"Victor Hugo,mon Amour", une très belle évocation de la passion de Juliette Drouet pour Victor Hugo, a ébloui les spectateurs du TGB.
Publié le 27 Novembre 2019
Rencontre, désir, passion, jalousie, exil, c’est l’histoire de ce couple mythique et mémorable qu’ont formé Juliette Drouet et Victor Hugo. Une vie d’amour que la fiction n’aurait pas osé imaginer, ou la véritable histoire d’un demi-siècle de passion ponctuée par vingt-trois mille lettres échangées. À partir de cette monumentale correspondance, Anthéa Sogno a composé ce spectacle qui illustre les grands moments de leur vie amoureuse, littéraire et politique.
En 1833, un jeune dramaturge nommé Victor Hugo, tombe amoureux d’une princesse de théâtre lors de la lecture de « Lucrèce Borgia »
Jaloux, il lui demande d’abandonner la scène. Par amour, elle accepte...
et comme elle s’ennuie :
« écris-moi, lui dit-il, écris-moi tout ce qui te trottera par la tête, tout ce qui te fera battre le cœur. »
Ils partageront les joies comme les peines, le deuil de leurs filles respectives....
Elle l'admirera lorsque le grand homme s'exprimera à la Chambre des Députés...
Elle se fâchera lorsqu'il la trompera....
mais elle acceptera de le suivre en exil à Guernesey...
Il lui fera lire en premier son chef d'œuvre : les Misérables...
Leur amour durera cinquante ans....
jusqu’au 11 mai 1883, date à laquelle, après l’avoir adoré au point de lui avoir tout sacrifié, elle ferma les yeux.
Et, ce jour-là, Victor Hugo ferma son encrier pour toujours.
"Victor Hugo mon amour" fut un spectacle magnifique et les deux acteurs passionnés par leurs personnages, furent très applaudis.
Tout était réussi : le jeu des acteurs, les costumes, le décor, et la mise en scène.
Un bien beau spectacle que j'espère vous n'avez pas manqué !
Après le spectacle, Anthéa Sogno, l'éblouissante Juliette Drouet, nous a ensuite révélé de quelle façon elle a tenu à faire renaître cette héroïne trop méconnue, qui pourtant a tenu une grande place dans la vie et l'œuvre de Victor Hugo.
Le premier tour de force a été de choisir parmi leurs nombreux écrits, tous plus beaux les uns que les autres, de quoi recréer de véritables dialogues. Comme pour chacune des adaptations que j’ai faites auparavant, la même exigence m’a saisie, je voulais que tout soit authentique, que tout ait été dit, susurré ou hurlé. Ainsi, l’enfilade de scènes qui racontent leur vie, à été construite ainsi : une phrase écrite par Juliette répond parfaitement à une question extraite d’une des lettres de Victor et ainsi de suite. Puis, quelques extraits de pièces, de leurs journaux intimes, ou de la presse, tout devait être historique.
Nous avons fait tout cela pour faire du théâtre. En jouant la pièce, nous nous sommes aperçus que nous étions au-delà, car nous n’interprétons pas des personnages de théâtre, nous incarnons des personnes qui ont vécu, et nous ne disons pas des dialogues inventés par un dramaturge, les mots que nous nous disons sont les leurs.
Comment ne pas penser que ces deux-là ne se sourient pas tendrement au-dessus de la Comédie Bastille, comme ils ont souri au dessus du Théâtre des amants, lors de la création en Avignon et profitent de notre passage sur terre pour continuer à se dire, 125 ans après leur mort, combien ils s’aiment encore ?
Une pièce d’Anthéa Sogno
Mise en scène : Jacques Décombe
Avec Anthéa Sogno et Sacha Petronijevic