• Souvenirs de Pierre Roy, Fêtes civiles et religieuses à Aisey sur Seine au XIXème siècle (troisième partie)

    Carnaval, Mi-Carême :

    C’était une fête populaire qui était courue à travers le village par les « gacheutes » et les « gachenots » costumés de vieilles drilles, la figure grimée ou un masque de carton à dix sous.

    Il fallait former une bande, aller chez  les habitants , faire les « singes », laissant à ceux-ci le soin de vous reconnaître,  quémander avec un panier n’importe  quoi, une boîte tirelire que l’on « gringuait » pour recevoir un peu d’argent. La joyeuse troupe se répandait de maisons en maisons, à la grande joie des enfants et des habitants. Il arrivait parfois qu’un esprit malin, d’un grenier, nous renverse un seau d’eau dessus et étions un peu penauds, mais le rire reprenait et l’on continuait cette folle équipée.

     Les "garguesses"

    Souvenirs de Pierre Roy, Fêtes civiles et religieuses à Aisey sur Seine au XIXème siècle

     Enormes beignets soufflés dont voici la recette :

    8 œufs, 150g de beurre, 100 g d’Astra, 15g de sel, 50g de sucre, 2 paquets de levure, 1kg de farine, 10cl d’eau de fleur d’oranger . Mélanger la farine, œufs, sel, sucre, dissoudre la levure avec l’eau de fleur d’oranger, incorporer le beurre et l’Astra.

    Bien mélanger, laisser reposer 4 h, recouvert d’un linge.

    Couper en morceaux, étendre au rouleau en fines feuilles sur un linge fariné, à l’aide d’une roulette cannelée découper des rectangles de 5x10, les refendre, faire des nœuds et autres motifs, mettre à la friture chaude, retirer, égoutter, saupoudrer de sucre semoule.

    Les « Mais »

    Ils sont encore de nos jours une coutume. Les garçons allaient dans les bois, coupaient de grandes perches de charme feuillues, les fixaient devant la demeure des jeunes filles, signifiait qu’elles étaient à l’honneur. Un « Mai » enrubanné de blanc indiquait que la jeune fille pouvait être demandée en mariage.

     Lorsque les « Mais » étaient solidement posés, sans bruit, pour faire remarquer qu’ils étaient déjà des hommes en puissance, durant le reste de la nuit, traînaient sur la place publique tout genre de matériel qu’ils trouvaient à leur portée, déployant beaucoup d’efforts : herses, charrues, tombereaux, tonne à purin, échelles, brouettes, volets…

    A chacun de venir le lendemain récupérer son bien. Personne ne se fâchait, et de dire "Oh ! les charognes ! ", c’était la tradition, encore de nos jours.

    Pendant un mois les « Mais » restaient devant les maisons, les récipiendaires en étaient fières .

    Souvenirs de Pierre Roy, Fêtes civiles et religieuses à Aisey sur Seine au XIXème siècle

    (Cliché Jean-René)

    Lorsque j'ai été nommée à Beaulieu, je ne connaissais pas du tout les coutumes villageoises (j'étais un pur produit de la ville de Dijon), quelle ne fut pas mon étonnement lorsqu'un matin , je n'ai pu ouvrir les volets de mon appartement de fonction, au dessus de la salle de classe....

    En descendant dans la rue, devant l'école, j'ai vu un arbre mis en travers de la façade...

    J'ai été voir les voisins pour leur demander ce qui se passait...

    Ils m'ont alors mis au courant de cette charmante coutume ! Eh oui c'était le 1er mai et j'étais à marier !

    Contrairement à ce que dit Pierre Roy ci-dessus, je n'ai pas gardé le " mai" devant mes fenêtres, mais le dimanche suivant avec les autres jeunes filles de Beaulieu, nous avons invité les jeunes gens à un goûter fort sympathique ! c'était aussi la coutume...


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