• Souvenirs de Pierre Roy : les fêtes civiles et religieuses à Aisey sur Seine au XIXème siècle (cinquième partie)

    Noël

    Souvenirs de Pierre Roy : les fêtes civiles et religieuses à Aisey sur Seine au XIXème siècle (cinquième partie)

     La cérémonie de Noël était célébrée à l’église dans une ambiance de calme et de recueillement en attendant minuit, la venue du Messie .

    La crèche était constituée de quatre sapins de bonne taille, de papier gris, de mousse, de paille, la grotte reproduite avec l’enfant Jésus, tous les rois mages et animaux 30/35cm ce qui donnait une idée plus appropriée que les sujets et autres santons de 6cm.

    On venait y allumer une petite bougie.

    Minuit moins le quart, la vieille cloche tintait, les fidèles se rendaient à cette messe à pied, avec la lanterne à bougie ou tempête à pétrole.

    Dans l’obscurité du village, on voyait ces petites « luzottes » (lumières) converger vers le pôle de la sagesse.

    Les rues étaient obscures, la lumière électrique n’existait pas (1928).

    Dans l’église tous les beaux lustres étaient garnis de bougies allumées, tandis  qu’un gros cubilot américain tentait de réchauffer l’air.

    A minuit, les cloches sonnaient à toute volée, puis l’office se déroulait avec communion pour les fidèles préparés à ce repas .

    La messe terminée, chacun regagnait ses pénates, quelques groupes de jeunes gens et jeunes filles se réunissaient dans une famille, 10 à 12 personnes. Devant l’âtre de la cheminée où les flammes pétillaient, dans une grande poële à trous, à long manche, les marrons crépitaient, ceux-ci fendus au centre afin qu’ils soient  plus faciles à éplucher pour les déguster. On grignotait des noisettes, des noix arrosées d’un bol de vin chaud sucré, c’était modeste en comparaison des réveillons d’aujourd’hui.

    Souvenirs de Pierre Roy : les fêtes civiles et religieuses à Aisey sur Seine au XIXème siècle (cinquième partie)

    Avant ou après la messe de Minuit, selon certains, les enfants ciraient chaussures et sabots, les rangeaient près de la cheminée, qui était le mode de chauffage assez classique.

    Au matin, dans ceux-ci il y avait deux oranges, quelques bon bons et papillottes . On remerciait le Père Noël en parlant dans la cheminée.

    Les portes étaient ouvertes afin d’adoucir la température des pièces avant d’aller se coucher dans des lits froids. Chacun avait soit un cruchon d’eau bouillante, brique chauffée dans la braise, enveloppée dans un linge. Dans la journée, les personnes rhumatisantes, assises, avaient une chaufferette à braises pour se réchauffer les pieds.

    Je ne me souviens pas que dans les familles il y ait eu des sapins de Noël, il est vrai que l’on ne se fourrait pas chez les gens. Par contre certains accrochaient une boule de gui au plafond, porte-bonheur pour la famille « Au gui l’an neuf ».

    1er janvier

    Le Jour de l’An, des étrennes, des cadeaux, crayons de couleur, poupées en tissus avec têtes en porcelaine bien jolies ma foi,livres d’enfants .

    Les enfants se rendaient chez leurs grands-parents, souhaiter la bonne année, bonne santé, puis dans le village à tous les habitants, ce qui rapportait quelques petits sous, gaufres et parfois rien de quelques vieillards de condition modeste .

    Ce n’était pas l’intérêt, mais le plaisir de prodiguer ces souhaits sincères, ils nous embrassaient sur le front.

    Les Rois

    Quelques familles, avec une pâte à pain améliorée, faisaient une galette.

    A la Chandeleur, ma grand-mère faisait des crêpes, et des crèpiats plus épais,  qui remplaçaient le dîner « carême » suivi par les personnes pratiquantes à faire maigre, c'est-à-dire repas sans viande le jeudi et le vendredi.


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