Les rues de Châtillon sur seine :la rue Docteur Robert...
Cette artère que l'on appelle encore rue de Chaumont, ne fut pas précisément une rue, du moins jusqu'au début du XVII° s. : c'était une communauté vivante, dans ses murs forts, défendue par ses tours et ses portes, d'une vie politique toute personnelle, séparée de sa voisine et rivale "le Bourg", par la différence de ses privilèges, de ses usages et surtout par la nature de ses habitants.
Elle était sous la domination des ducs de Bourgogne.
Par contre, la chaussée actuelle a toujours existé telle que nous la voyons, à part quelques alignements dus à la démolition de la porte Myotte ou Muette, située en bas, et aux destructions de 1940 ainsi qu'a la reconstruction qui suivit.
La partie de la porte Muette à la rue Siméon s'appelait place du Marché au bled, avec un puits au milieu, le "puits porche les portes Myotte".
De la rue Siméon à la rue de l'Abbaye, c'était la rue d'Auberive; plus tard, c'est la rue de la Belle Croix à cause d'une très ancienne croix détruite en 1756.
Plus haut, derrière l'église Saint Jean, c'était la place du Marché aux chevaux.
Quant au sommet de la rue, depuis l'église jusqu'à la porte Saint Antoine, son plus ancien nom était la rue de l'Orme : en bordure de la rue s'élevait un orme sous lequel on rendait la justice.
Ce tronçon, par la suite, porta différents noms, rue des Chèvres, rue des Moutons, enfin rue des Monthoires.
A la Révolution, depuis le bas jusqu'à la rue de l'Abbaye, ce fut la rue de la Fraternité et le sommet la rue Agricole.
Sous l'Empire fut érigée à la bifurcation de la rue Saint Jean, une croix monumentale commémorant le passage de l'Empereur et du pape Pie VII, à quelques jours d'intervalle en avril 1805.
La rue redevint la grande rue de Chaumont, puis rue de Chaumont tout court.
Après la Libération, la municipalité lui donna le nom de l'héroïque docteur Robert, qui avait son cabinet dans cette rue.
Né le 12 septembre 1904 à La Réunion, il exerça d'abord à Laignes avant de se fixer à Châtillon.
Dès les débuts de la Résistance il apporta son concours actif et sans limites aux maquis de la région.
Il fut massacré par les Allemands à Essarois, le 11 juin 1944, alors qu'il soignait les blessés lors de la bataille de la Forêt.