"A la découverte des toits et des pigeonniers à Ampilly le Sec", un notule de Dominique Masson
Dominique Masson nous offre aujourd'hui une étude sur les toits et les pigeonniers d'Ampilly le Sec (mais cette étude recouvre aussi les toitures que l'on peut voir dans tout le Châtillonnais)
A la découverte des toits et des pigeonniers à Ampilly-le-Sec
Quand on passe à Ampilly-le-Sec, on peut voir, au bord de la route départementale, un groupe de maisons, aux toitures différentes.
Mais le village d’Ampilly, si l’on parcoure ses rues à pied, offre un grand échantillonnage de toits variés.
Autrefois, les toitures étaient en chaume, mais présentaient beaucoup de risques d‘incendies. La lauze, ou la « lave », dans le Châtillonnais, évitait ce genre d’inconvénient. Il reste aujourd’hui peu de toits en lave dans le Châtillonnais et la confection d’un toit en pierre était laissée aux maîtres laviers.
La tuile, en argile, depuis l’époque romaine, était fort employée. Des tuileries existaient, depuis le moyen-âge et peut-être même avant, dans le Châtillonnais, fournissant, en particulier, les châteaux ducaux.
La tuile plate peut présenter plusieurs aspects ; si la plus courante se présente sous forme de rectangles, on trouve aussi des tuiles de forme écaille ou queue de castor.
Ces tuiles peuvent également être vernissées.
En 1840, les frères Gilardoni d’Altkirch (Haut Rhin), inventèrent la tuile à emboîtement en terre cuite. Le principe consiste à gagner de la surface utile en remplaçant le recouvrement important des éléments entre eux, nécessaire à l’étanchéité des tuiles plates, par un jeu de chicanes emboîtées. C’est ce que l’on rencontre essentiellement aujourd’hui.
Mais il existe plusieurs formes de ces tuiles.
On trouve couramment la tuile losangée.
Par contre, la tuile violon est plus rare ; quelques exemplaires de toitures avec ces tuiles se trouvent aussi à Montigny-sur-Aube ou à Lucey.
La pierre ou l’argile ne sont pas les seuls matériaux pouvant servir sur une toiture. Au XIXe siècle, il y eut une mode, souvent pour marquer l’aisance ou la richesse, ou pour honorer Dieu : c’est l’ardoise, venue par le train d’autres régions françaises. En plus, le poids était beaucoup moins important sur les charpentes.
Là aussi, les ardoises peuvent n’être que des rectangles, maintenus par des crochets de fer au lattis sous-jacent.
Mais il peut y avoir un peu plus de fantaisie.
Et il ne faut pas oublier les abouts de rive.
Les pigeonniers offrent une autre forme architecturale, en rond ou en carré, avec un rebord en pierre pour que les oiseaux puissent arriver ou s’envoler, voire un cercle entier afin que des prédateurs ne puissent entrer.
Mais il y a encore d’autres richesses à voir à Ampilly…
(Photographies Dominique Masson)