Publié le 20 Septembre 2014
Publié le 1 Décembre 2011
Lorsque l'on évoque le nom de l'écrivain Francis Carco, on se rappelle de ses romans qui nous montrent un Paris mal famé, le royaume de la pègre, l'univers de la nuit où évolue tout un monde interlope.
C'est en effet ce que l'auteur nous présente dans plusieurs de ses livres comme Jésus la Caille ou l'Homme traqué.
Mais Francis Carco c'est aussi un poète, un homme fasciné par le malheur , mais qui le rejette..un homme dominé par son humeur "saturnienne"
Michel Lagrange, qui fut longtemps professeur de Français et de Latin au Lycée Désiré Nisard, et qui publie de très beaux poèmes, a voulu nous présenter, dans une conférence passionnante, toutes les facettes de la personnalité de celui qui vécut, pendant cinq années, dans notre petite ville de province, Châtillon sur Seine.
François Carcopino (il abrégera plus tard son nom en Francis Carco) naquit à Nouméa le 3 juillet 1886. Son père, Jean-Dominique, était représentant de l'Etat dans la colonie pénitentiaire, autrement dit le "bagne" de Nouvelle-Calédonie, ce bagne qui accueillera Louise Michel, la Vierge Rouge, après son séjour à la prison d'Auberive.
Très tôt l'enfant écoutera les histoires horribles que son père racontait à sa famille, en particulier les exécutions de forçats. Il en fut traumatisé jusqu'à la fin de ses jours.
Lors du retour de la famille en France, il nous raconte sa rencontre avec son grand-père :
Maman, que grand-père est vieux ! quand est-ce qu'on le jette à l'eau ? Ce cri m'avait jailli du coeur, car les Canaques, à Nouméa, n'ont, à l'égard de leurs parents trop âgés, aucune de ces marques de respect qui sont chez nous d'usage, et ils aiment mieux les noyer qu'assister à leur décrépitude..[...] Comment aurais-je soupçonné l'énormité de ma question ? Grand-père me reposa par terre puis, m'appliquant un coup de canne sur les mollets, il s'écria , sans se fâcher : "Sauvage ! "
Francis , en grandissant, aura un tempérament impétueux et imprévisible . Son père se croira obligé de le corriger sans retenue.
Ne pouvait-il pas deviner qu'à rouer de coups un enfant, on lui communique le goût de la souffrance ? C'est en effet ce qui s'est produit.
En 1896, Jean-Dominique Carcopino est nommé Conservateur des Hypothèques à Châtillon sur Seine.
La famille Carcopino demeurera cinq années dans notre ville, cinq années décisives pour Francis, jeune garçon rebelle attiré par la nature...et l'école buissonnière.
C'est en effet à Châtillon sur Seine qu'il découvrira la beauté de notre nature bourguignonne et son attirance magique..
"Je n'ai jamais mieux aimé la nature qu'à ce moment de ma vie. Un pêcher,un abricotier sauvages, qui émergeaient des vignes que le sulfate rendait vert-de-gris, me retenaient de longues minutes dans une muette adoration"
Durant sa vie entière, Carco gardera le goût de la pluie..
Oh ! ce bruit de l'eau, ce ruissellement léger,cette note musicale et charmante des gouttes sur la toiture en zinc d'un appentis !Le lendemain, l'air avait une fraîcheur délicieuse et la vie reprenait plus intime, plus savoureuse encore...
Cette pluie, Francis Carco la mit en poème, ce poème devint une chanson que Michel Lagrange nous fit écouter..
Il pleut.
Il pleut — c’est merveilleux. Je t’aime.
Nous resterons à la maison :
Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes
Par ce temps d’arrière-saison.
Il pleut. Les taxis vont et viennent.
On voit rouler les autobus
Et les remorqueurs sur la Seine
Font un bruit... qu’on ne s’entend plus !
C’est merveilleux : il pleut. J’écoute
La pluie dont le crépitement
Heurte la vitre goutte à goutte...
Et tu me souris tendrement.
Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,
Qui sanglote comme un adieu.
Tu vas me quitter tout à l’heure :
On dirait qu’il pleut dans tes yeux.
(Pour écouter les chansons, cliquer sur la flèche qui se trouve en bas à gauche)
Après Châtillon sur Seine, le père de Francis Carco est nommé à Villefranche de Rouergue. Il ne décolère pas contre son fils qui ne réussit pas dans ses études. Francis se représente comme paresseux, il ressent douloureusement sa médiocrité et ne pense qu'à venir dans ce Paris qu'a si bien décrit le poète qu'il admire : Verlaine.
En 1910 il arrive à Paris qu'il découvre sous la neige..
Il neigeait. Le ciel roux, les lumières, les lourds flocons fondant à mesure qu'ils arrivaient au sol, composaient un décor étrange où les taxis paraissaient évoluer comme, au fond d'un bocal, des monstres aux yeux sanguinolents. Ceux qui ne roulaient point, figés contre un trottoir, étaient encore plus hallucinants. Ils donnaient l'impression de cadavres échoués dans les algues, ou de crustacés immobiles, guettant de leur lanterne une proie.
A Paris, Francis Carco rencontre Pierre Mac Orlan, Roland Dorgelès, Picasso dont il n'aime pas le surréalisme, il préfère les choses simples.
Il écrit un poème, "le doux caboulot", qui sera mis en musique en 1931 par Jacques Larmanjat, Michel Lagrange nous fit écouter cette délicieuse chanson ...
Le doux caboulot
Fleuri sous les branches
Est tous les dimanches
Plein de populo.
La servante est brune,
Que de gens heureux
Chacun sa chacune,
L'une et l'un font deux.
Amoureux épris du culte d'eux-mêmes.
Ah sûr que l'on s'aime,
Et que l'on est gris.
Ça durera bien le temps nécessaire
Pour que Jeanne et Pierre
Ne regrettent rien.
C'est à Paris que naîtra sa fascination pour le milieu interlope, les bas-fonds sans joie. Il fréquentera des prostituées qu'il mettra en scène dans ses romans : Mina, Nénette, la Rouque, Fernande, Valentine...et bien d'autres.
Une autre chanson que nous fit écouter Michel Lagrange :"l'orgue des amoureux", interprétée par Edith Piaf..
Un vieil orgue de Barbarie
Est venu jouer l'autre jour
Sous ma fenêtre, dans la cour
Une ancienne chanson d'amour
Et pour que rien, rien ne varie,
Amour rimait avec toujours.
En écoutant cette romance
Qui me rappelait le passé,
Je crus que j'en avais assez
Mais comme hélas, tout recommence,
Tout hélas a recommencé,
Tout hélas a recommencé.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chœur,
Est à toi pour la vie.
C'est pourtant vrai, lorsque j'y pense,
Que je l'aimais éperduement
Et que jamais aucun amant
Ne m'a causé plus de tourments,
Mais voilà bien ma récompense
D'avoir pu croire en ses serments.
Il a suffi d'une aventure
Plus que banale en vérité
Pour qu'un beau soir, sans hésiter,
Il obéit à sa nature.
Je ne l'avais pas mérité.
Je ne l'avais pas mérité.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chœur,
Est à toi pour la vie.
Que pouvons-nous contre nous-mêmes ?
Chacun de nous suit son chemin.
C'est le sort de tous les humains
Mais ceux qui vont main dans la main
En se disant tout bas "je t'aime"
Devraient songer aux lendemains
Sur une triste ritournelle
Dont l'écho s'est vite envolé.
L'orgue à la fin s'en est allé
Et, pardonnant à l'infidèle,
J'ai chanté pour me consoler,
J'ai chanté pour me consoler.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chœur,
Est à toi pour la vie.
Je t'ai donné mon cœur, je t'ai donné ma vie...
Ses livres, nombreux, nous montrent des voyous, des "apaches", victimes des aléas de la vie , des marginaux qui font souffrir et qui souffrent : Jésus la Caille, Lampieur, le héros tragique de "l'Homme traqué" (1922).
Son livre "L'Homme traqué" lui permit d'ailleurs de recevoir le grand prix de l'Académie Française.
Katherine Mansfield fut son grand amour, ce fut entre eux une passion désespérante, mais qui ne dura pas.
Son amie très chère, ce fut l'écrivaine Colette....
On la voit ici chez Francis Carco, photo illustrant une autre chanson que nous a fait connaître Michel Lagrange, interprétée par Fréhel :
Chanson tendre
Comme aux beaux jours de nos vingt ans
Par ce clair matin de printemps
J'ai voulu revoir tout là-bas
L'auberge au milieu des lilas
On entendait sous les branches
Les oiseaux chanter dimanche
Et ta chaste robe blanche
Paraissait guider mes pas
Tout avait l'air à sa place
Même ton nom dans la glace
Juste à la place où s'efface
Quoi qu'on fasse
Toute trace
Et je croyais presque entendre
Ta voix tendre murmurer
"Viens plus près"
J'étais ému comme autrefois
Dans cette auberge au fond des bois
J'avais des larmes dans les yeux
Et je trouvais ça merveilleux
Durant toute la journée
Après tant et tant d'années
Dans ta chambre abandonnée
Je nous suis revus tous deux
Mais rien n'était à sa place
Je suis resté, tête basse,
À me faire dans la glace
Face à face
La grimace
Enfin, j'ai poussé la porte
Que m'importe
N i ni
C'est fini !
Pourtant, quand descendit le soir
Je suis allé tout seul m'asseoir
Sur le banc de bois vermoulu
Où tu ne revins jamais plus
Tu me paraissais plus belle
Plus charmante, plus cruelle
Qu'aucune de toutes celles
Pour qui mon cœur a battu
Et je rentrai, l'âme lasse,
Chercher ton nom dans la glace
Juste à la place où s'efface
Quoi qu'on fasse
Toute trace
Mais avec un pauvre rire
J'ai cru lire :
Après tout,
On s'en fout !
Monsieur Carco est devenu un homme grave, triste, fasciné par le malheur, mais qui le rejette...tandis que M'sieur Francis est toujours le noctambule des quartiers chauds
Francis Carco sera élu à l'Académie Goncourt.
Dix films seront tirés de ses ouvrages.
Son style, pour nous, est toujours admirable, mais ses romans ont vieilli car Paris a bien changé : plus d'apaches, plus de milieux interlopes, il est bien mort le vrai Montmartre qu'il a tant aimé !.
Carco fut un promeneur des berges , un amoureux de la Seine, fleuve qui de Châtillon à Paris fut toujours son univers poétique...
Et la lumière au loin déferle
Plus haut, du côté de Bercy.
La Seine a des reflets de perle:
Comme il ferait bon vivre ici !
Merci à Michel Lagrange pour sa vision lumineuse de l'homme, du poète que fut Francis Carco..
Et merci également à Gilles Freyssinet, auteur d'un livre sur Francis Carco (auquel le lient des circonstances familiales): "le Paris de M'sieur Francis" qui m'a fait don des quatre photos inédites de l'écrivain, photos qui m'ont permis d'illustrer ses chansons .
Publié le 15 Avril 2008
Chanson tendre, musique de J. Larmanjat, chantée par Fréhel, en 1935. Carco chanta lui-même cette dernière chanson au Lapin Agile, en 1952.
Paroles: Francis Carco. Musique: Jacques Larmanjat 1935
autres interprètes: Fréhel (1935), Francis Carco (1952), Cora Vaucaire (1952), Monique Morelli (1957), Lucienne Vernay (1959), Patachou, Colette Renard (1961), Luc Barney (1966), Tino Rossi (1971), Francis Lemarque (1989)
Comme aux beaux jours de nos vingt ans, (En souvenir de nos vingt ans)
Par ce clair matin de printemps, (Par ce beau matin de ..)
J'ai voulu revoir tout là-bas,
L'auberge au milieu des lilas.
On entendait sous les branches, (On entendait dans ..)
Les oiseaux chanter dimanche
Et ta chaste robe blanche,
Paraissait guider mes pas.
Tout avait l'air à sa place,
Même ton nom dans la glace,
Juste à la place où s'efface,
Quoi qu'on fasse,
Toute trace..
Et je croyais presqu'entendre
Ta voix tendre murmurer
"Viens plus près"
J'étais ému comme autrefois
Dans cette auberge au fond des bois,
J'avais des larmes dans les yeux (J'avais des larmes pleins ..)
Et je trouvais ça merveilleux.
Durant toute la journée,
Après tant et tant d'années, (Dans la chambre abandonnée)
Dans ta chambre abandonnée, (Depuis tant et tant d'années)
Je nous suis revus tous deux.
Mais rien n'était à sa place;
Je suis resté, tête basse,
À me faire dans la glace
Face à face
La grimace...
Enfin j'ai poussé la porte,
Que m'importe
N. I. NI
C'est fini
Pourtant quand descendit le soir
Je suis allé tout seul m'asseoir (Je suis venu tout seul m'asseoir)
Sur le banc de bois vermoulu
Où tu ne revins jamais plus.
Tu me paraissais plus belle,
Plus charmante, plus cruelle
Qu'aucune de toutes celles
Pour qui mon cœur a battu.
Et je rentrai, l'âme lasse,
Chercher ton nom dans la glace (Tout avait l'air à sa place)
Juste à la place où s'efface (Même ton nom sur la glace)
Quoi qu'on fasse
Toute trace..
Mais avec un pauvre rire (Puis avec un pauvre rire)
J'ai cru lire:
"Après tout,
On s'en fout."
Publié le 15 Avril 2008
L'orgue des amoureux, musique de Varel & Bailly, chanté par Édith Piaf (1949)
Paroles: Francis Carco. Musique: Varel & Bailly 1949 créé par .Edith Piaf
autres interprètes: Mouloudji (1959)
Un vieil orgue de Barbarie
Est venu jouer l'autre jour
Sous ma fenêtre, dans la cour
Une ancienne chanson d'amour
Et pour que rien, rien ne varie,
Amour rimait avec toujours.
En écoutant cette romance
Qui me rappelait le passé,
Je crus que j'en avais assez
Mais comme hélas, tout recommence,
Tout hélas a recommencé,
Tout hélas a recommencé.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chœur,
Est à toi pour la vie.
C'est pourtant vrai, lorsque j'y pense,
Que je l'aimais éperduement
Et que jamais aucun amant
Ne m'a causé plus de tourments,
Mais voilà bien ma récompense
D'avoir pu croire en ses serments.
Il a suffi d'une aventure
Plus banale en vérité
Pour qu'un beau soir, sans hésiter,
Il obéit à sa nature.
Je ne l'avais pas mérité.
Je ne l'avais pas mérité.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chœur,
Est à toi pour la vie.
Que pouvons-nous contre nous-mêmes ?
Chacun de nous suit son chemin.
C'est le sort de tous les humains
Mais ceux qui vont main dans la main
En se disant tout bas "je t'aime"
Devraient songer aux lendemains
Sur une triste ritournelle
Dont l'écho s'est vite envolé.
L'orgue à la fin s'en est allé
Et, pardonnant à l'infidèle,
J'ai chanté pour me consoler,
J'ai chanté pour me consoler.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chœur,
Est à toi pour la vie.
Je t'ai donné mon cœur, je t'ai donné ma vie...
Publié le 15 Avril 2008
Francis Carco a écrit des chansons, dont Le doux caboulot, mis en musique par Jacques Larmanjat, chanté par Marie Dubas (1931)
Paroles: Francis Carco. Musique: Jacques Larmanjat 1931, créé par Renée Lebas
autres interprètes: Lina Margy, Lucienne Boyer (1951), Renée Lebas (1953), Yves Montand (1953), Juliette Gréco (1959), Colette Renard (1961), Frida Boccara (1961), Tino Rossi (1971), Francis Lemarque (1989)
Le doux caboulot
Fleuri sous les branches
Est tous les dimanches
Plein de populo.
La servante est brune,
Que de gens heureux
Chacun sa chacune,
L'une et l'un font deux.
Amoureux épris du culte d'eux-mêmes.
Ah sûr que l'on s'aime,
Et que l'on est gris.
Ça durera bien le temps nécessaire
Pour que Jeanne et Pierre
Ne regrettent rien.
Publié le 15 Avril 2008
(caricature de Jacques Dyssord)
En rupture de ban très jeune avec la société et sa famille bourgeoise, attiré dès l’adolescence par les mauvais garçons, les lieux mal famés et les jeux de la nuit, Francis Carco, M’sieur Francis plus tard pour la pègre, se fixe dès seize ans le programme de son existence : il sera poète.
Poète de la nuit, poète de la rue, des marlous, des Apaches, des filles du bitume, des éphèbes racoleurs, écrivain de Paname, des bordels, des caboulots et des fumeries d’opium.
Il arpente Paris la nuit, de Barbès aux Fortifs, de la Chapelle à la Bastoche, de la Place du Tertre au Quartier Latin. Avec Apollinaire, Max Jacob, Pierre Mac Orlan, Utrillo, Modigliani…, toute la bande du Lapin Agile, il vit l’épopée grandiose et misérable de la bohème dont Montmartre est le cœur. Jésus la Caille, le môme maquillé qui fait craquer les macs et les filles sera son premier roman. Car ce fils de bourgeois encanaillé s’est promis de foutre, en pleine gueule des bourgeois, des romans musclés et pourris dont ils se lécheront les babines.
Après des années de galère, Francis Carco est lauréat de l’Académie Française et décoré de la Légion d’Honneur. Explorateur fasciné et ambigu de la misère et du crime, des êtres voués au malheur, à la déchéance et à la solitude, Francis Carco fait revivre dans ses romans tout un monde et une époque. Mais au-delà de ces témoignages de voyeur, la force de son œuvre est de nous entrainer à sa suite dans les tréfonds de l’humanité en souffrance.
(Françoise Estèbe)
Publié le 15 Avril 2008
Il définit son œuvre lui même comme « un romantisme plaintif où l’exotisme se mêle au merveilleux avec une nuance d’humour et désenchantement ». Dans ses livres transparaît l'aspiration à un ailleurs : « Des rues obscures, des bars, des ports retentissant des appels des sirènes, des navires en partance et des feux dans la nuit ». L'enfant battu par son père corse consacra sa vie aux minorités et en fit souvent le sujet de ses romans : Canaques, témoins de ses premières années à Nouméa, prostitués, mauvais garçons.
Publié le 15 Avril 2008
Publié le 15 Avril 2008
(sa tombe à Bagneux)
De 1948, à son décès le lundi 26 mai 1958 à 20 heures des suites de la maladie de Parkinson, Carco habitera 18 quai de Béthune, dans l'île Saint-Louis, à Paris.
Il meurt le 26 mai 1958, en écoutant L'Ajaccienne jouée par la Garde républicaine qui passait sous ses fenêtres.
Il est inhumé au cimetière parisien de Bagneux. Son frère, Jean Marèze qui s’est suicidé en 1942, et sa seconde femme, Eliane, décédée en 1970, reposent à ses côtés.
Publié le 15 Avril 2008
Il réside successivement à Cormeilles en Vexin où il rachète le Château Vert, domaine de Octave Mirbeau avec les espèces nombreuses gagnées avec Mon Homme, puis revient aux pieds de la Butte rue de Douai, puis au 79 quai d'Orsay.
En 1932, à l'occasion de conférences qu'il donne à Alexandrie, en Égypte, il fait la connaissance d'Eliane Négrin, épouse du Prince du coton égyptien Nissim Aghion.
Coup de foudre! Il n'hésite pas à « plaquer » sa première femme, Germaine Jarrel (ils divorcent le 6 novembre 1935), au grand dam de ses amis de la Butte, pour accueillir à ses côtés Eliane qui laisse son mari, ses richesses et ses trois enfants en Égypte.
Très gentleman, Nissim leur adressera un télégramme de félicitations lors de leur mariage le 11 février 1936.
En septembre 1939, le couple emménage à L'Isle-Adam, avant de s'exiler à Nice puis en Suisse (Eliane est en effet d'origine juive) où il retrouve son ami le peintre Maurice Barraud qui a illustré, en 1919 Au coin des Rues, et se lie d'amitié avec Jean Graven, Valaisan poète à ses heures et dans la vie publique éminent criminologue qui représentera la Suisse au procès de Nuremberg puis inventera, à la conférence de Rome qui suivra la seconde guerre mondiale, le terme de crimes contre l'humanité.
Après la guerre, il s'installe à nouveau à L'Isle-Adam.