Sainte Catherine et saint Nicolas étaient priés ensemble dans les églises Châtillonnaises pour favoriser les mariages !
Publié le 31 Mai 2020
En publiant les photos des nombreuses statues de saint Nicolas présentes dans beaucoup d'églises Châtillonnaises, je m'étais demandée pourquoi ce saint était ainsi honoré ...alors que nous sommes loin des territoires de l'Est où il est énormément fêté.
C'est Anne Bouhélier, qui connaît très bien les coutumes Châtillonnaises (elle est guide de Pays), qui m'a donné l'explication de ce mystère, bien éloigné de ce que je pensais, la voici :
Saint Nicolas dans le Châtillonnais était célébré comme saint patron des jeunes gens à marier et sainte Catherine comme sainte patronne des jeunes filles.
Ces deux fêtes codifiaient les relations entre filles et garçons à une époque où les occasions de rencontres étaient plus restreintes qu'aujourd'hui et où les choix matrimoniaux étaient très encadrés.
Les festivités comportaient au cours de la journée : cérémonie religieuse, procession, partage de la brioche mais aussi un grand bal.
Traditionnellement, le bal était offert par les filles aux garçons lors de la sainte Catherine et les garçons rendaient l'invitation pour la saint Nicolas.
Ce rite très important jusqu'au début du XXe siècle et généralisé sur l'ensemble des paroisses de notre secteur explique le fait que l'on trouve des statues de saint Nicolas et de sainte Catherine d'Alexandrie dans une majorité d'églises.
Ce patronage trouverait son origine dans le "miracle des trois filles". Selon la légende dorée, St Nicolas avait pour voisin un homme qui, ruiné, ne pouvait marier ses trois filles faute de dot. Ce dernier envisageait de les prostituer afin de récolter l'argent nécessaire à leurs subsistances. Nicolas, refusant que ses jeunes voisines ne puissent se marier, décida, en secret, de donner trois bourses pleines d'or à ces jeunes femmes. L’homme put marier ses filles et toute la famille fut heureuse ! "
Ce geste fit de Nicolas le saint patron des jeunes gens à marier.
L'évocation de sainte Catherine d'Alexandrie m'a conduite à rechercher les statues la représentant dans nos églises, il y en a en effet autant que de celles de saint Nicolas....et maintenant nous en connaissons la cause !
Autricourt :
Balot :
Belan sur Ource :
Bissey la Côte :
Brion sur Ource :
Faverolles les Lucey :
Laignes :
Magny-Lambert :
Saint-Germain le Rocheux :
Savoisy :
Vertault :
Veuxhaulles sur Aube :
Bâtons de Procession :
Chaumont le Bois :
Grancey sur Ource :
Villotte sur Ource :
Quelques mots sur cette sainte couronnée, représentée avec une roue et souvent avec une épée :
La tradition situe sa naissance à Alexandrie et date sa mort dans la même ville, à dix-huit ans en 312, sous le règne de Maximin II Daïa.
Elle était très instruite compte tenu de son sexe et de son âge : à 18 ans elle convertit plusieurs philosophes qui avaient été chargés par l'empereur de la faire renoncer à sa foi.
On croit qu'elle s'appelait « Dorothée », et que le prénom Catherine (du mot syriaque "céthar", couronne) lui fut donné parce qu'elle remporta, dit saint Jérôme, la triple couronne de la virginité, de la science, et du martyr.
Elle est la patronne des écoles de filles et des élèves de philosophie, et on la représente souvent appuyée sur une roue à demi rompue et teintée de sang. Elle serait apparue à sainte Jeanne d'Arc, en compagnie de sainte Marguerite et de l'archange Saint Michel.
Sa légende et son culte se sont répandus depuis l'Orient vers l'Occident et sont largement attestés après les croisades.
L'Église la célèbre le 25 novembre. Sa fête donne traditionnellement lieu à diverses célébrations populaires, dont celles des jeunes filles à marier de plus de vingt-cinq ans, appelées les catherinettes.
Selon certains chercheurs modernes, la légende de Catherine est probablement basée sur la vie et l'assassinat de la philosophe grecque Hypatie (355-415), en inversant les rôles des chrétiens et des païens.