Souvenirs de Pierre Roy : les lavandières de Saint Germain le Rocheux
Publié le 5 Juin 2017
LES LAVANDIERES DE SAINT GERMAIN
Les habitantes du village faisaient leurs lessives une fois par mois. Elles allaient au lavoir avec une brouette.
Lorsqu’il n’y avait pas d’eau, elles avaient recours au minuscule lavoir de la route de Châtillon-Rochefort, ou à celui de Busseaut en bas de la côte de Saint Germain (2km), d’un bon débit.
Vers 1920, les lavandières de la ferme étaient descendues en voiture avec le chargement de lessives. La voiture reviendrait le soir pour remonter ces personnes.
A midi, Suzanne (ma future femme ) alors âgée de 7 -8 ans devait porter le déjeuner aux laveuses dans un panier : pain, fromage, vin ainsi qu’une timbale à réchauffer sur un feu de bois dans un coin du lavoir.
Elle était arrivée à 200 mètres du lavoir encore caché par les buissons, lorsqu’elle vit détaler sur les pentes de Busseaut un gros chien , elle prit peur en pensant, comme le petit chaperon rouge, que c’était un méchant loup.
Elle fit demi-tour se sauva à toutes jambes au pays. Elle n’osa pas rentrer à la ferme et entra dans la première maison amie, celle de Madame Fréget.
Suzanne lui expliqua toute tremblante d’émotion ce qu’elle avait vu . Cette brave personne la calma, lui apporta un réconfort, puis au bout d’un moment lui proposa de l’accompagner.
Elles firent le trajet sans incident. Mais ces aller et retour avaient occasionné deux heures de retard dans le portage du repas Les femmes étaient fort impatientes , il y avait longtemps que midi était sonné au clocher du village.
Le froid, les mains dans l’eau, elles avaient bien faim. Enfin la bonne dame expliqua le désarroi de Suzanne et tout fut oublié.
UN LOUP ENRAGÉ A SAINT GERMAIN LE ROCHEUX
L’histoire d’un loup enragé est un fait décrit et authentique .
Encore quelques personnes (dont Paulette Tanière, Renée Mullier) se souviennent avoir entendu leurs grands-parents conter la triste fin d’un homme, Claude Copin, parent de notre famille, soldat de Napoléon 1er.
Un loup enragé errait dans la région de Saint Germain le Rocheux.
Il fut aperçu par les villageois sur la route de la Chouette. Le « Grand Copin » , prévenu, se porta à sa rencontre armé d’un couteau de cuisine.
Homme courageux, il s’approcha de l’animal hagard, bavant. Il l’enfourcha, d’une main lui tenant le museau fermé , il lui planta son couteau entre les deux pattes de devant, dans la poitrine.
Malgré ces précautions, le loup le mordit au petit doigt, on encrotta la bête morte. Copin se lava les mains, mais ne tint pas compte de cette égratignure.
Peut-être deux mois s’étaient écoulés qu’à l’occasion, je crois, du 14 juillet, Copin jouait aux quilles, bien que malade.
C’était son tour de renvoyer les boules, mais on vit qu’il les jetait sans force, de façon désordonnée.
Les hommes s’inquiétèrent de son comportement, ils remarquèrent que de la bave coulait de ses lèvres. et, se souvenant alors du loup, tous dirent qu’il était peut-être enragé. On alla chercher le docteur qui consulta et confirma les dires de ses camarades.
Le remède, effroyable : on ligota le patient sur son lit , puis à l’aide d’un édredon de plumes on l’étouffa. On entra le lendemain dans sa chambre et on constata le décès .
Monsieur Louis Pasteur ne fit ses découvertes que plus tard.
Et pourtant en 1810, voici ce qui était préconisé :