De nouvelles fouilles au pied du Mont Lassois ont révélé l'existence d'un canal dont l'usage reste mystérieux...
Publié le 20 Juin 2021
Vendredi 18 juin 2021, les adhérents de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais (la SAHC) ont été invités par le Président Bruno Chaume, à visiter les nouvelles fouilles qu'il a initiées à Vix, au pied du Mont Lassois.
Depuis la découverte de la tombe princière de Vix, des fouilles ont eu lieu sur le sommet du Mont Lassois où furent mises à jour les traces d'une immense basilique et d'un habitat considérable, et aussi tout autour du mont Lassois sur des remparts absolument gigantesques, et dernièrement une nouvelle fouille de la tombe de la princesse a eu lieu au bas de la colline...
Mais cette fois, en juin 2021, il s'agit d'une fouille qui se trouve au pied des remparts, tout près de la Seine, fouille qui a mis au jour un canal.
Bruno Chaume a eu besoin d'aides pour procéder rapidement aux fouilles, ce jeune homme lui a permis de creuser plus facilement le sol avec un engin motorisé, qu'il soit remercié !
Les fouilles ont permis de mettre à jour un espace en pierres d'Etrochey situé contre une palissade en bois.
Cette dernière reposait sur des poutres installées horizontalement dans l'argile.
L'eau de la nappe phréatique est remontée lors des fouilles, ce qui permet de mieux imaginer ce que devait être ce canal.
Plus loin , sur la gauche, Bruno Chaume nous indique qu'il existait un habitat près du canal.
Lors des fouilles , on a aussi retrouvé dans la couche archéologique au dessus de la couche de gravier alluvial, des débris de poteries, des os....
Bruno Chaume pense qu'il s'agirait de matériel déblayé de la zone d'habitation que l'on aurait jeté dans le canal après la destruction de l'habitat .
La couche qui contient ces débris est grise, elle indique qu'elle est composée de cendres, il y aurait sans doute eu une destruction de l'habitat par le feu.
On voit bien cette couche grise et un os, sur cette photo de Dominique Masson.
La grande et spectaculaire découverte, lors de cette nouvelle fouille, a été celle de pieux de chêne enfoncés verticalement dans la partie externe du fossé.
Ces pieux de chêne ont peut-être été mis là pour mettre en place un débarcadère.
Ces années dernières, les chercheurs avaient d'ailleurs mis à jour, au pied des remparts, un port. On peut imaginer que ce canal rejoignait ce port....(cela reste bien sûr à démontrer)
Les pieux de bois ont été exhumés de la nappe phréatique, ils ont été placés immédiatement dans des cuves pleines d'eau pour les conserver et leur permettre d'être traités par des laboratoires spécialisés.
Ils pourront ainsi être conservés, étudiés et même datés par dendrochronologie, qui permettra de savoir l'âge de leur abattage....
Mais le problème, nous a dit Bruno Chaume est que ces datations ne peuvent aller au delà de 1 500 ans ...or ces pieux de chêne ont au minimum...2 700 ans ! (la période de Hallstatt se situe environ 600 ans avant notre ère)
Ils ont été étiquetés soigneusement...
Les plus grandes des poutres de chêne ont été placées dans ce bac plein d'eau...
Encore une fantastique découverte sur le site de Vix...et ce n'est pas fini, car Bruno Chaume nous indique que des traces de plusieurs basiliques ont été repérées près de ce canal....malheureusement ces traces se trouvent sous les habitations construites de nos jours...on ne peut quand même pas les démolir ! c'est bien dommage.
Bruno Chaume rappelle que le site de Vix est le plus important de toute l'histoire de la période de Hallstatt, la Heuneburg ne venant qu'en ...cinquième position !