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"Un fil à la patte" de Georges Feydeau, mis en scène et interprété par la Compagnie des Gens, a eu un très grand succès...
Comme nous l'a dit Jacques Senelet, lors de la présentation du spectacle estival de la Compagnie des gens, "Un fil à la patte" de Feydeau, c'est une partition infernale, un spectacle échevelé...
Très difficile à résumer ! aussi je ne m'y risquerai pas. J'ajouterai simplement quelques répliques originales de la pièce publiées en vert, à côté des photos.
Pour ceux qui voudront lire la pièce en entier, voici un lien :
https://fr.wikisource.org/wiki/Un_fil_%C3%A0_la_patte
Très fidèle au texte de Feydeau, la Compagnie des Gens nous a fait beaucoup rire.
Les acteurs étaient tous sublimes ainsi que la mise en scène, les costumes, l'éclairage, les décors modulables...une bien belle réussite.
Premier acte
Ah ! ma pauvre Lucette, quand elle cessera d’être une femme à toquades… ! Mon Dieu, son Bois-d’Enghien, c’est un charmant garçon, je n’y contredis pas, mais enfin quoi ? ce n’est pas une situation pour elle… il n’a plus le sou !
Mademoiselle sait la nouvelle ?
Non, quoi donc ?Il est revenu !Qui ?
M. de Bois-d’Enghien.Le revoilà donc, l’amant prodigue !
Au fait, il faut que je t’annonce la grande nouvelle ; car moi aussi j’ai ma grande nouvelle : je me marie, ma chère !
Sapristi ! mon mariage qui est annoncé dans le Figaro !
Monsieur de Fontanet, un de mes amis
Monsieur de Bois-d’Enghien, mon ami.
Vous ne trouvez pas que ça sent mauvais ici ?
Qui dois-je annoncer ?
Madame Gautier ne me connaît pas...
Dites tout simplement que c’est une dame qui vient lui demander le concours de son talent pour une soirée qu’elle donne.
Tiens, c’est vrai, « le mariage de ma fille avec M. Bois-d’Enghien », c’est annoncé, on m’avait bien dit !…
Voilà, au courrier des théâtres, c’est assez intéressant ; voilà : « Tous les soirs, à l’Alcazar ; grand succès pour Mlle Maya dans sa chanson : « Il m’a fait du pied, du pied, du pied… il m’a fait du pied de cochon, truffé. »
Elle a dit que votre chanson était stupide et que je vous la rende.
Comment, c’est Bouzin ?… Oh ! vraiment, je suis touchée, le pauvre garçon, moi qui lui ai fait rendre sa chanson d’une façon si…
Oh ! non, c’est trop ! c’est trop ! regardez-moi ça : une bague rubis et diamants !
Moi, je vais chez une de mes vieilles amies, la baronne Duverger.
Et maintenant, que je vous gronde ! Pourquoi avez-vous remporté comme ça votre chanson ?
Comment, pourquoi ? Votre domestique m’a dit que vous la trouviez stupide !
Car enfin, ça n’en a pas l’air, une bague comme ça, ça vaut plus de sept mille francs.
Que je suis heureuse de te revoir, là ! Je n’en crois pas mes yeux ! Vilain ! si tu savais le chagrin que tu m’as fait ! J’ai cru que c’était fini, nous deux !
Je voudrais rester comme ça pendant vingt ans !… et toi ?
Tu sais, vingt ans, c’est long !
Je te dirais : « Mon nan-nan ! » ; tu me répondrais : « MaLulu !… » et la vie s’écoulerait.Ah ! tenez ! vous seul pouvez me tirer de là ! C’est pour une chose
que je ne sais comment dire à Lucette. Il faut absolument que je la
lâche et qu’elle me lâche !
Qu’est-ce que vous me dites là ?La vérité, mon cher ! je me marie !Qui est-ce qui a sonné, Firmin ?
Le Général Irrigua, Mademoiselle !Général !
Ah! madame la sor ! Yo souis bieng la vôtre ! Carçonne ! Carçonne !… Valé de pied !Ah ! Mâdâme, cette chour est la plouss belle dé ma vie !
Qu’avez-vous ? Vous semblez ému.
Yo le souis ! porqué yo vouss s’aime Loucette, et qué yo vois que yo souis là… tous les deusses… ounique !
Vous m’avez « souchouqué » ; aussi tout ce qu’il est à moi est à vouss ! Ma vie, mon argent, chusqu’au dollar la dernière, chusqu’à la missère que yo l’aimerais encore porqu’elle venirait de vouss !
La bâgue là ! ça l’est moi qué yo l’ai envoyée cet matin dans oun bouquette
C’est oun bâcatil ! Et yo me permets d’apporter la bracélette qu’elle va avec.
Et maintenant, yo vous prie… vous l’est lipre demain à le matin ?
Demain ?… Oui, pourquoi ?Porqué yo veux vous amener à la terrain… porqué yo veux votre tête !Porqué yo veux vous tuer !Deuxième acte
Will it soon be done, Miss ?
A minute, it is ready !… A pin please.Eh bien ! ma chérie, nous voilà arrivées au grand jour !
Mon Dieu, oui !…Tu es contente de devenir la femme de M. de Bois-d’Enghien ?En somme, ça n’est jamais que pour en faire mon mari !Toujours des fleurs, alors ?
Pour vous, jamais trop ...Fontanet, fichtre ! le bonhomme de ce matin ...
Mon Dieu ! Et impossible de le prévenir ! Pourvu qu’il ne mette pas les pieds dans le plat !
L’animal ! tiens !
Oh ! la, la, la ! Oh ! la, la !Madame, une dame est là, accompagnée de deux personnes. Elle dit que Madame l’attend ! voici sa carte.
Ah ! bien, c’est égal ! Pour une surprise, voilà bien une surprise !
Un homme !
Un cambrioleur !Ah ! tiens ! c’est vous ?Oh ! qué yo lo suis en retard ! Qué yo lo suis ounpardonnable, porqué yo
l’ai perdou oun temps qué yo l’aurais pou passer près de vouss !
C’est vous qui l’est l’amant de mamoisselle Gautier ?
Ah ! te sentir là près de moi… tout à moi !… en gilet de flanelle !…
Une pareille chose chez moi ! sortez, Monsieur ! Tout est rompu !…
Troisième acte
C’est épatant !… Le lendemain du soir où l’on a signé son contrat, ne pas être encore rentré à dix heures du matin ! C’est épatant !
Me Lentery m’a chargé de vous remettre cet exemplaire de votre contrat.
De mon contrat ! Ah ! bien ! il tombe bien ! il est joli mon contrat ! Vous pouvez le déchirer, mon contrat !Veuillez m’attendre à côté, Bouzin, je vous appellerai quand… Madame aura fini !Ah ! vous m’aimez !… Eh bien ! je m’en fiche que vous m’aimiez ! J’en ai par-dessus la tête de votre amour, et la preuve, tenez ! La porte est ouverte, vous pouvez la prendre.
Toute la noce… toute la noce qui descend !… Je suis cerné !… je suis cerné !…
Porqué vous l’est en maillotte ?
« Porqué… ! Porqué… ! » porqué vous voyez bien que je ne peux pasrentrer chez moi !… Ma porte s’est fermée sur mon dos…Oui, je suis fou ! Vous l’avez dit, je suis fou ! Donnez-moi votre pantalon !
Oh ! mon Dieu ! quelle situation ! Moi, en caleçon, dans l’escalier d’une maison étrangère !
Merci !… Votre veste, à présent !
Hein ?… Mais, Monsieur, qu’est-ce qui me restera ?
Il vous restera votre gilet… Allons, vite, votre veste !
Oui, Monsieur Bois-d’Enghien, Oui !
La Concierge avec des agents !… Qu’est-ce que vous cherchez ?
Un homme qui est en caleçon dans l’escalier !…
Viviane ! vous ici !
Oui, moi !… Moi qui viens vous dire : je vous aime !Est-il possible !… quoi !… malgré ce qui s’est passé ?Viviane !…, toi, ici… Malheureuse enfant !
Vraiment, Monsieur ! après ce qui s’est passé hier au soir !
Eh bien, justement, ce que vous avez pris pour tout autre chose,c’était une scène de rupture.Le clerc en caleçon !
Quelle horreur !
Shocking !Au poste ! au poste !
J’en appelle à la postérité !
Au poste !Les acteurs de la Compagnie des Gens ont été très applaudis, et c'était bien mérité !
Et pour finir, Firmin nous a informé que le bar était ouvert...
Distribution :
Firmin : Samuel Martin
Marceline Gautier : Myriem Kaddachi-Benmarraze
Lucette Gautier : Sabine Lecoq
De Cheneviette : Philippe Berling
Nini Galant : Marie-Laure Tridon
Fernand de Bois d'Enghien : Jacques Senelet
Ignace de Fontanet : Ludovic Mathiot
Baronne Duverger : Elisabeth Hoornaert
Bouzin : Patrick Pompon
Général Irrigua : Benoît Chauleur
Antonio : Marie-Christine Ouedraogo
Viviane Duverger : Nolwenn Auguste
Miss Betting : Marie-Laure Tridon
Emile : Thierry Lespoux
Maître Lantéry : Didier Baudry
Jean : Samuel Martin
La fleuriste : Marie-Christine Ouedraogo
Une dame de la noce : Corine Razil
Un monsieur de la noce : Didier Baudry
La mariée : Lucile Hours
Le marié : Samuel Martin
La mère du marié : Marie Christine Ouedraogo
Le père de la mariée : Philippe Berling
Les agents de police : Ludovic Mathiot et Benoît Chauleur
Avant le spectacle il était possible de dîner en plein air ou sous la yourte.
La carte était joliment rédigée, nous étions "chez la Divette" (dont parle Bois d'Enghein dans la pièce) et nous pouvions prendre un cocktail "Bois d'Enghien" ou "Viviane".
C'est Firmin qui servait les boissons !
Le repas ,"la formule de Lucette Gautier", qui a suivi était délicieux et bien présenté.
Et finalement, la très bonne ambiance, parmi les convives, nous a permis, ensuite, d'aborder le spectacle de façon très détendue et de profiter au maximum de la pièce hilarante de Feydeau !
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Commentaires
2jenryMercredi 9 Août 2017 à 09:00Un spectacle brillant de haut comique comme nous a habitué la Compagnie des Gens. Des gags innovants comme la sonnette et le tableau mexicain et dominant les excellents acteurs, un Patrick Pompon, absolument génial. Bravo à toutes et tous pour ce cru 2017.
Malheureusement, être assis sur les gradins de la salle Kiki de Montparnasse devient insupportable au bout d'une heure. Il va falloir remédier à ce problème, car cela risque de rebuter des gens pour de prochains spectacles. Je l'ai entendu à la sortie.
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AlouetteMercredi 9 Août 2017 à 11:13
Vous avez raison, c'est pour cette raison que je n'y vais plus.
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merveilleux moment de rigolade de mon côté ! oui l'assise est loin d'être parfaite c est vrai mais tous les ans j'y vais (même deux fois) et je ne regrette jamais !ils sont formidables!