alors ces métiers sont finalement des métiers d'avenir...