blog d'une châtillonnaise
Par Christaldesaintmarc
Lors du dernier "mardi-découverte" proposé par l'Office du Tourisme du Pays Châtillonnais, nous avons fait la connaissance de Jean-Baptiste Zarat, jeune agriculteur de Saint Broing les Moines qui a fait le choix de la conversion en bio de 45 hectares, ces 45 ha étant une partie des 150 hectares que son père exploite à Saint Broing.
Nous l'avons rencontré près d'une de ses parcelles cultivée en "agroforesterie".
La démarche de Jean-Baptiste est originale : il a partagé cette parcelle en bandes de 27 mètres de large. Chaque bande est plantée différemment : une en trèfle, l'autre en tournesol,d'autres encore en colza et en lentilles ou en graminées etc..
Chaque bande est bordée d'arbres, pour l'instant encore jeunes, des pommiers, des merisiers...
Les arbres qui longent les bandes sont visibles ici, ils sont pour l'instant protégés par des gaines qui empêchent les animaux sauvages (chevreuils par exemple) de les brouter. :
A leur maturité, les arbres seront taillés pour ne pas dépasser 4 mètres de hauteur, leurs fruits régaleront les oiseaux , leur bois pourra servir de bois d'oeuvre.
Avec cette notion "d'agroforesterie", on reproduit un microsystème bénéfique aux plantes.
Faire du bio, ce n'est pas seulement ne pas utiliser d'engrais et de pesticides, c'est aussi redonner toute sa place à la nature...
Au pied de chaque arbre on a répandu des écorces de frêne pour éviter l'évaporation.
Ces arbres auront plus tard, des racines qui descendront très bas dans le sol, ils n'utiliseront pas l'eau superficielle nécessaire aux plantes cultivées dans les bandes. En automne, les feuilles qu'ils perdront enrichiront le sol d'oligo-éléments, à l'image de ce qui se passe en forêt, d'où le terme d'agroforesterie.
Le foin de trèfle ou de luzerne, récolté dans certaines parcelles sera lui aussi, en partie, laissé au sol pour l'enrichir.
Jean-Baptiste Zarat pratique l'assolement quinquennal : blé, lentilles, colza, seigle, légumineuses se succèdent d'années en années.
Dans une autre parcelle, au loin, une culture de sarrazin, de couleur rouge à maturité...
De retour à la ferme, le jeune cultivateur nous explique qu'il, utilise des semences anciennes bio: au départ il s'en procure 40 graines, qu'il doit multiplier d'année en année, il lui faut 5 ans pour arriver à en avoir suffisamment pour ensemencer une bande. Ce choix de variétés anciennes permet de faire de la farine moins riche en gluten, ce gluten auquel bien des personnes sont allergiques.
Car Jean-Baptiste n'est pas seulement cultivateur, mais il est aussi meunier, huilier et boulanger !!
Voici son moulin à meule de pierre, un moulin Astrié, qui préserve le germe de blé.
Puisqu'il cultive des graines oléagineuses, Jean-Baptiste en extrait de l'huile à l'aide de cette presse à froid (sur l'étagère). Les graines ne sont pressées qu'une fois.
Le reste des graines pressées forme le tourteau dont se régaleront les bêtes élevées par son père Jean Zarat, rien n'est perdu !
Nous voici maintenant dans le fournil où se fabrique le pain bio au levain..
qui sera cuit dans ce four à bois.
Le four se charge de bois par le bas . Le volant fait tourner la sole.
Jean-Baptiste Zarat prépare et cuit son pain le vendredi, il le vend à Saint Broing les Moines le vendredi soir, et au marché de Châtillon sur Seine le samedi matin.
Il fournit aussi une boutique bio à Dijon, à 50 kms, il ne veut pas commercialiser ce qu'il fabrique ou cultive au delà d'un rayon de 60 kms de son village.
Voici les différentes graines qu'il cultive...
et les farines qu'il produit...
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