Les souvenirs de Pierre Roy : la Poste à Aisey sur Seine de 1830 à 1914
Les PTT à Aisey de 1830 à 1914
Le bureau de Poste était situé sur la RN71, en face de la maison de Gail, qui fut aussi un relais postal et de diligences, puis il fut transféré derrière l’église.
Le bureau de 5mx5m était séparé du public par une banque avec un guichet grillagé.
Côté public on trouvait une cabine avec tablette qui présentait les formules télégraphiques, les mandats, annuaires etc…
Dans le fond du bureau, existait un standard de téléphone à fiches que la receveuse manipulait, avec sur une table l’appareil Morse pour les télégrammes.
Les activités étaient nombreuses: Caisse d’Epargne, Chèques Postaux, paquets, timbres, pensions etc…
Une sonnerie était reliée à un porteur de télégrammes qui venait à son appel et portait le message.
Deux facteurs recevaient les sacs de courrier par le tramway. Le courrier apporté était dépouillé et classé au bureau.
Chaque facteur quittait le bureau vers 8 heures du matin, pour leur tournée bien définie.
La tournée de Nod était longue et pénible, par les beaux jours en bicyclette, à pied les temps de neige, pour être de retour vers 16, 17 ou 18 heures suivant les conditions atmosphériques.
Cette distribution commençait par Nod, le facteur relevait les boîtes aux lettres, oblitérait sa fiche de levée sur la boîte : Cet homme était le journal parlé !
Une devinette avant de poursuivre…Pourquoi Aisey était le pays le mieux informé ? parce qu’à Aisey on voit tous les jours Nod (journaux) !
Nod était une pénible localité pour le facteur, toute en côte...
Mais Nod se rattrapait par la gentillesse de ses habitants : petits canons de blanc, goutte, mêlé cassis, café, lui donnaient du courage pour atteindre le hameau de Voisin après une bonne suée (quelques belles pierres, chapelle).
Maintenant il fallait atteindre le hameau de Grange Didier à travers bois où il rencontrait parfois sangliers et chevreuils et toute la gente forestière paisible. Un petit réconfortant à l’arrivée.
Encore 3kms par la route, c’était Saint Germain vers midi.
Les habitants reconnaissaient sa peine : il avait bien souvent son couvert à table, ce n’était pas de refus, surtout l’hiver avec la pèlerine lourde d’eau ou de neige glacée, les pieds gelés malgré de bons brodequins. Cela représentait déjà 14 kms....
Après cette pause, il fallait reprendre la route, traverser la vallée du Brevon, gravir la côte de 8% pour atteindre Busseaut où il était attendu avec impatience pour les communications de bouche à oreille , puis c'était la bonne descente, la ferme du Champ Chevalier, le moulin de Busseaut, la pisciculture de la Chouette.
Ouf ! encore 3kms, la journée allait prendre fin après avoir parcouru près de 25kms...
Au bureau, le classement du courrier relevé était effectué et c'était enfin le retour bien gagné à la maison.
La tournée d’Aisey débutait vers 8 heures, se poursuivait par celle de Chemin d’Aisey...
la ferme de Bon Espoir puis c’était Brémur et Vaurois, environ 20 kms et nouvelle tournée le soir de 18h30 à 19h, seulement pour Aisey.
Celle-ci beaucoup moins pénible fut supprimée le soir.