Une réunion sur le devenir de la région du Châtillonnais a eu lieu à Saint Marc sur Seine le 5 novembre 2016, à l'initiative de Philippe Bertrand
Une réunion sur le devenir de notre territoire Châtillonnais a été proposée le 5 novembre 2016 à Saint Marc sur Seine, par Philippe Bertrand, journaliste à France-Inter,( il anime les très suivis "Carnets de Campagne"), à toutes les personnes de bonne volonté qui veulent voir bouger notre si belle région.
J'attendais que Philippe Bertrand m'envoie le compte rendu de cette réunion pour évoquer cette réunion, le voici.
Merci à toutes et à tous d’avoir été présent(e)s à cette réunion informelle. Votre présence a confirmé votre curiosité pour certains et votre volonté plus prononcée pour d’autres à prendre la parole dans un contexte pénible non seulement pour notre ruralité, mais pour notre pays en proie à des joutes pré-présidentielles consternantes. Et ce n’est pas fini, hélas. Finalement ce contexte politique et socio-économique écorché favorise notre envie de prendre position, de dire ce que nous voulons devenir, de partager un avenir qui nous serait commun et digne d’être vécu. C’est aussi simple que cela. Cela se place au-dessus des clivages politiques gauche-droite (oublions les autres). J’ai le sentiment de jouer un rôle de tribun en vous écrivant ici, ce que je refuse, mais j’assume comme vous un rôle de citoyen déterminé à vouloir vivre en harmonie dans mon pays, sud haut-marnais et nord-côte d’Or.
Au-delà du nombre incroyable de présents à ce rendez-vous (il ne faut pas s’arrêter sur la quantité, mais quand même), je retiens que l’exemple de départ donné par Jean-Yves Pineau par l’agence de développement d’économie culturelle du Couserans, a pu poser les jalons de tout organisme composé d’habitants et d’opérateurs culturels déjà en place.
Un projet n’est imaginable qu’à la seule condition qu’il se réalise avec les populations locales. Les élections politiques nous ont souvent donné l’exemple du « parachutage » qui détonait avec la volonté locale. A cet égard, je regrette de n’avoir pas partagé une question de base pour ouvrir les débats : que désirons-nous ? quel avenir souhaitons-nous donner à nos campagnes ? et quels sont nos besoins ?
Finalement ces questions pourraient circuler par email entre nous, comme un sondage qui affinerait les options discutées ce samedi à Saint-Marc.
Donc Jean-Yves a bien précisé que le cas du Couserans respectait le principe du faire ensemble et non de la prescription extérieure qui donnerait la ligne de conduite à suivre.
Quel territoire ?
Avec l’autre exemple donné par Marie-Solange Dubès du Chameau de Châteauvillain, avec la présence d’élus et amis de Haute-Marne, (merci à vous), il est évident qu’un projet citoyen devra prendre corps sur les deux départements malgré les retards pris par le Châtillonnais sur le pays langrois.
Nous ne sommes pas dans la compétition, mais plus nous serons nombreux à conjuguer nos efforts et nos forces et plus nous aurons de chance à être entendu. Personnellement et pour répondre à Francis Castella qui fait un superbe travail à Sainte-Colombe, je ne pense pas que la communauté de communes, surtout celle du Châtillonnais, soit l’interlocuteur idéal. Au contraire la réunion des intercommunalités du 52 et du 21 me paraît nécessaire.
Et le Parc ?
Comme l’a précisé Hervé Parmentier, le GIP du futur parc a un délégué à la culture et notre action sera déterminante dans les projets portés par les populations.
Autrement dit, nous avons un relais auprès du bureau de préfiguration du label et une attente des responsables du GIP. Le projet ne se réalisera pas en parallèle mais en symbiose avec le Parc. Le Parc est une base de construction idéale et comme l’a signifié Xavier Douroux, responsable des opérations des Nouveaux Commanditaires pour la Fondation de France, le projet que nous tramons sera intégré au projet d’ensemble du Parc à l’instar de ce que Xavier a suivi pour la première fondation de territoire dans le Morvan. Xavier a rappelé que l’idée d’une fondation de territoire épousant les contours du parc était déjà en gestation. Il a jouté à bon escient que cette participation directe que nous aurons sur l’avenir de ce zonage, est déterminante. Nous ne pouvons pas rester au stade de la plainte et des regrets. Nous ne pouvons plus nous reposer sur le flou que l’Etat et certaines collectivités laissent planer. On ne décide pas pour la population, mais il faut que l’envie partagée soit prépondérante et clairement déclarée. Il a été rappelé au passage que le travail de réhabilitation de l’abbaye du Val des Choues entre parfaitement dans ce qu’il faut prendre en compte aujourd’hui. Aucune perspective, comme celle de la vènerie, ne doit être prise à la légère. Cette tradition est bien ancrée dans la culture locale (pour une fois qu’il y a un ingrédient bien spécifié), et comme toutes les autres valeurs qui constituent l’identité locale, celle-ci doit entrer dans une nouvelle mise en perspective, moderne voire contemporaine.
Et alors ?
A l’unanimité a été voté le projet de création d’une association. Pour rassurer certaines personnes qui redoutent la création d’une association supplémentaire qui viendrait s’additionner à celles existantes, il ne s’agit que d’un statut et non d’une désignation intrinsèque et définitive. Entendons plutôt donc la création d’un collectif à statut associatif. Donc jamais ce projet ne portera le nom d’association de développement culturel calculé sur le zonage du parc. J’ai suggéré que cet organisme soit totalement collégial c’est-à-dire sans hiérarchie d’organisation et de gestion. On le sait bien, cette organisation très classique réplique le schéma habituel d’une présidence à qui on délègue les pouvoirs. Ce collectif doit en ce sens donner l’exemple de l’organisation transversale, sans présidence, sinon une « présidence » partagée, collégiale et participative. Elle serait la préfiguration de ce qui sera, je l’espère une fondation de territoire, et elle pourra affiner ses statuts en SCIC par exemple, société coopérative d’intérêt collectif.
Et Maintenant ?
Un groupe de « forgerons » s’est déclaré. Ces forgerons seront les représentants actifs de l’ensemble du collectif. Ils seront les porte-parole du groupe et devront conserver la transparence des réflexions afin de conserver une dimension démocratique dans laquelle personne ne se sentira lésé.
Les forgerons déclarés le 5 novembre sont :
Francis Dupas et l’association ARCE de Recey-sur-Ource
JL Lamey, maire de Beaulieu
Jean-Claude Gaultier
Patrick et Marie Mathiaut
Victor Lenoble
Gérard Desprez
Gloria Friedmann
Fabienne et Fabien Ansault
Laurent Houy-Château
Philippe Bertrand
Thierry Rouyer
Marie-Solange Dubès
Jean-Claude Volot
Suggestions pour les forgerons ?
D’abord quel que soit son degré d’investissement, nous attendons que chacun soit l’ambassadeur du projet. Des paroles suffisent à modifier les idées arrêtées. Ensuite il est nécessaire, afin d’éviter l’écueil de la réunionite traditionnelle, que les forgerons communiquent leurs intentions et réflexions par mail et messages sur Internet. C’est un gain de temps qui permet à la prochaine réunion physique d’avancer un canevas déjà construit.
Aux forgerons revient la charge de faire le tour des aspirations des populations, de les synthétiser et de proposer des pistes de constructions. L’estimation des besoins est essentielle car c’est elle qui va déterminer le reste du projet indépendamment des propositions que nous pourrons apporter par la suite.
Quelques pistes de propositions :
Deux sujets sont en cours de réflexion
La création d’une fondation du territoire des forêts de Champagne et de Bourgogne
Je dispose d’une présentation de la Fondation du Morvan créée en 2015. Elle se prononce en faveur d’un repérage des besoins, d’une aide à l’installation de personnes souhaitant créer leur activité et de financement des candidats à la survie économique (je ne parle pas d’expansion à notre échelle) lorsque le projet semble viable et prometteur de travail et d’emplois. Xavier Douroux, qui a pris contact avec les responsables de la Fondation de France, rapporte une réaction très positive de ceux-ci. Le principe est que « notre » fondation sera abritée par la FDF, laquelle pourra compléter nos besoins financiers. Il n’empêche que cette fondation doit garantir un apport de 100 000 euros sur 5 ans. C’est là où il est nécessaire de dégager un poste de travail pour prospecter et communiquer sur cette fondation en gestation. L’autre exigence de la FDF, qui nous convient bien, est que la Fondation soit portée par la population et non prise en main par les collectivités. Il ne s’agit pas de se séparer des communes ou collectivités de communes, mais une fondation territoriale est d’abord l’expression d’une volonté de la société civile. Par ailleurs Jean-Claude Volot, qui connaît bien les démarches administratives et les stratégies entrepreneuriales vient d’entrer en contact avec la Fondation du Morvan pour étayer le texte qui constituera la charte de notre fondation.
L’agence de développement culturel
Celle-ci pourrait être une des initiatives soutenues par la Fondation de territoire. Cette agence aura plusieurs charges :
Constituer un annuaire de tous les représentants des arts et des pratiques artistiques culturelles du nord 21 et du sud 52. Techniciens, plasticiens, compagnies théâtres, musiciens, compagnie danse, vidéastes. Gérer ces coordonnées dans un esprit coopératif, c’est-à-dire mettre en relation chaque compétence lorsqu’une complémentarité est demandée. Une compagnie de théâtre peut avoir besoin durant un contrat de création d’un technicien son et lumière. L’agence réalise la mise en relation à partir de son annuaire
Elle aura en charge la promotion et la communication des créations, des événements et des spectacles en gestation.
Elle sera l’interlocuteur des collectivités (organisation d’événements culturels) et sera une force de propositions à leur égard.
Elle sera la garante d’une mutualisation des moyens techniques (lieux, salles, matériels, calendriers et contrats).
Elle accompagnera les projets en cours de mise en place et tiendra son plein rôle d’agence culturelle : Patricia Dallio et sa compagnie Sound Track (52) cherchent une commune dans le cadre d’une création artistique en interaction avec les habitants, ou Victor le Noble s’empare du site de la clouterie de Chamesson (21) et souhaitent réunir dans la SCI de démarrage artistes et artisans.
Elle sera garante de la qualité des propositions. Elle fait œuvre d’éducation populaire en ce sens, mais elle se doit de défendre des projets artistiques exigeants. Chacun pense et fait ce qu’il veut, mais si elle a ses raisons d’être, c’est d’abord pour soumettre aux populations locales et extérieures des créations contemporaines et non une animation standard qui émerge parfois dans nos territoires.
Quelques pistes pour animer un éventuel lieu comme pourrait l’être l’ancien hôtel Michaud d’Aignay-le-Duc.
Favoriser des réunions publiques comme organiser des cafés des bonnes nouvelles : il s’agit d’inviter un acteur du territoire (21 et 52) à venir exposer son cheminement, ses objectifs, les moyens utilisés pour réaliser le projet et si celui est bien avancé, présenter le bilan de son activité.
Soumettre aux communes et à leurs conseils municipaux des entrevues qui exposeront aux élus les attentes et les aspirations des groupes de citoyens.
Prévoir ce qui sera un centre de ressources de documentation sur les développements locaux (livres, magazines, liens internet et interlocuteurs utiles)- personnellement je tiens à votre disposition un ensemble d’ouvrages et de publications qui pourront place dans un lieu libre d’accès à tous.
Etablir un espace de travail partagé dans l’esprit co-working (il permet aux personnes locales ayant besoin d’un bureau informatique de travail de s’installer ici provisoirement ou durablement et aux personnes de passage de trouver un lieu de télétravail).
Prévoir aussi un site ou plateforme internet comprenant une présentation des lieux et une boîte à outils utiles à toute personne extérieure.
Envisager rapidement un fonds qui permettra afin de dédommager le référent méthodologique pour toute démarche future. Un technicien de l’ingénierie utile. Evidemment je pense à Jean-Yves Pineau pour cette charge et à proposer à Françoise Naudet, d’être la tête chercheuse des partenaires financiers de la Fondation, si tous deux sont évidemment d’accord.
Le premier temps valable pour les forgerons et les autres est, à mon sens, de faire un répertoire exhaustif des forces en présence (lieux personnes, compagnies, activités) et d’établir une liste des besoins. C’est un sondage d’opinion que je propose de réaliser si vous êtes d’accord. Et surtout que les forgerons puissent communiquer entre eux directement puisqu’ils sont aux avant-postes.
Merci et à tout bientôt