Publié le 9 Septembre 2024

Notule de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(Quatrième et dernière partie)

CLOCHER ET TOURELLE D’ESCALIER

C’est aussi au XVIe siècle que fut construit le clocher, assis sur la quatrième travée.

On ne sait s’il y avait un clocher auparavant et quelle forme il pouvait avoir.

A la base du clocher se remarquent quelques morceaux de sarcophages.

Le clocher était aussi à la charge des habitants. Lors de la réception des travaux, il fut constaté que l’échelle pour monter au beffroi faite ainsi qu’il est dit; le sommier posé sous les poutrelles du beffroi et le plancher dudit beffroi fait à neuf, avec madrier de chêne de dix-huit lignes d’épaisseur, clouée avec clous sur les poutrelles dudit beffroi, le mouton[i] fait à la petite cloche en bois d’orme et posé  garni de leurs anciens ferrements avec son bras de chaize[ii] neuf, le battant de l’autre cloche raccourci par le haut et le mouton rassuré aux coins de forces sous les clavettons.

En 1750, il avait été prévu que le battant de ladite cloche sera par le bout du  haut raccourci de 2 pouces, afin qu’il frappe du fort au fort. Le mouton de la grosse cloche sera rechargé avec soins de force, de sorte que la cloche ne batelle nullement[iii]) ; ladite tour jointoyée en dedans et en dehors avec chaux et sable, ainsi que les joints des vitraux; le couvert dudit clocher repiqué en lave où il en manquait et les bétons  enlevés  que les places sont rendues nettesMais la tourelle qui conduit au clocher est surplombée, corrompue et ruineuse; il faudra la démolir jusque dans ses fondements, la rétablir et reconstruire sur un bon fond solide, ce qui n’a pas été fait, et l’élever de sa même hauteur.

En 1755, dans le compte-rendu de la réception des travaux, nous avons reconnu que ladite tourelle est reconstruite à neuf de six pieds de diamètre dans œuvre et deux pieds trois pouces d’épaisseur, sa retraite observée à six pouces au-dessus du rez-de-terre, que ses murs sont élevés avec bons moellons en bonne liaison avec les murs de la chapelle saint Nicolas et de la nef; qu’il y a deux petites fenêtres d’observées pour éclairer l’escalier qui est dans ladite tourelle; que les marches dans la tourelle sont de pierre dure taillé proprement et faite à noyau massif; qu’il y a les sept premières marches de  garnies en maçonnerie en plein par-dessous; que les marches sont toutes d’une seule pièce, dont dix-neuf de neuve, le surplus des vieilles qui se sont trouvé de bonne qualité , lesquels sont toutes posées à mortier de chaux et sable; son plafond sur la dernière marche est fait en planches de chêne avec une traverse par-dessous comme il est dit; le comble de ladite tourelle est garni de son demi entrait de croupe de deux goussets neufs et d’une faite assemblé à l’aguille en lauze sur la sablière du passage de ladite tourelle sur ladite chapelle saint Nicolas; ladite tourelle recouverte en lave sur coste de chêne ; la maçonnerie de la tourelle est gobeté[iv] à joints apparents par-dehors et renduite en dedans au lieu qui est dit jointoyer

L'église Saint-Marcel de Vix, un notule de Dominique Masson

Figure 48 :L'église côté nord avec le clocher et la tourelle pour monter au clocher

 TOITURE ET INTÉRIEUR

La toiture de la nef fut refaite, aussi bien la charpente que la couverture en lave, là où c’était nécessaire.

La grande voûte sera recouverte comme ci-devant, tant de l’ancienne lave que de celle qui sera fournie par l’adjudicataire. La charpente du bas-côté au nord sera reposé comme ci-devant; on observera d’asseoir solidement sur les butant, posés sur les arêtes doubleaux, les faitières dudit comble, afin de les contenir de toutes parts. Le comble de susdite chapelle de la Vierge sera réparé d’un bout de sablière de neuf pieds de longueur sur cinq pouces et cinq pouces et demi de gros, posés sur le gouttereau au levant; d’un bout defaite de douze pieds sur sept à huit pouces de gros au levant; d’un bout de faite de même longueur et de cinq pouces sur cinq et demi gros, assemblés à tenons et mortaise avec l’aiguille[i] et posé solidement sur le mur pignon à neuf, repiqué le dit couvert avec bonnes côtés de chênes de force posés et arrêtés solidement sur chaque chevron, avec cheville en bois, à quatre pouces d’éloignement au plus; le dit couvert sera recouvert et repiqué dans les parties qui ne le seront pas, avec lave neuve et échantillon, solidement et proprement … Toutes laves et butins qui se trouveront sur les voûtes desdites chapelles et en augmentent inutilement les poussées, seront enlevées et portées au champ, ainsi que les butins et décombres occasionnées par les susdites réparations.         

A la réception des travaux, en 1755, il fut constaté que la grande voûte est recouverte en lave neuve sur son couronnement; ainsi que le dessus de la charpente du bas-côté au nord, les filières posant sur les buttant des arcs doubleaux, le cours de sablière posé à neuf; les chevrons ont été posé à neuf et fournis par les habitants, d’autant qu’ils n’étaient point porté par l’adjudication d’être fourni à neuf. 

L’intérieur de l’église devait également être revu.

 On profita des travaux pour effectuer un ravalement.

Il fut prévu que les murs neufs seront proprement enduits et blanchis de deux couches avec la brosse, avec chauxfort blanches; tous les enduits desdites deux chapelles qui se trouvent teintes de vert et autres couleurs, dégradés et bourseux, seront réparés par de nouveaux enduits proprement posés et blanchis de deux couches à la brosse. Les deux vitraux des dites chapelles seront décrassés, nettoyés et réparés des pièces manquantes et les lézardes devaient être bouchées.                                                       

Le carrelage en mauvais état, fut réparé. Ce n’était pas la première fois qu’il y avait eu des réparations.

Le 12 mars 1693, un marché pour repaver l’église avec de la pierre d’Étrochey avait été passé avec Noêl Degoix.

En 1750, Le carrelage du sanctuaire est dit en bon état, mais celui du chœur est en très mauvais état; il sera nécessaire de le relever en entier et de le reposer bien de niveau et en bonne liaison, après en avoir refait les parements, ciselures et joints, bien carrément; le surplus dudit pavé qui doit remplacer les cassés, usés et trop petits seront fournis par l’adjudicataire en pierre dure de bonne qualité, d’environ trois pouces d’épaisseur, trois pieds au moins de longueur et dix-huit à vingt pouces de largeur, proprement layés entre quatre ciselures, tailles à joints bien carrés, posés bien de niveau, solidement avec repous[ii]et en bonne liaison; ledit pavé neuf consiste en deux toises quarrées. Le carrelage de la nef est en très mauvais état; il faudra le relever et le reposer bien de niveau et en bonne liaison, après avoir refait les parements, joints, et relevé les ciselures des meilleurs pavés; il en sera suppléé en carreaux neufs, pierre dure, six toises quarrées,de l‘échantillon et façon de ceux du chœur ci devant dit. Lesquels seront particulièrement posés dans les passages ou couloirs. Le carrelage desdites chapelles est en très mauvais état, il sera aussi relevé en entier, reposé bien de niveau, et avec celui du chœur, après en avoir dressé les parements, relevé les ciselures et refait les joints bien carrément; il sera fourni par l’adjudicataire quatre toises carrées, de carreaux neufs de l’échantillon et qualités de ceux-ci-dessus dits pour le chœur, posés de même au lieu des plus usés, plus petits et cassés. Cependant, à la réception des travaux: le carreau  de la nef est refait bien et de niveau à celui du chœur. Il est porté par le devis d’en fournir six toises à neuf, il s’en trouve environ huit toises de fourni à neuf, desquels deux toise sen sus ne sera tenu compte à l’adjudicataire d’aucunes augmentations, faute par lui de ne le pas avoir fourni de l’échantillon ainsi que ce qu’il y a de plus de fait de pavé sous les basses voûtes des côtés de la nef qui ne sont point expliqué audit devis, n’étant parlé que de la nef seulement.

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Figure 49 : Armoiries de Benjamin Junot, gravées sur sa pierre tombale

 Il reste cependant au sol quelques pierres tombales, dont celle de  Benjamin Junot.

Sur le champ, il est inscrit:

SOVS/CETTE TOMBE/GIT NOBLE HO/MME. BENJAMIN/IVNOT. DARCE/VIVANT. CONSEL/LER. DV. ROY. TRES/ORIER. GENERAL. DE. FRANCE. ET. GARDE/DV SCEL AV BVREAV DE/FRANCE. EN. BOVRGO/GNE. ET. BRESSE. SE/GNEVR. D'ESTROCHE/ET. DE. BEAVREGARD/QVI DECEDA. LE. XIII IO/VR. DE. MAY. M.D.C./PRIE. DIEV. POVR/SON. AME/1650 ; et, au centre, sont gravées ses armoiries. 

On y trouve aussi un morceau d’inscription romaine, du Ier siècle, et diverses pierres tombales.

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Figure 50 : Fragment d'inscription gallo-romaine réemployé comme pavage

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Figure 51 : Pierre tombale avec symbole christique

C’est probablement à la suite de cette restauration que l’église fut re-consacrée; la seule croix de consécration encore existante, peinte sur le pilastre entre la troisième et la quatrième travée, laisse voir une fleur de lis.

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Figure 52 : Croix de consécration, peinte sur le pilastre, en haut à droite (fleur de lis)

On profita également de cette restauration pour effectuer quelques modifications.

Les fonts baptismaux furent, à cette occasion, déplacés: les fonds qui se trouvent au chœur seront transférés dans l’angle du mur pignon et gouttereau au nord de la nef, son carrelage en marchepied sera aussi transporté et refait, sa balustrade y sera posée et assurée avec bonnes pattes et l’ancienne place où il était , rétablie; il sera pratiqué ou observé au mur pignon à reconstruire, à l’endroit desdits fonts, une petite fenêtre de 15 pouces en carré pour renfermer les huiles, plats et tout ce qui doit servit au baptême; elle sera fermée d’un châssis dormant, assuré solidement avec pattes de force et noyé dans les enduits, et d’une porte d’assemblage et de force, ferrée de 2 fiches à gond, d’une serrure de 4 pouces, garnie de fer, gâche, vis, clef et entrée; l’ancienne place desdits fonts sera rétablie tant en carrelage, qu’enduits, qui auront pu être endommagés.

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Figure 53 : Les fonts-baptismaux dans le bas-côté nord (les fonts peuvent dater de la seconde moitié du XVIIIème siècle)

Pour tous ces travaux, l’intendant de Sauvigny envoya à son confrère de Bourgogne, le 29 octobre 1753, l’arrêt du conseil confirmant l’adjudication qui avait été faite des réparations de l’église et ordonnant que tous les propriétaires et habitants des deux villages y contribuent.

Mais il y eut opposition des forains, en l’occurrence 9 habitants de Châtillon, qui ne voulurent pas contribuer à ces dépenses; à la tête de ceux-ci, on trouvait les sieurs Rémond, lieutenant-général du bailliage, Vaillant de Savoisy, lieutenant des maréchaux de France, ou Lambert, lieutenant des eaux et forêts.

Ces derniers adressèrent une supplication aux deux intendants, mais ils durent finalement participer.

Des collecteurs furent nommés pour répartir les dépenses entre tous les habitants[i].

LES RÉPARATIONS ULTÉRIEURES

Suite à une pétition des habitants de Vix et d’Étrochey, du 9 septembre 1790, l’architecte Bourceret, de Châtillon, fut nommé expert pour estimer les réparations à faire.

Le devis, du 7 octobre 1791, s’élevait à 500 £ 10 S. 5 D; il y avait la toiture à revoir, les colonnes du petit portail étaient pourries et les murs étaient à rejointoyer[ii].

Puis des réparations urgentes eurent lieu, tout au long du XIXe siècle.                   

En 1811, en conformité de l’arrêté du sous-préfet du 23 novembre, un devis fut établi par Jean Baudry, maçon à Vix, pour faire les réparations les plus urgentes, le 18 février 1812, de 900 £ (dont 400 £ pour réparer la couverture; mais, si Vix avait de l’argent en caisse, Étrochey n’en avait pas).                           

En 1822 et 1823, environ 50 toises de couverture durent être rapidement refaites; Joseph Tridon, charpentier et couvreur à Cérilly, et Claude Corard, maçon et tailleur de pierre à Vix, s’y employèrent, la facture étant de 732, 54 F.          

Le 18 avril 1824, les maires de Vix et d’Étrochey écrivirent au préfet, lui demandant de les aider à faire des travaux car, outre la cloche fêlée, la totalité de la couverture tombe de toute part, les crépis, tant en dehors qu’en dedans, sont presque tous à refaire, mais ils manquent d’argent.

De plus, Ils se plaignent du sous-préfet actuel de Châtillon et de son prédécesseur qui ont manifesté l’intention de réunir la commune d’Étrochey à celle de Sainte Colombe et celle de Vix à celle de Pothières.

Non seulement ces églises ne pourraient pas contenir tous les villageois, mais les communications en hiver sont très difficiles entre ces villages et le prêtre, aussi zélé soit-il, ne pourrait aller célébrer la messe à Pothières, puis à Vix.

Pour appuyer leur demande auprès du préfet, les deux maires font appel au marquis Ruffo de Bonneval de la Fare, propriétaire du château d’Étrochey.

Le comte va insister sur l’église Saint-Marcel, une des plus anciennes de votre département…église d’une architecture gothique et élégante, mais à la veille de s’écrouler si quelques réparations n’y sont pas faites.

Et le comte terminait en souhaitant que le préfet lance une souscription, avec le roi et les princes en tête:il est d’ailleurs plus digne de vous, que de tout autre, de contribuer puissamment à la reconstruction des temples du Seigneur.

Le préfet lui répondit, le 11 mai, que de l’argent était donné aux départements, mais que la somme était trop faible et le préfet l’avait signalé au ministre de l’Intérieur; le préfet lui suggérait qu’il demande à son père de passer dans les ministères. 

En 1834, eut lieu l’adjudication de travaux pour réparer l’église et construire une sacristie; ce fut Jean Tardy, menuisier de Pothières, qui s’en porta adjudicataire, pour 568,6 francs; l’architecte Roze en fit le devis estimatif et fut chargé de surveiller les travaux.

La dépense totale de 596 francs 16 centimes(28, 40 francs étant pour payer l’architecte), fut imputée sur les fonds libres communaux[iii].

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Figure 54 : Plan des innovations à apporter à l'église (Tridon le 11 juin 1835 ADCO, E DEP 711-42)

En vertu de l’arrêté du sous-préfet du 16 janvier 1835, Simon Tridon, en présence du maire, rédigea son devis; il consistait à démolir les trois petites fenêtres des bas-côtés nord et sud et les remplacer par des fenêtres de 1,50 m de haut sur 0,80 m de large; les enduits devaient être refaits jusqu’à hauteur d’un mètre, avec du ciment de Pouilly et ensuite avec application d’une couche de blanc à bourre, lavée de deux couches à la colle; on devait rejointoyer la tour du clocher et y faire des abat-vents; un fossé serait fait tout autour de l’église, car elle était humide; le pavé dégradé serait fait en pierre d’Étrochey; à l’intérieur, les autels latéraux seraient faits en chêne et l’appui de communion en fer; le devis total s’élevait à 2937 francs.

Le 28 juin, le maire exposait au Conseil municipal que des réparations très urgentes étaient à faire à l’église communale; que la majeure partie de celles à faire dans l’intérieur de ladite église provenaient de vétusté, mais que le reste offrait encore aux regards  des habitants l’effroyable tableau de la dévastation révolutionnaire; que les réparations à faire à la partie extérieure étaient de nature si urgente que, si l’on tardait plus longtemps de s’en occuper, cet édifice exposé, de par sa situation sur la montagne, à toutes les intempéries des saisons, tomberait bientôt en ruine, et que la commune se trouverait  dans peu d’années sans Eglise, et sans moyens pour pouvoir jamais en reconstruire une.

Quant au devis de 2937 francs, la commune était entièrement dépourvue de toute espèce de ressource pour pouvoir faire face à ces dépenses, attendu que les recettes annuelles que présente son budget et celui de sa fabrique suffisent à peine à pour couvrir ses dépenses ordinaires [i].

Le Conseil municipal ne pouvait constater qu’il ne pouvait contracter d’emprunt, parce que la commune ne pourrait donner aucune garantie et qu’elle ne pouvait s’imposer extraordinairement, attendu que les plus imposés sont tous des propriétaires forains qui lui ont constamment refusé leur concours toutes les fois qu’elle le leur a demandé en pareille occasion.

Cependant, le sous-préfet, avec les fonds accordés par le préfet, estima qu’il y avait lieu d’approuver le devis et engageait le maire à procéder à l’adjudication des travaux (et ceci fut approuvé par le préfet le premier août 1835).

Cependant, les travaux ne semblent pas avoir été réalisés ou partiellement (les fenêtres ne furent pas agrandies, il n’y a pas d’appui de communion en fer, etc.).          

En 1847, eurent lieu des réparations à la voûte, car une des principales ogives de la voûte tombait par parcelles et s’affaissait: deux ou trois jours de retard eussent suffi pour causer la ruine de l’édifice.

Claude Corard fit les réparations, remit des bandes de fer, en janvier 1847, pour 74,90 francs.

Une quête fut faite à Étrochey et la fabrique de Vix n’avait pas de revenu.

Finalement, la commune de Vix prit une délibération, le 10 février 1848, pour payer la moitié et la commune d’Étrochey prit également, le 27 février 1849, une délibération pour payer l’autre moitié[ii].

Le 7 janvier 1854, le maire de Vix s’était adressé au sous-préfet: d’urgentes et de considérables réparations se trouvant à faire en ce moment tant à l’église Saint Marcel qu’au presbytère de cette commune, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien m’autoriser à convoquer extraordinairement le conseil municipal ainsi que les plus imposés au rôle de ladite commune afin que cette assemblée  puisse aviser au moyen de réaliser les fonds nécessaires aux dépenses que nécessitent ces réparations (Roze Cousturier étant l’architecte)[iii].                           

En 1858, Corard, pour 54,35 francs, répara la couverture en lave et une panne à la charpente, fit des cordons autour de la tour du clocher et y mit une échelle et répara également 5 vitraux.

Chaque commune en paya la moitié[iv].

En 1862, l’évêque François Victor Rivet écrivit au préfet: Je pense qu’il est grandement temps que votre autorité intervienne, soit pour réparer, si possible, la vieille église, ce qui serait préférable, au point de vue religieux et moral, soit pour en faire construire une autre  plus à la portée des habitants de ces deux communes réunies en une seule paroisse. J’espère, M. le Préfet, que vous voudrez bien ordonner à l’architecte de l’arrondissement d’aller visiter l’église de Saint Marcel, de vous en faire son rapport et prendre ensuite telles mesures que vous croirez utile.

Le préfet, le 18 juillet, ordonna au sous-préfet de faire procéder à une visite et voir ce qu’il en était.

Il ajoutait également que l’église devait être réparée immédiatement, si elle en était susceptible et, dans le cas contraire, qu’il soit procédé à une reconstruction  permettant de placer l’édifice plus à portée des deux communes[v].                                                                           

En 1865, il y a une demande urgente de réparations, mais les deux communes n’ont pas d’argent[vi].                                                                            

En 1882, fut fait un devis pour refaire la couverture de l’église et reprendre les parements extérieurs (devis de 6000 francs).                                                         

En 1893, des travaux urgents furent réalisés à la tour de l’église, pour éviter des accidents; ils furent réalisés par M. Parisot, carrier à Vix, pour un montant de 35,75 francs (payés par la commune de Vix).

L’église fut classée au titre des monuments historiques le 9 mai 1914, mais nécessita encore des restaurations au cours du XXe siècle[vii].                                   

En 1933, des bons de souscription, allant de 5 francs à 100 francs, furent vendus afin de restaurer l’église; ainsi 1670 francs furent récoltés (475 francs avaient été collectés à Vix et 1195 francs à Étrochey).

De sorte qu’en 1936, Monseigneur Pierre Petit de Julleville, écrivit au maire de Vix qu’il avait appris avec plaisir que, sur votre initiative, la belle église de St Marcel, qu’il a visitée, est en voie de restauration.

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Figure 55 :Souscription pour réparer l'église Saint-Marcel (ADCO,E dépôt 711-art 42)

L’église fut encore restaurée, suite (dit-on) à une visite du général de Gaulle en 1966, mais il y eut des malfaçons.                                                                              

La dernière intervention eut lieu à la fin du XXe siècle.

Grâce à l’intervention de l’État, de la région, du département et des collectivités locales, un financement de 1 100 000 francs permit une restauration de l’édifice (la plus grosse dépense ayant été pour la couverture en lave; il y avait eu auparavant une réparation urgente d’une poutre maîtresse et de nouvelles portes, remplaçant celles dégradées et éventrées par des voleurs); pour célébrer la fin des travaux, eut lieu, à l’église, le dimanche 3 juin 1984, une cérémonie en présence de nombreuses personnalités[i].

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Figure 56 : Livret pour la fête de la restauration de l'église

Un sarcophage trapézoïdal, entier (de 1,90 m de long sur 26 cm de hauteur), datant du haut moyen-âge et déposé d’abord dans le chœur, fut réinstallé près du porche d’entrée.

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Figure 57 : Sarcophage déposé dans le bas-côté sud

  LA CLOCHE

Celle-ci posa aussi quelques problèmes. 

 Lors des restaurations de 1750, on parle de deux cloches, mais l’une a peut-être disparu à la Révolution.                                        

En 1823, la cloche fut cassée, le dimanche de la Fête Dieu 1823.

En 1824, une nouvelle cloche fut installée, fondue par M. Brenel, un fondeur châtillonnais installé rue de l’Orme.

Elle eut comme parrain le maréchal Marmont, duc de Raguse, maréchal et pair de France, ministre d’Etat, chevalier des ordres du Roi, major général de la garde royale, grande croix de l’ordre royal de la Légion d’honneur, gouverneur de la première division militaire, commandeur de l’ordre impérial de la Couronne de Fer, grande croix de l’Ordre royal, de l’Aigle d’Or de Würtemberg et, comme marraine, madame Anne Françoise  Henriette Poussy ; ce parrainage s’explique parce que le maréchal Marmont et M. Bazile-Poussy étaient les personnages les plus importants ayant des propriétés sur Étrochey et Vix et notamment des lavoirs à mines et des patouillets qu’ils y exploitaient[i].                                                                                                                                

En 1880, le support pour poser la cloche coûta 43 francs.

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Figure 58 : Echange de lettre entre le maire de Vix et la fonderie Jeanne d'Arc (ADCO,E DEP,711 article 52)

En 1936, en raison d’une subvention accordée par le ministre des Beaux-Arts, le maire de Vix s’adressa à Georges Farnier, fondeur de cloche à Robécourt, dans les Vosges, pour la refonte éventuelle de la cloche fêlée et entièrement hors d’usage.

Cette cloche avait à la base un diamètre de 1,035 m; elle devait donner le fa dièze et, selon le fondeur, peser primitivement entre 680 et 700 kg de bronze[i] .

Mais un morceau important était tombé et disparu, de sorte que le poids restant ne devait être que de 650 kg.

Les accessoires anciens (mouton, battant, ferrures de suspension, bras de sonnerie) dataient eux aussi de 1824 ; ils étaient impropres à tout service futur et ne pouvaient être ajustés à une nouvelle cloche; le fondeur constata également que la charpente comportait deux cases libres.

Le 23 août, le maire passa commande, pour 700 francs, d’une nouvelle cloche, donnant le si et pesant 3 00 kg.

La cloche devait être à Vix pour le 11 novembre et elle fut aussitôt installée dans le clocher.                                      

Mais le maire rencontra une difficulté concernant la bénédiction, car il pensait que le curé de Pothières pourrait s’en charger, mais ce dernier refusa.

S’étant adressé à l’évêque de Dijon, Pierre Petit de Julleville, celui-ci lui répondit qu’il venait d’être nommé à l’archevêché de Rouen et n’avait pas encore de successeur; il conseilla au maire de s’adresser au vicaire général.

Ce dernier expliqua alors que seuls l’évêque ou le vicaire pouvaient faire cette bénédiction et qu’il était difficile de faire une bénédiction solennelle, la cloche étant déjà installée dans le clocher; le vicaire donna pouvoir à l’abbé Rousselet de bénir la cloche de façon privée, ce qui fut fait.

Comme c’était le maire de Vix qui avait pris cette décision, le conseil municipal d’Étrochey voulut bien contribuer pour la moitié à cet achat, mais le maire de Vix devrait rendre compte du produit de la vente de l’ancienne. Cette cloche fut baptisée « Rosalie ».

N’est-elle pas jolie notre église                                                         Avec son toit de pierres grises                                                         Depuis plus de huit cents ans                                                      Elle veille sur ses habitants                                                      

A ses pieds le petit cimetière                                                             

Où reposent des familles entières                                                           J’y viendrai dormir à mon tour,                                                 Quand sera venu le grand jour                                                 Sous les caresses de la bise                                                      A l’ombre de ma vieille église

       Simone Peussot-Vix (revue Florilège-n° 12)

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Figure 59 : L'église de Vix, vue du bas de la colline

(Dominique Masson)

 

[i] En fait, le fondeur s’était trompé dans son estimation : « Votre ancienne cloche m’a causé un gros déboire ; elle pesait 70 kg de moins que mon estimation, ce qui me fait une perte sèche de plus de 500 francs …Je n’ai jamais rencontré une cloche à paroi aussi faible … car, avec son diamètre, elle aurait dû, neuve, peser plus de 700 kilos, alors que je n’ai trouvé que 580 kilos ». ADCO, E dépôt711, article 42 ; E dépôt 266,  article 31 ; 2 O 711/19

 [i] Croix  Charles : « Cloches anciennes et modernes de Châtillon-sur-Seine » ; Massenet, 1932. Le fondeur fut Joseph Brenel, fondeur à Châtillon.

[i] Cette restauration se fit sous la conduite de M. Jantzen, architecte en chef des Monuments Historiques. Le dallage fut refait avec le concours de la Société des Carrières d’Étrochey.

[i] Pour l’année 1834, les dépenses de la commune s’élevaient à 460, 46 francs et les recettes à 511,37 francs ; ADCO, 2 V, article 32

[ii] ADCO, 2 O 711/19

[iii] ADCO, E dépôt 711/42

[iv] ADCO ; E dépôt  711-42

[v] L’évêque signalait que « depuis plusieurs années déjà, j’ai dû retirer à la paroisse de Vix et Étrochey son curé dont elle laissait son logement  en ruines … » ; ADCO, 2 O 711/19

[vi] ADCO, E dépôt 266, article 31

[vii] On peut se demander si cette église, primitivement, avait une travée supplémentaire à l’ouest, mais avait un chœur moins profond à l’ouest (chevet plat ?). 

[i] La réception des travaux fut faite le 9 novembre 1755

[ii] Le 22 thermidor an XIII ( 10 août 1805), Jean Baptiste Masson, menuisier à Obtrée, fut chargé de faire la chaire à prêcher, le confessionnal et un piédestal ; ADCO, E dépôt 266, article 31

[iii] ADCO ; 2 O 711/19

[i] Aiguille : en charpente : c’est une pièce de bois d'un comble pyramidal dans lequel viennent s'assembler les arbalétriers

[ii] Repous : mortier fait avec de la brique pilée et de petits plâtras, destiné, entre autres, à remblayer des chemins

 [i]Le mouton, ou joug, est le support en bois de la cloche

[ii] Chaise : éléments de charpente constituant l'assise d'une structure particulière (clocher par ex.) ou d'un étaiement.

[iii]Batteler(nord de la France) : « battre, sonner les cloches»  

[iv]XIXe siècle. Dérivé de gobeter. Maçonnerie ;  Plâtre, enduit employé pour gobeter ; travail exécuté en gobetant. (On dit aussi Gobetis.)

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 9 Septembre 2024

Notule d'histoire de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(Troisième partie)

LE CHŒUR

Enfin, à l’est, se trouve le chœur. Dans le devis de 1750, les réparations étaient estimées à 150 £ (articles 1 à 4). Extérieurement, les corniches du chœur et du bras du transept nord ne sont pas au même niveau et un morceau de sculpture plus ancien a été incorporé dans le mur nord.

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Figure 38 : liaison entre la corniche du transept, à droite, et celle du chœur à gauche

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Figure 39 : Pierre sculptée réemployée dans le mur du chœur

Intérieurement, le chœur est pentagonal. Deux forts culots, de chaque côté du chœur, reçoivent les arcs ou nervures des voûtes d’ogives de la croisée du transept, l’arc brisé ouvrant sur le chœur et les six arcs soutenant la voûte d’ogives sexpartite.

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Figure 40 : Le chœur avec une voûte en palmier à six branches (voûtes d'ogives à pénétration)

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Figure 41 : Clef de voûte du chœur

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Figure 42 : Culot dans le chœur

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Figure 43 : Piscine double et tablette, au fronton blason avec burettes

Ce chœur est éclairé par trois baies à meneaux et remplages flamboyants. Au tympan de la baie centrale, subsistent des fragments de vitraux du XVIe siècle; dans la lancette centrale, se trouve Dieu le Père bénissant, des ornements à forme végétale et des monogrammes du Christ, en grisaille et jaune d’argent[i].           Dans le mur sud, se trouve une piscine double.

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Figure 44 : Vitrail du chœur  Dieu le Père, XVIème siècle

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Figure 45 : Fragments de vitraux du XVIème siècle dans la baie centrale et verrerie moderne

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Figure 46 : Voûte sixpartite du chœur

On trouve dans le chœur un autel tombeau, en bois, de style Louis XV, peint en faux marbre et doré, entouré de lambris en bois peint (gris, blanc, doré à la poudre), avec deux fausses portes. L’ensemble, daté de la seconde moitié du XVIIIe siècle, a pu être posé à la suite des importants travaux ordonnés en 1750.

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Figure 47 : Autel tombeau et lambris dans le chœur

 

[i] Voir : « Corpus vitrearum ; tome 3, les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes » ; CNRS, 1986. Ecole troyenne ; l’ensemble de la vitrerie ancienne  était déjà en très mauvais état vers 1880, mais on pouvait y lire encore la date de 1571. Ce vitrail se rattacherait, par sa  facture, à l’œuvre des verriers allemands qui avaient tendance à voir Dieu le Père Eternel sous un visage sévère (selon Pays de Bourgogne, n° 111, 3e trimestre 1980). Les lancettes ont été complétées par  une vitrerie losangée et les fragments furent restaurés, notamment en 1931, après une tempête, par l’entreprise Fortin et Coquelu.  Quelques fragments de vitraux anciens se trouvent aussi dans le vitrail du bras nord du transept.

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 8 Septembre 2024

Notule d'histoire de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(seconde partie)

LE TRANSEPT

La partie suivante est aujourd’hui le transept, large d’environ 4,92 m.

Plusieurs datations ont été proposées pour le transept et le chœur ; on trouve le XVe siècle pour le transept et le XVIe siècle pour le chœur mais, selon les services du Patrimoine, chœur et transept dateraient du XVIe siècle.

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Figure 27 : clef de voûte de la partie centrale du transept

La croisée du transept est délimitée par quatre piliers, pentagonaux, ouvrant sur la nef et le chœur d’une part, et sur les bras du transept d’autre part[i].

La voûte d’ogive repose, à l’ouest, sur de petits chapiteaux arrondis, soutenus par des petites piles rectangulaires (27 X 18 cm au sud et 24 X 13 cm au nord), mais la pile au nord ne repose pas sur le sol, mais s’arrête à 1,70 cm du sol; au-dessous, se trouve un curieux culot, presque à ras-du-sol.

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Figure 28 : Reste du dosseret sur lequel s'appuie la nervure gothique du transept (en bas, le curieux culot)

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Figure 29 : Chapiteau supportant l'arc des voûtes d'ogives accolé au pilier de la quatrième travée.

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Figure 30 : Pilier pentagonal du transept

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Figure 31 : Pilier droit du transept

Selon le devis de 1750, les chapelles du transept avaient également besoin de réparations (article 5), mais les réparations étaient à la charge des gros décimateurs; ces réparations étaient estimées à 500 £ :              

les deux chapelles de la Vierge et de Saint Nicolas sont à côté du chœur, elles sont de même et (de plus) ancienne construction que le sanctuaire et le chœur et messieurs les abbés de Pothières en ont toujours fait faire à leur frais les réparations, au dire des anciens habitants[i]…Le carrelage desdites chapelles est en très mauvais état, il sera aussi relevé en entier, reposé bien de niveau.     Il semble que ces travaux aient été finalement exécutés; l’abbé de Pothières avait répondu que les réparations qui seraient constatées  être à leur charge ne pouvait être comprise dans ladite adjudication, se soumettant de les faire  faire par ouvriers  qu’ils choisiront.

Le bras nord ou chapelle Saint Nicolas, est resté intact.

Il était simplement prévu, selon le devis, que les deux piliers butant de la chapelle Saint Nicolas (seront) remaillés aux endroits nécessaires, et la maçonnerie dégradée réparée en chaux sable de rivière, le lézard qui se trouve au pignon sera repris avec moellon …la charpente sera réparée.

Au mur pignon, a été conservé des restes de peintures murales. L’une, dégagée, datée du XVIe siècle et représente le miracle de la lactation.

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Figure 32 : peinture murale représentant le "Miracle de la Lactation"

On y voit, à droite, la Vierge Marie tenant son fils et, à gauche, saint Bernard, tenant sa crosse d’abbé avec, derrière lui, une mitre; des gouttes de lait partent du sein de la Vierge pour aller sur les lèvres du saint.

A leurs pieds se trouve le donateur, agenouillé devant un petit meuble portant ses armoiries[i].              

Au-dessus de l’autel (un massif en pierre), le vitrail conserve quelques morceaux datant du XVIe siècle et, à sa droite, se trouve une piscine simple; au mur pignon, est aménagé un petit placard (fait en partie avec des morceaux de sarcophage).

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Figure 33 :Reste de vitraux du XVIème siècle dans le transept nord

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Figure 34 : Piscine simple  du transept nord

Mais le bras sud,ou chapelle de la Vierge, a été presque entièrement reconstruit.

Selon le devis de 1750, les murs de la chapelle de la Vierge sont tous trois en fort mauvais état, les murs gouttereaux ayant soufferts de la poussée de la voûte et de la couverture, et le pignon de l’écartement des gouttereaux; le mur gouttereau au levant sera cependant conservé comme le moins endommagé; mais le pignon et le mur gouttereau au couchant seront démolis jusqu’à six pouces au-dessous du rais de terre du cimetière et reconstruit avec moellons et boure … Les deux piliers butant qui seront aussi démolis et reconstruits de même grosseur, seront continués jusque sous l’entablement des murs gouttereaux, afin de leur donner plus de résistance conter la poussée de la voûte et du couvert…Le vitrail sera reposé au pignon et au même endroit où il se trouve                Aujourd’hui, il ne reste que la base des piliers; la voûte a été remplacée par un plafond en bois, ce qui a permis de construire les murs gouttereaux sans contreforts (seule une base subsiste à l’extérieur, à l’angle S-W) et l’encadrement du vitrail a été mal reposé.

A l’intérieur, contre le mur pignon, on trouve une piscine double.                                                                                         L’autel en bois, à gradins et tabernacle peintsen faux marbre et retable peint en gris, avec niche à fond bleu étoilé, est daté de la première moitié du XIXe siècle.

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Figure 35 : Piscine double dans le bras du transept sud

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Figure 36 : Décrochement de la partie supérieure de l'ouverture au mur gouttereau est du bras du transept

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Figure 37 : Base du contrefort du bras du transept sud

 [i] La peinture murale de Vix fait 1,32 m de haut sur 1,57m. Il existe une peinture murale presque semblable à l’église de Noiron, datée de la fin du XVIe ou du début XVIIe siècle (1,20 m X 1,60 m). La peinture de Vix a été  classée le 04/02/1965.

[i] L’abbaye de Pothières avait la totalité des dimes de Vix et 5/6e des dimes d’Étrochey ; l’abbaye de Molesme avait 1/6e des dimes d’Étrochey ; ADCO, C 2007     

 

[i] Les pierres sont différentes de celles de la nef

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 6 Septembre 2024

 Notule de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(Première partie)

Nombreux sont les visiteurs à se rendre sur la colline de Vix et à faire le tour de l’église dédiée à Saint Marcel.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 1 : buste reliquaire de saint Marcel (saint Marceau autrefois)

De prime abord, celle-ci semble avoir une grande unité, avec son toit en laves. Mais, en y regardant de plus près, la construction de cet édifice semble avoir été assez complexe.                            

Les archives permettent, depuis la fin du XVIIe siècle, de suivre les réparations qui furent faites, afin de garder cette église aux paroissiens de Vix et d’Étrochey.[i]

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Figure 2 : Plan de l'église Saint-Marcel de Vix

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Figure 3 :L'église, façade sud avec son toit en laves.

NEF ET BAS-CÔTÉS

La partie centrale, la nef, présente les caractéristiques du style roman du début du XIIe siècle. Elle est constituée aujourd’hui de trois travées (plus une quatrième), se prolongeant au nord et au sud par des bas-côtés.

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Figure 4 : La nef

La voûte est en berceau brisé, soutenu par des arcs doubleaux, reposants sur des chapiteaux trapézoïdaux,nus; le tailloir se poursuit en imposte entre les travées et court d’un chapiteau à l’autre, délimitant la partie des murs droits et la voûte.

Les pilastres, en prolongement du chapiteau et sous une moulure, se terminent par un culot en encorbellement.

Les pierres de ces arcs doubleaux sont en pierre foncée, intercalées de temps en temps avec des pierres plus blanches, rappelant les arcs de Vézelay.

Les piliers, carrés, d’environ 0,74 m de côté, reposent sur un piedestal chanfreiné.

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Figure 5 :Détail de la retombée d'un arc doubleau de la nef centrale

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Figure 6 : Base des piliers de la nef

 La communication avec les bas-côtés se fait par des arcs brisés, avec des pierres blanches ou foncées, et reposant sur une imposte moulurée.

Ces trois premières ouvertures correspondant aux trois premières travées ont une largeur d’environ 1,94 mètre. 

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Figure 7 : Arc brisé faisant communication de la nef avec le bas-côté (côté sud)

Les bas-côtés sont voûtés en arêtes ; chaque travée est scandée par des arcs doubleaux brisés.

Chaque dosseret contre les murs gouttereaux (assez plat : 0,47 cm X 0,35 cm) est séparé de la voûte par une imposte (ou tailloir) moulurée et, côté nef, l’imposte fait suite à celle au-dessus des piliers de communication avec les bas-côtés ; il en est de même dans la partie inférieure des piliers, où le piédestal, chanfreiné, fait suite à celui des piliers de communication ; une moulure se trouve également au pied de chaque dosseret.

Il est à remarquer que, à l’ouest, les impostes semblent se prolonger sur une quatrième travée de la nef, disparue aujourd’hui. 

Mais il y a des différences sensibles entre le bas-côté nord et le sud.   

Dans les piliers séparant le bas-côté sud de la nef, se trouve un certain nombre de fragments de sarcophages mérovingiens, sciés et réemployés[i].

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Figures 8 et 9 : Cuves de sarcophages sciées et réemployées

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Le mur gouttereau, au sud, est épais d’environ 0,93 m et est percé de deux fenêtres et d’une petite porte.

La fenêtre de la première travée est fort étroite (0,72 m X 0,19 m), allant en s’évasant à l’intérieur, en forme d’archère.

La deuxième fenêtre est aussi étroite, mais un peu plus évasée à l’intérieur.

L’épaisseur du mur de ce côté est d’environ 0,93 m.                                              

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Figure 10 : Fenêtre dans la première travée sud

Extérieurement, l’ouverture des fenêtres est taillée dans un seul bloc de pierre. 

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Figure 11 : Fenêtre du bas-côté sud en forme de meurtrière, vue extérieure

Quant aux contreforts, ils sont assez plats (0,73 cm X 32-37 cm[i]) et les deux premiers contreforts n’ont pas de base.

Entre chaque, se trouvent trois modillons sous la corniche en pierre, ou plutôt des corbelets, correspondant à chaque travée, et seulement décorés, pour certains, d’un trait en creux horizontal.

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Figure 12 : Façade sud de l'église avec ses contreforts et ses corbelets

Mais, dans le bas-côté nord, l’épaisseur du mur est moindre (la profondeur de chaque fenêtre est d’environ 60 cm).

Les piliers ne semblent pas contenir des morceaux de sarcophages et le piédestal est souvent en oblique renversé, non chanfreiné.

Quant aux trois fenêtres, elles ont une ouverture plus large et plus régulière (environ 0,76 cm X 1,00 m), plusieurs pierres étant layées.

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Figure 13 : Fenêtre du bas-côté nord, face interne

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Figure 14 : Fenêtre du bas-côté nord, face externe

Extérieurement, les contreforts sont au nombre de quatre, reposant sur d’épaisses bases ; ils sont beaucoup moins plats (0,96 m X 0,75 m d’épaisseur) qu’au sud et il y n’y a que deux modillons ou corbelets entre chacun. 

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Figure 15 : bas-côté nord de l'église

S’il y a une différence entre le bas-côté nord et le bas-côté sud, c’est qu’autrefois, l’église eut besoin de grosses réparations. 

Déjà, en 1746, pour prévenir la ruine dont cette église est menacée et comme Monsieur l’archidiacre, lors de sa visite, leur ayant déclaré de la part de Monseigneur l’évêque de Langres qu’on interdirait incessamment l’église … s’ils ne faisaient leur diligence pour faire faire les réparations urgentes, un devis fut établi par Forgeot, entrepreneur à Langres. Les réparations excédaient 1600 £, mais ne pouvaient être différées.

Le mur pignon, à l’ouest, fut relevé à neuf. Les habitants de Vix s’adressèrent à l’intendant de Paris, tandis que ceux d’Étrochey suppliaient celui de Bourgogne[i].

Mais, en 1750, il y eut urgence, car l’église paroissiale est dans un dépérissement si considérable que M. l’évêque de Langres a prononcé l’interdit si, dans trois mois, il n’était pourvu aux réparations nécessaires que l’on estime être de valeur de plus de trois mil livres.                                                                 

Le problème, c’était que cette église dépendait de plusieurs communautés, qui ne s’entendaient pas toujours.

D’un côté, il y avait le transept et le chœur qui étaient à la charge des gros décimateurs ; or, les religieux de l’abbaye de Molesme possédaient 1/6e des dîmes de la paroisse d’Étrochey et l’abbé de Pothières en possédait le reste et toutes les dîmes de Vix.

Et, de l’autre, la nef et le clocher étaient, jusqu’à la Révolution, à la charge des habitants, c’est-à-dire ceux de Vix et ceux d’Étrochey.

 En 1750, il fut constaté que les hautes voûtes de la nef, les piliers et les basses voûtes au nord menacent d’une chute prochaine, mais cette ruine n’est pas occasionnée , comme il est dit au mémoire ci-joint,   par la défectuosité des fondements des piliers butant des collatéraux au nord, mais de leur peu d’épaisseur, incapable de résister à la poussée des voûtes; le pignon qui a souffert en plusieurs parties de l’écartement des gouttereaux est corrompu, et hors d’état de subsister; il n’est pas possible de réparer utilement la grande voûte  en carreau et la basse voûte d’arrêt au nord, que par une nouvelle construction; on a trop tardé à réparer le mal, et il est trop considérable maintenant pour en être susceptible, puisque non seulement les piliers sont considérablement surplombés, mais qu’il y a partie de leurs pierres de taille et des bases qui sont partagées et éclatées; il est donc nécessaire de découvrir totalement la nef, de démolir les susdits six bonnets de voûtes depuis le clocher jusqu’au susdit pignon; les piliers des susdites, les murs gouttereaux d’icelles, et leurs piliers butant.Le mur gouttereau au nord sera repris sur le retrait à rais de terre, et reconstruit de sa même hauteur et épaisseur, avec bons moellons d’échantillon, posés par assises, en bonnes liaisons, mortier de chaux et sable de rivière…Il sera donné aux trois piliers butant, qui n’avaient qu’un pied de flanc[ii], au-dessus de la dernière retraite à rais de terre, trois pieds de flanc, et la largeur en face des anciens; pour ce, il faudra d’autant augmenter le fondement desdits piliers, qui seront établis sur le solide, avec empâtement, retraite sur toutes faces, et bonnes liaisons avec les anciens fondements; lesdits piliers seront repris sur la susdite dernière retraite à rais de terre(selon le devis établi le 7 mai 1750).Et, de plus, le village de Vix était en Champagne et le village d’Étrochey, en Bourgogne, c’est-à-dire que les habitants de Vix devaient s’adresser à l’intendant de Paris, Louis-Jean Bertier de Sauvigny à l’époque, et les habitants d’Étrochey s’adressaient à l’intendant de Bourgogne, Jean-François Joly de Fleury de la Valette[iii].

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Figure 16 : Carte de la province de Bourgogne de Guillaume Delisle (détail) "Visse" est en Champagne comme Saint-Marceau, "Estrocher" est en Bourgogne.

Après concertation avec les habitants d’Étrochey, les habitants de Vix convinrent de la nécessité des réparations, prirent une délibération le 7 décembre 1749 et adressèrent une requête à l’intendant de Paris lequel, le 16 mars 1750, missionna le sieur Gardet, qui établit son devis le 7 mai.

Pour lui, les réparations du sanctuaire, du chœur et des chapelles, à la charge des gros décimateurs, s’élevaient à 650 £ (articles 1 à 5), et les réparations de la nef et du clocher, à la charge des habitants, s’élevait à 2587 £(articles 6 à 11).

L’évêque de Langres voulut qu’au lieu de suivre le devis, on démolit l’église entièrement et qu’on la rebâtit  dans le bas de la Montagne où elle serait moins sujette  aux vents et plus à portée des deux paroisses mais, finalement, abandonna cette idée.

Et, les deux intendants s’étant mis d’accord, il fut décidé de mettre en adjudication au rabais seulement ce qui concernait la partie à la charge des habitants.

Elle eut lieu le 7 mai 1751 et fut enlevée parRobert Charinet, entrepreneur de bâtiments à Châtillon, pour 1822 £[i].

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Figure 17 : Requête des habitants de Vix auprès de l'intendant de Paris ADCO,C 2007

Les voûtes du bas-côté nord furent entièrement refaites :

                              On posera ses arcs doubleaux en bonne taille et coupes et selon les dimensions des anciens, et les voûtes en berceaux seront construites à même hauteur que les anciennes, avec bon pendants piqués aussi à la pointe au marteau, posées en bonne coupe et liaison, avec bon mortier de chaux et sable de rivière. Sur des cintres en planches de force, exactement chantournés, lesdites voûtes auront au moins neuf à dix pouces d’épaisseur à leurs couronnements, leurs reins seront garnis en bonne maçonnerie jusqu’à la hauteur et selon la rampe du couvert, sous lequel sera aussi continué en même maçonnerie les murs des pieds droits desdites voûtes.

Mais il n’y avait pas que les bas-côtés à réparer, le mur pignon de la nef était également en très mauvais état.

Il semble que l’on avait déjà essayé de le réparer :le pilier fait nouvellement sur l’angle et mal fondé sera aussi démoli, fondé sur le solide et construit comme les précédents. Quant au mur pignon, il sera démoli de deux pieds au-dessous du rais de terre de son angle au nord, repris et élevé en bonne maçonnerie comme dessus dit, de sa même hauteur et épaisseur, sans retraite par le haut, mais seulement fruit de dix-huit lignes par toises au-dehors d’œuvre; ses angles seront montés en tailles, à quoi on emploiera l’ancienne trouvée  deservice…La porte sera placée au dit pignon, vis-à-vis le milieu de la nef, et comme le peu de taille dont elle était formée est calciné et en très mauvais état, elle sera formée de pieds droits, lancis[i], écoinçons et claveaux de pierre de taille neuve, non gélive … La porte sera fermée d’une porte à deux battants en menuiserie, bois de chêne d’un pouce au moins, doublée de mêmes planches arrêtés avec clous de force posés en losange de trois pouces de distance … Au-dessus de la dite porte, il y sera observé, au lieu de deux petits vitraux qui s’y trouvent, un vitrail de deux pieds et demi de largeur entre deux tableaux, et de six pieds de hauteur, sous bombement.                                          

Ce nouveau mur pignon fut accolé plus ou moins adroitement à l’arc doubleau de la nef.

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Figure 18 : La liaison entre la nef et le mur pignon de façade

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Figure 19 : Porte principale surmontée d'un vitrail

Pour la petite porte, au sud, il lui sera posé sur le cimetière deux cours de marches d’une pièce… il sera élevé sur le bout et ses deux marches deux petits murs de soutènement à la hauteur des terres pour les contenir, avec moellon, chaux et sable de rivière. La porte en menuiserie, qui a trois pieds deux pouces sur six pieds, est pourrie, usée et vétuste; il en faudra faire une neuve, en chêne, doublée et clouée comme la grande porte. Comme cette porte se trouve de deux pieds plus basse que le rez-de-terre du cimetière, et que les pluies qui l’endommagent passent dans l’église, pour les prévenir, il sera fait un chapiteau au-devant de ladite porte de six pieds de largeur, douze pieds de longueur, six pieds d’hauteur sous sablière. Deux poteaux furent établis en avant, couverts de laves en prolongement de la toiture de l’église, avec une chanlatte recevant les eaux pluviales.

 LA QUATRIÈME TRAVÉE

Cette quatrième travée de l’église Saint Marcel est différente du reste de la nef.

Si la partie centrale est aussi voutée en arc brisé (la retombée de voûte étant un peu décalée en retrait par rapport au mur droit en-dessous), la voûte est surbaissée par rapport à celle du reste de la nef et repose sur quatre pilastres qui, s’ils ont la même largeur que les précédents, débordent sur l’espace de la nef, de façon variable (de 0,32 cm à 0,50 cm).

Ces pilastres soutenant la voute descendent jusqu’au sol; seul, un tailloir marque la limite entre la partie droite et la partie voûtée, mais il est différent sur l’arc doubleau ouest et celui à l’est.

 D’autre part, ces deux piliers ouest ont un piédestal plus ouvragé, avec gorge et boudin (cette forme se retrouve également extérieurement sur le piédestal du 4e contrefort sud), tandis que les deux piliers à l’est, soutenant l’arc brisé (qui n’est fait que de pierres de couleur, sauf le claveau) faisant communiquer aujourd’hui la nef et le transept, n’ont pas de piédestal et l’imposte est chanfreinée.

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Figure 20 : Piédestal d'un pilastre ouest de la quatrième travée

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Figure 21 :Imposte d'un pilier ouest de la quatrième travée

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Figure 22 : Imposte d'un pilier est de la quatrième travée

Des différences se remarquent également dans les bas-côtés.

La communication entre nef et bas-côtés se fait par des arcs brisés. Ceux-ci ne reposent pas sur des pilastres, mais leur courbure démarre à environ 1,78 cm du solet aucune imposte ne souligne le départ de la voûte ; ces piliers massifs (environ 0, 98 cm) ont une ouverture de la travée plus large (environ 2,20m contre 1,94m) et, dans la partie supérieure, pénètrent largement dans la partie voûtée du bas-côté).

Dans ces piliers, on trouve quelques morceaux sciés de sarcophages.

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Figure 23 : Voûte pénétrante entre la nef dans le bas-côté sud

 C’est dans cette partie que l’on trouve, encastrés dans les piliers Est de cette quatrième travée, à la jonction entre la nef et les bas-côtés, deux autels en pierre, avec leurs quatre croix de consécration[i].

Car cette travée correspond aujourd’hui à l’implantation du clocher, mais elle pourrait avoir été autrefois le transept de l’église.       

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Figure 24 :Autel secondaire en pierre (côté sud), avec les croix de consécration à chaque angle.

La voûte des bas-côtés de cette travée est également différente de celle des trois premières travées, car elle est quasiment en berceau et parallèle à la nef.

Contre les murs gouttereaux, court tout le long une imposte, délimitant la partie droite du mur de l’amorce de la voûte et en prolongement de celle au-dessus du pilastre, mais elle s’arrête subitement peu avant le transept.

Dans le mur sud, on trouve une piscine double.

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Figure 25 : Imposte contre le mur gouttereau du collatéral dans la quatrième travée

 Extérieurement, la corniche courant sous le rampant nord du toit fait un décrochement, contre la tourelle.

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Figure 26 : Décrochement de la corniche à l'emplacement de la quatrième travée.

 [i] Pour mademoiselle Françoise Vignier, archiviste, ces autels latéraux seraient des fondations de laïcs, et sont rarement conservés

 [i] Lancis : Opération par laquelle on répare un mur dégradé, en enfonçant, le plus avant que l'on peut, des moellons ou des pierres dans les parties refouillées.

 [i] Il fallait payer en outre 45 £ 11 sols pour frais de recouvrement. Ainsi  la somme de 1867 £ 11 sols devait être imposée « sur tous les habitants et propriétaires  de biens et héritages, lesquels habitants et propriétaires exempts et non exempts, privilégiés et non privilégiés, contribueront à proportion  de ce que chacun d’eux possède… suivant le rôle qui sera dressé… ». ADCO, C 2007  

[i] L’intendant de la généralité de Paris était Louis Jean Bertier de Sauvigny. C’est le subdélégué de Tonnerre, Jean Nicolas Girardin, qui était chargé  du contrôle.

[ii] Le pied du roi équivalait à 32,48 cm

[iii] « … qu’il plaise à M. De Joly de se concilier sur çà avec M. de Fleury pour être incessamment procédé à ladite visite  et devis estimatif ». ADCO, C 2007

 [i] Le premier contrefort est pris dans la maçonnerie de la façade et est beaucoup plus large[i] Les dosserets, adossés aux piles centrales, font environ 35 cm X 47 cm. Des morceaux de sarcophages se trouvent également aux arêtes de la tour du clocher. La récupération des sarcophages, par exemple, s’est aussi faite dans l’église de L’Isle-Aumont (Aube).

 [i] L’église est à peu près orientée, plutôt légèrement nord-est. Altitude de l’église : 307 mètres

NB : quatre autres articles sur l'église Saint-Marcel de Vix suivront les semaines prochaines

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 6 Septembre 2024

 Notule de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(Première partie)

Nombreux sont les visiteurs à se rendre sur la colline de Vix et à faire le tour de l’église dédiée à Saint Marcel.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 1 : buste reliquaire de saint Marcel (saint Marceau autrefois)

De prime abord, celle-ci semble avoir une grande unité, avec son toit en laves. Mais, en y regardant de plus près, la construction de cet édifice semble avoir été assez complexe.                            

Les archives permettent, depuis la fin du XVIIe siècle, de suivre les réparations qui furent faites, afin de garder cette église aux paroissiens de Vix et d’Étrochey.[i]

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 2 : Plan de l'église Saint-Marcel de Vix

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 3 :L'église, façade sud avec son toit en laves.

NEF ET BAS-CÔTÉS

La partie centrale, la nef, présente les caractéristiques du style roman du début du XIIe siècle. Elle est constituée aujourd’hui de trois travées (plus une quatrième), se prolongeant au nord et au sud par des bas-côtés.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 4 : La nef

La voûte est en berceau brisé, soutenu par des arcs doubleaux, reposants sur des chapiteaux trapézoïdaux,nus; le tailloir se poursuit en imposte entre les travées et court d’un chapiteau à l’autre, délimitant la partie des murs droits et la voûte.

Les pilastres, en prolongement du chapiteau et sous une moulure, se terminent par un culot en encorbellement.

Les pierres de ces arcs doubleaux sont en pierre foncée, intercalées de temps en temps avec des pierres plus blanches, rappelant les arcs de Vézelay.

Les piliers, carrés, d’environ 0,74 m de côté, reposent sur un piedestal chanfreiné.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 5 :Détail de la retombée d'un arc doubleau de la nef centrale

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 6 : Base des piliers de la nef

 La communication avec les bas-côtés se fait par des arcs brisés, avec des pierres blanches ou foncées, et reposant sur une imposte moulurée.

Ces trois premières ouvertures correspondant aux trois premières travées ont une largeur d’environ 1,94 mètre. 

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 7 : Arc brisé faisant communication de la nef avec le bas-côté (côté sud)

Les bas-côtés sont voûtés en arêtes ; chaque travée est scandée par des arcs doubleaux brisés.

Chaque dosseret contre les murs gouttereaux (assez plat : 0,47 cm X 0,35 cm) est séparé de la voûte par une imposte (ou tailloir) moulurée et, côté nef, l’imposte fait suite à celle au-dessus des piliers de communication avec les bas-côtés ; il en est de même dans la partie inférieure des piliers, où le piédestal, chanfreiné, fait suite à celui des piliers de communication ; une moulure se trouve également au pied de chaque dosseret.

Il est à remarquer que, à l’ouest, les impostes semblent se prolonger sur une quatrième travée de la nef, disparue aujourd’hui. 

Mais il y a des différences sensibles entre le bas-côté nord et le sud.   

Dans les piliers séparant le bas-côté sud de la nef, se trouve un certain nombre de fragments de sarcophages mérovingiens, sciés et réemployés[i].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figures 8 et 9 : Cuves de sarcophages sciées et réemployées

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Le mur gouttereau, au sud, est épais d’environ 0,93 m et est percé de deux fenêtres et d’une petite porte.

La fenêtre de la première travée est fort étroite (0,72 m X 0,19 m), allant en s’évasant à l’intérieur, en forme d’archère.

La deuxième fenêtre est aussi étroite, mais un peu plus évasée à l’intérieur.

L’épaisseur du mur de ce côté est d’environ 0,93 m.                                              

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 10 : Fenêtre dans la première travée sud

Extérieurement, l’ouverture des fenêtres est taillée dans un seul bloc de pierre. 

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 11 : Fenêtre du bas-côté sud en forme de meurtrière, vue extérieure

Quant aux contreforts, ils sont assez plats (0,73 cm X 32-37 cm[i]) et les deux premiers contreforts n’ont pas de base.

Entre chaque, se trouvent trois modillons sous la corniche en pierre, ou plutôt des corbelets, correspondant à chaque travée, et seulement décorés, pour certains, d’un trait en creux horizontal.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 12 : Façade sud de l'église avec ses contreforts et ses corbelets

Mais, dans le bas-côté nord, l’épaisseur du mur est moindre (la profondeur de chaque fenêtre est d’environ 60 cm).

Les piliers ne semblent pas contenir des morceaux de sarcophages et le piédestal est souvent en oblique renversé, non chanfreiné.

Quant aux trois fenêtres, elles ont une ouverture plus large et plus régulière (environ 0,76 cm X 1,00 m), plusieurs pierres étant layées.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 13 : Fenêtre du bas-côté nord, face interne

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 14 : Fenêtre du bas-côté nord, face externe

Extérieurement, les contreforts sont au nombre de quatre, reposant sur d’épaisses bases ; ils sont beaucoup moins plats (0,96 m X 0,75 m d’épaisseur) qu’au sud et il y n’y a que deux modillons ou corbelets entre chacun. 

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 15 : bas-côté nord de l'église

S’il y a une différence entre le bas-côté nord et le bas-côté sud, c’est qu’autrefois, l’église eut besoin de grosses réparations. 

Déjà, en 1746, pour prévenir la ruine dont cette église est menacée et comme Monsieur l’archidiacre, lors de sa visite, leur ayant déclaré de la part de Monseigneur l’évêque de Langres qu’on interdirait incessamment l’église … s’ils ne faisaient leur diligence pour faire faire les réparations urgentes, un devis fut établi par Forgeot, entrepreneur à Langres. Les réparations excédaient 1600 £, mais ne pouvaient être différées.

Le mur pignon, à l’ouest, fut relevé à neuf. Les habitants de Vix s’adressèrent à l’intendant de Paris, tandis que ceux d’Étrochey suppliaient celui de Bourgogne[i].

Mais, en 1750, il y eut urgence, car l’église paroissiale est dans un dépérissement si considérable que M. l’évêque de Langres a prononcé l’interdit si, dans trois mois, il n’était pourvu aux réparations nécessaires que l’on estime être de valeur de plus de trois mil livres.                                                                 

Le problème, c’était que cette église dépendait de plusieurs communautés, qui ne s’entendaient pas toujours.

D’un côté, il y avait le transept et le chœur qui étaient à la charge des gros décimateurs ; or, les religieux de l’abbaye de Molesme possédaient 1/6e des dîmes de la paroisse d’Étrochey et l’abbé de Pothières en possédait le reste et toutes les dîmes de Vix.

Et, de l’autre, la nef et le clocher étaient, jusqu’à la Révolution, à la charge des habitants, c’est-à-dire ceux de Vix et ceux d’Étrochey.

 En 1750, il fut constaté que les hautes voûtes de la nef, les piliers et les basses voûtes au nord menacent d’une chute prochaine, mais cette ruine n’est pas occasionnée , comme il est dit au mémoire ci-joint,   par la défectuosité des fondements des piliers butant des collatéraux au nord, mais de leur peu d’épaisseur, incapable de résister à la poussée des voûtes; le pignon qui a souffert en plusieurs parties de l’écartement des gouttereaux est corrompu, et hors d’état de subsister; il n’est pas possible de réparer utilement la grande voûte  en carreau et la basse voûte d’arrêt au nord, que par une nouvelle construction; on a trop tardé à réparer le mal, et il est trop considérable maintenant pour en être susceptible, puisque non seulement les piliers sont considérablement surplombés, mais qu’il y a partie de leurs pierres de taille et des bases qui sont partagées et éclatées; il est donc nécessaire de découvrir totalement la nef, de démolir les susdits six bonnets de voûtes depuis le clocher jusqu’au susdit pignon; les piliers des susdites, les murs gouttereaux d’icelles, et leurs piliers butant.Le mur gouttereau au nord sera repris sur le retrait à rais de terre, et reconstruit de sa même hauteur et épaisseur, avec bons moellons d’échantillon, posés par assises, en bonnes liaisons, mortier de chaux et sable de rivière…Il sera donné aux trois piliers butant, qui n’avaient qu’un pied de flanc[ii], au-dessus de la dernière retraite à rais de terre, trois pieds de flanc, et la largeur en face des anciens; pour ce, il faudra d’autant augmenter le fondement desdits piliers, qui seront établis sur le solide, avec empâtement, retraite sur toutes faces, et bonnes liaisons avec les anciens fondements; lesdits piliers seront repris sur la susdite dernière retraite à rais de terre(selon le devis établi le 7 mai 1750).Et, de plus, le village de Vix était en Champagne et le village d’Étrochey, en Bourgogne, c’est-à-dire que les habitants de Vix devaient s’adresser à l’intendant de Paris, Louis-Jean Bertier de Sauvigny à l’époque, et les habitants d’Étrochey s’adressaient à l’intendant de Bourgogne, Jean-François Joly de Fleury de la Valette[iii].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 16 : Carte de la province de Bourgogne de Guillaume Delisle (détail) "Visse" est en Champagne comme Saint-Marceau, "Estrocher" est en Bourgogne.

Après concertation avec les habitants d’Étrochey, les habitants de Vix convinrent de la nécessité des réparations, prirent une délibération le 7 décembre 1749 et adressèrent une requête à l’intendant de Paris lequel, le 16 mars 1750, missionna le sieur Gardet, qui établit son devis le 7 mai.

Pour lui, les réparations du sanctuaire, du chœur et des chapelles, à la charge des gros décimateurs, s’élevaient à 650 £ (articles 1 à 5), et les réparations de la nef et du clocher, à la charge des habitants, s’élevait à 2587 £(articles 6 à 11).

L’évêque de Langres voulut qu’au lieu de suivre le devis, on démolit l’église entièrement et qu’on la rebâtit  dans le bas de la Montagne où elle serait moins sujette  aux vents et plus à portée des deux paroisses mais, finalement, abandonna cette idée.

Et, les deux intendants s’étant mis d’accord, il fut décidé de mettre en adjudication au rabais seulement ce qui concernait la partie à la charge des habitants.

Elle eut lieu le 7 mai 1751 et fut enlevée parRobert Charinet, entrepreneur de bâtiments à Châtillon, pour 1822 £[i].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 17 : Requête des habitants de Vix auprès de l'intendant de Paris ADCO,C 2007

Les voûtes du bas-côté nord furent entièrement refaites :

                              On posera ses arcs doubleaux en bonne taille et coupes et selon les dimensions des anciens, et les voûtes en berceaux seront construites à même hauteur que les anciennes, avec bon pendants piqués aussi à la pointe au marteau, posées en bonne coupe et liaison, avec bon mortier de chaux et sable de rivière. Sur des cintres en planches de force, exactement chantournés, lesdites voûtes auront au moins neuf à dix pouces d’épaisseur à leurs couronnements, leurs reins seront garnis en bonne maçonnerie jusqu’à la hauteur et selon la rampe du couvert, sous lequel sera aussi continué en même maçonnerie les murs des pieds droits desdites voûtes.

Mais il n’y avait pas que les bas-côtés à réparer, le mur pignon de la nef était également en très mauvais état.

Il semble que l’on avait déjà essayé de le réparer :le pilier fait nouvellement sur l’angle et mal fondé sera aussi démoli, fondé sur le solide et construit comme les précédents. Quant au mur pignon, il sera démoli de deux pieds au-dessous du rais de terre de son angle au nord, repris et élevé en bonne maçonnerie comme dessus dit, de sa même hauteur et épaisseur, sans retraite par le haut, mais seulement fruit de dix-huit lignes par toises au-dehors d’œuvre; ses angles seront montés en tailles, à quoi on emploiera l’ancienne trouvée  deservice…La porte sera placée au dit pignon, vis-à-vis le milieu de la nef, et comme le peu de taille dont elle était formée est calciné et en très mauvais état, elle sera formée de pieds droits, lancis[i], écoinçons et claveaux de pierre de taille neuve, non gélive … La porte sera fermée d’une porte à deux battants en menuiserie, bois de chêne d’un pouce au moins, doublée de mêmes planches arrêtés avec clous de force posés en losange de trois pouces de distance … Au-dessus de la dite porte, il y sera observé, au lieu de deux petits vitraux qui s’y trouvent, un vitrail de deux pieds et demi de largeur entre deux tableaux, et de six pieds de hauteur, sous bombement.                                          

Ce nouveau mur pignon fut accolé plus ou moins adroitement à l’arc doubleau de la nef.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 18 : La liaison entre la nef et le mur pignon de façade

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 19 : Porte principale surmontée d'un vitrail

Pour la petite porte, au sud, il lui sera posé sur le cimetière deux cours de marches d’une pièce… il sera élevé sur le bout et ses deux marches deux petits murs de soutènement à la hauteur des terres pour les contenir, avec moellon, chaux et sable de rivière. La porte en menuiserie, qui a trois pieds deux pouces sur six pieds, est pourrie, usée et vétuste; il en faudra faire une neuve, en chêne, doublée et clouée comme la grande porte. Comme cette porte se trouve de deux pieds plus basse que le rez-de-terre du cimetière, et que les pluies qui l’endommagent passent dans l’église, pour les prévenir, il sera fait un chapiteau au-devant de ladite porte de six pieds de largeur, douze pieds de longueur, six pieds d’hauteur sous sablière. Deux poteaux furent établis en avant, couverts de laves en prolongement de la toiture de l’église, avec une chanlatte recevant les eaux pluviales.

 LA QUATRIÈME TRAVÉE

Cette quatrième travée de l’église Saint Marcel est différente du reste de la nef.

Si la partie centrale est aussi voutée en arc brisé (la retombée de voûte étant un peu décalée en retrait par rapport au mur droit en-dessous), la voûte est surbaissée par rapport à celle du reste de la nef et repose sur quatre pilastres qui, s’ils ont la même largeur que les précédents, débordent sur l’espace de la nef, de façon variable (de 0,32 cm à 0,50 cm).

Ces pilastres soutenant la voute descendent jusqu’au sol; seul, un tailloir marque la limite entre la partie droite et la partie voûtée, mais il est différent sur l’arc doubleau ouest et celui à l’est.

 D’autre part, ces deux piliers ouest ont un piédestal plus ouvragé, avec gorge et boudin (cette forme se retrouve également extérieurement sur le piédestal du 4e contrefort sud), tandis que les deux piliers à l’est, soutenant l’arc brisé (qui n’est fait que de pierres de couleur, sauf le claveau) faisant communiquer aujourd’hui la nef et le transept, n’ont pas de piédestal et l’imposte est chanfreinée.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 20 : Piédestal d'un pilastre ouest de la quatrième travée

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 21 :Imposte d'un pilier ouest de la quatrième travée

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 22 : Imposte d'un pilier est de la quatrième travée

Des différences se remarquent également dans les bas-côtés.

La communication entre nef et bas-côtés se fait par des arcs brisés. Ceux-ci ne reposent pas sur des pilastres, mais leur courbure démarre à environ 1,78 cm du solet aucune imposte ne souligne le départ de la voûte ; ces piliers massifs (environ 0, 98 cm) ont une ouverture de la travée plus large (environ 2,20m contre 1,94m) et, dans la partie supérieure, pénètrent largement dans la partie voûtée du bas-côté).

Dans ces piliers, on trouve quelques morceaux sciés de sarcophages.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 23 : Voûte pénétrante entre la nef dans le bas-côté sud

 C’est dans cette partie que l’on trouve, encastrés dans les piliers Est de cette quatrième travée, à la jonction entre la nef et les bas-côtés, deux autels en pierre, avec leurs quatre croix de consécration[i].

Car cette travée correspond aujourd’hui à l’implantation du clocher, mais elle pourrait avoir été autrefois le transept de l’église.       

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Figure 24 :Autel secondaire en pierre (côté sud), avec les croix de consécration à chaque angle.

La voûte des bas-côtés de cette travée est également différente de celle des trois premières travées, car elle est quasiment en berceau et parallèle à la nef.

Contre les murs gouttereaux, court tout le long une imposte, délimitant la partie droite du mur de l’amorce de la voûte et en prolongement de celle au-dessus du pilastre, mais elle s’arrête subitement peu avant le transept.

Dans le mur sud, on trouve une piscine double.

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Figure 25 : Imposte contre le mur gouttereau du collatéral dans la quatrième travée

 Extérieurement, la corniche courant sous le rampant nord du toit fait un décrochement, contre la tourelle.

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Figure 26 : Décrochement de la corniche à l'emplacement de la quatrième travée.

 [i] Pour mademoiselle Françoise Vignier, archiviste, ces autels latéraux seraient des fondations de laïcs, et sont rarement conservés

 [i] Lancis : Opération par laquelle on répare un mur dégradé, en enfonçant, le plus avant que l'on peut, des moellons ou des pierres dans les parties refouillées.

 [i] Il fallait payer en outre 45 £ 11 sols pour frais de recouvrement. Ainsi  la somme de 1867 £ 11 sols devait être imposée « sur tous les habitants et propriétaires  de biens et héritages, lesquels habitants et propriétaires exempts et non exempts, privilégiés et non privilégiés, contribueront à proportion  de ce que chacun d’eux possède… suivant le rôle qui sera dressé… ». ADCO, C 2007  

[i] L’intendant de la généralité de Paris était Louis Jean Bertier de Sauvigny. C’est le subdélégué de Tonnerre, Jean Nicolas Girardin, qui était chargé  du contrôle.

[ii] Le pied du roi équivalait à 32,48 cm

[iii] « … qu’il plaise à M. De Joly de se concilier sur çà avec M. de Fleury pour être incessamment procédé à ladite visite  et devis estimatif ». ADCO, C 2007

 [i] Le premier contrefort est pris dans la maçonnerie de la façade et est beaucoup plus large[i] Les dosserets, adossés aux piles centrales, font environ 35 cm X 47 cm. Des morceaux de sarcophages se trouvent également aux arêtes de la tour du clocher. La récupération des sarcophages, par exemple, s’est aussi faite dans l’église de L’Isle-Aumont (Aube).

 [i] L’église est à peu près orientée, plutôt légèrement nord-est. Altitude de l’église : 307 mètres

NB : quatre autres articles sur l'église Saint-Marcel de Vix suivront les semaines prochaines

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 6 Septembre 2024

 Notule de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(Première partie)

Nombreux sont les visiteurs à se rendre sur la colline de Vix et à faire le tour de l’église dédiée à Saint Marcel.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 1 : buste reliquaire de saint Marcel (saint Marceau autrefois)

De prime abord, celle-ci semble avoir une grande unité, avec son toit en laves. Mais, en y regardant de plus près, la construction de cet édifice semble avoir été assez complexe.                            

Les archives permettent, depuis la fin du XVIIe siècle, de suivre les réparations qui furent faites, afin de garder cette église aux paroissiens de Vix et d’Étrochey.[i]

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 2 : Plan de l'église Saint-Marcel de Vix

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 3 :L'église, façade sud avec son toit en laves.

NEF ET BAS-CÔTÉS

La partie centrale, la nef, présente les caractéristiques du style roman du début du XIIe siècle. Elle est constituée aujourd’hui de trois travées (plus une quatrième), se prolongeant au nord et au sud par des bas-côtés.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 4 : La nef

La voûte est en berceau brisé, soutenu par des arcs doubleaux, reposants sur des chapiteaux trapézoïdaux,nus; le tailloir se poursuit en imposte entre les travées et court d’un chapiteau à l’autre, délimitant la partie des murs droits et la voûte.

Les pilastres, en prolongement du chapiteau et sous une moulure, se terminent par un culot en encorbellement.

Les pierres de ces arcs doubleaux sont en pierre foncée, intercalées de temps en temps avec des pierres plus blanches, rappelant les arcs de Vézelay.

Les piliers, carrés, d’environ 0,74 m de côté, reposent sur un piedestal chanfreiné.

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Figure 5 :Détail de la retombée d'un arc doubleau de la nef centrale

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 6 : Base des piliers de la nef

 La communication avec les bas-côtés se fait par des arcs brisés, avec des pierres blanches ou foncées, et reposant sur une imposte moulurée.

Ces trois premières ouvertures correspondant aux trois premières travées ont une largeur d’environ 1,94 mètre. 

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Figure 7 : Arc brisé faisant communication de la nef avec le bas-côté (côté sud)

Les bas-côtés sont voûtés en arêtes ; chaque travée est scandée par des arcs doubleaux brisés.

Chaque dosseret contre les murs gouttereaux (assez plat : 0,47 cm X 0,35 cm) est séparé de la voûte par une imposte (ou tailloir) moulurée et, côté nef, l’imposte fait suite à celle au-dessus des piliers de communication avec les bas-côtés ; il en est de même dans la partie inférieure des piliers, où le piédestal, chanfreiné, fait suite à celui des piliers de communication ; une moulure se trouve également au pied de chaque dosseret.

Il est à remarquer que, à l’ouest, les impostes semblent se prolonger sur une quatrième travée de la nef, disparue aujourd’hui. 

Mais il y a des différences sensibles entre le bas-côté nord et le sud.   

Dans les piliers séparant le bas-côté sud de la nef, se trouve un certain nombre de fragments de sarcophages mérovingiens, sciés et réemployés[i].

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Figures 8 et 9 : Cuves de sarcophages sciées et réemployées

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Le mur gouttereau, au sud, est épais d’environ 0,93 m et est percé de deux fenêtres et d’une petite porte.

La fenêtre de la première travée est fort étroite (0,72 m X 0,19 m), allant en s’évasant à l’intérieur, en forme d’archère.

La deuxième fenêtre est aussi étroite, mais un peu plus évasée à l’intérieur.

L’épaisseur du mur de ce côté est d’environ 0,93 m.                                              

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 10 : Fenêtre dans la première travée sud

Extérieurement, l’ouverture des fenêtres est taillée dans un seul bloc de pierre. 

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Figure 11 : Fenêtre du bas-côté sud en forme de meurtrière, vue extérieure

Quant aux contreforts, ils sont assez plats (0,73 cm X 32-37 cm[i]) et les deux premiers contreforts n’ont pas de base.

Entre chaque, se trouvent trois modillons sous la corniche en pierre, ou plutôt des corbelets, correspondant à chaque travée, et seulement décorés, pour certains, d’un trait en creux horizontal.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 12 : Façade sud de l'église avec ses contreforts et ses corbelets

Mais, dans le bas-côté nord, l’épaisseur du mur est moindre (la profondeur de chaque fenêtre est d’environ 60 cm).

Les piliers ne semblent pas contenir des morceaux de sarcophages et le piédestal est souvent en oblique renversé, non chanfreiné.

Quant aux trois fenêtres, elles ont une ouverture plus large et plus régulière (environ 0,76 cm X 1,00 m), plusieurs pierres étant layées.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 13 : Fenêtre du bas-côté nord, face interne

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 14 : Fenêtre du bas-côté nord, face externe

Extérieurement, les contreforts sont au nombre de quatre, reposant sur d’épaisses bases ; ils sont beaucoup moins plats (0,96 m X 0,75 m d’épaisseur) qu’au sud et il y n’y a que deux modillons ou corbelets entre chacun. 

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 15 : bas-côté nord de l'église

S’il y a une différence entre le bas-côté nord et le bas-côté sud, c’est qu’autrefois, l’église eut besoin de grosses réparations. 

Déjà, en 1746, pour prévenir la ruine dont cette église est menacée et comme Monsieur l’archidiacre, lors de sa visite, leur ayant déclaré de la part de Monseigneur l’évêque de Langres qu’on interdirait incessamment l’église … s’ils ne faisaient leur diligence pour faire faire les réparations urgentes, un devis fut établi par Forgeot, entrepreneur à Langres. Les réparations excédaient 1600 £, mais ne pouvaient être différées.

Le mur pignon, à l’ouest, fut relevé à neuf. Les habitants de Vix s’adressèrent à l’intendant de Paris, tandis que ceux d’Étrochey suppliaient celui de Bourgogne[i].

Mais, en 1750, il y eut urgence, car l’église paroissiale est dans un dépérissement si considérable que M. l’évêque de Langres a prononcé l’interdit si, dans trois mois, il n’était pourvu aux réparations nécessaires que l’on estime être de valeur de plus de trois mil livres.                                                                 

Le problème, c’était que cette église dépendait de plusieurs communautés, qui ne s’entendaient pas toujours.

D’un côté, il y avait le transept et le chœur qui étaient à la charge des gros décimateurs ; or, les religieux de l’abbaye de Molesme possédaient 1/6e des dîmes de la paroisse d’Étrochey et l’abbé de Pothières en possédait le reste et toutes les dîmes de Vix.

Et, de l’autre, la nef et le clocher étaient, jusqu’à la Révolution, à la charge des habitants, c’est-à-dire ceux de Vix et ceux d’Étrochey.

 En 1750, il fut constaté que les hautes voûtes de la nef, les piliers et les basses voûtes au nord menacent d’une chute prochaine, mais cette ruine n’est pas occasionnée , comme il est dit au mémoire ci-joint,   par la défectuosité des fondements des piliers butant des collatéraux au nord, mais de leur peu d’épaisseur, incapable de résister à la poussée des voûtes; le pignon qui a souffert en plusieurs parties de l’écartement des gouttereaux est corrompu, et hors d’état de subsister; il n’est pas possible de réparer utilement la grande voûte  en carreau et la basse voûte d’arrêt au nord, que par une nouvelle construction; on a trop tardé à réparer le mal, et il est trop considérable maintenant pour en être susceptible, puisque non seulement les piliers sont considérablement surplombés, mais qu’il y a partie de leurs pierres de taille et des bases qui sont partagées et éclatées; il est donc nécessaire de découvrir totalement la nef, de démolir les susdits six bonnets de voûtes depuis le clocher jusqu’au susdit pignon; les piliers des susdites, les murs gouttereaux d’icelles, et leurs piliers butant.Le mur gouttereau au nord sera repris sur le retrait à rais de terre, et reconstruit de sa même hauteur et épaisseur, avec bons moellons d’échantillon, posés par assises, en bonnes liaisons, mortier de chaux et sable de rivière…Il sera donné aux trois piliers butant, qui n’avaient qu’un pied de flanc[ii], au-dessus de la dernière retraite à rais de terre, trois pieds de flanc, et la largeur en face des anciens; pour ce, il faudra d’autant augmenter le fondement desdits piliers, qui seront établis sur le solide, avec empâtement, retraite sur toutes faces, et bonnes liaisons avec les anciens fondements; lesdits piliers seront repris sur la susdite dernière retraite à rais de terre(selon le devis établi le 7 mai 1750).Et, de plus, le village de Vix était en Champagne et le village d’Étrochey, en Bourgogne, c’est-à-dire que les habitants de Vix devaient s’adresser à l’intendant de Paris, Louis-Jean Bertier de Sauvigny à l’époque, et les habitants d’Étrochey s’adressaient à l’intendant de Bourgogne, Jean-François Joly de Fleury de la Valette[iii].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 16 : Carte de la province de Bourgogne de Guillaume Delisle (détail) "Visse" est en Champagne comme Saint-Marceau, "Estrocher" est en Bourgogne.

Après concertation avec les habitants d’Étrochey, les habitants de Vix convinrent de la nécessité des réparations, prirent une délibération le 7 décembre 1749 et adressèrent une requête à l’intendant de Paris lequel, le 16 mars 1750, missionna le sieur Gardet, qui établit son devis le 7 mai.

Pour lui, les réparations du sanctuaire, du chœur et des chapelles, à la charge des gros décimateurs, s’élevaient à 650 £ (articles 1 à 5), et les réparations de la nef et du clocher, à la charge des habitants, s’élevait à 2587 £(articles 6 à 11).

L’évêque de Langres voulut qu’au lieu de suivre le devis, on démolit l’église entièrement et qu’on la rebâtit  dans le bas de la Montagne où elle serait moins sujette  aux vents et plus à portée des deux paroisses mais, finalement, abandonna cette idée.

Et, les deux intendants s’étant mis d’accord, il fut décidé de mettre en adjudication au rabais seulement ce qui concernait la partie à la charge des habitants.

Elle eut lieu le 7 mai 1751 et fut enlevée parRobert Charinet, entrepreneur de bâtiments à Châtillon, pour 1822 £[i].

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Figure 17 : Requête des habitants de Vix auprès de l'intendant de Paris ADCO,C 2007

Les voûtes du bas-côté nord furent entièrement refaites :

                              On posera ses arcs doubleaux en bonne taille et coupes et selon les dimensions des anciens, et les voûtes en berceaux seront construites à même hauteur que les anciennes, avec bon pendants piqués aussi à la pointe au marteau, posées en bonne coupe et liaison, avec bon mortier de chaux et sable de rivière. Sur des cintres en planches de force, exactement chantournés, lesdites voûtes auront au moins neuf à dix pouces d’épaisseur à leurs couronnements, leurs reins seront garnis en bonne maçonnerie jusqu’à la hauteur et selon la rampe du couvert, sous lequel sera aussi continué en même maçonnerie les murs des pieds droits desdites voûtes.

Mais il n’y avait pas que les bas-côtés à réparer, le mur pignon de la nef était également en très mauvais état.

Il semble que l’on avait déjà essayé de le réparer :le pilier fait nouvellement sur l’angle et mal fondé sera aussi démoli, fondé sur le solide et construit comme les précédents. Quant au mur pignon, il sera démoli de deux pieds au-dessous du rais de terre de son angle au nord, repris et élevé en bonne maçonnerie comme dessus dit, de sa même hauteur et épaisseur, sans retraite par le haut, mais seulement fruit de dix-huit lignes par toises au-dehors d’œuvre; ses angles seront montés en tailles, à quoi on emploiera l’ancienne trouvée  deservice…La porte sera placée au dit pignon, vis-à-vis le milieu de la nef, et comme le peu de taille dont elle était formée est calciné et en très mauvais état, elle sera formée de pieds droits, lancis[i], écoinçons et claveaux de pierre de taille neuve, non gélive … La porte sera fermée d’une porte à deux battants en menuiserie, bois de chêne d’un pouce au moins, doublée de mêmes planches arrêtés avec clous de force posés en losange de trois pouces de distance … Au-dessus de la dite porte, il y sera observé, au lieu de deux petits vitraux qui s’y trouvent, un vitrail de deux pieds et demi de largeur entre deux tableaux, et de six pieds de hauteur, sous bombement.                                          

Ce nouveau mur pignon fut accolé plus ou moins adroitement à l’arc doubleau de la nef.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 18 : La liaison entre la nef et le mur pignon de façade

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 19 : Porte principale surmontée d'un vitrail

Pour la petite porte, au sud, il lui sera posé sur le cimetière deux cours de marches d’une pièce… il sera élevé sur le bout et ses deux marches deux petits murs de soutènement à la hauteur des terres pour les contenir, avec moellon, chaux et sable de rivière. La porte en menuiserie, qui a trois pieds deux pouces sur six pieds, est pourrie, usée et vétuste; il en faudra faire une neuve, en chêne, doublée et clouée comme la grande porte. Comme cette porte se trouve de deux pieds plus basse que le rez-de-terre du cimetière, et que les pluies qui l’endommagent passent dans l’église, pour les prévenir, il sera fait un chapiteau au-devant de ladite porte de six pieds de largeur, douze pieds de longueur, six pieds d’hauteur sous sablière. Deux poteaux furent établis en avant, couverts de laves en prolongement de la toiture de l’église, avec une chanlatte recevant les eaux pluviales.

 LA QUATRIÈME TRAVÉE

Cette quatrième travée de l’église Saint Marcel est différente du reste de la nef.

Si la partie centrale est aussi voutée en arc brisé (la retombée de voûte étant un peu décalée en retrait par rapport au mur droit en-dessous), la voûte est surbaissée par rapport à celle du reste de la nef et repose sur quatre pilastres qui, s’ils ont la même largeur que les précédents, débordent sur l’espace de la nef, de façon variable (de 0,32 cm à 0,50 cm).

Ces pilastres soutenant la voute descendent jusqu’au sol; seul, un tailloir marque la limite entre la partie droite et la partie voûtée, mais il est différent sur l’arc doubleau ouest et celui à l’est.

 D’autre part, ces deux piliers ouest ont un piédestal plus ouvragé, avec gorge et boudin (cette forme se retrouve également extérieurement sur le piédestal du 4e contrefort sud), tandis que les deux piliers à l’est, soutenant l’arc brisé (qui n’est fait que de pierres de couleur, sauf le claveau) faisant communiquer aujourd’hui la nef et le transept, n’ont pas de piédestal et l’imposte est chanfreinée.

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Figure 20 : Piédestal d'un pilastre ouest de la quatrième travée

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 21 :Imposte d'un pilier ouest de la quatrième travée

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Figure 22 : Imposte d'un pilier est de la quatrième travée

Des différences se remarquent également dans les bas-côtés.

La communication entre nef et bas-côtés se fait par des arcs brisés. Ceux-ci ne reposent pas sur des pilastres, mais leur courbure démarre à environ 1,78 cm du solet aucune imposte ne souligne le départ de la voûte ; ces piliers massifs (environ 0, 98 cm) ont une ouverture de la travée plus large (environ 2,20m contre 1,94m) et, dans la partie supérieure, pénètrent largement dans la partie voûtée du bas-côté).

Dans ces piliers, on trouve quelques morceaux sciés de sarcophages.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 23 : Voûte pénétrante entre la nef dans le bas-côté sud

 C’est dans cette partie que l’on trouve, encastrés dans les piliers Est de cette quatrième travée, à la jonction entre la nef et les bas-côtés, deux autels en pierre, avec leurs quatre croix de consécration[i].

Car cette travée correspond aujourd’hui à l’implantation du clocher, mais elle pourrait avoir été autrefois le transept de l’église.       

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 24 :Autel secondaire en pierre (côté sud), avec les croix de consécration à chaque angle.

La voûte des bas-côtés de cette travée est également différente de celle des trois premières travées, car elle est quasiment en berceau et parallèle à la nef.

Contre les murs gouttereaux, court tout le long une imposte, délimitant la partie droite du mur de l’amorce de la voûte et en prolongement de celle au-dessus du pilastre, mais elle s’arrête subitement peu avant le transept.

Dans le mur sud, on trouve une piscine double.

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Figure 25 : Imposte contre le mur gouttereau du collatéral dans la quatrième travée

 Extérieurement, la corniche courant sous le rampant nord du toit fait un décrochement, contre la tourelle.

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Figure 26 : Décrochement de la corniche à l'emplacement de la quatrième travée.

 [i] Pour mademoiselle Françoise Vignier, archiviste, ces autels latéraux seraient des fondations de laïcs, et sont rarement conservés

 [i] Lancis : Opération par laquelle on répare un mur dégradé, en enfonçant, le plus avant que l'on peut, des moellons ou des pierres dans les parties refouillées.

 [i] Il fallait payer en outre 45 £ 11 sols pour frais de recouvrement. Ainsi  la somme de 1867 £ 11 sols devait être imposée « sur tous les habitants et propriétaires  de biens et héritages, lesquels habitants et propriétaires exempts et non exempts, privilégiés et non privilégiés, contribueront à proportion  de ce que chacun d’eux possède… suivant le rôle qui sera dressé… ». ADCO, C 2007  

[i] L’intendant de la généralité de Paris était Louis Jean Bertier de Sauvigny. C’est le subdélégué de Tonnerre, Jean Nicolas Girardin, qui était chargé  du contrôle.

[ii] Le pied du roi équivalait à 32,48 cm

[iii] « … qu’il plaise à M. De Joly de se concilier sur çà avec M. de Fleury pour être incessamment procédé à ladite visite  et devis estimatif ». ADCO, C 2007

 [i] Le premier contrefort est pris dans la maçonnerie de la façade et est beaucoup plus large[i] Les dosserets, adossés aux piles centrales, font environ 35 cm X 47 cm. Des morceaux de sarcophages se trouvent également aux arêtes de la tour du clocher. La récupération des sarcophages, par exemple, s’est aussi faite dans l’église de L’Isle-Aumont (Aube).

 [i] L’église est à peu près orientée, plutôt légèrement nord-est. Altitude de l’église : 307 mètres

NB : quatre autres articles sur l'église Saint-Marcel de Vix suivront les semaines prochaines

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 6 Septembre 2024

 Notule de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(Première partie)

Nombreux sont les visiteurs à se rendre sur la colline de Vix et à faire le tour de l’église dédiée à Saint Marcel.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 1 : buste reliquaire de saint Marcel (saint Marceau autrefois)

De prime abord, celle-ci semble avoir une grande unité, avec son toit en laves. Mais, en y regardant de plus près, la construction de cet édifice semble avoir été assez complexe.                            

Les archives permettent, depuis la fin du XVIIe siècle, de suivre les réparations qui furent faites, afin de garder cette église aux paroissiens de Vix et d’Étrochey.[i]

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 2 : Plan de l'église Saint-Marcel de Vix

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Figure 3 :L'église, façade sud avec son toit en laves.

NEF ET BAS-CÔTÉS

La partie centrale, la nef, présente les caractéristiques du style roman du début du XIIe siècle. Elle est constituée aujourd’hui de trois travées (plus une quatrième), se prolongeant au nord et au sud par des bas-côtés.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 4 : La nef

La voûte est en berceau brisé, soutenu par des arcs doubleaux, reposants sur des chapiteaux trapézoïdaux,nus; le tailloir se poursuit en imposte entre les travées et court d’un chapiteau à l’autre, délimitant la partie des murs droits et la voûte.

Les pilastres, en prolongement du chapiteau et sous une moulure, se terminent par un culot en encorbellement.

Les pierres de ces arcs doubleaux sont en pierre foncée, intercalées de temps en temps avec des pierres plus blanches, rappelant les arcs de Vézelay.

Les piliers, carrés, d’environ 0,74 m de côté, reposent sur un piedestal chanfreiné.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 5 :Détail de la retombée d'un arc doubleau de la nef centrale

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Figure 6 : Base des piliers de la nef

 La communication avec les bas-côtés se fait par des arcs brisés, avec des pierres blanches ou foncées, et reposant sur une imposte moulurée.

Ces trois premières ouvertures correspondant aux trois premières travées ont une largeur d’environ 1,94 mètre. 

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 7 : Arc brisé faisant communication de la nef avec le bas-côté (côté sud)

Les bas-côtés sont voûtés en arêtes ; chaque travée est scandée par des arcs doubleaux brisés.

Chaque dosseret contre les murs gouttereaux (assez plat : 0,47 cm X 0,35 cm) est séparé de la voûte par une imposte (ou tailloir) moulurée et, côté nef, l’imposte fait suite à celle au-dessus des piliers de communication avec les bas-côtés ; il en est de même dans la partie inférieure des piliers, où le piédestal, chanfreiné, fait suite à celui des piliers de communication ; une moulure se trouve également au pied de chaque dosseret.

Il est à remarquer que, à l’ouest, les impostes semblent se prolonger sur une quatrième travée de la nef, disparue aujourd’hui. 

Mais il y a des différences sensibles entre le bas-côté nord et le sud.   

Dans les piliers séparant le bas-côté sud de la nef, se trouve un certain nombre de fragments de sarcophages mérovingiens, sciés et réemployés[i].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figures 8 et 9 : Cuves de sarcophages sciées et réemployées

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Le mur gouttereau, au sud, est épais d’environ 0,93 m et est percé de deux fenêtres et d’une petite porte.

La fenêtre de la première travée est fort étroite (0,72 m X 0,19 m), allant en s’évasant à l’intérieur, en forme d’archère.

La deuxième fenêtre est aussi étroite, mais un peu plus évasée à l’intérieur.

L’épaisseur du mur de ce côté est d’environ 0,93 m.                                              

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Figure 10 : Fenêtre dans la première travée sud

Extérieurement, l’ouverture des fenêtres est taillée dans un seul bloc de pierre. 

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Figure 11 : Fenêtre du bas-côté sud en forme de meurtrière, vue extérieure

Quant aux contreforts, ils sont assez plats (0,73 cm X 32-37 cm[i]) et les deux premiers contreforts n’ont pas de base.

Entre chaque, se trouvent trois modillons sous la corniche en pierre, ou plutôt des corbelets, correspondant à chaque travée, et seulement décorés, pour certains, d’un trait en creux horizontal.

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Figure 12 : Façade sud de l'église avec ses contreforts et ses corbelets

Mais, dans le bas-côté nord, l’épaisseur du mur est moindre (la profondeur de chaque fenêtre est d’environ 60 cm).

Les piliers ne semblent pas contenir des morceaux de sarcophages et le piédestal est souvent en oblique renversé, non chanfreiné.

Quant aux trois fenêtres, elles ont une ouverture plus large et plus régulière (environ 0,76 cm X 1,00 m), plusieurs pierres étant layées.

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Figure 13 : Fenêtre du bas-côté nord, face interne

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Figure 14 : Fenêtre du bas-côté nord, face externe

Extérieurement, les contreforts sont au nombre de quatre, reposant sur d’épaisses bases ; ils sont beaucoup moins plats (0,96 m X 0,75 m d’épaisseur) qu’au sud et il y n’y a que deux modillons ou corbelets entre chacun. 

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Figure 15 : bas-côté nord de l'église

S’il y a une différence entre le bas-côté nord et le bas-côté sud, c’est qu’autrefois, l’église eut besoin de grosses réparations. 

Déjà, en 1746, pour prévenir la ruine dont cette église est menacée et comme Monsieur l’archidiacre, lors de sa visite, leur ayant déclaré de la part de Monseigneur l’évêque de Langres qu’on interdirait incessamment l’église … s’ils ne faisaient leur diligence pour faire faire les réparations urgentes, un devis fut établi par Forgeot, entrepreneur à Langres. Les réparations excédaient 1600 £, mais ne pouvaient être différées.

Le mur pignon, à l’ouest, fut relevé à neuf. Les habitants de Vix s’adressèrent à l’intendant de Paris, tandis que ceux d’Étrochey suppliaient celui de Bourgogne[i].

Mais, en 1750, il y eut urgence, car l’église paroissiale est dans un dépérissement si considérable que M. l’évêque de Langres a prononcé l’interdit si, dans trois mois, il n’était pourvu aux réparations nécessaires que l’on estime être de valeur de plus de trois mil livres.                                                                 

Le problème, c’était que cette église dépendait de plusieurs communautés, qui ne s’entendaient pas toujours.

D’un côté, il y avait le transept et le chœur qui étaient à la charge des gros décimateurs ; or, les religieux de l’abbaye de Molesme possédaient 1/6e des dîmes de la paroisse d’Étrochey et l’abbé de Pothières en possédait le reste et toutes les dîmes de Vix.

Et, de l’autre, la nef et le clocher étaient, jusqu’à la Révolution, à la charge des habitants, c’est-à-dire ceux de Vix et ceux d’Étrochey.

 En 1750, il fut constaté que les hautes voûtes de la nef, les piliers et les basses voûtes au nord menacent d’une chute prochaine, mais cette ruine n’est pas occasionnée , comme il est dit au mémoire ci-joint,   par la défectuosité des fondements des piliers butant des collatéraux au nord, mais de leur peu d’épaisseur, incapable de résister à la poussée des voûtes; le pignon qui a souffert en plusieurs parties de l’écartement des gouttereaux est corrompu, et hors d’état de subsister; il n’est pas possible de réparer utilement la grande voûte  en carreau et la basse voûte d’arrêt au nord, que par une nouvelle construction; on a trop tardé à réparer le mal, et il est trop considérable maintenant pour en être susceptible, puisque non seulement les piliers sont considérablement surplombés, mais qu’il y a partie de leurs pierres de taille et des bases qui sont partagées et éclatées; il est donc nécessaire de découvrir totalement la nef, de démolir les susdits six bonnets de voûtes depuis le clocher jusqu’au susdit pignon; les piliers des susdites, les murs gouttereaux d’icelles, et leurs piliers butant.Le mur gouttereau au nord sera repris sur le retrait à rais de terre, et reconstruit de sa même hauteur et épaisseur, avec bons moellons d’échantillon, posés par assises, en bonnes liaisons, mortier de chaux et sable de rivière…Il sera donné aux trois piliers butant, qui n’avaient qu’un pied de flanc[ii], au-dessus de la dernière retraite à rais de terre, trois pieds de flanc, et la largeur en face des anciens; pour ce, il faudra d’autant augmenter le fondement desdits piliers, qui seront établis sur le solide, avec empâtement, retraite sur toutes faces, et bonnes liaisons avec les anciens fondements; lesdits piliers seront repris sur la susdite dernière retraite à rais de terre(selon le devis établi le 7 mai 1750).Et, de plus, le village de Vix était en Champagne et le village d’Étrochey, en Bourgogne, c’est-à-dire que les habitants de Vix devaient s’adresser à l’intendant de Paris, Louis-Jean Bertier de Sauvigny à l’époque, et les habitants d’Étrochey s’adressaient à l’intendant de Bourgogne, Jean-François Joly de Fleury de la Valette[iii].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 16 : Carte de la province de Bourgogne de Guillaume Delisle (détail) "Visse" est en Champagne comme Saint-Marceau, "Estrocher" est en Bourgogne.

Après concertation avec les habitants d’Étrochey, les habitants de Vix convinrent de la nécessité des réparations, prirent une délibération le 7 décembre 1749 et adressèrent une requête à l’intendant de Paris lequel, le 16 mars 1750, missionna le sieur Gardet, qui établit son devis le 7 mai.

Pour lui, les réparations du sanctuaire, du chœur et des chapelles, à la charge des gros décimateurs, s’élevaient à 650 £ (articles 1 à 5), et les réparations de la nef et du clocher, à la charge des habitants, s’élevait à 2587 £(articles 6 à 11).

L’évêque de Langres voulut qu’au lieu de suivre le devis, on démolit l’église entièrement et qu’on la rebâtit  dans le bas de la Montagne où elle serait moins sujette  aux vents et plus à portée des deux paroisses mais, finalement, abandonna cette idée.

Et, les deux intendants s’étant mis d’accord, il fut décidé de mettre en adjudication au rabais seulement ce qui concernait la partie à la charge des habitants.

Elle eut lieu le 7 mai 1751 et fut enlevée parRobert Charinet, entrepreneur de bâtiments à Châtillon, pour 1822 £[i].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 17 : Requête des habitants de Vix auprès de l'intendant de Paris ADCO,C 2007

Les voûtes du bas-côté nord furent entièrement refaites :

                              On posera ses arcs doubleaux en bonne taille et coupes et selon les dimensions des anciens, et les voûtes en berceaux seront construites à même hauteur que les anciennes, avec bon pendants piqués aussi à la pointe au marteau, posées en bonne coupe et liaison, avec bon mortier de chaux et sable de rivière. Sur des cintres en planches de force, exactement chantournés, lesdites voûtes auront au moins neuf à dix pouces d’épaisseur à leurs couronnements, leurs reins seront garnis en bonne maçonnerie jusqu’à la hauteur et selon la rampe du couvert, sous lequel sera aussi continué en même maçonnerie les murs des pieds droits desdites voûtes.

Mais il n’y avait pas que les bas-côtés à réparer, le mur pignon de la nef était également en très mauvais état.

Il semble que l’on avait déjà essayé de le réparer :le pilier fait nouvellement sur l’angle et mal fondé sera aussi démoli, fondé sur le solide et construit comme les précédents. Quant au mur pignon, il sera démoli de deux pieds au-dessous du rais de terre de son angle au nord, repris et élevé en bonne maçonnerie comme dessus dit, de sa même hauteur et épaisseur, sans retraite par le haut, mais seulement fruit de dix-huit lignes par toises au-dehors d’œuvre; ses angles seront montés en tailles, à quoi on emploiera l’ancienne trouvée  deservice…La porte sera placée au dit pignon, vis-à-vis le milieu de la nef, et comme le peu de taille dont elle était formée est calciné et en très mauvais état, elle sera formée de pieds droits, lancis[i], écoinçons et claveaux de pierre de taille neuve, non gélive … La porte sera fermée d’une porte à deux battants en menuiserie, bois de chêne d’un pouce au moins, doublée de mêmes planches arrêtés avec clous de force posés en losange de trois pouces de distance … Au-dessus de la dite porte, il y sera observé, au lieu de deux petits vitraux qui s’y trouvent, un vitrail de deux pieds et demi de largeur entre deux tableaux, et de six pieds de hauteur, sous bombement.                                          

Ce nouveau mur pignon fut accolé plus ou moins adroitement à l’arc doubleau de la nef.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 18 : La liaison entre la nef et le mur pignon de façade

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 19 : Porte principale surmontée d'un vitrail

Pour la petite porte, au sud, il lui sera posé sur le cimetière deux cours de marches d’une pièce… il sera élevé sur le bout et ses deux marches deux petits murs de soutènement à la hauteur des terres pour les contenir, avec moellon, chaux et sable de rivière. La porte en menuiserie, qui a trois pieds deux pouces sur six pieds, est pourrie, usée et vétuste; il en faudra faire une neuve, en chêne, doublée et clouée comme la grande porte. Comme cette porte se trouve de deux pieds plus basse que le rez-de-terre du cimetière, et que les pluies qui l’endommagent passent dans l’église, pour les prévenir, il sera fait un chapiteau au-devant de ladite porte de six pieds de largeur, douze pieds de longueur, six pieds d’hauteur sous sablière. Deux poteaux furent établis en avant, couverts de laves en prolongement de la toiture de l’église, avec une chanlatte recevant les eaux pluviales.

 LA QUATRIÈME TRAVÉE

Cette quatrième travée de l’église Saint Marcel est différente du reste de la nef.

Si la partie centrale est aussi voutée en arc brisé (la retombée de voûte étant un peu décalée en retrait par rapport au mur droit en-dessous), la voûte est surbaissée par rapport à celle du reste de la nef et repose sur quatre pilastres qui, s’ils ont la même largeur que les précédents, débordent sur l’espace de la nef, de façon variable (de 0,32 cm à 0,50 cm).

Ces pilastres soutenant la voute descendent jusqu’au sol; seul, un tailloir marque la limite entre la partie droite et la partie voûtée, mais il est différent sur l’arc doubleau ouest et celui à l’est.

 D’autre part, ces deux piliers ouest ont un piédestal plus ouvragé, avec gorge et boudin (cette forme se retrouve également extérieurement sur le piédestal du 4e contrefort sud), tandis que les deux piliers à l’est, soutenant l’arc brisé (qui n’est fait que de pierres de couleur, sauf le claveau) faisant communiquer aujourd’hui la nef et le transept, n’ont pas de piédestal et l’imposte est chanfreinée.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 20 : Piédestal d'un pilastre ouest de la quatrième travée

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 21 :Imposte d'un pilier ouest de la quatrième travée

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 22 : Imposte d'un pilier est de la quatrième travée

Des différences se remarquent également dans les bas-côtés.

La communication entre nef et bas-côtés se fait par des arcs brisés. Ceux-ci ne reposent pas sur des pilastres, mais leur courbure démarre à environ 1,78 cm du solet aucune imposte ne souligne le départ de la voûte ; ces piliers massifs (environ 0, 98 cm) ont une ouverture de la travée plus large (environ 2,20m contre 1,94m) et, dans la partie supérieure, pénètrent largement dans la partie voûtée du bas-côté).

Dans ces piliers, on trouve quelques morceaux sciés de sarcophages.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 23 : Voûte pénétrante entre la nef dans le bas-côté sud

 C’est dans cette partie que l’on trouve, encastrés dans les piliers Est de cette quatrième travée, à la jonction entre la nef et les bas-côtés, deux autels en pierre, avec leurs quatre croix de consécration[i].

Car cette travée correspond aujourd’hui à l’implantation du clocher, mais elle pourrait avoir été autrefois le transept de l’église.       

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 24 :Autel secondaire en pierre (côté sud), avec les croix de consécration à chaque angle.

La voûte des bas-côtés de cette travée est également différente de celle des trois premières travées, car elle est quasiment en berceau et parallèle à la nef.

Contre les murs gouttereaux, court tout le long une imposte, délimitant la partie droite du mur de l’amorce de la voûte et en prolongement de celle au-dessus du pilastre, mais elle s’arrête subitement peu avant le transept.

Dans le mur sud, on trouve une piscine double.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 25 : Imposte contre le mur gouttereau du collatéral dans la quatrième travée

 Extérieurement, la corniche courant sous le rampant nord du toit fait un décrochement, contre la tourelle.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 26 : Décrochement de la corniche à l'emplacement de la quatrième travée.

 [i] Pour mademoiselle Françoise Vignier, archiviste, ces autels latéraux seraient des fondations de laïcs, et sont rarement conservés

 [i] Lancis : Opération par laquelle on répare un mur dégradé, en enfonçant, le plus avant que l'on peut, des moellons ou des pierres dans les parties refouillées.

 [i] Il fallait payer en outre 45 £ 11 sols pour frais de recouvrement. Ainsi  la somme de 1867 £ 11 sols devait être imposée « sur tous les habitants et propriétaires  de biens et héritages, lesquels habitants et propriétaires exempts et non exempts, privilégiés et non privilégiés, contribueront à proportion  de ce que chacun d’eux possède… suivant le rôle qui sera dressé… ». ADCO, C 2007  

[i] L’intendant de la généralité de Paris était Louis Jean Bertier de Sauvigny. C’est le subdélégué de Tonnerre, Jean Nicolas Girardin, qui était chargé  du contrôle.

[ii] Le pied du roi équivalait à 32,48 cm

[iii] « … qu’il plaise à M. De Joly de se concilier sur çà avec M. de Fleury pour être incessamment procédé à ladite visite  et devis estimatif ». ADCO, C 2007

 [i] Le premier contrefort est pris dans la maçonnerie de la façade et est beaucoup plus large[i] Les dosserets, adossés aux piles centrales, font environ 35 cm X 47 cm. Des morceaux de sarcophages se trouvent également aux arêtes de la tour du clocher. La récupération des sarcophages, par exemple, s’est aussi faite dans l’église de L’Isle-Aumont (Aube).

 [i] L’église est à peu près orientée, plutôt légèrement nord-est. Altitude de l’église : 307 mètres

NB : quatre autres articles sur l'église Saint-Marcel de Vix suivront les semaines prochaines

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 6 Septembre 2024

 Notule de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(Première partie)

Nombreux sont les visiteurs à se rendre sur la colline de Vix et à faire le tour de l’église dédiée à Saint Marcel.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 1 : buste reliquaire de saint Marcel (saint Marceau autrefois)

De prime abord, celle-ci semble avoir une grande unité, avec son toit en laves. Mais, en y regardant de plus près, la construction de cet édifice semble avoir été assez complexe.                            

Les archives permettent, depuis la fin du XVIIe siècle, de suivre les réparations qui furent faites, afin de garder cette église aux paroissiens de Vix et d’Étrochey.[i]

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 2 : Plan de l'église Saint-Marcel de Vix

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 3 :L'église, façade sud avec son toit en laves.

NEF ET BAS-CÔTÉS

La partie centrale, la nef, présente les caractéristiques du style roman du début du XIIe siècle. Elle est constituée aujourd’hui de trois travées (plus une quatrième), se prolongeant au nord et au sud par des bas-côtés.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 4 : La nef

La voûte est en berceau brisé, soutenu par des arcs doubleaux, reposants sur des chapiteaux trapézoïdaux,nus; le tailloir se poursuit en imposte entre les travées et court d’un chapiteau à l’autre, délimitant la partie des murs droits et la voûte.

Les pilastres, en prolongement du chapiteau et sous une moulure, se terminent par un culot en encorbellement.

Les pierres de ces arcs doubleaux sont en pierre foncée, intercalées de temps en temps avec des pierres plus blanches, rappelant les arcs de Vézelay.

Les piliers, carrés, d’environ 0,74 m de côté, reposent sur un piedestal chanfreiné.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 5 :Détail de la retombée d'un arc doubleau de la nef centrale

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 6 : Base des piliers de la nef

 La communication avec les bas-côtés se fait par des arcs brisés, avec des pierres blanches ou foncées, et reposant sur une imposte moulurée.

Ces trois premières ouvertures correspondant aux trois premières travées ont une largeur d’environ 1,94 mètre. 

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 7 : Arc brisé faisant communication de la nef avec le bas-côté (côté sud)

Les bas-côtés sont voûtés en arêtes ; chaque travée est scandée par des arcs doubleaux brisés.

Chaque dosseret contre les murs gouttereaux (assez plat : 0,47 cm X 0,35 cm) est séparé de la voûte par une imposte (ou tailloir) moulurée et, côté nef, l’imposte fait suite à celle au-dessus des piliers de communication avec les bas-côtés ; il en est de même dans la partie inférieure des piliers, où le piédestal, chanfreiné, fait suite à celui des piliers de communication ; une moulure se trouve également au pied de chaque dosseret.

Il est à remarquer que, à l’ouest, les impostes semblent se prolonger sur une quatrième travée de la nef, disparue aujourd’hui. 

Mais il y a des différences sensibles entre le bas-côté nord et le sud.   

Dans les piliers séparant le bas-côté sud de la nef, se trouve un certain nombre de fragments de sarcophages mérovingiens, sciés et réemployés[i].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figures 8 et 9 : Cuves de sarcophages sciées et réemployées

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Le mur gouttereau, au sud, est épais d’environ 0,93 m et est percé de deux fenêtres et d’une petite porte.

La fenêtre de la première travée est fort étroite (0,72 m X 0,19 m), allant en s’évasant à l’intérieur, en forme d’archère.

La deuxième fenêtre est aussi étroite, mais un peu plus évasée à l’intérieur.

L’épaisseur du mur de ce côté est d’environ 0,93 m.                                              

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 10 : Fenêtre dans la première travée sud

Extérieurement, l’ouverture des fenêtres est taillée dans un seul bloc de pierre. 

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 11 : Fenêtre du bas-côté sud en forme de meurtrière, vue extérieure

Quant aux contreforts, ils sont assez plats (0,73 cm X 32-37 cm[i]) et les deux premiers contreforts n’ont pas de base.

Entre chaque, se trouvent trois modillons sous la corniche en pierre, ou plutôt des corbelets, correspondant à chaque travée, et seulement décorés, pour certains, d’un trait en creux horizontal.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 12 : Façade sud de l'église avec ses contreforts et ses corbelets

Mais, dans le bas-côté nord, l’épaisseur du mur est moindre (la profondeur de chaque fenêtre est d’environ 60 cm).

Les piliers ne semblent pas contenir des morceaux de sarcophages et le piédestal est souvent en oblique renversé, non chanfreiné.

Quant aux trois fenêtres, elles ont une ouverture plus large et plus régulière (environ 0,76 cm X 1,00 m), plusieurs pierres étant layées.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 13 : Fenêtre du bas-côté nord, face interne

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 14 : Fenêtre du bas-côté nord, face externe

Extérieurement, les contreforts sont au nombre de quatre, reposant sur d’épaisses bases ; ils sont beaucoup moins plats (0,96 m X 0,75 m d’épaisseur) qu’au sud et il y n’y a que deux modillons ou corbelets entre chacun. 

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Figure 15 : bas-côté nord de l'église

S’il y a une différence entre le bas-côté nord et le bas-côté sud, c’est qu’autrefois, l’église eut besoin de grosses réparations. 

Déjà, en 1746, pour prévenir la ruine dont cette église est menacée et comme Monsieur l’archidiacre, lors de sa visite, leur ayant déclaré de la part de Monseigneur l’évêque de Langres qu’on interdirait incessamment l’église … s’ils ne faisaient leur diligence pour faire faire les réparations urgentes, un devis fut établi par Forgeot, entrepreneur à Langres. Les réparations excédaient 1600 £, mais ne pouvaient être différées.

Le mur pignon, à l’ouest, fut relevé à neuf. Les habitants de Vix s’adressèrent à l’intendant de Paris, tandis que ceux d’Étrochey suppliaient celui de Bourgogne[i].

Mais, en 1750, il y eut urgence, car l’église paroissiale est dans un dépérissement si considérable que M. l’évêque de Langres a prononcé l’interdit si, dans trois mois, il n’était pourvu aux réparations nécessaires que l’on estime être de valeur de plus de trois mil livres.                                                                 

Le problème, c’était que cette église dépendait de plusieurs communautés, qui ne s’entendaient pas toujours.

D’un côté, il y avait le transept et le chœur qui étaient à la charge des gros décimateurs ; or, les religieux de l’abbaye de Molesme possédaient 1/6e des dîmes de la paroisse d’Étrochey et l’abbé de Pothières en possédait le reste et toutes les dîmes de Vix.

Et, de l’autre, la nef et le clocher étaient, jusqu’à la Révolution, à la charge des habitants, c’est-à-dire ceux de Vix et ceux d’Étrochey.

 En 1750, il fut constaté que les hautes voûtes de la nef, les piliers et les basses voûtes au nord menacent d’une chute prochaine, mais cette ruine n’est pas occasionnée , comme il est dit au mémoire ci-joint,   par la défectuosité des fondements des piliers butant des collatéraux au nord, mais de leur peu d’épaisseur, incapable de résister à la poussée des voûtes; le pignon qui a souffert en plusieurs parties de l’écartement des gouttereaux est corrompu, et hors d’état de subsister; il n’est pas possible de réparer utilement la grande voûte  en carreau et la basse voûte d’arrêt au nord, que par une nouvelle construction; on a trop tardé à réparer le mal, et il est trop considérable maintenant pour en être susceptible, puisque non seulement les piliers sont considérablement surplombés, mais qu’il y a partie de leurs pierres de taille et des bases qui sont partagées et éclatées; il est donc nécessaire de découvrir totalement la nef, de démolir les susdits six bonnets de voûtes depuis le clocher jusqu’au susdit pignon; les piliers des susdites, les murs gouttereaux d’icelles, et leurs piliers butant.Le mur gouttereau au nord sera repris sur le retrait à rais de terre, et reconstruit de sa même hauteur et épaisseur, avec bons moellons d’échantillon, posés par assises, en bonnes liaisons, mortier de chaux et sable de rivière…Il sera donné aux trois piliers butant, qui n’avaient qu’un pied de flanc[ii], au-dessus de la dernière retraite à rais de terre, trois pieds de flanc, et la largeur en face des anciens; pour ce, il faudra d’autant augmenter le fondement desdits piliers, qui seront établis sur le solide, avec empâtement, retraite sur toutes faces, et bonnes liaisons avec les anciens fondements; lesdits piliers seront repris sur la susdite dernière retraite à rais de terre(selon le devis établi le 7 mai 1750).Et, de plus, le village de Vix était en Champagne et le village d’Étrochey, en Bourgogne, c’est-à-dire que les habitants de Vix devaient s’adresser à l’intendant de Paris, Louis-Jean Bertier de Sauvigny à l’époque, et les habitants d’Étrochey s’adressaient à l’intendant de Bourgogne, Jean-François Joly de Fleury de la Valette[iii].

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 16 : Carte de la province de Bourgogne de Guillaume Delisle (détail) "Visse" est en Champagne comme Saint-Marceau, "Estrocher" est en Bourgogne.

Après concertation avec les habitants d’Étrochey, les habitants de Vix convinrent de la nécessité des réparations, prirent une délibération le 7 décembre 1749 et adressèrent une requête à l’intendant de Paris lequel, le 16 mars 1750, missionna le sieur Gardet, qui établit son devis le 7 mai.

Pour lui, les réparations du sanctuaire, du chœur et des chapelles, à la charge des gros décimateurs, s’élevaient à 650 £ (articles 1 à 5), et les réparations de la nef et du clocher, à la charge des habitants, s’élevait à 2587 £(articles 6 à 11).

L’évêque de Langres voulut qu’au lieu de suivre le devis, on démolit l’église entièrement et qu’on la rebâtit  dans le bas de la Montagne où elle serait moins sujette  aux vents et plus à portée des deux paroisses mais, finalement, abandonna cette idée.

Et, les deux intendants s’étant mis d’accord, il fut décidé de mettre en adjudication au rabais seulement ce qui concernait la partie à la charge des habitants.

Elle eut lieu le 7 mai 1751 et fut enlevée parRobert Charinet, entrepreneur de bâtiments à Châtillon, pour 1822 £[i].

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Figure 17 : Requête des habitants de Vix auprès de l'intendant de Paris ADCO,C 2007

Les voûtes du bas-côté nord furent entièrement refaites :

                              On posera ses arcs doubleaux en bonne taille et coupes et selon les dimensions des anciens, et les voûtes en berceaux seront construites à même hauteur que les anciennes, avec bon pendants piqués aussi à la pointe au marteau, posées en bonne coupe et liaison, avec bon mortier de chaux et sable de rivière. Sur des cintres en planches de force, exactement chantournés, lesdites voûtes auront au moins neuf à dix pouces d’épaisseur à leurs couronnements, leurs reins seront garnis en bonne maçonnerie jusqu’à la hauteur et selon la rampe du couvert, sous lequel sera aussi continué en même maçonnerie les murs des pieds droits desdites voûtes.

Mais il n’y avait pas que les bas-côtés à réparer, le mur pignon de la nef était également en très mauvais état.

Il semble que l’on avait déjà essayé de le réparer :le pilier fait nouvellement sur l’angle et mal fondé sera aussi démoli, fondé sur le solide et construit comme les précédents. Quant au mur pignon, il sera démoli de deux pieds au-dessous du rais de terre de son angle au nord, repris et élevé en bonne maçonnerie comme dessus dit, de sa même hauteur et épaisseur, sans retraite par le haut, mais seulement fruit de dix-huit lignes par toises au-dehors d’œuvre; ses angles seront montés en tailles, à quoi on emploiera l’ancienne trouvée  deservice…La porte sera placée au dit pignon, vis-à-vis le milieu de la nef, et comme le peu de taille dont elle était formée est calciné et en très mauvais état, elle sera formée de pieds droits, lancis[i], écoinçons et claveaux de pierre de taille neuve, non gélive … La porte sera fermée d’une porte à deux battants en menuiserie, bois de chêne d’un pouce au moins, doublée de mêmes planches arrêtés avec clous de force posés en losange de trois pouces de distance … Au-dessus de la dite porte, il y sera observé, au lieu de deux petits vitraux qui s’y trouvent, un vitrail de deux pieds et demi de largeur entre deux tableaux, et de six pieds de hauteur, sous bombement.                                          

Ce nouveau mur pignon fut accolé plus ou moins adroitement à l’arc doubleau de la nef.

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Figure 18 : La liaison entre la nef et le mur pignon de façade

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Figure 19 : Porte principale surmontée d'un vitrail

Pour la petite porte, au sud, il lui sera posé sur le cimetière deux cours de marches d’une pièce… il sera élevé sur le bout et ses deux marches deux petits murs de soutènement à la hauteur des terres pour les contenir, avec moellon, chaux et sable de rivière. La porte en menuiserie, qui a trois pieds deux pouces sur six pieds, est pourrie, usée et vétuste; il en faudra faire une neuve, en chêne, doublée et clouée comme la grande porte. Comme cette porte se trouve de deux pieds plus basse que le rez-de-terre du cimetière, et que les pluies qui l’endommagent passent dans l’église, pour les prévenir, il sera fait un chapiteau au-devant de ladite porte de six pieds de largeur, douze pieds de longueur, six pieds d’hauteur sous sablière. Deux poteaux furent établis en avant, couverts de laves en prolongement de la toiture de l’église, avec une chanlatte recevant les eaux pluviales.

 LA QUATRIÈME TRAVÉE

Cette quatrième travée de l’église Saint Marcel est différente du reste de la nef.

Si la partie centrale est aussi voutée en arc brisé (la retombée de voûte étant un peu décalée en retrait par rapport au mur droit en-dessous), la voûte est surbaissée par rapport à celle du reste de la nef et repose sur quatre pilastres qui, s’ils ont la même largeur que les précédents, débordent sur l’espace de la nef, de façon variable (de 0,32 cm à 0,50 cm).

Ces pilastres soutenant la voute descendent jusqu’au sol; seul, un tailloir marque la limite entre la partie droite et la partie voûtée, mais il est différent sur l’arc doubleau ouest et celui à l’est.

 D’autre part, ces deux piliers ouest ont un piédestal plus ouvragé, avec gorge et boudin (cette forme se retrouve également extérieurement sur le piédestal du 4e contrefort sud), tandis que les deux piliers à l’est, soutenant l’arc brisé (qui n’est fait que de pierres de couleur, sauf le claveau) faisant communiquer aujourd’hui la nef et le transept, n’ont pas de piédestal et l’imposte est chanfreinée.

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Figure 20 : Piédestal d'un pilastre ouest de la quatrième travée

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Figure 21 :Imposte d'un pilier ouest de la quatrième travée

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 22 : Imposte d'un pilier est de la quatrième travée

Des différences se remarquent également dans les bas-côtés.

La communication entre nef et bas-côtés se fait par des arcs brisés. Ceux-ci ne reposent pas sur des pilastres, mais leur courbure démarre à environ 1,78 cm du solet aucune imposte ne souligne le départ de la voûte ; ces piliers massifs (environ 0, 98 cm) ont une ouverture de la travée plus large (environ 2,20m contre 1,94m) et, dans la partie supérieure, pénètrent largement dans la partie voûtée du bas-côté).

Dans ces piliers, on trouve quelques morceaux sciés de sarcophages.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 23 : Voûte pénétrante entre la nef dans le bas-côté sud

 C’est dans cette partie que l’on trouve, encastrés dans les piliers Est de cette quatrième travée, à la jonction entre la nef et les bas-côtés, deux autels en pierre, avec leurs quatre croix de consécration[i].

Car cette travée correspond aujourd’hui à l’implantation du clocher, mais elle pourrait avoir été autrefois le transept de l’église.       

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 24 :Autel secondaire en pierre (côté sud), avec les croix de consécration à chaque angle.

La voûte des bas-côtés de cette travée est également différente de celle des trois premières travées, car elle est quasiment en berceau et parallèle à la nef.

Contre les murs gouttereaux, court tout le long une imposte, délimitant la partie droite du mur de l’amorce de la voûte et en prolongement de celle au-dessus du pilastre, mais elle s’arrête subitement peu avant le transept.

Dans le mur sud, on trouve une piscine double.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 25 : Imposte contre le mur gouttereau du collatéral dans la quatrième travée

 Extérieurement, la corniche courant sous le rampant nord du toit fait un décrochement, contre la tourelle.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 26 : Décrochement de la corniche à l'emplacement de la quatrième travée.

 [i] Pour mademoiselle Françoise Vignier, archiviste, ces autels latéraux seraient des fondations de laïcs, et sont rarement conservés

 [i] Lancis : Opération par laquelle on répare un mur dégradé, en enfonçant, le plus avant que l'on peut, des moellons ou des pierres dans les parties refouillées.

 [i] Il fallait payer en outre 45 £ 11 sols pour frais de recouvrement. Ainsi  la somme de 1867 £ 11 sols devait être imposée « sur tous les habitants et propriétaires  de biens et héritages, lesquels habitants et propriétaires exempts et non exempts, privilégiés et non privilégiés, contribueront à proportion  de ce que chacun d’eux possède… suivant le rôle qui sera dressé… ». ADCO, C 2007  

[i] L’intendant de la généralité de Paris était Louis Jean Bertier de Sauvigny. C’est le subdélégué de Tonnerre, Jean Nicolas Girardin, qui était chargé  du contrôle.

[ii] Le pied du roi équivalait à 32,48 cm

[iii] « … qu’il plaise à M. De Joly de se concilier sur çà avec M. de Fleury pour être incessamment procédé à ladite visite  et devis estimatif ». ADCO, C 2007

 [i] Le premier contrefort est pris dans la maçonnerie de la façade et est beaucoup plus large[i] Les dosserets, adossés aux piles centrales, font environ 35 cm X 47 cm. Des morceaux de sarcophages se trouvent également aux arêtes de la tour du clocher. La récupération des sarcophages, par exemple, s’est aussi faite dans l’église de L’Isle-Aumont (Aube).

 [i] L’église est à peu près orientée, plutôt légèrement nord-est. Altitude de l’église : 307 mètres

NB : quatre autres articles sur l'église Saint-Marcel de Vix suivront les semaines prochaines

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 6 Septembre 2024

 Notule de Dominique Masson

L'église Saint-Marcel de Vix

(Première partie)

Nombreux sont les visiteurs à se rendre sur la colline de Vix et à faire le tour de l’église dédiée à Saint Marcel.

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Figure 1 : buste reliquaire de saint Marcel (saint Marceau autrefois)

De prime abord, celle-ci semble avoir une grande unité, avec son toit en laves. Mais, en y regardant de plus près, la construction de cet édifice semble avoir été assez complexe.                            

Les archives permettent, depuis la fin du XVIIe siècle, de suivre les réparations qui furent faites, afin de garder cette église aux paroissiens de Vix et d’Étrochey.[i]

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Figure 2 : Plan de l'église Saint-Marcel de Vix

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Figure 3 :L'église, façade sud avec son toit en laves.

NEF ET BAS-CÔTÉS

La partie centrale, la nef, présente les caractéristiques du style roman du début du XIIe siècle. Elle est constituée aujourd’hui de trois travées (plus une quatrième), se prolongeant au nord et au sud par des bas-côtés.

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Figure 4 : La nef

La voûte est en berceau brisé, soutenu par des arcs doubleaux, reposants sur des chapiteaux trapézoïdaux,nus; le tailloir se poursuit en imposte entre les travées et court d’un chapiteau à l’autre, délimitant la partie des murs droits et la voûte.

Les pilastres, en prolongement du chapiteau et sous une moulure, se terminent par un culot en encorbellement.

Les pierres de ces arcs doubleaux sont en pierre foncée, intercalées de temps en temps avec des pierres plus blanches, rappelant les arcs de Vézelay.

Les piliers, carrés, d’environ 0,74 m de côté, reposent sur un piedestal chanfreiné.

"L'église Saint-Marcel de Vix", une étude approfondie de l'édifice par l'historien Dominique Masson

Figure 5 :Détail de la retombée d'un arc doubleau de la nef centrale

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Figure 6 : Base des piliers de la nef

 La communication avec les bas-côtés se fait par des arcs brisés, avec des pierres blanches ou foncées, et reposant sur une imposte moulurée.

Ces trois premières ouvertures correspondant aux trois premières travées ont une largeur d’environ 1,94 mètre. 

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Figure 7 : Arc brisé faisant communication de la nef avec le bas-côté (côté sud)

Les bas-côtés sont voûtés en arêtes ; chaque travée est scandée par des arcs doubleaux brisés.

Chaque dosseret contre les murs gouttereaux (assez plat : 0,47 cm X 0,35 cm) est séparé de la voûte par une imposte (ou tailloir) moulurée et, côté nef, l’imposte fait suite à celle au-dessus des piliers de communication avec les bas-côtés ; il en est de même dans la partie inférieure des piliers, où le piédestal, chanfreiné, fait suite à celui des piliers de communication ; une moulure se trouve également au pied de chaque dosseret.

Il est à remarquer que, à l’ouest, les impostes semblent se prolonger sur une quatrième travée de la nef, disparue aujourd’hui. 

Mais il y a des différences sensibles entre le bas-côté nord et le sud.   

Dans les piliers séparant le bas-côté sud de la nef, se trouve un certain nombre de fragments de sarcophages mérovingiens, sciés et réemployés[i].

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Figures 8 et 9 : Cuves de sarcophages sciées et réemployées

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Le mur gouttereau, au sud, est épais d’environ 0,93 m et est percé de deux fenêtres et d’une petite porte.

La fenêtre de la première travée est fort étroite (0,72 m X 0,19 m), allant en s’évasant à l’intérieur, en forme d’archère.

La deuxième fenêtre est aussi étroite, mais un peu plus évasée à l’intérieur.

L’épaisseur du mur de ce côté est d’environ 0,93 m.                                              

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Figure 10 : Fenêtre dans la première travée sud

Extérieurement, l’ouverture des fenêtres est taillée dans un seul bloc de pierre. 

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Figure 11 : Fenêtre du bas-côté sud en forme de meurtrière, vue extérieure

Quant aux contreforts, ils sont assez plats (0,73 cm X 32-37 cm[i]) et les deux premiers contreforts n’ont pas de base.

Entre chaque, se trouvent trois modillons sous la corniche en pierre, ou plutôt des corbelets, correspondant à chaque travée, et seulement décorés, pour certains, d’un trait en creux horizontal.

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Figure 12 : Façade sud de l'église avec ses contreforts et ses corbelets

Mais, dans le bas-côté nord, l’épaisseur du mur est moindre (la profondeur de chaque fenêtre est d’environ 60 cm).

Les piliers ne semblent pas contenir des morceaux de sarcophages et le piédestal est souvent en oblique renversé, non chanfreiné.

Quant aux trois fenêtres, elles ont une ouverture plus large et plus régulière (environ 0,76 cm X 1,00 m), plusieurs pierres étant layées.

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Figure 13 : Fenêtre du bas-côté nord, face interne

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Figure 14 : Fenêtre du bas-côté nord, face externe

Extérieurement, les contreforts sont au nombre de quatre, reposant sur d’épaisses bases ; ils sont beaucoup moins plats (0,96 m X 0,75 m d’épaisseur) qu’au sud et il y n’y a que deux modillons ou corbelets entre chacun. 

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Figure 15 : bas-côté nord de l'église

S’il y a une différence entre le bas-côté nord et le bas-côté sud, c’est qu’autrefois, l’église eut besoin de grosses réparations. 

Déjà, en 1746, pour prévenir la ruine dont cette église est menacée et comme Monsieur l’archidiacre, lors de sa visite, leur ayant déclaré de la part de Monseigneur l’évêque de Langres qu’on interdirait incessamment l’église … s’ils ne faisaient leur diligence pour faire faire les réparations urgentes, un devis fut établi par Forgeot, entrepreneur à Langres. Les réparations excédaient 1600 £, mais ne pouvaient être différées.

Le mur pignon, à l’ouest, fut relevé à neuf. Les habitants de Vix s’adressèrent à l’intendant de Paris, tandis que ceux d’Étrochey suppliaient celui de Bourgogne[i].

Mais, en 1750, il y eut urgence, car l’église paroissiale est dans un dépérissement si considérable que M. l’évêque de Langres a prononcé l’interdit si, dans trois mois, il n’était pourvu aux réparations nécessaires que l’on estime être de valeur de plus de trois mil livres.                                                                 

Le problème, c’était que cette église dépendait de plusieurs communautés, qui ne s’entendaient pas toujours.

D’un côté, il y avait le transept et le chœur qui étaient à la charge des gros décimateurs ; or, les religieux de l’abbaye de Molesme possédaient 1/6e des dîmes de la paroisse d’Étrochey et l’abbé de Pothières en possédait le reste et toutes les dîmes de Vix.

Et, de l’autre, la nef et le clocher étaient, jusqu’à la Révolution, à la charge des habitants, c’est-à-dire ceux de Vix et ceux d’Étrochey.

 En 1750, il fut constaté que les hautes voûtes de la nef, les piliers et les basses voûtes au nord menacent d’une chute prochaine, mais cette ruine n’est pas occasionnée , comme il est dit au mémoire ci-joint,   par la défectuosité des fondements des piliers butant des collatéraux au nord, mais de leur peu d’épaisseur, incapable de résister à la poussée des voûtes; le pignon qui a souffert en plusieurs parties de l’écartement des gouttereaux est corrompu, et hors d’état de subsister; il n’est pas possible de réparer utilement la grande voûte  en carreau et la basse voûte d’arrêt au nord, que par une nouvelle construction; on a trop tardé à réparer le mal, et il est trop considérable maintenant pour en être susceptible, puisque non seulement les piliers sont considérablement surplombés, mais qu’il y a partie de leurs pierres de taille et des bases qui sont partagées et éclatées; il est donc nécessaire de découvrir totalement la nef, de démolir les susdits six bonnets de voûtes depuis le clocher jusqu’au susdit pignon; les piliers des susdites, les murs gouttereaux d’icelles, et leurs piliers butant.Le mur gouttereau au nord sera repris sur le retrait à rais de terre, et reconstruit de sa même hauteur et épaisseur, avec bons moellons d’échantillon, posés par assises, en bonnes liaisons, mortier de chaux et sable de rivière…Il sera donné aux trois piliers butant, qui n’avaient qu’un pied de flanc[ii], au-dessus de la dernière retraite à rais de terre, trois pieds de flanc, et la largeur en face des anciens; pour ce, il faudra d’autant augmenter le fondement desdits piliers, qui seront établis sur le solide, avec empâtement, retraite sur toutes faces, et bonnes liaisons avec les anciens fondements; lesdits piliers seront repris sur la susdite dernière retraite à rais de terre(selon le devis établi le 7 mai 1750).Et, de plus, le village de Vix était en Champagne et le village d’Étrochey, en Bourgogne, c’est-à-dire que les habitants de Vix devaient s’adresser à l’intendant de Paris, Louis-Jean Bertier de Sauvigny à l’époque, et les habitants d’Étrochey s’adressaient à l’intendant de Bourgogne, Jean-François Joly de Fleury de la Valette[iii].

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Figure 16 : Carte de la province de Bourgogne de Guillaume Delisle (détail) "Visse" est en Champagne comme Saint-Marceau, "Estrocher" est en Bourgogne.

Après concertation avec les habitants d’Étrochey, les habitants de Vix convinrent de la nécessité des réparations, prirent une délibération le 7 décembre 1749 et adressèrent une requête à l’intendant de Paris lequel, le 16 mars 1750, missionna le sieur Gardet, qui établit son devis le 7 mai.

Pour lui, les réparations du sanctuaire, du chœur et des chapelles, à la charge des gros décimateurs, s’élevaient à 650 £ (articles 1 à 5), et les réparations de la nef et du clocher, à la charge des habitants, s’élevait à 2587 £(articles 6 à 11).

L’évêque de Langres voulut qu’au lieu de suivre le devis, on démolit l’église entièrement et qu’on la rebâtit  dans le bas de la Montagne où elle serait moins sujette  aux vents et plus à portée des deux paroisses mais, finalement, abandonna cette idée.

Et, les deux intendants s’étant mis d’accord, il fut décidé de mettre en adjudication au rabais seulement ce qui concernait la partie à la charge des habitants.

Elle eut lieu le 7 mai 1751 et fut enlevée parRobert Charinet, entrepreneur de bâtiments à Châtillon, pour 1822 £[i].

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Figure 17 : Requête des habitants de Vix auprès de l'intendant de Paris ADCO,C 2007

Les voûtes du bas-côté nord furent entièrement refaites :

                              On posera ses arcs doubleaux en bonne taille et coupes et selon les dimensions des anciens, et les voûtes en berceaux seront construites à même hauteur que les anciennes, avec bon pendants piqués aussi à la pointe au marteau, posées en bonne coupe et liaison, avec bon mortier de chaux et sable de rivière. Sur des cintres en planches de force, exactement chantournés, lesdites voûtes auront au moins neuf à dix pouces d’épaisseur à leurs couronnements, leurs reins seront garnis en bonne maçonnerie jusqu’à la hauteur et selon la rampe du couvert, sous lequel sera aussi continué en même maçonnerie les murs des pieds droits desdites voûtes.

Mais il n’y avait pas que les bas-côtés à réparer, le mur pignon de la nef était également en très mauvais état.

Il semble que l’on avait déjà essayé de le réparer :le pilier fait nouvellement sur l’angle et mal fondé sera aussi démoli, fondé sur le solide et construit comme les précédents. Quant au mur pignon, il sera démoli de deux pieds au-dessous du rais de terre de son angle au nord, repris et élevé en bonne maçonnerie comme dessus dit, de sa même hauteur et épaisseur, sans retraite par le haut, mais seulement fruit de dix-huit lignes par toises au-dehors d’œuvre; ses angles seront montés en tailles, à quoi on emploiera l’ancienne trouvée  deservice…La porte sera placée au dit pignon, vis-à-vis le milieu de la nef, et comme le peu de taille dont elle était formée est calciné et en très mauvais état, elle sera formée de pieds droits, lancis[i], écoinçons et claveaux de pierre de taille neuve, non gélive … La porte sera fermée d’une porte à deux battants en menuiserie, bois de chêne d’un pouce au moins, doublée de mêmes planches arrêtés avec clous de force posés en losange de trois pouces de distance … Au-dessus de la dite porte, il y sera observé, au lieu de deux petits vitraux qui s’y trouvent, un vitrail de deux pieds et demi de largeur entre deux tableaux, et de six pieds de hauteur, sous bombement.                                          

Ce nouveau mur pignon fut accolé plus ou moins adroitement à l’arc doubleau de la nef.

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Figure 18 : La liaison entre la nef et le mur pignon de façade

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Figure 19 : Porte principale surmontée d'un vitrail

Pour la petite porte, au sud, il lui sera posé sur le cimetière deux cours de marches d’une pièce… il sera élevé sur le bout et ses deux marches deux petits murs de soutènement à la hauteur des terres pour les contenir, avec moellon, chaux et sable de rivière. La porte en menuiserie, qui a trois pieds deux pouces sur six pieds, est pourrie, usée et vétuste; il en faudra faire une neuve, en chêne, doublée et clouée comme la grande porte. Comme cette porte se trouve de deux pieds plus basse que le rez-de-terre du cimetière, et que les pluies qui l’endommagent passent dans l’église, pour les prévenir, il sera fait un chapiteau au-devant de ladite porte de six pieds de largeur, douze pieds de longueur, six pieds d’hauteur sous sablière. Deux poteaux furent établis en avant, couverts de laves en prolongement de la toiture de l’église, avec une chanlatte recevant les eaux pluviales.

 LA QUATRIÈME TRAVÉE

Cette quatrième travée de l’église Saint Marcel est différente du reste de la nef.

Si la partie centrale est aussi voutée en arc brisé (la retombée de voûte étant un peu décalée en retrait par rapport au mur droit en-dessous), la voûte est surbaissée par rapport à celle du reste de la nef et repose sur quatre pilastres qui, s’ils ont la même largeur que les précédents, débordent sur l’espace de la nef, de façon variable (de 0,32 cm à 0,50 cm).

Ces pilastres soutenant la voute descendent jusqu’au sol; seul, un tailloir marque la limite entre la partie droite et la partie voûtée, mais il est différent sur l’arc doubleau ouest et celui à l’est.

 D’autre part, ces deux piliers ouest ont un piédestal plus ouvragé, avec gorge et boudin (cette forme se retrouve également extérieurement sur le piédestal du 4e contrefort sud), tandis que les deux piliers à l’est, soutenant l’arc brisé (qui n’est fait que de pierres de couleur, sauf le claveau) faisant communiquer aujourd’hui la nef et le transept, n’ont pas de piédestal et l’imposte est chanfreinée.

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Figure 20 : Piédestal d'un pilastre ouest de la quatrième travée

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Figure 21 :Imposte d'un pilier ouest de la quatrième travée

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Figure 22 : Imposte d'un pilier est de la quatrième travée

Des différences se remarquent également dans les bas-côtés.

La communication entre nef et bas-côtés se fait par des arcs brisés. Ceux-ci ne reposent pas sur des pilastres, mais leur courbure démarre à environ 1,78 cm du solet aucune imposte ne souligne le départ de la voûte ; ces piliers massifs (environ 0, 98 cm) ont une ouverture de la travée plus large (environ 2,20m contre 1,94m) et, dans la partie supérieure, pénètrent largement dans la partie voûtée du bas-côté).

Dans ces piliers, on trouve quelques morceaux sciés de sarcophages.

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Figure 23 : Voûte pénétrante entre la nef dans le bas-côté sud

 C’est dans cette partie que l’on trouve, encastrés dans les piliers Est de cette quatrième travée, à la jonction entre la nef et les bas-côtés, deux autels en pierre, avec leurs quatre croix de consécration[i].

Car cette travée correspond aujourd’hui à l’implantation du clocher, mais elle pourrait avoir été autrefois le transept de l’église.       

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Figure 24 :Autel secondaire en pierre (côté sud), avec les croix de consécration à chaque angle.

La voûte des bas-côtés de cette travée est également différente de celle des trois premières travées, car elle est quasiment en berceau et parallèle à la nef.

Contre les murs gouttereaux, court tout le long une imposte, délimitant la partie droite du mur de l’amorce de la voûte et en prolongement de celle au-dessus du pilastre, mais elle s’arrête subitement peu avant le transept.

Dans le mur sud, on trouve une piscine double.

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Figure 25 : Imposte contre le mur gouttereau du collatéral dans la quatrième travée

 Extérieurement, la corniche courant sous le rampant nord du toit fait un décrochement, contre la tourelle.

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Figure 26 : Décrochement de la corniche à l'emplacement de la quatrième travée.

 [i] Pour mademoiselle Françoise Vignier, archiviste, ces autels latéraux seraient des fondations de laïcs, et sont rarement conservés

 [i] Lancis : Opération par laquelle on répare un mur dégradé, en enfonçant, le plus avant que l'on peut, des moellons ou des pierres dans les parties refouillées.

 [i] Il fallait payer en outre 45 £ 11 sols pour frais de recouvrement. Ainsi  la somme de 1867 £ 11 sols devait être imposée « sur tous les habitants et propriétaires  de biens et héritages, lesquels habitants et propriétaires exempts et non exempts, privilégiés et non privilégiés, contribueront à proportion  de ce que chacun d’eux possède… suivant le rôle qui sera dressé… ». ADCO, C 2007  

[i] L’intendant de la généralité de Paris était Louis Jean Bertier de Sauvigny. C’est le subdélégué de Tonnerre, Jean Nicolas Girardin, qui était chargé  du contrôle.

[ii] Le pied du roi équivalait à 32,48 cm

[iii] « … qu’il plaise à M. De Joly de se concilier sur çà avec M. de Fleury pour être incessamment procédé à ladite visite  et devis estimatif ». ADCO, C 2007

 [i] Le premier contrefort est pris dans la maçonnerie de la façade et est beaucoup plus large[i] Les dosserets, adossés aux piles centrales, font environ 35 cm X 47 cm. Des morceaux de sarcophages se trouvent également aux arêtes de la tour du clocher. La récupération des sarcophages, par exemple, s’est aussi faite dans l’église de L’Isle-Aumont (Aube).

 [i] L’église est à peu près orientée, plutôt légèrement nord-est. Altitude de l’église : 307 mètres

NB : quatre autres articles sur l'église Saint-Marcel de Vix suivront les semaines prochaines

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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