La basilique Saint-Remi de Reims
Publié le 26 Avril 2012
L'Association Culturelle Châtillonnaise, a proposé dernièrement, à ses adhérents, un voyage culturel et...gustatif (dégustation de champagnes), dans le département de la Marne.
Durant cette très agréable excursion, deux magnifiques églises de Reims nous ont été présentées : la basilique Saint-Remi (bien Remi et non Rémi !) et la cathédrale Notre-Dame.
Nous n'avons malheureusement pas vu la basilique Saint-Remi de face, c'est bien dommage, elle ne nous a été présentée que par le côté. Cette photo est une photo tirée de Wikipédia, offerte par Vassil.
La basilique Saint-Remi était au début une église romane. Elle fut remaniée plus tard, on lui adjoignit alors des parties gothiques qui nécessitèrent d'énormes contreforts.
La décoration extérieure est sans intérêt, les quelques statues, qui ornent le portail, sont très abîmées .
Par contre l'intérieur de la basilique est très beau.
Le choeur est agrémenté d'une clôture, formée d'arcades en pierre sculptée, portées par des colonnes de marbre rouge et noir.
La nef a conservé ses fenêtres romanes qui dispensent peu de lumière. Mais un très bel éclairage indirect la magnifie.
Le lustre actuel est une vague réplique de l'original du XIIème siècle qui était paraît-il splendide : c'était un candélabre gigantesque de six mètres de haut, à sept branches, qui voulait représenter l'histoire du salut dans l'Ancien Testament : L'église du Christ succède alors au Temple de Jérusalem,elle est en marche vers la Jérusalem céleste.
Chaque pilier de la basilique possède un décor différent.
La Basilique Saint-Remi fut dévastée et pillée à la Révolution, elle a donc recueilli plus tard des éléments de mobilier provenant d'églises disparues comme ce Christ "vêtu" , entouré de la Vierge et de Saint Jean (XIII ou XIVème siècle) (collégiale Sainte Balsamie)
Christ de Pitié (XVIème siècle)
Ecce Homo
On a placé sur le mur d'un collatéral, les vestiges d'un dallage de l'abbatiale Saint-Nicaise.Ces dalles (datées vers 1300) représentent divers épisodes de l'Ancien Testament.
Le maître-autel est en marbre rouge, il provient de la chapelle des Minimes.
Remi était issu d'une famille gallo-romaine, il devint évêque de Reims. C'est lui qui baptisa Clovis, le roi des Francs.
A sa mort, vers 533, à 96 ans, son corps fut déposé, en dehors des remparts, dans une chapelle dédiée à Saint Christophe, sensiblement à l'emplacement du tombeau actuel. Son renom de sainteté et des miracles répétés attirèrent très vite de nombreux pèlerins.
On agrandit alors la chapelle primitive aux dimensions d'une église où le corps est transféré solennellement un jour de 1er octobre qui devint la Saint Remi.
Vers 750-760, l'archevêque Tilpin (le Turpin de la Chanson de Roland) s'adjoignit des moines bénédictins venus de Saint Denis pour accueillir et guider les pèlerins. C'est le début de plus d'un millénaire de vie monastique.
Le "joyau" de la basilique Saint-Remi, c'est le tombeau du Saint.
L'original fut détruit par les révolutionnaires, mais refait en 1847, en reprenant son architecture Renaissance et en remployant les sculptures de 1533-1537, rescapées du massacre.
Seul le haut du monument ne fut pas refait à l'identique.
A l'extrémité du tombeau de saint Remi, c'est le baptême de Clovis qui est représenté.
La Sainte Ampoule était une fiole contenant une huile sacrée qui aurait servi lors du baptême de Clovis. Son nom viendrait du latin ampulla (petit flacon, fiole) ou du saxon ampel (coupe, fiole).
Une portion de ce baume était mélangée à du Saint Chrême pour servir à l'onction des rois de France lors de la cérémonie du sacre. Elle était conservée à l'abbaye Saint-Remi de Reims.
Selon Hincmar, archevêque de Reims (vers 802-882), un ange, sous la forme d'une colombe, aurait apporté cette fiole à Remi de Reims, futur saint Remi, pour oindre le front de Clovis lors de son baptême.
C'est pourquoi la colombe est représentée au dessus du baptême de Clovis.
Tout autour du monument on peut voir les douze pairs de France.
Les ducs de Bourgogne,de Normandie, d'Aquitaine, de Toulouse, de Flandre et de Champagne
L'archevêque-duc de Reims,l'évêque-duc de Laon, l'évêque-duc de Langres,l'évêque-comte de Beauvais, l'évêque-comte de Chalons, l'évêque-comte de Noyon.
A l'entrée du tombeau, une fenêtre éclairée laisse apercevoir la châsse où se trouve ce qui reste des reliques du Saint.
La Sainte Ampoule miraculeuse qui servait aux onctions des sacres était autrefois conservée dans le tombeau. Elle n'en sortait, sous bonne escorte, que le jour de la cérémonie, pour être portée en procession à la cathédrale.
Quelques vitraux du choeur...
La rosace nord a été réalisée par Jacques Simon en 1958, au centre on lit "St Remigius"
Dans une chapelle axiale , des vitraux très modernes de Charles Marcq suggèrent une perspective (1976).
Mise au tombeau du XVIème siècle.
Derrière, dans la fenêtre on a rassemblé des fragments de vitraux du choeur (XIIème siècle) détruits en 1914-1918.
Le rétable des trois baptêmes (1610) glorifie les deux monarques , Constantin et Clovis, dont la conversion changea le cours de l'histoire.
A gauche le baptême de l'empereur Constantin :
Au centre le baptême du Christ :
A droite le baptême de Clovis:
Une descente de croix
Une statue moderne, située à droite du choeur représente saint Remi tenant la Sainte Ampoule :
Au dehors, deux autres statues nous présentent le baptême de Clovis par saint Remi.
"Courbe la tête, fier Sicambre, brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé"