Publié le 7 Juillet 2015
"Un jour, une église", nous a permis de visiter l'église Saint-Antoine à Gomméville, guidés avec une grande compétence par David Loiselet, jeune historien passionné.
Cette église date du XVIème siècle, sa construction eut lieu entre 1551 et 1573, financée par l'évêque de Langres, le cardinal de Givry, dont la résidence d'été se trouvait à Mussy, à quelques kilomètres de Gomméville.
Une ancienne église existait au XIIIème siècle, on sait qu'un chanoine de Mussy venait y dire la messe. Il n'en reste aucune trace.
La façade de l'église Saint-Antoine a été restaurée en 1782 et en 1803.
On ne sait pas pourquoi cette église est sous le vocable d' Antoine le Grand . Ce ne sont pas les habitants eux-mêmes qui choisissaient le vocable de l’église en question, mais très certainement le clergé qui consacrait l’édifice.
Antoine le Grand, appelé aussi Antoine d'Égypte, et Antoine l'Ermite, est considéré comme le fondateur de l'érémitisme chrétien. Les religieux ayant adopté le mode de vie solitaire de saint Antoine le Grand sont des Antonins. Ils étaient très populaires entre le XIVème et le XVIème siècles, et puis, nous dit David Loiselet, le Duc de Bourgogne Philippe le Bon était né le jour de la saint Antoine le Grand...
L'église de Gomméville a une particularité: elle possède de chaque côté deux pignons qui réalisent un faux double transept.
L'église Saint-Antoine n'est pas classée, par contre la belle croix du cimetière l'est.
L'entrée est protégée par un auvent porté par deux colonnes.
On entre dans l'église par une porte en accolade.
L'église de Gomméville renferme une statuaire importante.
Les piliers sont massifs, non décorés.
Une clé de voûte est ornée de la croix de saint Antoine le Grand. Cette croix en tau, prend la forme de la lettre grecque tau. Elle fut plus tard l'emblème des Franciscains, car adoptée par saint François d'Assise...
Les vitraux sont modernes, le vitrailliste qui les a réalisés a choisi de les orner de flammes très esthétiques.
Le transept de gauche :
A l'entrée du transept on remarque un Christ en croix au pied duquel se trouve une déposition de croix.
La déposition de croix date du deuxième quart du XVIème siècle :
Un groupe très original : un ange gardien guide une carmélite (XVIIème siècle) :
Beaucoup de statues se trouvent dans cette église, la plupart sont du XVIIème et du XVIIIème siècles.
Le transept droit :
L'église renferme plusieurs bâtons de procession (XVIIIème siècle)
Le chœur :
Dans le fond du chœur on remarque un tableau d'autel : l'Annonciation par François Mauperin, peintre parisien (4ème quart du XVIIIème siècle.)
Sur l'autel se trouvent cinq bustes reliquaires.
Celui-ci est le buste reliquaire de saint Antoine le Grand, patron de l'église de Gomméville.
D'autres statues se trouvent sur l'autel...
et sur les côtés du chœur :
Saint Antoine le Grand et son cochon, pourquoi un cochon l'accompagne t-il ? Le porc est, au Moyen-Âge, symbole de la luxure et de la goinfrerie. La victoire du saint ermite sur les tentations du diable et des nourritures terrestres était symbolisée par la présence d’un porc auprès de lui.
Saint Antoine le Grand est, de ce fait, devenu le patron des charcutiers...
La belle chaire sculptée est l'œuvre d'un artisan local.
Trois "piscines" où le prêtre se lavait les mains avant l'Eucharistie :
Cette dalle funéraire a probablement été réalisée entre 1685 et 1700 : la représentation, inhabituelle, du Sacré-Coeur s'apparente étroitement à la première image du Sacré-Coeur vénérée en 1685 par sainte Marguerite-Marie Alacoque au monastère de Paray-le-Monial.
Les fonts baptismaux datent de la seconde moitié du XIXème siècle.
Michel Massé a photographié la croix et le coq du clocher de Gomméville, les voici :