Publié le 1 Février 2024

Gaston Couté , poète et chansonnier solognot (1880-1911), évoque, dans cette chanson,les paysans de son époque.
Et étonnement, en lisant le texte de sa chanson, on se demande si, à la nôtre, quelque chose a changé ???

"Le nouveau Credo du paysan", une chanson de Gaston Couté.( 1880-1911 ), hélas toujours d'actualité......

 

NOUVEAU CREDO DU PAYSAN

 

Bon paysan dont la sueur féconde

Les sillons clairs où se forment le vin

Et le pain blanc qui doit nourrir le monde,

En travaillant, je dois crever de faim ;

Le doux soleil, de son or salutaire,

Gonfle la grappe et les épis tremblants ;

Par devant tous les trésors de la terre,

Je dois crever de faim en travaillant !

 

Refrain

Je ne crois plus, dans mon âpre misère,

A tous les dieux en qui j'avais placé ma foi,

Révolution ! déesse au coeur sincère,

Justicière au bras fort, je ne crois plus qu'en toi

(bis)

 

Dans mes guérets, au temps de la couvraille,

Les gros corbeaux au sinistre vol brun

Ne pillent pas tous les grains des semailles :

Leur bec vorace en laisse quelques-uns !

Malgré l'assaut d'insectes parasites,

Mes ceps sont beaux quand la vendange vient

Les exploiteurs tombent dessus bien vite

Et cette fois, il ne me reste rien !

 

Au dieu du ciel, aux maîtres de la terre,

J'ai réclamé le pain de chaque jour :

J'ai vu bientôt se perdre ma prière

Dans le désert des cieux vides et sourds ;

Les dirigeants de notre République

Ont étalé des lois sur mon chemin,

D'aucuns m'ont fait des discours magnifiques,

Personne, hélas ! ne m'a donné de pain !

 

Levant le front et redressant le torse,

Las d'implorer et de n'obtenir rien,

Je ne veux plus compter que sur ma force

Pour me défendre et reprendre mon bien.

Entendez-vous là-bas le chant des jacques

Qui retentit derrière le coteau,

Couvrant le son des carillons de Pâques :

C'est mon Credo, c'est mon rouge Credo

"Le nouveau Credo du paysan", une chanson de Gaston Couté.( 1880-1911 ), hélas toujours d'actualité......

 

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 13 Décembre 2023

les oies n'en mènent pas large ce soir....

                           Les Oies inquiètes


Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s'amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et frissonne au souffle du vent
De Noël qui gonfle ses plumes...

Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
Neige folle
Qui dégringole,
Ou fin duvet d'oie
Qui vole.

Leur petit œil rond hébété
A beau s'ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D'où le bon Noël va descendre,
A la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d'effroi,
Qu'il doit se passer quelque chose.

Les flocons pâles de Noël
- Papillons de l'Hiver qui trône -
Comme des présages cruels
S'agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L'heure n'est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.

Crrr !... De grands cris montent parmi
L'aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;

Et, maintenant qu'aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes.

Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.

(Gaston Couté, poète Solognot)
            

les oies, les dindes et les chapons  n'en mènent pas large ce soir....                  

                                                                                                                                                                                                                                                                    

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 13 Décembre 2023

les oies n'en mènent pas large ce soir....

                           Les Oies inquiètes


Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s'amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et frissonne au souffle du vent
De Noël qui gonfle ses plumes...

Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
Neige folle
Qui dégringole,
Ou fin duvet d'oie
Qui vole.

Leur petit œil rond hébété
A beau s'ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D'où le bon Noël va descendre,
A la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d'effroi,
Qu'il doit se passer quelque chose.

Les flocons pâles de Noël
- Papillons de l'Hiver qui trône -
Comme des présages cruels
S'agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L'heure n'est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.

Crrr !... De grands cris montent parmi
L'aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;

Et, maintenant qu'aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes.

Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.

(Gaston Couté, poète Solognot)
            

les oies, les dindes et les chapons  n'en mènent pas large ce soir....                  

                                                                                                                                                                                                                                                                    

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 13 Décembre 2023

les oies n'en mènent pas large ce soir....

                           Les Oies inquiètes


Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s'amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et frissonne au souffle du vent
De Noël qui gonfle ses plumes...

Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
Neige folle
Qui dégringole,
Ou fin duvet d'oie
Qui vole.

Leur petit œil rond hébété
A beau s'ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D'où le bon Noël va descendre,
A la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d'effroi,
Qu'il doit se passer quelque chose.

Les flocons pâles de Noël
- Papillons de l'Hiver qui trône -
Comme des présages cruels
S'agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L'heure n'est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.

Crrr !... De grands cris montent parmi
L'aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;

Et, maintenant qu'aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes.

Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.

(Gaston Couté, poète Solognot)
            

les oies, les dindes et les chapons  n'en mènent pas large ce soir....                  

                                                                                                                                                                                                                                                                    

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 13 Décembre 2023

les oies n'en mènent pas large ce soir....

                           Les Oies inquiètes


Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s'amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et frissonne au souffle du vent
De Noël qui gonfle ses plumes...

Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
Neige folle
Qui dégringole,
Ou fin duvet d'oie
Qui vole.

Leur petit œil rond hébété
A beau s'ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D'où le bon Noël va descendre,
A la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d'effroi,
Qu'il doit se passer quelque chose.

Les flocons pâles de Noël
- Papillons de l'Hiver qui trône -
Comme des présages cruels
S'agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L'heure n'est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.

Crrr !... De grands cris montent parmi
L'aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;

Et, maintenant qu'aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes.

Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.

(Gaston Couté, poète Solognot)
            

les oies, les dindes et les chapons  n'en mènent pas large ce soir....                  

                                                                                                                                                                                                                                                                    

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 13 Décembre 2023

les oies n'en mènent pas large ce soir....

                           Les Oies inquiètes


Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s'amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et frissonne au souffle du vent
De Noël qui gonfle ses plumes...

Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
Neige folle
Qui dégringole,
Ou fin duvet d'oie
Qui vole.

Leur petit œil rond hébété
A beau s'ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D'où le bon Noël va descendre,
A la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d'effroi,
Qu'il doit se passer quelque chose.

Les flocons pâles de Noël
- Papillons de l'Hiver qui trône -
Comme des présages cruels
S'agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L'heure n'est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.

Crrr !... De grands cris montent parmi
L'aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;

Et, maintenant qu'aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes.

Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.

(Gaston Couté, poète Solognot)
            

les oies, les dindes et les chapons  n'en mènent pas large ce soir....                  

                                                                                                                                                                                                                                                                    

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 13 Décembre 2023

les oies n'en mènent pas large ce soir....

                           Les Oies inquiètes


Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s'amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et frissonne au souffle du vent
De Noël qui gonfle ses plumes...

Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
Neige folle
Qui dégringole,
Ou fin duvet d'oie
Qui vole.

Leur petit œil rond hébété
A beau s'ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D'où le bon Noël va descendre,
A la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d'effroi,
Qu'il doit se passer quelque chose.

Les flocons pâles de Noël
- Papillons de l'Hiver qui trône -
Comme des présages cruels
S'agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L'heure n'est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.

Crrr !... De grands cris montent parmi
L'aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;

Et, maintenant qu'aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes.

Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.

(Gaston Couté, poète Solognot)
            

les oies, les dindes et les chapons  n'en mènent pas large ce soir....                  

                                                                                                                                                                                                                                                                    

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 8 Septembre 2023

Les vendanges battent leur plein ...un poème de Gaston Couté les évoque.

CHANSON DE VENDANGES

 

L’automne sourit au flanc des coteaux

En le rouge orgueil des grappes vermeilles,

Allons les beaux gas ! Hotte sur le dos !

Filles, emportez serpes et corbeilles

Et, tout en chantant, bras dessus dessous

Dans les vignes d’or prenez la volée.

 

Refrain

 Allez en vendange et dépêchez-vous

(Les raisins sont mûrs, les raisins sont doux)

N’attendez pas la gelée,

N’attendez pas la gelée.

 

Mordant ou frôlant les raisins rosés,

Les lèvres ont l’air de raisins farouches

Allons les beaux gas ! Cueillez des baisers,

Filles, pour cela, tendez-leur vos bouches ;

Et vers le bonheur d’au-dessus de nous

Vendangeurs d’amour prenez la volée.

 

Le temps de vendange et celui d’amour

Durent dans la vie une nuit de rêve,

Hélas les beaux gas ! Le bonheur est court

Filles ! La jeunesse est encor plus brève !

Et l’hiver blanc, fils des automnes roux,

Glace le baiser qui prend sa volée.

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 31 Août 2023

Gaston Couté, poète et chansonnier solognot(Portrait par Jean Lébédeff)

Depuis qu'un guide solognot nous a fait connaître Gaston Couté, lors de la visite de la "Maison du braconnier", j'ai lu tous ses poèmes et ses chansons et j'ai découvert un artiste exceptionnel , bien oublié de nos jours, que c'est dommage !

Quelques mots de sa biographie :

Gaston Couté naquit le 23 septembre 1880 à Beaugency, son père était meunier au moulin de l'Ay.

Après le certificat d'études, il fréquenta les écoles de l'Ay, de la Nivelle, de la Monnaye, puis entra au lycée Pothier d'Orléans où il fit connaissance de Pierre Dumarchey, qui plus tard prendra le nom de Pierre Mac Orlan.

Son père le destinait  à entrer dans l'Administration, mais Gaston Couté préféra "la bohème"...

Gaston Couté, poète et chansonnier solognot

(BNF-Gallica)

Est-ce ce Pierre Dumarchey, alias Pierre Mac Orlan,  qui l'incita à partir pour Paris, à fréquenter les cabarets de la Butte Montmartre ?

Couté écrivait déjà à seize ans de bien beaux poèmes, mais il se spécialisa plus tard dans les chansons engagées, car il se rebellait contre les injustices de la vie.

Il se produisit  dans les cabarets montmartrois comme l'Âne Rouge, Al Tartain, le Funambule, les Noctambules, le Grillon, etc... où il remporta très vite du succès.

Il venait aussi s'attabler au Lapin Agile, pour retrouver son ami Mac Orlan, c'est là qu'il connut, entre autre Roland Dorgelès, Max Jacob et....Francis Carco !

Dans ses chansons, il faisait vivre dans une langue patoisante, très forte, le monde des réprouvés, des exclus, c'était le digne héritier de Béranger.

Gaston Couté, poète et chansonnier solognot

(Portrait tiré du site "Hypothèses")

 Hélas, Gaston Couté  se brûla les ailes aux lumières de la ville.

Il se nourrissait mal, buvait trop d'absinthe.

Il attrapa la tuberculose et mourut à l'hôpital Lariboisière à seulement 30 ans....

Gaston Couté, poète et chansonnier solognot

(Dessin par Jules Grandjouan)

Ses poèmes furent imprimés sous le titre d'un de ses textes '"Le gâs qu'a mal tourné", un texte qui paraît finalement très actuel...pas grand chose n'a changé...

Gaston Couté, poète et chansonnier solognot

 LE GAS QU'A MAL TOURNE

Dans les temps qu'j'allais à l'école,

- Oùsqu'on m'vouèyait jamés bieaucoup, -

Je n'voulais pâs en fout'e un coup ;

J'm'en sauvais fér' des caberioles,

Dénicher les nids des bissons,

Sublailler, en becquant des mûres

Qui m'barbouillin tout'la figure,

Au yeu d'aller apprend' mes l'çons ;

C'qui fait qu'un jour qu'j'étais en classe,

(Tombait d' l'ieau, j'pouvions pâs m'prom'ner !)

L'mét'e i'm'dit, en s'levant d' sa place :

« Toué !... t'en vienras à mal tourner ! »

 

Il avait ben raison nout' mét'e,

C't'houmm'-là, i'd'vait m'counnét' par coeur !

J'ai trop voulu fére à ma tête

Et ça m'a point porté bounheur ;

J'ai trop aimé voulouér ét' lib'e

Coumm' du temps qu' j'étais écoyier ;

J'ai pâs pu t'ni' en équilib'e

Dans eun'plac', dans un atéyier,

Dans un burieau... ben qu'on n'y foute

Pâs grand chous' de tout' la journée...

J'ai enfilé la mauvais' route!

Moué ! j'sés un gâs qu'a mal tourné !

 

A c'tt' heur', tous mes copains d'école,

Les ceuss' qu'appernin l'A B C

Et qu'écoutin les bounn's paroles,

l's sont casés, et ben casés !

Gn'en a qui sont clercs de notaire,

D'aut's qui sont commis épiciers,

D'aut's qu'a les protections du maire

Pour avouèr un post' d'empléyé...

Ça s'léss' viv' coumm' moutons en plaine,

Ça sait compter, pas raisounner !

J'pense queuqu'foués... et ça m'fait d'la peine

Moué ! j'sés un gâs qu'a mal tourné !

 

Et pus tard, quand qu'i's s'ront en âge,

Leu' barbe v'nu, leu' temps fini,

l's vouéront à s'mett'e en ménage ;

l's s'appont'ront un bon p'tit nid

Oùsque vienra nicher l' ben-êt'e

Avec eun' femm'... devant la Loué !

Ça douét êt' bon d'la femme hounnête :

Gn'a qu'les putains qui veul'nt ben d'moué.

Et ça s'comprend, moué, j'ai pas d'rentes,

Parsounn' n'a eun' dot à m'dounner,

J'ai pas un méquier dont qu'on s'vante...

Moué ! j'sés un gâs qu'a mal tourné !

 

l's s'ront ben vus par tout l'village,

Pasqu'i's gangn'ront pas mal d'argent

A fér des p'tits tripatrouillages

Au préjudic' des pauv'ers gens

Ou ben à licher les darrières

Des grouss'es légum's, des hauts placés.

Et quand, qu'à la fin d'leu carrière,

l's vouérront qu'i's ont ben assez

Volé, liché pour pus ren n'fére,

Tous les lichés, tous les ruinés

Diront qu'i's ont fait leu's affères...

Moué ! j's'rai un gâs qu'a mal tourné !

 

C'est égal ! Si jamés je r'tourne

Un joure r'prend' l'air du pat'lin

Ousqu'à mon sujet les langu's tournent

Qu'ça en est comm' des rou's d'moulin,

Eh ben ! I'faura que j'leu dise

Aux gâs r'tirés ou établis

Qu'a pataugé dans la bêtise,

La bassesse et la crapulerie

Coumm' des vrais cochons qui pataugent,

Faurâ qu' j'leu' dis' qu' j'ai pas mis l'nez

Dans la pâté' sal' de leu-z-auge...

Et qu'c'est pour ça qu'j'ai mal tourné !...

 Gaston Couté eut de nombreux interprètes : Édith Piaf, René-Louis Lafforgue, Pierre Brasseur, Francis Cover, Claude Réault, Yves Deniaud, Monique Morelli et, plus récemment, Gérard Pierron, Bernard Meulien et le regretté Marc Ogeret ( qui choisit le Châtillonnais pour vivre des derniers jours....)

Georges Brassens s'en est quelquefois inspiré... 

Gaston Couté repose au cimetière de Meung sur Loire.

Une statue lui est consacrée :

Gaston Couté, poète et chansonnier solognot

(cliché "Les Melloures")

Cent treize  ans après sa mort, Gaston Couté n’a pas pris une ride, ses vers sont loin d’être démonétisés, validés qu’ils sont chaque fois, à chaque époque, par l’actualité du moment qui ressemble comme une sœur à celle de la veille.

Il suffit d’une présidentielle ou de tout autre vote pour que, non sans raison, reviennent à notre mémoire Les Électeurs et ses vach’s, ses moutons, ses oué’s et ses dindons qui breum’nt, bél’nt, glouss’nt « tout comm’ les gens qui votent ».

À chaque remembrement s’impose d’évidence Les Mangeux d’terre...

Quelqu’en soit la technologie utilisée, Le Fondeur de canons gagne toujours de quoi bouffer en fabriquant de quoi tuer.

Et, chaque jour, le flot d’actualités nous informe de la probité contrariée de nos élus, qu’ils soient ministres, députés ou maires :

« Ohé là-bas ! Monsieu le Maire / Disez-moué donc pourquoi donc faire / Qu’on arrête les chemineux / Quand vous vous n’êtes qu’un voleu / Et peut-être bien pis encore / Le gouvernement vous décore ».

Ses indignations et révoltes d’alors débutent pareillement le nôtre, avec des mots qui toujours entrent en résonance.

Au-delà de la qualité intrinsèque de ses poèmes, c’est dans cette prégnance, cette pertinence, qu’il faut voir et comprendre le succès posthume de ce poète crotté qui, bien qu’absent de toute anthologie, de tout dictionnaire, de tout Panthéon, caracole encore dans la poésie chansonnière, à la manière d’un François Villon, à la manière d’une mauvaise herbe entre des pavés trop bien ordonnés.

Et dont l’œuvre est sans cesse imprimée, sans doute pas sur du Velin d’Arches mais sur ce papier recyclé qui épargne l’arbre et lui sied tant.

À chacun ses valeurs, à chacun sa Pléiade.

(Michel Kemper)

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0

Publié le 31 Août 2023

Les champignons, chanson de Gaston Couté

LES CHAMPIGNONS

Sous les bois, l'automne s'enfonce

Avec ses gros sabots pleins d'eau ;

Sur ses pas, au travers des ronces,

Naissent les champignons nouveaux...

Va, ma mie, aux bois de chez nous,

(Il est un peu tôt pour qu'on danse !)

Fais bonne cueillette et surtout

Pas d'imprudence !

 

Les champignons, les champignons !...

Y en a des mauvais et des bons !

 

Les vrais mousserons sont tout roses

Comme un baiser entre nous deux,

Mais, à ça près, la même chose,

Y a des faux mousserons près d'eux.

Les trahisons sifflent toujours

Derrière le baiser qui sonne.

Comme en les jours de notre amour

Qui suit l'Automne.

 

Les champignons, les champignons !...

Y en a des mauvais et des bons !

 

Que l'on se trompe et que l'on s'aime :

On ne peut pas changer son coeur l

Mais on peut encor, tout de même,

N'y cuisiner que du bonheur...

Les faux mousserons ont poussé

Comme les vrais, sans nous attendre,

Mais c'est à nous de les laisser

Ou de les prendre !

 

Les champignons, les champignons !...

Y en a des mauvais et des bons !

 

Laisse à pourrir dans la clairière

Comme champignons vénéneux

Tous les soucis et les misères .

Et reviens où sont les vielleux.

Là, vers ton devantier à fleurs

Et vers ta caresse fleurie,

Je tends mon bec, je tends mon coeur,

Ce soir, ma mie.

 

Qu'ils soient tous bons les champignons !

Et que tous nos baisers soient bons !

 

Voir les commentaires

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0