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Souvenirs de Pierre Roy : Activités économiques à Aisey sur Seine, et aux alentours, au XIXème siècle (deuxième partie)
Le moulin Blin
Situé sur la Seine, à la Barque, ce moulin avait tenté d’évoluer avec son temps. Dans ses débuts il était actionné par une traditionnelle roue à aubes qui tournait par la force de surface et d’une très faible chute.
Vers 1910, monsieur Blin l’équipa d’une turbine qui consommait beaucoup moins d’eau avec davantage de puissance qui permit l’installation d’un groupe dynamo, fournissant de l’électricité en courant continu de 32 Volts qui permettait d’éclairer tout le moulin la nuit, aux endroits principaux de surveillance.
Le meunier devait être attentif de nuit et de jour aux bruits de ses meules et trémies, afin que les pièces en mouvement ne s’emballent pas ou surchauffe, ces pièces risquant de mettre le feu à son moulin.
Souvent il devait repiquer ses meules de pierre à la broche, afin que le grain fut bien écrasé. Les cultivateurs lui livraient leurs production, il fournissait la farine aux boulangers des alentours (il n’y en a plus),ainsi qu’aux cultivateurs.
Les issues (le son) nourrissaient le bétail. Les transports routiers, les silos et grands moulins de Châtillon mirent fin à son activité et à bien d’autres dans notre région. Maintenant le moulin est en ruine. Monsieur Brugère, marchand et scieur de bois, le racheta en 1938 , utilisa le bief pour faire tremper des grumes.
L'exploitation des carrières de la Bôle, Magny, Chamesson.
Les hommes, constitués en équipes commençaient par dégarnir, écrêter, faisaient un large découvert des bancs à exploiter. Tous les matériaux étaient chargés sur wagonnets, puis déversés sur une pente de 30° appelée cavalier (haldes). A l’aide de barres à mine de 2m, 2,50m, 3m, pesantes, coupantes à leurs extrémités, les carriers foraient des trous d’un mètre ou plus selon les veines, de 3 ou 4 cm de diamètre, en levant (0,40m), laissant retomber des heures durant, ajoutant un peu d’eau dans le trou afin de lubrifier l’attaque de la pierre, 4 à 5 trous espacés de 30 à 40 cm suivant le bloc à extraire. Ceux-ci étaient bourrés d’explosifs, d’un détonateur, un cordon allumeur (Bickford), maintenant électrique. Chacun s’écartait à l’abri, seul le chef mettait le feu. Deux minutes après c’était l’explosion, on venait ensuite constater le morceau séparé du banc. On s’affairait à l’aide de pics, barres, crics, rouleaux de bois, à le dégager en un lieu, d’autres hommes l’équarrissaient, puis le chargeaient , le faisant transporter par un fardier à chevaux que j’ai vu.
Les fardiers furent remplacés par des camions plats Nashquad en provenance des stocks américains. Les pierres étaient emportées à le scie de Nod (au fourneau, Huguenin). Celles-ci étaient mises sur des chassis à l’aide d’un pont roulant, de longues lames d’acier allaient et venaient, actionnées par la force d’une roue à aubes (moteurs électriques).
De l’eau et du sable siliceux coulaient très doucement dans les rainures en servant de coupe et de lubrifiant. D’autres blocs, moins gros, étaient tranchés avec un câble d’acier en rotation avec contre-poids pour faire descendre le fil.
Ces tranches polies, poncées, suivant la destination et l’utilisation. Un grand nombre de ces plaques de pierres polies ont servi à la construction
Et marches du Palais de Chaillot à Paris, d’autres revêtent certaines facultés de Dijon etc…, les équarris servent au rempierrement des routes.
Chênecières entre Aisey et saint Marc sur Seine
Forges de très longue date, où le physicien Louis Cailletet, industriel bourguignon, auteur de recherches sur la liquéfaction des gaz, né à Châtillon sur Seine (1832-1913) travailla.
Je me souviens avoir visité les forges vers 1917 avec notre mère, monsieur Pallency en était le directeur-ingénieur.
Je revois ces installations, les trois grandes cheminées, les fours où le métal était en fusion que l’on regardait avec des carris de verres fumés
Les ouvriers étaient des prisonniers de guerre allemands qui étaient logés dans des baraquements en bois au bas de la côte de l’Homme Mort.
Il régnait là une grande activité, et un gros trafic pour le tacot (T.D.C.O.) avec les charbons et fers bruts et affinés vers Dijon et Châtillon.
Depuis 1930 on y fabrique des chaînes en tous genres, l’usine se nomme « Société Forges et Chaîneries de Chenecières »
J'ajoute personnellement deux photos, car Pierre Roy ne parle pas de l'existence d'un ancien moulin à huile à Aisey .
Voici la roue de l'ancien moulin à huile d'Aisey sur Seine (avant la Révolution, Aisey le Duc) et la plaque commémorative de sa restauration.
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Commentaires
1cridaiseyJeudi 14 Juillet 2022 à 19:46Le moulin ne fonctionne plus malheureusement bien qu’ayant été restauré par les Bâtiments de France . Je fais des recherches sur Aisey et plus particulièrement sur deux familles les Millerot et les Baudry qui étaient les voisins de la famille Roy rue Rougeot au 19e et au 20e siecle. Si vous aviez des informations sur ces deux familles je serai heureux d’en avoir connaissance . Merci pour ce blog très intéressant sur le Chatillonais et particulierement sur Aisey
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Ce moulin a été construit après la révolution. Il y a confusion avec l'ancien moulin détruit (en amont près de la Barque)