Publié le 11 Juin 2018
Après la visite de Mussy sur Seine, et d'Essoyes, les adhérents de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais se sont rendus sur le site d'une ancienne commanderie templière du département de l'Aube, celle d'Avalleur.
La Commanderie d'Avalleur est une commanderie hospitalière d'origine templière située dans le département de l'Aube, région Champagne-Ardenne, à environ 25 km au sud de Troyes sur la commune de Bar-sur-Seine.
Ils ont été accueilli par José Cotel, membre de la direction de l'Office du Tourisme de Bar sur Seine revêtu d'une superbe tenue de templier.
José Cotel nous a conté l'histoire de ce véritable trésor templier.
La commanderie fut fondée au profit de l'Ordre du Temple vers 1167, par les dons effectués par le comte Manassès de Bar. Elle s'étendait alors sur un domaine forestier de 200 arpents. Il est fait référence à la commanderie d'Avalleur à la date de 1172, d'après les cartulaires.
À partir de cette date, on trouve des traces de donations qui devinrent de plus en plus nombreuses: en 1173, dons de Milon d'Avalleur, en 1174, don de l'usage du moulin de Besaces, par Étienne de Besaces, en 1204, dons des seigneurs locaux concernant des terres à Essoyes.
D'autres dons furent faits en 1205, 1207, 1213 par Haymon aux frères de la commanderie, et 1219 par le seigneur de Rochefort et par Milon d'Autricourt.
Le dernier templier de cette commanderie fut Chrestien de Bissey.
Lors de la dissolution de l'Ordre du Temple en 1312, la commanderie revint à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Le domaine resta géré de la même façon.
Le 8 février 1520, Avalleur s’agrandit par association avec la commanderie de Thors au nord-est.
Devenue bien national à la Révolution, la commanderie passa aux mains d’exploitants agricoles. Dans le corps de logis, deux tours et la bergerie furent détruites et les bâtiments de la ferme furent remaniés au cours du XIXe siècle.
Depuis peu le corps de logis de la commanderie, réaménagé à la Renaissance, a été superbement restauré par le département de l'Aube.
La façade ouest possède encore une tourelle, partie d'une ancienne porte fortifiée.
De belles fenêtres à accolades :
Des fenêtres à meneaux...
Au dessus d'une porte, on admire un linteau armorié avec les blasons de la famille Choiseul (XVIème siècle).
José Cotel nous présente la chapelle templière d'Avalleur, qui devint un certain temps une église paroissiale de Bar sur Seine.
La chapelle a fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 mars 1921.
Comme la plupart des chapelles templières, celle d'Avalleur est de forme rectangulaire mesurant 25 mètres sur 6 mètres .
Si l'intérieur est de style gothique, l'extérieur, quant à lui, est plutôt roman avec un portail à colonnes et chapiteaux.
L'intérieur possède trois travées de croisées d'ogives avec une inspiration cistercienne.
Le chevet plat, comme dans de nombreuses chapelles templières, est percé de trois longues ouvertures que l'on appelle un "triplet".
Voici les deux "lavabos" où le prêtre faisait ses ablutions :
Toutes les croisées d'ogives sont travaillées et ornées de décors floraux.
mais aussi de personnages...
On peut encore apercevoir des traces de fresques sur certains murs de la chapelle.
Nous nous dirigeons vers la sortie, mais nos amis "templiers" nous invitent , par groupes de dix, à monter voir la charpente de la chapelle
La superbe charpente, du XIIIème siècle, est dans un état incroyable, préservée du temps depuis tant de siècles...
Cette merveille, en forme de coque renversée, nous montre la maîtrise de ces charpentiers-templiers de génie.
Cette charpente de chêne est arrivée jusqu'à nous dans un parfait état de conservation.
Notre guide-templier nous révèle que le toit de la chapelle était recouvert de joubarbes, qui protégeaient la charpente en absorbant l'eau de pluie.
Des espaces permettaient à des pigeons voyageurs d'entrer sous la charpente. Ce sont les arabes qui ont inventé le transport d'informations par oiseaux, les templiers ont rapporté chez nous cette façon originale de communiquer .
On voit encore des inscriptions faites par les charpentiers du XIIIème siècle sur les poutres, c'est vraiment émouvant....
Voici comment on liait les poutres entre elles par "emboitement"
Sur la façade nord de la chapelle, au-dessus d'une jolie porte romane, on admire le blason de Jacques de Souvré, commandeur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1616.
Merci à nos amis templiers de nous avoir si bien présenté ce "trésor" aubois en partageant avec nous toutes leurs immenses connaissances historiques .
Vous retrouverez José Cotel lors des visites d'églises châtillonnaises organisées par l'association "Un jour, une église", dont voici le programme :