Dernières fouilles sur l'oppidum du Mont Lassois de Vix
Publié le 8 Août 2012
Mardi 8 août 2012, la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais, a proposé à ses membres une visite des fouilles du Mont Lassois de Vix.
Jacques Stréer, secrétaire de la SAHC, nous attendait devant l'église Saint Marcel pour nous nous indiquer le plan de notre matinée : tout d'abord visiter les dernières fouilles sur l'oppidum avec le Président de la SAHC, Bruno Chaume, puis voir où en sont les mises au jour des deux remparts colossaux de l'Est et de l'Ouest.
Celui de l'Est étant dégagé par une équipe d'archéologues autrichiens, celui de l'Ouest par une équipe d'archéologues suisses.
Nous montons déjà au sommet de l'oppidum, où nous attendent quelques surprises ...
Les fouilles de cette année se sont effectuées dans un endroit nouveau, situé près du lieu où a été découvert le grand palais à abside, palais qui était peut-être celui de la princesse...
Les archéologues s'affairent sur le terrain...
Bruno Chaume nous accueille sur le terrain pour la dernière fois. Il nous annonce, avec un petit peu de tristesse, que les fouilles sur l'oppidum de Vix s'arrêtent définitivement fin août 2012.
Elles seront reprises, nous dit-il, par les générations futures...
Bruno Chaume nous présente le dessin d'un édifice à abside.
Après la découverte des bases du grand palais à abside, son équipe a mis au jour les fondations de cinq autres maisons absidiales de ce type.
C'est le cas du dernier bâtiment sur lequel travailleront les archéologues jusqu'à la fin du mois.
Voici où se situe le chantier de fouilles actuel, qui sera, hélas le dernier.
L'année dernière, une tombe avait été mise à jour, Jacques Stréer nous en montre la photo.
Eh bien figurez-vous que peu de temps avant notre arrivée, le matin même, une autre tombe a été découverte. Pour l'instant seule la dalle est visible, mais à la prochaine AG de la SAHC, nous saurons sans doute ce qu'elle contient: un squelette sans aucun doute, mais peut-être aussi du mobilier, qui sait ?( le mobilier ce sont les objets découverts au cours d'une fouille archéologique, on l'appelle ainsi pour le différencier des éléments architecturaux qui en général restent en place )
Bruno aperçoit déjà quelques ossements...
Voilà la grande surface de ce dernier édifice à abside de l'âge du fer,découvert cette année, orienté Ouest- Est pour résister au vent, l'abside étant à l'Ouest. Ce bâtiment était long de 15 mètres et large de dix mètres.
On a retrouvé à cet endroit des morceaux de vases grecs et d'Esturie
Les relevés sont effectués avec une grande précision, des photos sont réalisées..
Car, à partir de fin août, la nature reprendra ses droits, l'herbe repoussera, comme elle l'a déjà fait sur les fondations du grand palais. D'autres archéologues viendront continuer, dans 20 ou 30 ans, les recherches sur l'oppidum, car il reste encore beaucoup de surfaces à explorer.
Nous nous dirigeons ensuite vers le rempart Est .
On distingue, sous la bâche, les premiers "degrés" du rempart à double fortification, qui s'élevait jusqu'en haut de l'oppidum.
Le chef de l'équipe autrichienne, Thomas Pertlwieser, nous révèle comment ce rempart gigantesque fut, sans doute, construit..un travail titanesque qui dût durer des années, au moins trois ans, nous dit-il.
Au début on creusa un fossé profond de neuf mètres, et de 28 mètres de large. Puis le rempart fut construit peu à peu, avec une face en pierre et l'intérieur en bois et en terre.
On voit en bas du plan la trace de deux "levées" , sortes de chemins qui descendaient du sommet du rempart, jusqu'à la Seine qui coule en bas. On suppose qu'il y avait peut-être au bord de la rivière, une sorte de "port" où arrivaient les marchandises qui ravitaillaient la ville de la princesse.
Voici le rempart photographié après les premières fouilles, non bâché comme il l'est à présent.
Au pied du rempart on a découvert des trous de poteaux, ce qui laisse à penser que le bas du rempart était sans doute protégé par une palissade.
Après les explications lumineuses et fort applaudies de Thomas Pertlwieser, chef des archéologues autrichiens, il est maintenant temps de rejoindre les archéologues suisses qui s'affairent sur le rempart Ouest.
C'est Ariane Ballmer, chef de l'équipe suisse, qui nous présente le rempart Ouest , appelé "Champ Fossé".
Le rempart de Champ Fossé,est édifié parallèlement à la pente sur une longueur de 400 mètres environ.
Les campagnes de fouilles de 2009-2011 ont révélé une fortification constituée d'un talus d'environ 15 mètres de large et 3 mètres de hauteur.
Il possède un coeur de terre végétale, alors que les niveaux de remblai sont constitués de gravats et de calcaire stériles. On ne retrouve pas de restes de bois comme dans le rempart Est mis au jour par les archéologues autrichiens.
L'architecture du rempart Ouest est très complexe, beaucoup plus que celle du rempart Est..
La discontinuité du mur laisse penser qu'il aurait pu comporter une porte d'entrée de la citadelle.
On y a trouvé aussi des traces d'un habitat hallstattien.
Je suis partie avant la fin de la visite, je devais participer l'après-midi à un mardi-découverte proposé par l'OTPC..
Les membres de la société Archéologique et Historique du Châtillonnais ont continué d'explorer le rempart avant de partager le pot de l'amitié, pour clôturer agréablement cette fructueuse année 2011-2012.
Quelques renseignements complémentaires sur toutes les fouilles du Mont Lassois, sous forme de photos, ont été donnés par le Président Bruno Chaume lors de l'AG de la SAHC, voici le lien de l'article qui les présente :