Souvenirs de Pierre Roy: les guerres de 1870 et de 1914-1918, à Aisey sur Seine
Publié le 9 Mai 2017
La guerre de 1870 à Aisey :
En 1870, Aisey fut occupé par les Prussiens. La population était terrifiée.
(illustration : http://www.laguerrede1870enimages.fr/page71.html)
De même ces Bavarois craignaient les francs-tireurs. Aussi pour s’assurer leur sécurité, un de ces soldats devait coucher avec le grand-père Copin.
Grand-père Copin s’exécuta afin d’éviter à la population du village des actes de représailles intempestifs de la part de ces soldats.
Un jour se trouvait du fromage de tête sur la table de grand-père, ce soldat vint à passer, ne sachant s’exprimer, il demandait et disait « from…from… »et le grand-père d’ajouter… « mâche, cochon » en lui en donnant.
Cette troupe ne séjourna que très peu de temps au village, laissant un des leurs au cimetière.
Un habitant, probablement un franc-tireur, vécut durant cette occupation dans les bois de Grange-Didier, dans une grotte à la Roche du Seigneur.
Les Américains durant la guerre 1914-1918 à Aisey :
Durant la guerre mondiale franco-allemande 14-18, les armées alliées étaient très épuisées, la suite du conflit était incertaine, des volontaires américains et canadiens, servant sous la « bannière étoilée » étaient venus se joindre à nos côtés pour activer la fin victorieuse du génocide en 1917-1918.
Après les combats meurtriers sur les fronts de Champagne Argonne, des unités vinrent en repos en Bourgogne et dans de nombreuses localités du Châtillonnais, de l’Auxois. Soldats jeunes, bien habillés, en kaki, bonnet de police différent des nôtres à deux pointes.
Larges chapeaux de feutre enfoncés en quatre creux sur le dessus, liseret de cuir autour et terminé par deux glands. Sur la veste, deux petits macarons en bronze indiquant l’unité. Sur les manches étaient cousus grade et fonction, pantalon de cheval, guêtres en toile rangers.
Tous les habitants avaient mis les chambres et locaux disponibles à leurs besoins, ce n’était pas suffisant et nombreux étaient ceux qui couchaient dans les granges, sur le foin.
Aussi construisirent-ils des baraquements en bois typiquement U.S. sur la promenade des tilleuls, dans le pré de Gail, à la Pentane (derrière chez Vermant).
Ces bâtiments, recouverts, ainsi que les côtés, d’épais papiers goudronnés, fenêtres avec des feuilles de celluloïd mat.
Il y avait leur intendance, drugstore, Y.M.C.A.,infirmerie, douches, cuisines, réfectoires, gamelles de dix rations.
Chaque homme avait sa gamelle individuelle en aluminium, une espèce de poële ovale avec une queue, un plat-assiette, cuiller,fourchette,couteau, quart, le tout s’emboitant, se pliant dans un minimum de place
On avait déjà vu des camions militaires Fiat, Renault etc…passer en convois chargés de troupes montant au front de Champagne.
Là on vit leurs premiers camions différents, tracteurs à roues, à bandages caoutchouc, avant et arrière directionnels, volant vertical, sans pare-brise etc…et de marque Nash-Quad, Wrigh, des voitures Ford T dites « araignées », élevées, quelques gros mulets et chevaux, qu’enfant nous comparions avec les chevaux du Châtillonnais, les plus beaux.
(illustration : https://mvcgfrance.org/)