Des souvenirs de la guerre de 1870 sont encore présents à Châtillon sur Seine
Publié le 16 Novembre 2021
Dominique Masson nous révèle que des souvenirs de la guerre de 1870 sont encore visibles dans notre ville !
Les souvenirs de la guerre de 1870-1871 à Châtillon sur Seine
Pour un promeneur un peu attentif, il reste encore beaucoup de souvenirs de la guerre de 1870-1871 à Châtillon, que ce soit ceux concernant la « surprise » de Châtillon, mais aussi sur la présence des Prussiens à Châtillon ou les conséquences de la guerre. En voici les principaux endroits avec, pour certains, leurs petites histoires :
■rue Saint Vorles:
- Cimetière Saint-Vorles: différentes tombes: Culmet, de la Charmois, Guerre, de Chargère (section J 001; H 021/022; H 014/015; F 015/016)
- contre le mur extérieur: monument à Léon Vigneron
- église Saint-Vorles:
Dans les personnages de la mise au tombeau, existent deux gardes, dont l’un, chauve, brandit une arme blanche.
En 1870, cette mise au tombeau était exposée dans la chapelle sud de l’église saint-Vorles, à droite tout de suite en entrant, derrière des barreaux en bois.
Aussi, lorsqu’un prussien entra dans l’église, crut-il être attaqué et envoya une balle dans le corps de son «assaillant».
Quoique rebouché, on devine encore l’emplacement du trou fait par cette balle dans la pierre.
Cette statue était connue à Châtillon sous le nom de Loridon, devant signifier «l’homme horrible», et on menaçait les enfants peu sages de les emmener près de ce Loridon pour les punir.
-2 rue Charles Ronot Hôtel de la Côte d’Or: lieu où logeaient plusieurs officiers prussiens et vers lequel se dirigèrent les francs-tireurs, le 19 novembre 1870.
■ place de la Résistance:
- c’était là que se trouvaient la mairie et la sous-préfecture ; les Prussiens, lors de l’attaque, se retranchèrent derrière le parapet en pierre qui séparait le jardin de la sous-préfecture avec la place.
■ église Saint-Nicolas:
Plaque à la mémoire des soldats morts lors de la guerre, sur le premier pilier gauche en entrant
■ rue Docteur Robert:
- A cet angle entre les rues du Docteur Robert (autrefois de Chaumont) et de la rue de l’Abbaye, trois maisons furent incendiées, le 23 novembre 1870, en représailles, car des soldats et un officier prussiens y avaient été tués (n° 72 à 76 aujourd’hui; autrefois, n° 78 à 82).
Au n°82, habitaient les grands-parents de M. Charles, qui avaient un café.
Au petit matin, ils entendirent un grand bruit et le grand-père descendit voir ce qui se passait.
C’était un Prussien, blessé, qui s’était réfugié là.
Mais survinrent des francs-tireurs qui abattirent l’homme, puis repartirent.
Le grand-père jugea utile de le sortir dans la rue, puis de laver soigneusement le plancher.
Mais, le lendemain, ses voisins lui firent remarquer qu’il y avait eu trop de bruit chez lui et qu’il risquait fort d’être inquiété.
Aussi partit-il sur le champ, avec sa femme et ses fils, n’emportant qu’une valise, vers Larrey, où il possédait une petite maison.
Bien lui en prit, car les Prussiens mirent le feu à sa maison châtillonnaise, mais il ne fut pas inquiété et put revenir chez lui à la fin de la guerre.
- Église Saint-Jean:
le puits des prussiens; au chevet de l’église, du côté Est, existait avant 1900 une margelle de puits ou de citerne; il fut appelé ainsi car on raconte que les Prussiens tués par les francs-tireurs furent jetés dans ce puits.
- Château Marmont: ce château fut construit en grande partie par le maréchal Marmont, duc de Raguse.
Il fut ultérieurement acheté par la famille Maître et, en 1870, était la propriété du maire de Châtillon, Achille Maître.
C’est dans la nuit du 24 au 25 novembre 1870 que le feu prit au château, lequel fut en grande partie détruit.
■ Rue Saint-Jean:
- Cimetière Saint-Jean: monuments aux Francs-Tireurs tués lors de la «surprise» de Châtillon et aux Prussiens décédés lors de la guerre (plus la tombe du major Alvensleben)
■ rue du Bourg-à-Mont:
- au n° 39,traces de balles, tirées lors de l’attaque garibaldienne; c’est dans cette propriété (n° 39 et 41; autrefois, propriété Barrachin) que couchait le major von Alvensleben et c’est par une porte dérobée du parc qu’il chercha à s’enfuir.