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Présentation du livre de Gérard Soufflet "Maquisards Russes en Bourgogne"
Jenry Camus, Président des Amis du Châtillonnais a présenté Gérard Soufflet, auteur d'un très beau livre , extrêmement documenté sur l'histoire des maquisard Russes en Bourgogne en 1943-1944, lors de la seconde Guerre Mondiale.
Gérard Soufflet a déjà rappelé aux auditeurs ce qu'a été "l'opération Barbarossa" du 22 juin 1941.
A cette date, Hitler, rompant le traité de non agression signé par l'Allemagne et la Russie en 1939, déclencha une gigantesque invasion contre tout le front de l'Est.
D'importantes et sanglantes batailles terrestres s'y déroulèrent et des centaines de milliers d'hommes furent capturés.
Des milliers de prisonniers soviétiques se retrouvèrent parqués dans des camps aux conditions inhumaines, dans le nord et dans l'est de la France.
D'autres participèrent au chantier du mur de l'Atlantique.
Certains s'évadèrent, mais ne connaissant pas le pays et sa langue, ils furent rapidement capturés et abattus
Certains de ces évadés trouvèrent refuge dans la structure des M.O.I. (Main d'Oeuvre Immigrée), née de la branche syndicale du Mouvement Communiste
A Montceau-les-Mines, une importante immigration polonaise s'était installée après la Première Guerre Mondiale, pour suppléer les soldats français morts au combat : travailleurs agricoles, ouvriers de l'industrie.
Après Barbarossa, la section polonaise du M.O.I. de Montceau les Mines fut supervisée par Boleslaw Maslankiewicz et dirigée par Wladyslaw Kudla , sous le pseudo de Wujek (l'Oncle).
Cette section, très structurée, pouvait accueillir des évadés russes en toute sécurité. Deux soviétiques furent ensuite envoyés à Montceau les Mines.
L'un deux, Ivan Vasilievitch Kornienko, se faisait appeler Vasil, l'autre était Joseph.Puis un vrai commissaire arriva de Paris : Henri Pawlowski, dit "Gaston". Après avoir provoqué un déraillement (le 25 septembre 1943), Gaston fut arrêté et fusillé avec 4 polonais.
Le maquis M.O.I. s'installa alors à Chatel-Moron puis à Saint-Loup-de-la-Salle.
Les membres du maquis M.O.I. firent connaissance avec les familles Sauvageot et Juillot qui les hébergèrent.
Hélas de jeunes Russes, dont Vasil, et de jeunes Polonais commirent des exactions : attaques à main armée, vols et même meurtres.
Des règlements de comptes entre maquisards eurent lieu, certains virant vers le banditisme .
Le maquis M.O.I. devait être repris en main, il le fut par Alexandre Tcherkasov, pseudo Victor, qui sépara en deux les Résistants :
Le maquis F.T.P. M.O.I., composé de polonais, et le détachement Léningrad, composé de Russes.
Les maquis M.O.I. et Léningrad se réunirent de nouveau le 7 mars 1944 et se rendirent dans la Nièvre, à Uchon, où beaucoup de maquisards les rejoignirent.
Lors d'une embuscade Victor fut tué, puis ce furent des attaques importantes à La Machine où les mines furent sabotées.
Pendant l'été 1944, les dirigeants du Comité Central des Prisonniers de guerre Soviétiques envoyèrent plusieurs des leurs regrouper les partisans russes dispersés.
En Côte d'Or ce fut Ivan Skripaï, sous le pseudo de Colonel Nicolas qui forma le groupe Maxime Gorki .
Ce groupe se composait de 42 Russes, 90 espagnols, 5 ou 6 Polonais, de quelques Italiens et de quelques Français.
Le maquis Maxime Gorki participa à la fameuse bataille du Pont de Maisey-le -Duc que les Châtillonnais connaissent bien.
Le lendemain , le 12 septembre 1944, se produisit la jonction entre la 2ème Division Blindée Leclerc avec la 1ère Division Française Libre De Lattre de Tassigny.
Voici le livre de Gérard Soufflet que j'ai résumé ( trop résumé)... Il est passionnant.
Le livre est illustré de nombreuses photographies :
J'avais été invitée par les Amis du Châtillonnais à la présentation de ce livre qui, à mon idée, ne nous montrait que le fameux maquis "Maxime Gorki", très connu en Châtillonnais durant l'été 1944...
Quelle fut ma surprise lorsque Gérard Soufflet nous révéla que tout avait commencé en Saône et Loire, près du village où j'ai passé tous les étés de guerre chez ma grand mère ...
Lorsqu'il nous parla du déraillement d'un train durant l'été 1943 près du village je suis restée sans voix... car ce train, tous les habitants du village, dont moi... nous l'avons pillé durant la nuit du 23 au 24 septembre 1943 !! (de la nourriture évidemment)
Et c'est seulement maintenant que j'ai compris pourquoi ce train avait déraillé... c'était par l'action des maquisards russes, mieux vaut tard que jamais n'est ce pas !
Alors merci et bravo à Gérard Soufflet pour ses recherches et son érudition, car sans lui je n'aurais jamais rien su de cet épisode de mon enfance !
Pour en savoir plus sur les maquisards polonais et russes en Bourgogne durant la seconde guerre mondiale, consulter ce site :
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