Publié le 6 Novembre 2019
Au milieu du XVIII ème siècle, c’est la période pré-industrielle, celle des manufactures royales. En 1786, Wesserling sera l’une des plus importantes de France. Elle fera de l’ombre à la manufacture de Jouy-en Josas près de Versailles. Toutes les deux manufactures produisaient ces éclatantes toiles imprimées : les indiennes.
Une réelle révolution sociale aura lieu autour de Wesserling. Le coton, nécessaire à la production, arrivait brut, il était filé, tissé, teint, imprimé à Wesserling.
Le musée textile de Wesserling, ouvert depuis 1996 dans le site industriel de Wesserling, s’est installé dans un ancien bâtiment d’impression à la planche datant de 1819.
Aujourd’hui l’Écomusée textile de Haute-Alsace raconte, par une approche vivante et artistique, la fabuleuse épopée de cette ancienne “Manufacture Royale” qui a marqué l’histoire de toute une vallée.
Des vitrines nous présentent l'évolution du site depuis sa création.
Et aussi d'anciennes photographies :
Voici la grande chaufferie, hélas fermée au public lors de notre visite.
A l'intérieur du Musée, des salles nous présentent le travail des ouvriers du textile.
Le filage et le tissage :
La cuisine à couleurs :
L'impression à la planche :
Le cabinet du dessinateur :
La gravure sur planche de bois :
La gravure sur cuivre :
Le comptoir de vente :
Une Indienne était un tissu peint ou imprimé fabriqué en Europe entre le XVIIe et le XIXème siècle.
Ces tissus étaient généralement dans les tons de rouge à cause de la plante utilisée pour sa teinture : la garance dont on utilise la racine.
Ces étoffes doivent leur nom au fait qu'elles étaient initialement importées des comptoirs des Indes. Ces toiles peintes, Indiennes ou Perses, répondant aux noms de madras, Pékin, Gourances, Damas ou Cirsacs étaient strictement interdites à l'importation à partir du XVII ème siècle.
Par la suite, les Marseillais se mirent à produire eux-mêmes ces tissus qui prirent alors le nom d'indiennes de Marseille. En plus de Marseille, les principales manufactures d'Indiennes de France se trouvèrent à Nantes, Mulhouse (Wesserling), Jouy-en-Josas, Rouen, Bourg-lès-Valence, Bolbec...
Une vidéo montre aux visiteurs comment on réalisait autrefois des indiennes, cela se pratique encore toujours en Inde, c'est un travail extrêmement difficile et précis.
Deux catalogues de tissus qui furent imprimés à Wesserling :
Une robe de style XVIIIème, confectionnée à partir d'indiennes
Au premier étage du musée du textile, on peut admirer des robes confectionnées à partir de modèles du XVIIIème siècle.
Tout d'abord, la base : la crinoline :
La dame Jacquard :
La robe de Lady Emily Spencer
La robe de mademoiselle Juliette, amie de Lady Spencer :
Des accessoires...
Une superbe exposition sur les tissus indiens actuels a lieu aux étages supérieurs, Ganesch, le dieu-éléphant nous accueille :
Quelques tenues indiennes nous émerveillent...
Un sari en soie :
Un patchwork brodé :
Un décor typiquement indien , digne des palais des maharadjahs :
Des tissus en "ikat"
Entre teinture et tissage, l'ikat désigne un procédé qui consiste à traiter les films de trame ou de chaîne suivant la méthode tye-and-die avant de le tisser.
Le fil est attaché selon les motifs souhaités, au moyen d'un fil imperméable ou de bandes de caoutchouc. Certaines parties du fil seront ainsi protégées des pigments colorés. Plusieurs opérations de ligature, immersion dans la teinture et dénouage vont permette d'obtenir des fils multicolores qui composeront le motif final. Une fois les ligatures défaites, le fil est mis en place sur le métier à tisser.
Des tissus en "Tie and dye" (de l'anglais nouer et teindre) à Udaïpur , Rajasthan :
A l'aide de fil de coton, on noue des petits cônes de tissu selon un rythme graphique régulier. Ces attaches sont des réserves où la teinture ne pénétrera pas.
La teinture est préparée en mélangeant des pigments et de l'eau que l'on porte à ébullition.
Il y a neuf teintes de base d'après lesquelles on peut obtenir de très nombreuses couleurs de tons différents.
Avant le premier bain de teinture, on trempe le tissu dans l'eau claire afin qu'il soit entièrement mouillé, puis on le plonge dans la teinture en remuant jusqu'à ce que le liquide recommence à bouillir.
Après cette première coloration du tissu préparé avec ses premiers nouages (que l'on ne défait pas) on peut pratiquer de nouveaux nœuds, puis on plonge le tissu dans un nouveau bain de teinture d'une autre couleur.
On fait alors sécher le tissu. Une fois sec, en tirant sur les côtés du tissu, les nouages se défont facilement et les motifs réservés apparaissent alors.
(on appelle aussi cette technique reprise dans les années 70, le batik)
Ces tissus tissés à la main se nomment 'Khadi", ce sont des tissus utilisés en Inde de nos jours :
Une autre belle exposition nous présente les produits réalisés par l'entreprise Dollfus Mieg et Compagnie, créée en 1746, appelée couramment D.M.C. et que toutes les couturières et brodeuses connaissent, ou ont connu ..
Dollfus-Mieg et Compagnie (abrégé en D.M.C.), était une entreprise textile alsacienne créée à Mulhouse en 1746 par Jean-Henri Dollfus. Elle fut au cours du XXe siècle l'un des plus grands groupes de textile et industriel européens. Elle fut propriétaire puis actionnaire des mines de charbon de Ronchamp. Cotée à la bourse de Paris depuis 1922, elle fusionne avec la société lilloise Thiriez et Cartier-Bresson en 1961. Après avoir traversé une crise dans les années 1990, l'ancienne société est liquidée en 2009. DMC s'est recentré sur le textile de luxe au début du XXIe siècle
Le fil rouge d'Alsace :
Autrefois les femmes lavaient le linge dans les eaux des rivières ou dans les lavoirs publics et le tendaient sur des arbustes pour le faire sécher. Pour ne pas confondre les pièces , elles brodaient leurs initiales sur le linge de maison avec le fil rouge d'Alsace.
Pour la dix-huitième année consécutive, le Parc de Wesserling accueille, dès le 1er week-end de juin 2020, le Festival International des Jardins Métissés, un événement permettant de découvrir des jardins extraordinaires et éphémères.
Des artistes (paysagistes, architectes, designers, étudiants, jardiniers du Parc…) ont été invités à imaginer, créer et réaliser des jardins à vivre, sur un thème donné. En 2020, le Parc de Wesserling a mis le cap sur une toute nouvelle thématique "les jardins de Mowgli"
Et autour du Musée et des jardins, des artistes exposent de merveilleuses compositions.