Djo Lamonica, médiateur au Musée du Pays Châtillonnais a présenté une conférence sur les ambitions Impériales du roi de France Henri II
Publié le 7 Mai 2022
Djo Lamonica, jeune médiateur au Musée du Pays Châtillonnais, a présenté dans la salle de conférence du Musée, un exposé reposant sur les travaux de son mémoire de Master II.
La conférence s’intitulait : Henri II et ses ambitions impériales.
Robert Fries, Président des Amis du Musée, a présenté le conférencier Djo Lamonica au public venu nombreux.
Pourquoi Djo Lamonica a-t-il choisi comme thème de sa thèse les ambitions impérialistes du roi Henri II, un roi de France méconnu, souvent oublié, critiqué sans doute à tort... ?
Eh bien parce que Djo au collège, a beaucoup aimé la "Princesse de Clèves", livre où madame de La Fayette, son auteur, fait l'éloge d'Henri II.
"La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne d'Henri Second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux..."
Plus tard, Henri II n'a pas eu pareilles faveurs de la part d'historiens, peut-être nous dit Djo parce qu'il était un Valois, les français préférant les Bourbons.
Par exemple Michelet n'a pas été tendre avec Henri II, son époque selon lui n'était qu'un "sinistre vestibule qui introduit aux guerres civiles"
Et voici comment François Guizot présentait Henri II :
"Henri II avait tous les défauts et, sauf bravoure personnelle, aucune des qualités brillantes et aimables du roi son père...il était étourdi et imprévoyant dans des résolutions et ses entreprises"
Henri II a été heureusement réhabilité par des auteurs modernes depuis 1980...
Henri Noell, Ivan Cloulas, Frédéric Baumgartner, Georges Bordonove et surtout Didier le Fur nous ont montré un roi beaucoup plus intéressant que ce qu'on pensait autrefois.
Henri II était le fils de François Ier et de Claude de France, le second mâle d'une fratrie de trois garçons . Il avait aussi quatre sœurs.
L'aîné des garçons, François de France, duc de Bretagne, était le dauphin et c'est lui qui était destiné à être roi.
François et Henri connurent une jeunesse difficile, car, suite au traité de Madrid qui vit la défaite de leur père, ils furent otages de Charles Quint, durant quatre ans en Espagne, dans des conditions extrêmement éprouvantes et indignes.
Henri gardera, à la suite de cet éloignement, un caractère assez renfermé et une haine vivace contre Charles Quint.
A tout juste 14 ans en 1533, il épousa Catherine de Médicis, fille de Laurent II de Médicis et nièce du Pape Clément VII.
Trois ans plus tard, son frère François mourut à l’âge de 18 ans et Henri devint alors dauphin et duc de Bretagne.
Son père François Ier ne l'aimait pas, il préférait son troisième fils Charles.
Captivité, mort de sa mère, préférence de son père pour le petit frère, on comprend qu'Henri développa un caractère un peu mélancolique et secret.
Il monta sur le trône en 1547 à la mort de son père François sous le nom d'Henri II
Dès son avènement il rêva d'édifier un empire.
Il fut alors présenté comme celui qui pouvait pacifier le monde, guérir le peuple chrétien de ses souffrances et préparer l'avènement de l'âge d'or.
L'ambition d'Henri II était de devenir empereur à la tête du Saint Empire Germanique, il mena ainsi plusieurs campagnes militaires contre Charles Quint, puis contre le fils aîné de ce dernier, Philippe II d'Espagne.
L'emblème de Henri II était le croissant de lune que l'on retrouve soit seul, soit au nombre de trois entrelacés.
La lune pour lui était la promesse d'avenir et de paix. Il pensait que lorsque la lune serait pleine il deviendrait empereur du saint Empire, mais qu'il règnerait aussi sur le royaume de France et sur celui d'Espagne.
Il utilisait donc ce symbole lunaire dans ses armoiries.
Henri II était un roi chevalier, son armure magnifique faisait l'admiration de tous. Il se pensait le successeur de l'empereur Charlemagne, car il était fils de la dynastie carolingienne.
Henri II , héritier de la Renaissance, commencée avec son père François Ier, manifestait son ambition impériale par des entrées royales et des constructions dont certaines existent encore comme la fontaine des Innocents à Paris.
Après de nombreuses luttes et batailles, c'est l'Espagne qui devint prédominante en Europe. Henri II ne réalisa donc pas son rêve de devenir empereur.
Henri II accepta de donner sa fille Elisabeth de France en mariage au roi d'Espagne, Philippe II, fils de son ennemi Charles Quint.
C’est d’ailleurs lors des célébrations du mariage qui se tinrent à Paris le 30 juin 1559 que le roi Henri II fut blessé accidentellement lorsqu’une lance lui transperça l’œil.
Son agonie dura dix jours dans des souffrances atroces. A sa mort il n'avait que 50 ans.
Le règne d'Henri II (1547-1559) fut un temps d'intenses réflexions politiques, d'évolutions artistiques et d’innovations administratives. Répondant aux préoccupations messianiques de son époque, ce roi de France, prince de la Renaissance, ambitionnait, comme l’avait fait son père François Ier trente ans plus tôt, de devenir le nouvel Empereur universel : celui qui devait assurer la paix dans la Chrétienté, défendre son Eglise et contribuer ainsi à préparer le retour du Christ sur Terre.
Hélas, il n'y parvint pas.
Son fils aîné François II lui succéda.
Et par la suite commencèrent les guerres de Religion, mais ceci est une autre histoire.....
Très applaudi Djo Lamonica, répondit ensuite à de nombreuses questions sur le règne d'Henri II, par exemple sur Marie Stuart destinée en mariage à son fils François, qui l'épousa mais devint veuve très rapidement et retourna en Ecosse.
Je me permets de mettre ci-dessous le lien de l'article consacré à la visite que j'ai faite de l'exposition temporaire sur Henri II, qui a eu lieu au château de Saint Germain en Laye en 2019.
Les adhérents de la Société Archéologique et historique du Châtillonnais s'étaient rendus au Musée de Saint Germain pour admirer la collection des objets retrouvés dans nos tumulus Châtillonnais (Sainte Colombe sur Seine, Magny-Lambert etc...)
Cette exposition sur Henri II, non prévue au programme, a été pour nous une bien belle découverte.