Par Christaldesaintmarc
En 1895, Armand Roy était en apprentissage à l’hôtel de Bourgogne à Dijon .
Pour y entrer comme apprenti, il fallait que ses parents versent 800 francs Or, fournissent 12 tabliers, 12 torchons, 12 tour de cou etc..(voir l’article précédent)
L’apprenti était logé au grenier avec Adrien Blanchot.
Un jour un client de marque qui était descendu à l’hôtel voulait partir le lendemain à Dôle, mais il ne connaissait pas la route. Le patron de l’hôtel lui dit « Je vais vous faire accompagner pour vous montrer la direction ». s’adressant à mon père il lui dit : « Armand , vous irez montrer à Monsieur la route de Dôle jusqu’au cimetière ».
Mon père était ravi : monter dans une automobile à pétrole, sans chevaux, c’était extraordinaire ! Le monsieur dans une peau de bique, casquette, grosses lunettes, en imposait. Père, en tenue de cuisinier, toque sur la tête, fier comme un pape, alla jusqu’au cimetière. Le voyageur lui dit « Veux-tu faire quelques kilomètres jusqu’à Neuilly ? », Armand accepta, il était tellement enchanté ! Il se fit arrêter à Neuilly, descendit, mais maintenant il fallait rentrer à l’hôtel : 7 kms à faire au pas de course. Il arriva à l’hôtel à 10h30 alors qu’il fallait être en cuisine à 8h.
Le chef le sermonna vertement, le punissant d’un mois de privation de sortie (2h l’après-midi). Durant ses après-midis de punition, le chef lui faisait réduire de l’eau avec une spatule en bois, sur le fourneau tout rouge, manches retroussées, il suait sang et eau sous la surveillance du chef (le chef se punissait aussi de sa décision puisqu’il restait là !)
Il restait à mon père encore six mois pour terminer son apprentissage, il ne lui adressa plus jamais la parole ni le salua lors de son départ .
Armand Roy devint, plus tard, cuisinier au buffet de la gare à Besançon, marié à Constance Nicolas .
Trois de leurs enfants naquirent à Besançon : Madeleine, Pierre et Yvonne...
Puis vint la guerre de 1914...
La suite au prochain article...
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