Les souvenirs de Pierre Roy : retour d'Armand Roy et de sa famille à Aisey sur Seine

Publié le 4 Février 2017

Au départ de notre père pour le front d’Orient, ma mère, professeur de musique, n’ayant que peu d’argent pour vivre, décida de nous replier chez notre grand-mère à Aisey, où le ravitaillement ne posait pas de problèmes comme à Besançon.

Notre père revint en début de 1918, épuisé par les privations, l’estomac délabré, atteint de paludisme .

Adieu le Buffet de la Gare de Besançon, monsieur Preire, vu son âge n’avait pas pu attendre pour vendre à un autre restaurateur . Mon père n’aurait d’ailleurs pas pu assumer ses responsabilités.

Versé dans le service auxilliaire à Dijon, (garde des exclus à La Roche en Brenil), il nous retrouvait tous les 15 jours ou 3 semaines. Démobilisé, il reprit l’affaire de ma grand-mère Ernestine qu’il exploita dans des conditions précaires.

Les souvenirs de Pierre Roy : retour d'Armand Roy et de sa famille à Aisey sur Seine

En 1923, mon père fit installer l’électricité dans l'hôtel. Le courant était fourni par un groupe électrogène des "stocks Américains", sans carburateur, fonctionnant à l’essence ou au pétrole. Couplé à une série d’accus, il permettait de fonctionner un jour sur deux. Voltage : 24 Volts, lampe oblongue à filament en W de 20 Watts .

En 1928, la Compagnie d’Electricité de la Grosne, installa et distribua le courant dans tout l’arrondissement de Châtillon.

On rajeunit le cadre de la maison, supprimant la table d’hôte des voyageurs du restaurant par de petites tables de 4 personnes. On prenait des pensionnaires pendant l’été, mais les prix pratiqués étant trop bas, le bénéfice ne ressortait pas.

Au café, il y avait, pour distraire les clients, la « Galiope », plaque circulaire en fer perforée, mise dans un mécanisme vertical, plusieurs morceaux de musiques y étaient enregistrées. Puis il y eut un gramophone à rouleaux de cire, ensuite un "graphophone" à disques avec un grand pavillon, enfin le piano mécanique avec un grand rouleau hérissé de pointes,où  étaient inscrites dix danses. Il fallait y introduire une pièce de 0,25 francs, on pouvait choisir l’air que l’on désirait. Le rouleau était échangé tous les trois mois par la Maison de Musique Mancel de Dijon. 

Ma mère s’occupait de tout : servir les chopines, les canons, préparer avec la Tine les repas lorsque mon père flânait à Châtillon chez Jardelle.

Ma mère tirait tellement le diable par la queue, qu’avec beaucoup de regrets, elle vendit ses violons, son piano pour payer la pension de Madeleine à l’école de Saulieu.

Elle n’eut jamais le temps de nous apprendre la musique. A Besançon, à 8 ans, Madeleine jouait le Beau Danube Bleu…

Car Constance, avant son mariage était professeur de musique...

Prochain épisode : La famille de Constance Roy née Nicolas....

Rédigé par Christaldesaintmarc

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N
J'ai hâte ce connaitre la suite ..........<br /> Merci Madame de nous transmettre cette histoire de famille.
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