La peste en Bourgogne et dans le Châtillonnais au temps du dernier duc capétien de Bourgogne, Philippe de Rouvres, contée par Pierre Roy

Publié le 3 Février 2018

L'épouse de Philippe de Rouvres, la duchesse de Bourgogne Marguerite de Flandre, fuyant la peste se réfugia au château d’Aisey où sa présence est constatée du 26 août au 18 septembre 1361.

La peste dans le Châtillonnais au temps de Philippe de Rouvre, contée par Jean Roy

Mais de nouveaux cas graves s’étant déclarés, elle fut obligée de changer de résidence et se retirer à Santenay, laissant à Aisey tous ses clercs malades ainsi que son chapelain.

Une quantité de seigneurs, chapelains, baillis moururent de la peste

Parmi les plus grands, la reine de France Jeanne de Boulogne, femme du roi Jean et mère du duc de Bourgogne Philippe de Rouvres, et sa fille Jeanne de Bourgogne.


En novembre 1361, le fléau redoubla d’intensité. Le duc Philippe fut atteint et dicta ses dernières volontés. Il mourut dix jours après, le 21 novembre.

sceau de Philippe de Rouvres :

La peste en Bourgogne et dans le Châtillonnais au temps du dernier duc capétien de Bourgogne, Philippe de Rouvres, contée par Jean Roy

Ainsi disparaissait sans descendance, le dernier chef de la branche aînée de nos ducs, de race capétienne, l’une des plus illustres de l’époque féodale.

Il fallut à deux reprises les fléaux de l’épidémie pour anéantir cette nombreuse famille : Robert II et Eudes IV qui avaient si habilement et laborieusement préparé la fortune de la Bourgogne.

Un concours d’évènements funestes s’acharnait sur cette dynastie accablée par le malheur.

Chose pénible il manquait même l’argent nécessaire pour acheter des draps mortuaires !

Il fallut les payer  avec les avoines de Bellenot et de Châtillon, vendues dans cette dernière ville, puis « ces draps blancs teints en noir furent conduits à Rouvres pour l’obsèque  de Monseigneur le Duc, dont Dieu a l’âme ».
Ce fut le châtelain d’Aisey qui assura la vente des avoines et du transport des draps (compte de la chatellenie d’Aisey) .

Les officiers du Conseil s’étaient prudemment retirés à Argilly, auprès de la duchesse, après avoir ordonné l’embaumement de Philippe de Rouvres, et le dépôt dans un cercueil de plomb.

Le jeudi 9 décembre 1361, par une journée glaciale de ce rude hiver, au milieu des campagnes ravagées par l’ennemi, décimées par la peste,la misère et la faim,le cortège funèbre se dirigea sur Citeaux. Des écuyers conduisaient les chevaux de parade et portaient le heaume, l’écu et l’épée du duc.

A l’offerte de la messe on présenta ces quatre chevaux armés et caparaçonnés de noir, chargés d’écussons aux armes ducales. Ces quatre chevaux avaient été livrés par le sire de Graon.

Le roi Jean II le Bon les racheta plus tard pour 250 livres en 1363. Les frais d’obsèques coûtèrent 895 florins 9 gros, indépendamment de 358 livres de cires.

Après la mort de Philippe de Rouvres, le Roi Jean le Bon hérita du Duché de Bourgogne et le rattacha à la couronne de France.

Il en fit don à son fils cadet, Philippe, dit Le Hardi (père gardez vous à droite….). qui fut le premier des grands ducs de Bourgogne.

La peste en Bourgogne et dans le Châtillonnais au temps de Philippe de Rouvre, contée par Jean Roy

 

Rédigé par Christaldesaintmarc

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