Après la merveilleuse découverte de l'Hôtel-Dieu des Hospices de Beaune, l'Association Culturelle Châtillonnaise a emmené ses adhérents et amis visiter la Collégiale Notre Dame de Beaune, visite commentée par Alena Vacek, qui connaît si bien tout ce qui a trait au Moyen-Age.
Voici le groupe devant le porche de la Collégiale (photo cliquable, notre guide Alena Vacek est devant, au centre de la photo)
La basilique Notre-Dame de Beaune est un ensemble canonial datant de la deuxième moitié du XIIe siècle située à Beaune en Côte-d'Or, elle fait partie des dernières grandes églises romanes de Bourgogne. Sa construction fut entreprise au milieu du XIIe siècle sur le modèle clunisien et fut achevée au début du siècle suivant en conservant une remarquable unité stylistique.
La basilique est classée au titre des Monuments historiques par inscription sur la liste des monuments historiques de 1840.
Elle est précédée d’un porche ouvert construit durant les années 1330-1340 dans le style gothique bourguignon.
C'est sous ce porche, nous dit Alena Vacek, que Nicolas Rolin lut, en 1443, la charte de la fondation de l'Hôtel-Dieu qu'il allait mettre en chantier.
Les portails sous le porche, mutilés à la Révolution, ont perdu leur décor, à l’exception des vantaux du XVème siècle délicatement sculptés, et de la statue de la Vierge du XIXème siècle.
A l'extérieur, on remarque la balustrade avec de superbes gargouilles.
Le beau clocher de l’église, surmontant la croisée du transept, fut construit en plusieurs étapes.
Le premier étage est du XIIème siècle, avec des arcatures aveugles et des pilastres cannelés. L’étage supérieur est du XIIIème siècle et s’ouvre par trois baies ogivales entre deux arcatures aveugles par face, décorées de voussures, de colonnettes et de chapiteaux. Le dôme à lanterne, de style Renaissance, date des années 1580.
L’architecture intérieure montre les caractéristiques propres à l’art roman bourguignon : l'élévation à trois étages selon le modèle clunisien, le triforium avec triple arcature qui se prolonge dans les croisillons et le chœur, les doubles fenêtres hautes, les piliers cruciformes avec pilastres cannelés, le berceau brisé couvrant la nef et les croisillons et le clocher surmontant la coupole de la croisée.
Les vitraux du chœur représentent le couronnement de la Vierge.
L'édifice n’est complété qu’au début du XIIIème siècle avec la construction des deux premières travées de la nef.
Les bas-côtés sont voûtés d’arêtes sur doubleaux brisés reposant sur des pilastres cannelés. Ils s’ouvrent sur douze chapelles gothiques, des XIV au XVIème siècles
bas-côté gauche :
bas-côté droit :
Près de l'autel, on admire une belle et très curieuse Vierge en majesté.
La Vierge en Majesté dite Notre-Dame de Beaune est l’un des trésors de l’église. C’est une vierge noire en bois polychrome des années 1200 qui provient probablement d’Auvergne.
La Vierge, assise sur le Trône de Sagesse avec des ornements géométriques et végétaux, porte l'enfant Jésus dont le bras et le pied ont disparu.
Plusieurs autres œuvres d’art font de la collégiale un vrai musée : on peut y admirer de célèbres tapisseries.
Malheureusement ces tapisseries étaient absentes lors de notre visite, nous n'en avons vu qu'une reproduction photographique :
La chapelle Saint-Léger, au nord, conserve un riche décor peint par Pierre Spicre dans les années 1470, montrant entre autres la Résurrection de saint Lazare et le Martyre de saint Etienne.
Ces peintures murales ont été commandées par Jean Rolin, Cardinal et Evêque d'Autun .
A gauche : réanimation de Lazare, entouré du Christ et des apôtres.
A droite la lapidation de saint Etienne (martyr) parement en drap d'or, partie inférieure, tenue par deux anges. Le personnage agenouillé est Henri de Salia doyen du chapitre.
Encadrant le vitrail, Marthe et Marie Madeleine.
Le vitrail de cette chapelle conte le martyre de saint Flocel :
On remarque aussi dans la collégiale de belles sculptures :
et un très bel orgue
Les anciens bâtiments canoniaux qui touchent l’église datent en grande partie du 13e siècle .
Du cloître subsiste une seule galerie avec sept travées voûtées d’ogives.
Les arcatures géminées avec colonnes jumelles et piliers octogonaux et les chapiteaux de crochets et de perles annoncent le début du gothique.
Datant de la fin du 12e siècle et du 13e siècle, le bâtiment principal fait actuellement office de presbytère.
La tourelle d’angle, de style Renaissance, présente un plan octogonal et conserve une porte en accolade.
L’église était entourée à l’origine d’une vingtaine de maisons canoniales. La maison du chapitre, bordant l’impasse Notre-Dame et une cour triangulaire, en est le vestige, malheureusement impossible à prendre en photo car entourée de hauts murs.