Publié le 1 Septembre 2022

Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 11 Novembre 2019

Après la brillante conférence de Claude Grapin sur "les sources du pèlerinage de sainte Reine" :

http://www.christaldesaintmarc.com/alise-sainte-reine-un-pelerinage-un-hopital-un-patrimoine-un-colloque--a175699822

Le colloque  s'est poursuivi avec trois autres interventions.

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Gérard Stassinet, Président de l'association Desnoyers-Blondel, nous a confié qu'il y a plus de vingt ans, paraissait l'ouvrage "Reine au Mont Auxois", consacré à l'histoire du culte et du pèlerinage de sainte Reine.

Cette remarquable synthèse, richement illustrée, était publiée dans le but avoué de contribuer à la restauration de la chapelle de l'hôpital d'Alise : chœur, maçonnerie, peintures, dont le cycle de 13 tableaux du XVIIème siècle relatant la vie de Reine, son martyre et son culte.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Un de ses auteurs, Dominique Julia, Directeur Honoraire de recherches au CNRS, Centre de recherches historiques de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous a présenté une conférence intitulée "Le voyage de sainte Reine à l'époque moderne"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Monsieur Julia a évoqué la fontaine Sainte-Reine, cette eau miraculeuse qui, dit la tradition, jaillit sur le lieu du martyre de Reine, à l'endroit où sa tête tomba.

Cette fontaine fut très fréquentée, car elle guérissait plusieurs maladies de peau et aussi celle qu'on appelait "la grosse vérole" autrement dit la syphilis.

Les guerres de Religion réduisirent les pèlerinages, mais ils reprirent lors de la paix religieuse induite par l'Edit de Nantes de 1598.

 Les Cordeliers fondèrent en 1644, une chapelle pour la prise en charge des pèlerins  et, en 1659, sous l'influence de la Compagnie du Saint Sacrement, un hôpital pour l'accueil des pèlerins malades.

Entre 1670 et 1685, 400 malades se firent soigner à l'hôpital Sainte-Reyne.

Le culte de sainte Reine à Alise fut très florissant de la fin du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, on nota qu'en 1575,  60 000  personnes effectuèrent le pèlerinage !

De nombreux miracles furent signalés ce qui contribua au regain du culte de la sainte.

 Mais il n'y avait pas que des pèlerins qui venaient à Alise, il y avait aussi des personnes qui croyaient aux vertus thermales de l'eau  dite "miraculeuse", ainsi Anne d'Autriche croyait aux vertus de cette eau, elle s'en faisait apporter et en buvait à table. C'était aussi le cas de madame de Grignan, la fille de madame de Sévigné.

Il s'agissait alors d'un "voyage thermal" pour les gens de qualité.

Mais d'autres catégories de la population se rendaient aussi à la source sainte Reine, nous dit Dominique Julia, plutôt des hommes, de 15 à 29 ans, célibataires, venant surtout des villes. Il y avait aussi des ouvriers qui faisaient leur "Tour de France" et qui en profitaient pour venir boire l'eau de sainte Reine.

Parallèlement aux pèlerinages et aux fréquentations de la source, un commerce florissant se développa  : on vendit des chapelets, des médailles, des "boîtes de sainte Reine" qui contenaient des statuettes de la sainte.

La Révolution Française fit cesser le pèlerinage, mais autorisa la garde des reliques dans l'église saint Genet.

Le pèlerinage reprit au début du XXème siècle, dans une petite mesure.

Par contre l'histoire de sainte Reine est restée vivace dans l'esprit de la population, puisque tous les ans on y représente "le mystère de sainte Reine" avec un grand succès.. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui. Ce serait le plus ancien mystère célébré sans interruption en France. 

Dominique Julia fut très applaudi pour cette passionnante conférence.

Une petite anecdote personnelle : ma grand-mère, originaire de Saône et Loire, dès qu'elle voyait que je laissais une porte de placard ouverte m'ordonnait: "ferme donc ta sainte reine".

Intriguée je lui ai demandé plusieurs fois d'où venait cette expression, et si elle connaissait cette sainte,  elle ne sut pas me répondre mais elle m'affirma que c'est sa propre grand-mère qui l'utilisait...

Ce devait donc être au début du XIXème siècle.

J'ai appris depuis que des colporteurs passaient dans les villages de Saône et Loire avec des coffrets à battants qui contenaient une statue de notre sainte Reine de l'Auxois, alors pour les ruraux de cette époque un placard devint une "sainte reine". Hélas ma grand-mère ne sut jamais l'explication , puisqu'elle disparut avant que je fasse cette découverte, c'est bien dommage...

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

 Gérard Stassinet nous a raconté ensuite qu'il y a quelque temps un groupe de personnes est venu à Alise, a visité l'église saint Genet, s'est recueilli devant la source de sainte Reine, et s'est rendu à la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne pour prier devant les reliquaires de la sainte.

Très heureux de leur pèlerinage à Alise-Sainte-Reine, car s'en était un, ils ont fait un don à l'association Desnoyers-Blondel.

Qui étaient donc ces personnes ?

Eh bien, c'étaient "des Blancs".

Ce nom intrigue, c'est pourquoi madame Michèle Frommherz, Membre associé de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon,  nous a donné des indications fort intéressantes sur ce qu'on appelle aussi "la Petite Eglise" au cours de sa conférence  intitulée :

"Ils cheminent depuis le sud de la Bourgogne vers Alise. Les Blancs sont-ils les derniers pèlerins de notre siècle ?"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

 Lors de la Révolution française, fut proclamée en 1790, la Constitution civile du clergé. Certains prêtres refusèrent de s'y plier, et devinrent des prêtres réfractaires.

Bonaparte, Premier Consul, signa ensuite en 1801, un Concordat avec le pape Pie VII.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Une petite partie des fidèles de l'Eglise de France refusa ce Concordat comme elle avait refusé la Constitution civile du clergé.

Ces personnes, dont une partie des fidèles subsiste encore actuellement, surtout dans la Saône et Loire (en Brionnais) se nomment "les Blancs", ils font partie de ce qu'ils appellent la "Petite Eglise" et se voient comme des persécutés.

 Leurs missels continuent d'utiliser les formulations en latin que lisaient le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette en captivité.

 Les pèlerins prient longuement,  individuellement le plus souvent, 
dans des ouvrages du diocèse d Autun, d 'avant la révolution.

Leur culte s'effectue dans la maison du chef de la Communauté, car ils n'ont pas de prêtres, ils ont conservé les fêtes religieuses d'avant la Révolution comme la Chandeleur

Leurs tombes sont extrêmement  simples, ornées seulement d'un cœur blanc portant le nom du défunt.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Les "Blancs" viennent en Auxois pour le pèlerinage de sainte Reine. En chemin ils s'arrêtent dans des chapelles à Saint Thibault, Sainte Colombe en Auxois, à Alise où ils ont un petit oratoire.

Madame Frommherz nous a conseillé la lecture d'un roman de Jean Gauthier sur les "Blancs" du Charolais, intitulé "L'Oïasse" . Ce livre lève le voile de mystère qui recouvre cette "Petite Eglise" qui se perpétue depuis plus de deux siècles.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Merci à madame Michèle Frommherz  de nous avoir  permis de découvrir cette sorte de secte issue du catholicisme, véritablement inconnue par beaucoup de personnes.

De nombreux applaudissements saluèrent la conférencière.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

La dernière conférence de cette matinée de colloque  fut  donnée par madame Christine Lamarre Professeur émérite à l'Université de Bourgogne. sous le titre :

"Des Archives des hôpitaux à l'histoire hospitalière à l'époque moderne : l'exemple de la Côte d'Or"

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Madame Lamarre a précisé d'emblée que les archives hospitalières sont privées, comme celles des archives d'entreprises.

Elles relatent l'histoire fragmentée des établissements hospitaliers qui furent tous différents.

La conservation des archives par les hôpitaux se faisait dans un but d'administration et de conservation des actes.

Les hôpitaux furent créés à partir des dons d'un ou plusieurs donateurs (Guyotte à Châtillon sur Seine), mais aussi par des dons plus modestes de particuliers  et de ceux de municipalités qui s'investirent en communautés de dons.

A Alise-Sainte-Reine ce sont deux pèlerins parisiens, Jean  Desnoyers  et Pierre Blondel qui furent tant émus devant la misère des malheureux pèlerins malades  que leur vint  l'idée de les secourir en créant un hôpital destiné aux patients pauvres. Revenus à Paris, ils en parlèrent à saint Vincent de Paul qui les encouragea dans leur idée.

Le 23 mars 1659, Louis XIV accorda des lettres de patentes autorisant la construction d'un hospice sous la direction de l'Evêque d'Autun qui  donna également son accord.

Grâce à Saint Vincent de Paul, Anne d'Autriche prit l'Hôpital sous sa protection et constitua une rente de 1.000 deniers. Son paiement a été maintenu par Louis XV au décès de sa mère.

Dans les hôpitaux , les soins étaient donnés par des religieuses qui avaient un statut particulier. Il s'agissait de sœurs séculières qui renouvelaient chaque année leurs vœux simples de pauvreté, chasteté et  obéissance. Elles étaient souvent issues de familles bourgeoises.

Certaines s'occupaient des médicaments de l'apothicairerie.

Bénigne Joly, à Dijon, leur donna par exemple une certaine autonomie.

Dans les hôpitaux, les patients étaient séparés par sexes.

Dans les archives hospitalières on trouve aussi les registres d'enfants abandonnés, ceux des mortalités infantiles, ceux des entrées de blessés et de malades à soigner.

Par contre on refusait les entrées de femmes enceintes, de malades incurables ou atteints de maladies vénériennes.

Certaines archives cachent aussi quelquefois des secrets, comme par exemple  celles de l'hôpital de Dijon qui ne signalent aucun enfant abandonné (alors qu'ils étaient légion autrefois)...peut-être nous dit madame Lamarre que les sage-femmes donnaient ces enfants à placer, sous le manteau, par l'intermédiaire de leurs maris "meneurs d'enfants"... Un mystère bien intrigant.

Une conférence bien intéressante qui fut fort applaudie.

Après cette matinée chargée, et après un délicieux repas servi dans la cafeteria du Muséoparc d'Alésia, le colloque se poursuivit dans la chapelle de l'hôpital Saint-Reyne d'Alise.

Un article prochainement.

 

 

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Publié le 11 Novembre 2019

Après la brillante conférence de Claude Grapin sur "les sources du pèlerinage de sainte Reine" :

http://www.christaldesaintmarc.com/alise-sainte-reine-un-pelerinage-un-hopital-un-patrimoine-un-colloque--a175699822

Le colloque  s'est poursuivi avec trois autres interventions.

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Gérard Stassinet, Président de l'association Desnoyers-Blondel, nous a confié qu'il y a plus de vingt ans, paraissait l'ouvrage "Reine au Mont Auxois", consacré à l'histoire du culte et du pèlerinage de sainte Reine.

Cette remarquable synthèse, richement illustrée, était publiée dans le but avoué de contribuer à la restauration de la chapelle de l'hôpital d'Alise : chœur, maçonnerie, peintures, dont le cycle de 13 tableaux du XVIIème siècle relatant la vie de Reine, son martyre et son culte.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Un de ses auteurs, Dominique Julia, Directeur Honoraire de recherches au CNRS, Centre de recherches historiques de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous a présenté une conférence intitulée "Le voyage de sainte Reine à l'époque moderne"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Monsieur Julia a évoqué la fontaine Sainte-Reine, cette eau miraculeuse qui, dit la tradition, jaillit sur le lieu du martyre de Reine, à l'endroit où sa tête tomba.

Cette fontaine fut très fréquentée, car elle guérissait plusieurs maladies de peau et aussi celle qu'on appelait "la grosse vérole" autrement dit la syphilis.

Les guerres de Religion réduisirent les pèlerinages, mais ils reprirent lors de la paix religieuse induite par l'Edit de Nantes de 1598.

 Les Cordeliers fondèrent en 1644, une chapelle pour la prise en charge des pèlerins  et, en 1659, sous l'influence de la Compagnie du Saint Sacrement, un hôpital pour l'accueil des pèlerins malades.

Entre 1670 et 1685, 400 malades se firent soigner à l'hôpital Sainte-Reyne.

Le culte de sainte Reine à Alise fut très florissant de la fin du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, on nota qu'en 1575,  60 000  personnes effectuèrent le pèlerinage !

De nombreux miracles furent signalés ce qui contribua au regain du culte de la sainte.

 Mais il n'y avait pas que des pèlerins qui venaient à Alise, il y avait aussi des personnes qui croyaient aux vertus thermales de l'eau  dite "miraculeuse", ainsi Anne d'Autriche croyait aux vertus de cette eau, elle s'en faisait apporter et en buvait à table. C'était aussi le cas de madame de Grignan, la fille de madame de Sévigné.

Il s'agissait alors d'un "voyage thermal" pour les gens de qualité.

Mais d'autres catégories de la population se rendaient aussi à la source sainte Reine, nous dit Dominique Julia, plutôt des hommes, de 15 à 29 ans, célibataires, venant surtout des villes. Il y avait aussi des ouvriers qui faisaient leur "Tour de France" et qui en profitaient pour venir boire l'eau de sainte Reine.

Parallèlement aux pèlerinages et aux fréquentations de la source, un commerce florissant se développa  : on vendit des chapelets, des médailles, des "boîtes de sainte Reine" qui contenaient des statuettes de la sainte.

La Révolution Française fit cesser le pèlerinage, mais autorisa la garde des reliques dans l'église saint Genet.

Le pèlerinage reprit au début du XXème siècle, dans une petite mesure.

Par contre l'histoire de sainte Reine est restée vivace dans l'esprit de la population, puisque tous les ans on y représente "le mystère de sainte Reine" avec un grand succès.. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui. Ce serait le plus ancien mystère célébré sans interruption en France. 

Dominique Julia fut très applaudi pour cette passionnante conférence.

Une petite anecdote personnelle : ma grand-mère, originaire de Saône et Loire, dès qu'elle voyait que je laissais une porte de placard ouverte m'ordonnait: "ferme donc ta sainte reine".

Intriguée je lui ai demandé plusieurs fois d'où venait cette expression, et si elle connaissait cette sainte,  elle ne sut pas me répondre mais elle m'affirma que c'est sa propre grand-mère qui l'utilisait...

Ce devait donc être au début du XIXème siècle.

J'ai appris depuis que des colporteurs passaient dans les villages de Saône et Loire avec des coffrets à battants qui contenaient une statue de notre sainte Reine de l'Auxois, alors pour les ruraux de cette époque un placard devint une "sainte reine". Hélas ma grand-mère ne sut jamais l'explication , puisqu'elle disparut avant que je fasse cette découverte, c'est bien dommage...

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

 Gérard Stassinet nous a raconté ensuite qu'il y a quelque temps un groupe de personnes est venu à Alise, a visité l'église saint Genet, s'est recueilli devant la source de sainte Reine, et s'est rendu à la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne pour prier devant les reliquaires de la sainte.

Très heureux de leur pèlerinage à Alise-Sainte-Reine, car s'en était un, ils ont fait un don à l'association Desnoyers-Blondel.

Qui étaient donc ces personnes ?

Eh bien, c'étaient "des Blancs".

Ce nom intrigue, c'est pourquoi madame Michèle Frommherz, Membre associé de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon,  nous a donné des indications fort intéressantes sur ce qu'on appelle aussi "la Petite Eglise" au cours de sa conférence  intitulée :

"Ils cheminent depuis le sud de la Bourgogne vers Alise. Les Blancs sont-ils les derniers pèlerins de notre siècle ?"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

 Lors de la Révolution française, fut proclamée en 1790, la Constitution civile du clergé. Certains prêtres refusèrent de s'y plier, et devinrent des prêtres réfractaires.

Bonaparte, Premier Consul, signa ensuite en 1801, un Concordat avec le pape Pie VII.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Une petite partie des fidèles de l'Eglise de France refusa ce Concordat comme elle avait refusé la Constitution civile du clergé.

Ces personnes, dont une partie des fidèles subsiste encore actuellement, surtout dans la Saône et Loire (en Brionnais) se nomment "les Blancs", ils font partie de ce qu'ils appellent la "Petite Eglise" et se voient comme des persécutés.

 Leurs missels continuent d'utiliser les formulations en latin que lisaient le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette en captivité.

 Les pèlerins prient longuement,  individuellement le plus souvent, 
dans des ouvrages du diocèse d Autun, d 'avant la révolution.

Leur culte s'effectue dans la maison du chef de la Communauté, car ils n'ont pas de prêtres, ils ont conservé les fêtes religieuses d'avant la Révolution comme la Chandeleur

Leurs tombes sont extrêmement  simples, ornées seulement d'un cœur blanc portant le nom du défunt.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Les "Blancs" viennent en Auxois pour le pèlerinage de sainte Reine. En chemin ils s'arrêtent dans des chapelles à Saint Thibault, Sainte Colombe en Auxois, à Alise où ils ont un petit oratoire.

Madame Frommherz nous a conseillé la lecture d'un roman de Jean Gauthier sur les "Blancs" du Charolais, intitulé "L'Oïasse" . Ce livre lève le voile de mystère qui recouvre cette "Petite Eglise" qui se perpétue depuis plus de deux siècles.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Merci à madame Michèle Frommherz  de nous avoir  permis de découvrir cette sorte de secte issue du catholicisme, véritablement inconnue par beaucoup de personnes.

De nombreux applaudissements saluèrent la conférencière.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

La dernière conférence de cette matinée de colloque  fut  donnée par madame Christine Lamarre Professeur émérite à l'Université de Bourgogne. sous le titre :

"Des Archives des hôpitaux à l'histoire hospitalière à l'époque moderne : l'exemple de la Côte d'Or"

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Madame Lamarre a précisé d'emblée que les archives hospitalières sont privées, comme celles des archives d'entreprises.

Elles relatent l'histoire fragmentée des établissements hospitaliers qui furent tous différents.

La conservation des archives par les hôpitaux se faisait dans un but d'administration et de conservation des actes.

Les hôpitaux furent créés à partir des dons d'un ou plusieurs donateurs (Guyotte à Châtillon sur Seine), mais aussi par des dons plus modestes de particuliers  et de ceux de municipalités qui s'investirent en communautés de dons.

A Alise-Sainte-Reine ce sont deux pèlerins parisiens, Jean  Desnoyers  et Pierre Blondel qui furent tant émus devant la misère des malheureux pèlerins malades  que leur vint  l'idée de les secourir en créant un hôpital destiné aux patients pauvres. Revenus à Paris, ils en parlèrent à saint Vincent de Paul qui les encouragea dans leur idée.

Le 23 mars 1659, Louis XIV accorda des lettres de patentes autorisant la construction d'un hospice sous la direction de l'Evêque d'Autun qui  donna également son accord.

Grâce à Saint Vincent de Paul, Anne d'Autriche prit l'Hôpital sous sa protection et constitua une rente de 1.000 deniers. Son paiement a été maintenu par Louis XV au décès de sa mère.

Dans les hôpitaux , les soins étaient donnés par des religieuses qui avaient un statut particulier. Il s'agissait de sœurs séculières qui renouvelaient chaque année leurs vœux simples de pauvreté, chasteté et  obéissance. Elles étaient souvent issues de familles bourgeoises.

Certaines s'occupaient des médicaments de l'apothicairerie.

Bénigne Joly, à Dijon, leur donna par exemple une certaine autonomie.

Dans les hôpitaux, les patients étaient séparés par sexes.

Dans les archives hospitalières on trouve aussi les registres d'enfants abandonnés, ceux des mortalités infantiles, ceux des entrées de blessés et de malades à soigner.

Par contre on refusait les entrées de femmes enceintes, de malades incurables ou atteints de maladies vénériennes.

Certaines archives cachent aussi quelquefois des secrets, comme par exemple  celles de l'hôpital de Dijon qui ne signalent aucun enfant abandonné (alors qu'ils étaient légion autrefois)...peut-être nous dit madame Lamarre que les sage-femmes donnaient ces enfants à placer, sous le manteau, par l'intermédiaire de leurs maris "meneurs d'enfants"... Un mystère bien intrigant.

Une conférence bien intéressante qui fut fort applaudie.

Après cette matinée chargée, et après un délicieux repas servi dans la cafeteria du Muséoparc d'Alésia, le colloque se poursuivit dans la chapelle de l'hôpital Saint-Reyne d'Alise.

Un article prochainement.

 

 

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Publié le 11 Novembre 2019

Après la brillante conférence de Claude Grapin sur "les sources du pèlerinage de sainte Reine" :

http://www.christaldesaintmarc.com/alise-sainte-reine-un-pelerinage-un-hopital-un-patrimoine-un-colloque--a175699822

Le colloque  s'est poursuivi avec trois autres interventions.

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Gérard Stassinet, Président de l'association Desnoyers-Blondel, nous a confié qu'il y a plus de vingt ans, paraissait l'ouvrage "Reine au Mont Auxois", consacré à l'histoire du culte et du pèlerinage de sainte Reine.

Cette remarquable synthèse, richement illustrée, était publiée dans le but avoué de contribuer à la restauration de la chapelle de l'hôpital d'Alise : chœur, maçonnerie, peintures, dont le cycle de 13 tableaux du XVIIème siècle relatant la vie de Reine, son martyre et son culte.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Un de ses auteurs, Dominique Julia, Directeur Honoraire de recherches au CNRS, Centre de recherches historiques de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous a présenté une conférence intitulée "Le voyage de sainte Reine à l'époque moderne"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Monsieur Julia a évoqué la fontaine Sainte-Reine, cette eau miraculeuse qui, dit la tradition, jaillit sur le lieu du martyre de Reine, à l'endroit où sa tête tomba.

Cette fontaine fut très fréquentée, car elle guérissait plusieurs maladies de peau et aussi celle qu'on appelait "la grosse vérole" autrement dit la syphilis.

Les guerres de Religion réduisirent les pèlerinages, mais ils reprirent lors de la paix religieuse induite par l'Edit de Nantes de 1598.

 Les Cordeliers fondèrent en 1644, une chapelle pour la prise en charge des pèlerins  et, en 1659, sous l'influence de la Compagnie du Saint Sacrement, un hôpital pour l'accueil des pèlerins malades.

Entre 1670 et 1685, 400 malades se firent soigner à l'hôpital Sainte-Reyne.

Le culte de sainte Reine à Alise fut très florissant de la fin du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, on nota qu'en 1575,  60 000  personnes effectuèrent le pèlerinage !

De nombreux miracles furent signalés ce qui contribua au regain du culte de la sainte.

 Mais il n'y avait pas que des pèlerins qui venaient à Alise, il y avait aussi des personnes qui croyaient aux vertus thermales de l'eau  dite "miraculeuse", ainsi Anne d'Autriche croyait aux vertus de cette eau, elle s'en faisait apporter et en buvait à table. C'était aussi le cas de madame de Grignan, la fille de madame de Sévigné.

Il s'agissait alors d'un "voyage thermal" pour les gens de qualité.

Mais d'autres catégories de la population se rendaient aussi à la source sainte Reine, nous dit Dominique Julia, plutôt des hommes, de 15 à 29 ans, célibataires, venant surtout des villes. Il y avait aussi des ouvriers qui faisaient leur "Tour de France" et qui en profitaient pour venir boire l'eau de sainte Reine.

Parallèlement aux pèlerinages et aux fréquentations de la source, un commerce florissant se développa  : on vendit des chapelets, des médailles, des "boîtes de sainte Reine" qui contenaient des statuettes de la sainte.

La Révolution Française fit cesser le pèlerinage, mais autorisa la garde des reliques dans l'église saint Genet.

Le pèlerinage reprit au début du XXème siècle, dans une petite mesure.

Par contre l'histoire de sainte Reine est restée vivace dans l'esprit de la population, puisque tous les ans on y représente "le mystère de sainte Reine" avec un grand succès.. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui. Ce serait le plus ancien mystère célébré sans interruption en France. 

Dominique Julia fut très applaudi pour cette passionnante conférence.

Une petite anecdote personnelle : ma grand-mère, originaire de Saône et Loire, dès qu'elle voyait que je laissais une porte de placard ouverte m'ordonnait: "ferme donc ta sainte reine".

Intriguée je lui ai demandé plusieurs fois d'où venait cette expression, et si elle connaissait cette sainte,  elle ne sut pas me répondre mais elle m'affirma que c'est sa propre grand-mère qui l'utilisait...

Ce devait donc être au début du XIXème siècle.

J'ai appris depuis que des colporteurs passaient dans les villages de Saône et Loire avec des coffrets à battants qui contenaient une statue de notre sainte Reine de l'Auxois, alors pour les ruraux de cette époque un placard devint une "sainte reine". Hélas ma grand-mère ne sut jamais l'explication , puisqu'elle disparut avant que je fasse cette découverte, c'est bien dommage...

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

 Gérard Stassinet nous a raconté ensuite qu'il y a quelque temps un groupe de personnes est venu à Alise, a visité l'église saint Genet, s'est recueilli devant la source de sainte Reine, et s'est rendu à la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne pour prier devant les reliquaires de la sainte.

Très heureux de leur pèlerinage à Alise-Sainte-Reine, car s'en était un, ils ont fait un don à l'association Desnoyers-Blondel.

Qui étaient donc ces personnes ?

Eh bien, c'étaient "des Blancs".

Ce nom intrigue, c'est pourquoi madame Michèle Frommherz, Membre associé de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon,  nous a donné des indications fort intéressantes sur ce qu'on appelle aussi "la Petite Eglise" au cours de sa conférence  intitulée :

"Ils cheminent depuis le sud de la Bourgogne vers Alise. Les Blancs sont-ils les derniers pèlerins de notre siècle ?"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

 Lors de la Révolution française, fut proclamée en 1790, la Constitution civile du clergé. Certains prêtres refusèrent de s'y plier, et devinrent des prêtres réfractaires.

Bonaparte, Premier Consul, signa ensuite en 1801, un Concordat avec le pape Pie VII.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Une petite partie des fidèles de l'Eglise de France refusa ce Concordat comme elle avait refusé la Constitution civile du clergé.

Ces personnes, dont une partie des fidèles subsiste encore actuellement, surtout dans la Saône et Loire (en Brionnais) se nomment "les Blancs", ils font partie de ce qu'ils appellent la "Petite Eglise" et se voient comme des persécutés.

 Leurs missels continuent d'utiliser les formulations en latin que lisaient le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette en captivité.

 Les pèlerins prient longuement,  individuellement le plus souvent, 
dans des ouvrages du diocèse d Autun, d 'avant la révolution.

Leur culte s'effectue dans la maison du chef de la Communauté, car ils n'ont pas de prêtres, ils ont conservé les fêtes religieuses d'avant la Révolution comme la Chandeleur

Leurs tombes sont extrêmement  simples, ornées seulement d'un cœur blanc portant le nom du défunt.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Les "Blancs" viennent en Auxois pour le pèlerinage de sainte Reine. En chemin ils s'arrêtent dans des chapelles à Saint Thibault, Sainte Colombe en Auxois, à Alise où ils ont un petit oratoire.

Madame Frommherz nous a conseillé la lecture d'un roman de Jean Gauthier sur les "Blancs" du Charolais, intitulé "L'Oïasse" . Ce livre lève le voile de mystère qui recouvre cette "Petite Eglise" qui se perpétue depuis plus de deux siècles.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Merci à madame Michèle Frommherz  de nous avoir  permis de découvrir cette sorte de secte issue du catholicisme, véritablement inconnue par beaucoup de personnes.

De nombreux applaudissements saluèrent la conférencière.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

La dernière conférence de cette matinée de colloque  fut  donnée par madame Christine Lamarre Professeur émérite à l'Université de Bourgogne. sous le titre :

"Des Archives des hôpitaux à l'histoire hospitalière à l'époque moderne : l'exemple de la Côte d'Or"

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Madame Lamarre a précisé d'emblée que les archives hospitalières sont privées, comme celles des archives d'entreprises.

Elles relatent l'histoire fragmentée des établissements hospitaliers qui furent tous différents.

La conservation des archives par les hôpitaux se faisait dans un but d'administration et de conservation des actes.

Les hôpitaux furent créés à partir des dons d'un ou plusieurs donateurs (Guyotte à Châtillon sur Seine), mais aussi par des dons plus modestes de particuliers  et de ceux de municipalités qui s'investirent en communautés de dons.

A Alise-Sainte-Reine ce sont deux pèlerins parisiens, Jean  Desnoyers  et Pierre Blondel qui furent tant émus devant la misère des malheureux pèlerins malades  que leur vint  l'idée de les secourir en créant un hôpital destiné aux patients pauvres. Revenus à Paris, ils en parlèrent à saint Vincent de Paul qui les encouragea dans leur idée.

Le 23 mars 1659, Louis XIV accorda des lettres de patentes autorisant la construction d'un hospice sous la direction de l'Evêque d'Autun qui  donna également son accord.

Grâce à Saint Vincent de Paul, Anne d'Autriche prit l'Hôpital sous sa protection et constitua une rente de 1.000 deniers. Son paiement a été maintenu par Louis XV au décès de sa mère.

Dans les hôpitaux , les soins étaient donnés par des religieuses qui avaient un statut particulier. Il s'agissait de sœurs séculières qui renouvelaient chaque année leurs vœux simples de pauvreté, chasteté et  obéissance. Elles étaient souvent issues de familles bourgeoises.

Certaines s'occupaient des médicaments de l'apothicairerie.

Bénigne Joly, à Dijon, leur donna par exemple une certaine autonomie.

Dans les hôpitaux, les patients étaient séparés par sexes.

Dans les archives hospitalières on trouve aussi les registres d'enfants abandonnés, ceux des mortalités infantiles, ceux des entrées de blessés et de malades à soigner.

Par contre on refusait les entrées de femmes enceintes, de malades incurables ou atteints de maladies vénériennes.

Certaines archives cachent aussi quelquefois des secrets, comme par exemple  celles de l'hôpital de Dijon qui ne signalent aucun enfant abandonné (alors qu'ils étaient légion autrefois)...peut-être nous dit madame Lamarre que les sage-femmes donnaient ces enfants à placer, sous le manteau, par l'intermédiaire de leurs maris "meneurs d'enfants"... Un mystère bien intrigant.

Une conférence bien intéressante qui fut fort applaudie.

Après cette matinée chargée, et après un délicieux repas servi dans la cafeteria du Muséoparc d'Alésia, le colloque se poursuivit dans la chapelle de l'hôpital Saint-Reyne d'Alise.

Un article prochainement.

 

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 11 Novembre 2019

Après la brillante conférence de Claude Grapin sur "les sources du pèlerinage de sainte Reine" :

http://www.christaldesaintmarc.com/alise-sainte-reine-un-pelerinage-un-hopital-un-patrimoine-un-colloque--a175699822

Le colloque  s'est poursuivi avec trois autres interventions.

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Gérard Stassinet, Président de l'association Desnoyers-Blondel, nous a confié qu'il y a plus de vingt ans, paraissait l'ouvrage "Reine au Mont Auxois", consacré à l'histoire du culte et du pèlerinage de sainte Reine.

Cette remarquable synthèse, richement illustrée, était publiée dans le but avoué de contribuer à la restauration de la chapelle de l'hôpital d'Alise : chœur, maçonnerie, peintures, dont le cycle de 13 tableaux du XVIIème siècle relatant la vie de Reine, son martyre et son culte.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Un de ses auteurs, Dominique Julia, Directeur Honoraire de recherches au CNRS, Centre de recherches historiques de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous a présenté une conférence intitulée "Le voyage de sainte Reine à l'époque moderne"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Monsieur Julia a évoqué la fontaine Sainte-Reine, cette eau miraculeuse qui, dit la tradition, jaillit sur le lieu du martyre de Reine, à l'endroit où sa tête tomba.

Cette fontaine fut très fréquentée, car elle guérissait plusieurs maladies de peau et aussi celle qu'on appelait "la grosse vérole" autrement dit la syphilis.

Les guerres de Religion réduisirent les pèlerinages, mais ils reprirent lors de la paix religieuse induite par l'Edit de Nantes de 1598.

 Les Cordeliers fondèrent en 1644, une chapelle pour la prise en charge des pèlerins  et, en 1659, sous l'influence de la Compagnie du Saint Sacrement, un hôpital pour l'accueil des pèlerins malades.

Entre 1670 et 1685, 400 malades se firent soigner à l'hôpital Sainte-Reyne.

Le culte de sainte Reine à Alise fut très florissant de la fin du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, on nota qu'en 1575,  60 000  personnes effectuèrent le pèlerinage !

De nombreux miracles furent signalés ce qui contribua au regain du culte de la sainte.

 Mais il n'y avait pas que des pèlerins qui venaient à Alise, il y avait aussi des personnes qui croyaient aux vertus thermales de l'eau  dite "miraculeuse", ainsi Anne d'Autriche croyait aux vertus de cette eau, elle s'en faisait apporter et en buvait à table. C'était aussi le cas de madame de Grignan, la fille de madame de Sévigné.

Il s'agissait alors d'un "voyage thermal" pour les gens de qualité.

Mais d'autres catégories de la population se rendaient aussi à la source sainte Reine, nous dit Dominique Julia, plutôt des hommes, de 15 à 29 ans, célibataires, venant surtout des villes. Il y avait aussi des ouvriers qui faisaient leur "Tour de France" et qui en profitaient pour venir boire l'eau de sainte Reine.

Parallèlement aux pèlerinages et aux fréquentations de la source, un commerce florissant se développa  : on vendit des chapelets, des médailles, des "boîtes de sainte Reine" qui contenaient des statuettes de la sainte.

La Révolution Française fit cesser le pèlerinage, mais autorisa la garde des reliques dans l'église saint Genet.

Le pèlerinage reprit au début du XXème siècle, dans une petite mesure.

Par contre l'histoire de sainte Reine est restée vivace dans l'esprit de la population, puisque tous les ans on y représente "le mystère de sainte Reine" avec un grand succès.. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui. Ce serait le plus ancien mystère célébré sans interruption en France. 

Dominique Julia fut très applaudi pour cette passionnante conférence.

Une petite anecdote personnelle : ma grand-mère, originaire de Saône et Loire, dès qu'elle voyait que je laissais une porte de placard ouverte m'ordonnait: "ferme donc ta sainte reine".

Intriguée je lui ai demandé plusieurs fois d'où venait cette expression, et si elle connaissait cette sainte,  elle ne sut pas me répondre mais elle m'affirma que c'est sa propre grand-mère qui l'utilisait...

Ce devait donc être au début du XIXème siècle.

J'ai appris depuis que des colporteurs passaient dans les villages de Saône et Loire avec des coffrets à battants qui contenaient une statue de notre sainte Reine de l'Auxois, alors pour les ruraux de cette époque un placard devint une "sainte reine". Hélas ma grand-mère ne sut jamais l'explication , puisqu'elle disparut avant que je fasse cette découverte, c'est bien dommage...

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

 Gérard Stassinet nous a raconté ensuite qu'il y a quelque temps un groupe de personnes est venu à Alise, a visité l'église saint Genet, s'est recueilli devant la source de sainte Reine, et s'est rendu à la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne pour prier devant les reliquaires de la sainte.

Très heureux de leur pèlerinage à Alise-Sainte-Reine, car s'en était un, ils ont fait un don à l'association Desnoyers-Blondel.

Qui étaient donc ces personnes ?

Eh bien, c'étaient "des Blancs".

Ce nom intrigue, c'est pourquoi madame Michèle Frommherz, Membre associé de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon,  nous a donné des indications fort intéressantes sur ce qu'on appelle aussi "la Petite Eglise" au cours de sa conférence  intitulée :

"Ils cheminent depuis le sud de la Bourgogne vers Alise. Les Blancs sont-ils les derniers pèlerins de notre siècle ?"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

 Lors de la Révolution française, fut proclamée en 1790, la Constitution civile du clergé. Certains prêtres refusèrent de s'y plier, et devinrent des prêtres réfractaires.

Bonaparte, Premier Consul, signa ensuite en 1801, un Concordat avec le pape Pie VII.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Une petite partie des fidèles de l'Eglise de France refusa ce Concordat comme elle avait refusé la Constitution civile du clergé.

Ces personnes, dont une partie des fidèles subsiste encore actuellement, surtout dans la Saône et Loire (en Brionnais) se nomment "les Blancs", ils font partie de ce qu'ils appellent la "Petite Eglise" et se voient comme des persécutés.

 Leurs missels continuent d'utiliser les formulations en latin que lisaient le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette en captivité.

 Les pèlerins prient longuement,  individuellement le plus souvent, 
dans des ouvrages du diocèse d Autun, d 'avant la révolution.

Leur culte s'effectue dans la maison du chef de la Communauté, car ils n'ont pas de prêtres, ils ont conservé les fêtes religieuses d'avant la Révolution comme la Chandeleur

Leurs tombes sont extrêmement  simples, ornées seulement d'un cœur blanc portant le nom du défunt.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Les "Blancs" viennent en Auxois pour le pèlerinage de sainte Reine. En chemin ils s'arrêtent dans des chapelles à Saint Thibault, Sainte Colombe en Auxois, à Alise où ils ont un petit oratoire.

Madame Frommherz nous a conseillé la lecture d'un roman de Jean Gauthier sur les "Blancs" du Charolais, intitulé "L'Oïasse" . Ce livre lève le voile de mystère qui recouvre cette "Petite Eglise" qui se perpétue depuis plus de deux siècles.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Merci à madame Michèle Frommherz  de nous avoir  permis de découvrir cette sorte de secte issue du catholicisme, véritablement inconnue par beaucoup de personnes.

De nombreux applaudissements saluèrent la conférencière.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

La dernière conférence de cette matinée de colloque  fut  donnée par madame Christine Lamarre Professeur émérite à l'Université de Bourgogne. sous le titre :

"Des Archives des hôpitaux à l'histoire hospitalière à l'époque moderne : l'exemple de la Côte d'Or"

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Madame Lamarre a précisé d'emblée que les archives hospitalières sont privées, comme celles des archives d'entreprises.

Elles relatent l'histoire fragmentée des établissements hospitaliers qui furent tous différents.

La conservation des archives par les hôpitaux se faisait dans un but d'administration et de conservation des actes.

Les hôpitaux furent créés à partir des dons d'un ou plusieurs donateurs (Guyotte à Châtillon sur Seine), mais aussi par des dons plus modestes de particuliers  et de ceux de municipalités qui s'investirent en communautés de dons.

A Alise-Sainte-Reine ce sont deux pèlerins parisiens, Jean  Desnoyers  et Pierre Blondel qui furent tant émus devant la misère des malheureux pèlerins malades  que leur vint  l'idée de les secourir en créant un hôpital destiné aux patients pauvres. Revenus à Paris, ils en parlèrent à saint Vincent de Paul qui les encouragea dans leur idée.

Le 23 mars 1659, Louis XIV accorda des lettres de patentes autorisant la construction d'un hospice sous la direction de l'Evêque d'Autun qui  donna également son accord.

Grâce à Saint Vincent de Paul, Anne d'Autriche prit l'Hôpital sous sa protection et constitua une rente de 1.000 deniers. Son paiement a été maintenu par Louis XV au décès de sa mère.

Dans les hôpitaux , les soins étaient donnés par des religieuses qui avaient un statut particulier. Il s'agissait de sœurs séculières qui renouvelaient chaque année leurs vœux simples de pauvreté, chasteté et  obéissance. Elles étaient souvent issues de familles bourgeoises.

Certaines s'occupaient des médicaments de l'apothicairerie.

Bénigne Joly, à Dijon, leur donna par exemple une certaine autonomie.

Dans les hôpitaux, les patients étaient séparés par sexes.

Dans les archives hospitalières on trouve aussi les registres d'enfants abandonnés, ceux des mortalités infantiles, ceux des entrées de blessés et de malades à soigner.

Par contre on refusait les entrées de femmes enceintes, de malades incurables ou atteints de maladies vénériennes.

Certaines archives cachent aussi quelquefois des secrets, comme par exemple  celles de l'hôpital de Dijon qui ne signalent aucun enfant abandonné (alors qu'ils étaient légion autrefois)...peut-être nous dit madame Lamarre que les sage-femmes donnaient ces enfants à placer, sous le manteau, par l'intermédiaire de leurs maris "meneurs d'enfants"... Un mystère bien intrigant.

Une conférence bien intéressante qui fut fort applaudie.

Après cette matinée chargée, et après un délicieux repas servi dans la cafeteria du Muséoparc d'Alésia, le colloque se poursuivit dans la chapelle de l'hôpital Saint-Reyne d'Alise.

Un article prochainement.

 

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 11 Novembre 2019

Après la brillante conférence de Claude Grapin sur "les sources du pèlerinage de sainte Reine" :

http://www.christaldesaintmarc.com/alise-sainte-reine-un-pelerinage-un-hopital-un-patrimoine-un-colloque--a175699822

Le colloque  s'est poursuivi avec trois autres interventions.

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Gérard Stassinet, Président de l'association Desnoyers-Blondel, nous a confié qu'il y a plus de vingt ans, paraissait l'ouvrage "Reine au Mont Auxois", consacré à l'histoire du culte et du pèlerinage de sainte Reine.

Cette remarquable synthèse, richement illustrée, était publiée dans le but avoué de contribuer à la restauration de la chapelle de l'hôpital d'Alise : chœur, maçonnerie, peintures, dont le cycle de 13 tableaux du XVIIème siècle relatant la vie de Reine, son martyre et son culte.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Un de ses auteurs, Dominique Julia, Directeur Honoraire de recherches au CNRS, Centre de recherches historiques de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous a présenté une conférence intitulée "Le voyage de sainte Reine à l'époque moderne"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Monsieur Julia a évoqué la fontaine Sainte-Reine, cette eau miraculeuse qui, dit la tradition, jaillit sur le lieu du martyre de Reine, à l'endroit où sa tête tomba.

Cette fontaine fut très fréquentée, car elle guérissait plusieurs maladies de peau et aussi celle qu'on appelait "la grosse vérole" autrement dit la syphilis.

Les guerres de Religion réduisirent les pèlerinages, mais ils reprirent lors de la paix religieuse induite par l'Edit de Nantes de 1598.

 Les Cordeliers fondèrent en 1644, une chapelle pour la prise en charge des pèlerins  et, en 1659, sous l'influence de la Compagnie du Saint Sacrement, un hôpital pour l'accueil des pèlerins malades.

Entre 1670 et 1685, 400 malades se firent soigner à l'hôpital Sainte-Reyne.

Le culte de sainte Reine à Alise fut très florissant de la fin du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, on nota qu'en 1575,  60 000  personnes effectuèrent le pèlerinage !

De nombreux miracles furent signalés ce qui contribua au regain du culte de la sainte.

 Mais il n'y avait pas que des pèlerins qui venaient à Alise, il y avait aussi des personnes qui croyaient aux vertus thermales de l'eau  dite "miraculeuse", ainsi Anne d'Autriche croyait aux vertus de cette eau, elle s'en faisait apporter et en buvait à table. C'était aussi le cas de madame de Grignan, la fille de madame de Sévigné.

Il s'agissait alors d'un "voyage thermal" pour les gens de qualité.

Mais d'autres catégories de la population se rendaient aussi à la source sainte Reine, nous dit Dominique Julia, plutôt des hommes, de 15 à 29 ans, célibataires, venant surtout des villes. Il y avait aussi des ouvriers qui faisaient leur "Tour de France" et qui en profitaient pour venir boire l'eau de sainte Reine.

Parallèlement aux pèlerinages et aux fréquentations de la source, un commerce florissant se développa  : on vendit des chapelets, des médailles, des "boîtes de sainte Reine" qui contenaient des statuettes de la sainte.

La Révolution Française fit cesser le pèlerinage, mais autorisa la garde des reliques dans l'église saint Genet.

Le pèlerinage reprit au début du XXème siècle, dans une petite mesure.

Par contre l'histoire de sainte Reine est restée vivace dans l'esprit de la population, puisque tous les ans on y représente "le mystère de sainte Reine" avec un grand succès.. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui. Ce serait le plus ancien mystère célébré sans interruption en France. 

Dominique Julia fut très applaudi pour cette passionnante conférence.

Une petite anecdote personnelle : ma grand-mère, originaire de Saône et Loire, dès qu'elle voyait que je laissais une porte de placard ouverte m'ordonnait: "ferme donc ta sainte reine".

Intriguée je lui ai demandé plusieurs fois d'où venait cette expression, et si elle connaissait cette sainte,  elle ne sut pas me répondre mais elle m'affirma que c'est sa propre grand-mère qui l'utilisait...

Ce devait donc être au début du XIXème siècle.

J'ai appris depuis que des colporteurs passaient dans les villages de Saône et Loire avec des coffrets à battants qui contenaient une statue de notre sainte Reine de l'Auxois, alors pour les ruraux de cette époque un placard devint une "sainte reine". Hélas ma grand-mère ne sut jamais l'explication , puisqu'elle disparut avant que je fasse cette découverte, c'est bien dommage...

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

 Gérard Stassinet nous a raconté ensuite qu'il y a quelque temps un groupe de personnes est venu à Alise, a visité l'église saint Genet, s'est recueilli devant la source de sainte Reine, et s'est rendu à la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne pour prier devant les reliquaires de la sainte.

Très heureux de leur pèlerinage à Alise-Sainte-Reine, car s'en était un, ils ont fait un don à l'association Desnoyers-Blondel.

Qui étaient donc ces personnes ?

Eh bien, c'étaient "des Blancs".

Ce nom intrigue, c'est pourquoi madame Michèle Frommherz, Membre associé de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon,  nous a donné des indications fort intéressantes sur ce qu'on appelle aussi "la Petite Eglise" au cours de sa conférence  intitulée :

"Ils cheminent depuis le sud de la Bourgogne vers Alise. Les Blancs sont-ils les derniers pèlerins de notre siècle ?"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

 Lors de la Révolution française, fut proclamée en 1790, la Constitution civile du clergé. Certains prêtres refusèrent de s'y plier, et devinrent des prêtres réfractaires.

Bonaparte, Premier Consul, signa ensuite en 1801, un Concordat avec le pape Pie VII.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Une petite partie des fidèles de l'Eglise de France refusa ce Concordat comme elle avait refusé la Constitution civile du clergé.

Ces personnes, dont une partie des fidèles subsiste encore actuellement, surtout dans la Saône et Loire (en Brionnais) se nomment "les Blancs", ils font partie de ce qu'ils appellent la "Petite Eglise" et se voient comme des persécutés.

 Leurs missels continuent d'utiliser les formulations en latin que lisaient le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette en captivité.

 Les pèlerins prient longuement,  individuellement le plus souvent, 
dans des ouvrages du diocèse d Autun, d 'avant la révolution.

Leur culte s'effectue dans la maison du chef de la Communauté, car ils n'ont pas de prêtres, ils ont conservé les fêtes religieuses d'avant la Révolution comme la Chandeleur

Leurs tombes sont extrêmement  simples, ornées seulement d'un cœur blanc portant le nom du défunt.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Les "Blancs" viennent en Auxois pour le pèlerinage de sainte Reine. En chemin ils s'arrêtent dans des chapelles à Saint Thibault, Sainte Colombe en Auxois, à Alise où ils ont un petit oratoire.

Madame Frommherz nous a conseillé la lecture d'un roman de Jean Gauthier sur les "Blancs" du Charolais, intitulé "L'Oïasse" . Ce livre lève le voile de mystère qui recouvre cette "Petite Eglise" qui se perpétue depuis plus de deux siècles.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Merci à madame Michèle Frommherz  de nous avoir  permis de découvrir cette sorte de secte issue du catholicisme, véritablement inconnue par beaucoup de personnes.

De nombreux applaudissements saluèrent la conférencière.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

La dernière conférence de cette matinée de colloque  fut  donnée par madame Christine Lamarre Professeur émérite à l'Université de Bourgogne. sous le titre :

"Des Archives des hôpitaux à l'histoire hospitalière à l'époque moderne : l'exemple de la Côte d'Or"

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Madame Lamarre a précisé d'emblée que les archives hospitalières sont privées, comme celles des archives d'entreprises.

Elles relatent l'histoire fragmentée des établissements hospitaliers qui furent tous différents.

La conservation des archives par les hôpitaux se faisait dans un but d'administration et de conservation des actes.

Les hôpitaux furent créés à partir des dons d'un ou plusieurs donateurs (Guyotte à Châtillon sur Seine), mais aussi par des dons plus modestes de particuliers  et de ceux de municipalités qui s'investirent en communautés de dons.

A Alise-Sainte-Reine ce sont deux pèlerins parisiens, Jean  Desnoyers  et Pierre Blondel qui furent tant émus devant la misère des malheureux pèlerins malades  que leur vint  l'idée de les secourir en créant un hôpital destiné aux patients pauvres. Revenus à Paris, ils en parlèrent à saint Vincent de Paul qui les encouragea dans leur idée.

Le 23 mars 1659, Louis XIV accorda des lettres de patentes autorisant la construction d'un hospice sous la direction de l'Evêque d'Autun qui  donna également son accord.

Grâce à Saint Vincent de Paul, Anne d'Autriche prit l'Hôpital sous sa protection et constitua une rente de 1.000 deniers. Son paiement a été maintenu par Louis XV au décès de sa mère.

Dans les hôpitaux , les soins étaient donnés par des religieuses qui avaient un statut particulier. Il s'agissait de sœurs séculières qui renouvelaient chaque année leurs vœux simples de pauvreté, chasteté et  obéissance. Elles étaient souvent issues de familles bourgeoises.

Certaines s'occupaient des médicaments de l'apothicairerie.

Bénigne Joly, à Dijon, leur donna par exemple une certaine autonomie.

Dans les hôpitaux, les patients étaient séparés par sexes.

Dans les archives hospitalières on trouve aussi les registres d'enfants abandonnés, ceux des mortalités infantiles, ceux des entrées de blessés et de malades à soigner.

Par contre on refusait les entrées de femmes enceintes, de malades incurables ou atteints de maladies vénériennes.

Certaines archives cachent aussi quelquefois des secrets, comme par exemple  celles de l'hôpital de Dijon qui ne signalent aucun enfant abandonné (alors qu'ils étaient légion autrefois)...peut-être nous dit madame Lamarre que les sage-femmes donnaient ces enfants à placer, sous le manteau, par l'intermédiaire de leurs maris "meneurs d'enfants"... Un mystère bien intrigant.

Une conférence bien intéressante qui fut fort applaudie.

Après cette matinée chargée, et après un délicieux repas servi dans la cafeteria du Muséoparc d'Alésia, le colloque se poursuivit dans la chapelle de l'hôpital Saint-Reyne d'Alise.

Un article prochainement.

 

 

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Publié le 11 Novembre 2019

Après la brillante conférence de Claude Grapin sur "les sources du pèlerinage de sainte Reine" :

http://www.christaldesaintmarc.com/alise-sainte-reine-un-pelerinage-un-hopital-un-patrimoine-un-colloque--a175699822

Le colloque  s'est poursuivi avec trois autres interventions.

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Gérard Stassinet, Président de l'association Desnoyers-Blondel, nous a confié qu'il y a plus de vingt ans, paraissait l'ouvrage "Reine au Mont Auxois", consacré à l'histoire du culte et du pèlerinage de sainte Reine.

Cette remarquable synthèse, richement illustrée, était publiée dans le but avoué de contribuer à la restauration de la chapelle de l'hôpital d'Alise : chœur, maçonnerie, peintures, dont le cycle de 13 tableaux du XVIIème siècle relatant la vie de Reine, son martyre et son culte.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Un de ses auteurs, Dominique Julia, Directeur Honoraire de recherches au CNRS, Centre de recherches historiques de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous a présenté une conférence intitulée "Le voyage de sainte Reine à l'époque moderne"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Monsieur Julia a évoqué la fontaine Sainte-Reine, cette eau miraculeuse qui, dit la tradition, jaillit sur le lieu du martyre de Reine, à l'endroit où sa tête tomba.

Cette fontaine fut très fréquentée, car elle guérissait plusieurs maladies de peau et aussi celle qu'on appelait "la grosse vérole" autrement dit la syphilis.

Les guerres de Religion réduisirent les pèlerinages, mais ils reprirent lors de la paix religieuse induite par l'Edit de Nantes de 1598.

 Les Cordeliers fondèrent en 1644, une chapelle pour la prise en charge des pèlerins  et, en 1659, sous l'influence de la Compagnie du Saint Sacrement, un hôpital pour l'accueil des pèlerins malades.

Entre 1670 et 1685, 400 malades se firent soigner à l'hôpital Sainte-Reyne.

Le culte de sainte Reine à Alise fut très florissant de la fin du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, on nota qu'en 1575,  60 000  personnes effectuèrent le pèlerinage !

De nombreux miracles furent signalés ce qui contribua au regain du culte de la sainte.

 Mais il n'y avait pas que des pèlerins qui venaient à Alise, il y avait aussi des personnes qui croyaient aux vertus thermales de l'eau  dite "miraculeuse", ainsi Anne d'Autriche croyait aux vertus de cette eau, elle s'en faisait apporter et en buvait à table. C'était aussi le cas de madame de Grignan, la fille de madame de Sévigné.

Il s'agissait alors d'un "voyage thermal" pour les gens de qualité.

Mais d'autres catégories de la population se rendaient aussi à la source sainte Reine, nous dit Dominique Julia, plutôt des hommes, de 15 à 29 ans, célibataires, venant surtout des villes. Il y avait aussi des ouvriers qui faisaient leur "Tour de France" et qui en profitaient pour venir boire l'eau de sainte Reine.

Parallèlement aux pèlerinages et aux fréquentations de la source, un commerce florissant se développa  : on vendit des chapelets, des médailles, des "boîtes de sainte Reine" qui contenaient des statuettes de la sainte.

La Révolution Française fit cesser le pèlerinage, mais autorisa la garde des reliques dans l'église saint Genet.

Le pèlerinage reprit au début du XXème siècle, dans une petite mesure.

Par contre l'histoire de sainte Reine est restée vivace dans l'esprit de la population, puisque tous les ans on y représente "le mystère de sainte Reine" avec un grand succès.. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui. Ce serait le plus ancien mystère célébré sans interruption en France. 

Dominique Julia fut très applaudi pour cette passionnante conférence.

Une petite anecdote personnelle : ma grand-mère, originaire de Saône et Loire, dès qu'elle voyait que je laissais une porte de placard ouverte m'ordonnait: "ferme donc ta sainte reine".

Intriguée je lui ai demandé plusieurs fois d'où venait cette expression, et si elle connaissait cette sainte,  elle ne sut pas me répondre mais elle m'affirma que c'est sa propre grand-mère qui l'utilisait...

Ce devait donc être au début du XIXème siècle.

J'ai appris depuis que des colporteurs passaient dans les villages de Saône et Loire avec des coffrets à battants qui contenaient une statue de notre sainte Reine de l'Auxois, alors pour les ruraux de cette époque un placard devint une "sainte reine". Hélas ma grand-mère ne sut jamais l'explication , puisqu'elle disparut avant que je fasse cette découverte, c'est bien dommage...

Le colloque "Alise-Sainte-reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

 Gérard Stassinet nous a raconté ensuite qu'il y a quelque temps un groupe de personnes est venu à Alise, a visité l'église saint Genet, s'est recueilli devant la source de sainte Reine, et s'est rendu à la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne pour prier devant les reliquaires de la sainte.

Très heureux de leur pèlerinage à Alise-Sainte-Reine, car s'en était un, ils ont fait un don à l'association Desnoyers-Blondel.

Qui étaient donc ces personnes ?

Eh bien, c'étaient "des Blancs".

Ce nom intrigue, c'est pourquoi madame Michèle Frommherz, Membre associé de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon,  nous a donné des indications fort intéressantes sur ce qu'on appelle aussi "la Petite Eglise" au cours de sa conférence  intitulée :

"Ils cheminent depuis le sud de la Bourgogne vers Alise. Les Blancs sont-ils les derniers pèlerins de notre siècle ?"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

 Lors de la Révolution française, fut proclamée en 1790, la Constitution civile du clergé. Certains prêtres refusèrent de s'y plier, et devinrent des prêtres réfractaires.

Bonaparte, Premier Consul, signa ensuite en 1801, un Concordat avec le pape Pie VII.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Une petite partie des fidèles de l'Eglise de France refusa ce Concordat comme elle avait refusé la Constitution civile du clergé.

Ces personnes, dont une partie des fidèles subsiste encore actuellement, surtout dans la Saône et Loire (en Brionnais) se nomment "les Blancs", ils font partie de ce qu'ils appellent la "Petite Eglise" et se voient comme des persécutés.

 Leurs missels continuent d'utiliser les formulations en latin que lisaient le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette en captivité.

 Les pèlerins prient longuement,  individuellement le plus souvent, 
dans des ouvrages du diocèse d Autun, d 'avant la révolution.

Leur culte s'effectue dans la maison du chef de la Communauté, car ils n'ont pas de prêtres, ils ont conservé les fêtes religieuses d'avant la Révolution comme la Chandeleur

Leurs tombes sont extrêmement  simples, ornées seulement d'un cœur blanc portant le nom du défunt.

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Les "Blancs" viennent en Auxois pour le pèlerinage de sainte Reine. En chemin ils s'arrêtent dans des chapelles à Saint Thibault, Sainte Colombe en Auxois, à Alise où ils ont un petit oratoire.

Madame Frommherz nous a conseillé la lecture d'un roman de Jean Gauthier sur les "Blancs" du Charolais, intitulé "L'Oïasse" . Ce livre lève le voile de mystère qui recouvre cette "Petite Eglise" qui se perpétue depuis plus de deux siècles.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Merci à madame Michèle Frommherz  de nous avoir  permis de découvrir cette sorte de secte issue du catholicisme, véritablement inconnue par beaucoup de personnes.

De nombreux applaudissements saluèrent la conférencière.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

La dernière conférence de cette matinée de colloque  fut  donnée par madame Christine Lamarre Professeur émérite à l'Université de Bourgogne. sous le titre :

"Des Archives des hôpitaux à l'histoire hospitalière à l'époque moderne : l'exemple de la Côte d'Or"

Le colloque "Alise-Sainte-Reine" : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" s'est poursuivi dans la matinée du 9 novembre 2019

Madame Lamarre a précisé d'emblée que les archives hospitalières sont privées, comme celles des archives d'entreprises.

Elles relatent l'histoire fragmentée des établissements hospitaliers qui furent tous différents.

La conservation des archives par les hôpitaux se faisait dans un but d'administration et de conservation des actes.

Les hôpitaux furent créés à partir des dons d'un ou plusieurs donateurs (Guyotte à Châtillon sur Seine), mais aussi par des dons plus modestes de particuliers  et de ceux de municipalités qui s'investirent en communautés de dons.

A Alise-Sainte-Reine ce sont deux pèlerins parisiens, Jean  Desnoyers  et Pierre Blondel qui furent tant émus devant la misère des malheureux pèlerins malades  que leur vint  l'idée de les secourir en créant un hôpital destiné aux patients pauvres. Revenus à Paris, ils en parlèrent à saint Vincent de Paul qui les encouragea dans leur idée.

Le 23 mars 1659, Louis XIV accorda des lettres de patentes autorisant la construction d'un hospice sous la direction de l'Evêque d'Autun qui  donna également son accord.

Grâce à Saint Vincent de Paul, Anne d'Autriche prit l'Hôpital sous sa protection et constitua une rente de 1.000 deniers. Son paiement a été maintenu par Louis XV au décès de sa mère.

Dans les hôpitaux , les soins étaient donnés par des religieuses qui avaient un statut particulier. Il s'agissait de sœurs séculières qui renouvelaient chaque année leurs vœux simples de pauvreté, chasteté et  obéissance. Elles étaient souvent issues de familles bourgeoises.

Certaines s'occupaient des médicaments de l'apothicairerie.

Bénigne Joly, à Dijon, leur donna par exemple une certaine autonomie.

Dans les hôpitaux, les patients étaient séparés par sexes.

Dans les archives hospitalières on trouve aussi les registres d'enfants abandonnés, ceux des mortalités infantiles, ceux des entrées de blessés et de malades à soigner.

Par contre on refusait les entrées de femmes enceintes, de malades incurables ou atteints de maladies vénériennes.

Certaines archives cachent aussi quelquefois des secrets, comme par exemple  celles de l'hôpital de Dijon qui ne signalent aucun enfant abandonné (alors qu'ils étaient légion autrefois)...peut-être nous dit madame Lamarre que les sage-femmes donnaient ces enfants à placer, sous le manteau, par l'intermédiaire de leurs maris "meneurs d'enfants"... Un mystère bien intrigant.

Une conférence bien intéressante qui fut fort applaudie.

Après cette matinée chargée, et après un délicieux repas servi dans la cafeteria du Muséoparc d'Alésia, le colloque se poursuivit dans la chapelle de l'hôpital Saint-Reyne d'Alise.

Un article prochainement.

 

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 10 Novembre 2019

 Après les conférences de la matinée du samedi 9 novembre, lors du colloque organisé par l'association Desnoyers-Blondel...

 http://www.christaldesaintmarc.com/alise-sainte-reine-un-pelerinage-un-hopital-un-patrimoine-un-colloque--a175699822

http://www.christaldesaintmarc.com/le-colloque-alise-sainte-reine-un-pelerinage-un-hopital-un-patrimoine--a175952982

les participants se sont retrouvés dans la superbe chapelle de l'hôpital Saint-Reyne.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Ils ont été accueillis par madame Lamarre et monsieur Marc Le Clanche, Directeur du Centre Hospitalier de Haute Côte d'Or.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

"Gabriel de Roquette et Bussy Rabutin, l'évêque et le libertin"

par Daniel-Henri Vincent, fondateur de la Société des Amis de Bussy-Rabutin

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Monsieur Daniel-Henri Vincent a intitulé sa conférence "Tartuffe et don Juan".

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Don Juan, c'était Le comte de Bussy Rabutin...

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Tartuffe c'était Gabriel de Roquette, qui finit sa carrière en devenant évêque d'Autun.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

  Furent-ils amis ??

Ces deux-là se connaissaient puisque l'Auxois faisait partie du diocèse d'Autun.

En effet, en tant qu'évêque d'Autun, Gabriel de Roquette eut le titre de Comte de Saulieu, de seigneur d'Alise-Sainte-Reine, et il fut Président perpétuel des Etats de Bourgogne.

Bussy et Roquette avaient un intérêt bien compris, puisqu'ils appartenaient tous deux au Parlement de Bourgogne.

Bien de "grands esprits" (à dent dure) considéraient Gabriel de Roquette comme un grand hypocrite, Saint-Simon disait de lui " Ce grand béat, c'est sur lui que Molière prit son Tartuffe, et personne ne s'y méprit."

La Grande Mademoiselle le voyait comme " un tracassier, homme de mauvaise foi, bien avec tout le monde"

Bussy le décrivit longuement, et pas en mal, dans une lettre de 1689 adressée au confesseur du Roi, le père de la Chaise.

L'évêque d'Autun  fit construire un superbe séminaire dans sa ville. Après la Révolution, celui-ci devint le lycée Militaire d'Autun, la maison des enfants de troupes français.

 Une figure d'administrateur : Jean Chevignard (1669-1750) ou les Lumières du Saint-Sacrement"

 par Bernard Chevignard, professeur honoraire des Universités

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Bernard Chevignard porte le même nom qu'un ancien administrateur de l'hôpital Sainte-Reyne, il nous conta son histoire.

La superbe grille qui sépare la nef du chœur de la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne a été offerte par Jean Chevignard.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Bernard Chevignard se demande si c'est le nom de son homonyme qui a été découpé, à la Révolution,  sur le fronton de la grille après "DON DE..."

En plaisantant, il a dit un jour vouloir monter sur une échelle (à ses risques et périls ! ) pour pouvoir examiner la base des lettres qui subsistent !

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

"De sainte Philomène à sainte Reine, redécouverte d'une tapisserie dans les collections du musée intercommunal d'Etampes"

par Sylvain Duchêne, Conservateur délégué des Antiquités et Objets d'Art de l'Essonne

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Les œuvres qui ornent la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne, et qui représentent la vie, le martyre de sainte Reine, et son culte, ne sont pas vraiment des tableaux...En effet, ce sont des "cartons" qui devaient servir de modèle au tissage de tapisseries.

Ces tapisseries, on savait qu'elles avaient existé, puisqu'elles avaient été commandées par la confrérie Sainte-Reine, installée à l'église Saint-Eustache de Paris, entre 1620 et 1645, mais elles avaient été perdues.

Or l'une d'elle  a été retrouvée il y a peu, en la comparant au "carton" (à gauche), qui se trouve dans la chapelle, on voit bien qu'il s'agit de la même représentation.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Cette tapisserie se trouvait dans l'église Saint-Eustache, mais tout le monde pensait qu'elle montrait une messe dite  à la mémoire d'une autre sainte, sainte Philomène !!

Les détails du "carton", se retrouvent très précisément sur la tapisserie.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

La tapisserie n'est pas en très bon état, elle a donc dû être restaurée.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

"Que nous apprend la restauration des tableaux du cycle de sainte Reine ? "

par Sarah Monier, Conservatrice -restauratrice de peintures (couche picturale).

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Voici les "cartons" qui ont été restaurés par Sarah Monier qui a expliqué sa  fine technique de retouches.

Il reste quelques cartons qui sont en restauration dans l'atelier de madame Monier.

 La naissance de sainte Reine :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Le baptême de sainte Reine et son éducation :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

La charité et la fuite :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Le martyre de sainte Reine :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

La sépulture de sainte Reine et la dévotion à cette grande sainte :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

L'invention des reliques de sainte Reine :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

La translation à Flavigny :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

La dévotion à cette grande sainte :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

"Que nous apprend la restauration de la tapisserie ?"

par Michel Huet, Conservateur-restaurateur de peintures (entoilage)

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Cette tapisserie que nous avons pu admirer avec ravissement,  car elle était exposée, rien que pour nous, en cette journée de colloque, est tissée de lin et de chanvre, composée de plusieurs lés, on remarque l'induction d'un coloris rouge.

La restauration est loin d'être terminée, elle est très délicate.

On ne sait s'il y a d'autres tapisseries réalisées d'après les autres cartons de la vie de sainte Reine, si oui, peut-être les retrouvera-t-on un jour ? qui sait....

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

En tout cas cette "merveille" a été fort admirée par les participants de ce colloque, ce fut une belle surprise finale !

Merci à l'association Desnoyers-Blondel d'avoir initié ce magnifique colloque qui nous a appris tant de choses sur la merveilleuse histoire de sainte Reine, encore si vivace dans l'esprit des gens de l'Auxois, puisque son "mystère est encore célébré tous les ans avec un grand succès.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Avant de quitter la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne, nous avons pu admirer les différentes châsses conservées précieusement dans une armoire.

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Ce "buste-reliquaire" en bois doré a été offerte par la reine Anne d'Autriche le 6 mars 1665.

(A l'origine ce métacarpe avait été offert à l'hôpital dans un reliquaire d'argent qui disparut en 1792, seule la relique provenant de Flavigny fut conservée)

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Dans une cour de l'hôpital, un petit clin d'œil au  buste de Jean Desnoyers, un des créateurs de l'hôpital Sainte-Reyne :

Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association  Desnoyers-Blondel

Un ami qui rédige un superbe blog sur le Morvan, m'envoie le lien d'un site très intéressant consacré à l'Hôpital Sainte-Reyne, à consulter absolument :

http://www.lescheminsdupasse.fr/hopital.html

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 10 Novembre 2019

 C'est dans le beau cadre du Muséo-Parc d'Alesia, que s'est tenu, durant la matinée du samedi 9 novembre 2019, un très intéressant colloque  intitulé "Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine"

L'après-midi, le colloque s'est poursuivi dans la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne  qui contient un superbe patrimoine.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Gérard Stassinet,  Président de l'Association Desnoyers-Blondel qui organisait le colloque, a  présenté la journée très dense qui attendait les participants.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Michel Rouger, Directeur du Muséo-Parc Alésia a dit son plaisir d'accueillir le colloque dans son établissement.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Madame Amandine Monard, Maire d'Alise-Sainte-Reine et Patrick Molinoz, Conseiller régional et Président de la Communauté de Communesdu pays d'Alésia et de laSeine ont, ont été très intéressés par ce colloque qui met en valeur le patrimoine de l'Auxois.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Monsieur Claude Grapin, Conservateur Départemental du Patrimoine chargé du musée et du Muséo-Parc d'Alésia, a présenté une conférence intitulée :"Aux sources du pèlerinage de Sainte Reine"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Claude Grapin a tout d'abord rappelé l'histoire de Reine qui, gardant ses moutons au lieu-dit "Les trois ormeaux", fut convoitée par un soldat romain nommé Olibrius.

Refusant ses avances, car elle était chrétienne, elle fut faite prisonnière à Grignon, puis exécutée par décollation.

La tradition dit que sur le lieu de son supplice une source jaillit.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Lors de fouilles à Alise, en 1909, fut découvert un service en plomb  constitué d'un ensemble comprenant un plat et trois coupes qu'on suppose utilisés pour la célébration de l'eucharistie.

Le plat porte un poisson en gravure (l’ichtus comme à Autun), et le nom de « Regina ». L'ensemble daté du IVème siècle ne met plus en doute l'existence de la jeune martyre.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Des graffiti ont été décelés sur les pièces de vaisselle, en particulier  REGINA, qui pourrait désigner la martyre du lieu.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Un lieu de culte à la martyre fut découvert en 1909 et fouillé (photo du haut), en 1920 la fouille reprit (photo du bas).

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Plusieurs sarcophages furent trouvés, dont un troué (en réalité c'était un trou de pillage).

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Ces tombes étaient pauvres en mobilier, mais portaient des traces de chaînes rappelant les chaînes du martyr de sainte Reine.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Un culte à Reine s'intensifia sur le lieu de son martyre, on y constatait des miracles...

Mais les moines de l'abbaye de Flavigny, proche d'Alise, virent l'intérêt de ce culte pour leur abbaye .

Pour assurer le déplacement des reliques de Reine, ils prirent prétexte de l'incurie des gardiens du lieu de culte d'Alise...

L'abbaye de Flavigny avait été fondée en 719 par un fidèle de Charles Martel, elle abritait déjà les reliques de saint  Prix et de saint Préjet.

Les moines  décidèrent donc d'élever une crypte en rotonde destinée à recueillir les restes de Reine dans un reliquaire, ces reliques participant à un projet spirituel refondant l'abbaye..

Les reliques furent transférées d'Alise à Flavigny  en 866 sous le règne de Charles le Chauve (qui fut pour beaucoup dans cette translation, car il avait nommé un de ses amis abbé de l'abbaye)

Voici le plan de la crypte, à nef centrale flanquée d'un déambulatoire qui se prolongeait à l'Est par un couloir donnant sur une rotonde du même genre que celle de l'Abbaye Saint-Germain d'Auxerre.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

On peut toujours visiter la crypte de l'abbaye, certains ornements de piliers, nous dit Claude Grapin, proviendraient de l'ancien lieu de culte d'Alise.

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L'abbaye de Flavigny étaient très importante....

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La vie de la sainte fut racontée partout dans le monde chrétien.... mais l'abbaye de Flavigny fut peu à peu concurrencée par Vézelay et Autun

Au Moyen-Âge le culte à sainte Reine diminua.

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Des ouvrages furent diffusés sur la vie de la sainte.

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L'abbaye de Flavigny fut dévastée durant la guerre de cent ans, un procès verbal de 1481 indique qu'elle contenait des reliquaires vétustes.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Au XIIIème siècle, sainte Reine paraît absente, mais un retour du culte se fit sur l'initiative de Julien Clerget, natif des Granges sous Grignon. et qui était archidiacre de l'évêque d'Autun.

Il  obtint de son évêque une vigne, à la place de laquelle il fit construire une chapelle  à Alise, chapelle qui incluait la fontaine , dite miraculeuse.

Cette chapelle passa sous le contrôle des Cordeliers en 1644.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

 Claude Grapin fut très applaudi pour son brillant exposé.

(La suite de ce colloque les jours prochains)

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 10 Novembre 2019

 C'est dans le beau cadre du Muséo-Parc d'Alesia, que s'est tenu, durant la matinée du samedi 9 novembre 2019, un très intéressant colloque  intitulé "Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine"

L'après-midi, le colloque s'est poursuivi dans la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne  qui contient un superbe patrimoine.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Gérard Stassinet,  Président de l'Association Desnoyers-Blondel qui organisait le colloque, a  présenté la journée très dense qui attendait les participants.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Michel Rouger, Directeur du Muséo-Parc Alésia a dit son plaisir d'accueillir le colloque dans son établissement.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Madame Amandine Monard, Maire d'Alise-Sainte-Reine et Patrick Molinoz, Conseiller régional et Président de la Communauté de Communesdu pays d'Alésia et de laSeine ont, ont été très intéressés par ce colloque qui met en valeur le patrimoine de l'Auxois.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Monsieur Claude Grapin, Conservateur Départemental du Patrimoine chargé du musée et du Muséo-Parc d'Alésia, a présenté une conférence intitulée :"Aux sources du pèlerinage de Sainte Reine"

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Claude Grapin a tout d'abord rappelé l'histoire de Reine qui, gardant ses moutons au lieu-dit "Les trois ormeaux", fut convoitée par un soldat romain nommé Olibrius.

Refusant ses avances, car elle était chrétienne, elle fut faite prisonnière à Grignon, puis exécutée par décollation.

La tradition dit que sur le lieu de son supplice une source jaillit.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Lors de fouilles à Alise, en 1909, fut découvert un service en plomb  constitué d'un ensemble comprenant un plat et trois coupes qu'on suppose utilisés pour la célébration de l'eucharistie.

Le plat porte un poisson en gravure (l’ichtus comme à Autun), et le nom de « Regina ». L'ensemble daté du IVème siècle ne met plus en doute l'existence de la jeune martyre.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

Des graffiti ont été décelés sur les pièces de vaisselle, en particulier  REGINA, qui pourrait désigner la martyre du lieu.

"Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine" un colloque proposé par l'Association Desnoyers-Blondel

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Un lieu de culte à la martyre fut découvert en 1909 et fouillé (photo du haut), en 1920 la fouille reprit (photo du bas).

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Plusieurs sarcophages furent trouvés, dont un troué (en réalité c'était un trou de pillage).

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Ces tombes étaient pauvres en mobilier, mais portaient des traces de chaînes rappelant les chaînes du martyr de sainte Reine.

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Un culte à Reine s'intensifia sur le lieu de son martyre, on y constatait des miracles...

Mais les moines de l'abbaye de Flavigny, proche d'Alise, virent l'intérêt de ce culte pour leur abbaye .

Pour assurer le déplacement des reliques de Reine, ils prirent prétexte de l'incurie des gardiens du lieu de culte d'Alise...

L'abbaye de Flavigny avait été fondée en 719 par un fidèle de Charles Martel, elle abritait déjà les reliques de saint  Prix et de saint Préjet.

Les moines  décidèrent donc d'élever une crypte en rotonde destinée à recueillir les restes de Reine dans un reliquaire, ces reliques participant à un projet spirituel refondant l'abbaye..

Les reliques furent transférées d'Alise à Flavigny  en 866 sous le règne de Charles le Chauve (qui fut pour beaucoup dans cette translation, car il avait nommé un de ses amis abbé de l'abbaye)

Voici le plan de la crypte, à nef centrale flanquée d'un déambulatoire qui se prolongeait à l'Est par un couloir donnant sur une rotonde du même genre que celle de l'Abbaye Saint-Germain d'Auxerre.

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On peut toujours visiter la crypte de l'abbaye, certains ornements de piliers, nous dit Claude Grapin, proviendraient de l'ancien lieu de culte d'Alise.

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L'abbaye de Flavigny étaient très importante....

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La vie de la sainte fut racontée partout dans le monde chrétien.... mais l'abbaye de Flavigny fut peu à peu concurrencée par Vézelay et Autun

Au Moyen-Âge le culte à sainte Reine diminua.

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Des ouvrages furent diffusés sur la vie de la sainte.

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L'abbaye de Flavigny fut dévastée durant la guerre de cent ans, un procès verbal de 1481 indique qu'elle contenait des reliquaires vétustes.

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Au XIIIème siècle, sainte Reine paraît absente, mais un retour du culte se fit sur l'initiative de Julien Clerget, natif des Granges sous Grignon. et qui était archidiacre de l'évêque d'Autun.

Il  obtint de son évêque une vigne, à la place de laquelle il fit construire une chapelle  à Alise, chapelle qui incluait la fontaine , dite miraculeuse.

Cette chapelle passa sous le contrôle des Cordeliers en 1644.

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 Claude Grapin fut très applaudi pour son brillant exposé.

(La suite de ce colloque les jours prochains)

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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