• Michel Lagrange a composé un poème en l'honneur du torque de la princesse de Vix

    La visite nocturne du Musée du Pays Châtillonnais a été un enchantement pour les visiteurs qui ont découvert plusieurs œuvres du Musée sous un autre angle, mystérieux et surprenant.

     http://www.christaldesaintmarc.com/une-visite-nocturne-au-musee-du-pays-chatillonnais-pour-admirer-les-oe-a209906604

    La surprise a été totale, lorsque, rassemblés entre le cratère et le torque d'or de la princesse de Vix, nous avons pu écouter un superbe poème que Michel Lagrange avait composé pour l'occasion...

    Beauté auditive, beauté virtuelle, ce fut une soirée inoubliable....

    Michel Lagrange a composé un poème en l'honneur du torque  de la princesse de Vix

     AUTOUR DU TORQUE

     

    Un torque

    Une légende impressionnée par un or de silence

    Une mémoire autour du temps

     

    Un petit cheval indompté

    Plus fort que l’espace et le jour

    Sans le mors d’Athéna

    -diadème d’or dans sa bouche écumante-

    Pégase aux yeux fixés sur les replis de l’eau

    Que son sabot fit naître

    Une source… Hippocrène…

     

    Méduse et ses yeux maternels

    Punis d’avoir semé la mort

    Méduse et son cri pétrifié

    Entre ses dents de sanglier brutal

     

    Elle mourut ensanglantée pour que vive la vie

    Et que l’homme à l’épée paraisse

    Et le petit cheval ailé

     

    Sa mère au pilori de sa beauté barbare

    Imposée gardienne aux flancs du cratère

    Sa mère entourée de reptiles

    Elle avait dans le sang ce cheval de fantasme

     

    Le visiteur qui va et vient

    Entre Méduse et le petit cheval ailé

    Sait-il qu’il passe à travers la légende

    Et qu’il risque un regard mauvais

     

    Ce visiteur est un passant parmi des pages légendaires

    Où le bronze aux reflets marins

    Ouvre un chemin pour l’aventure

    Au bord d’une falaise où se brisent les vagues

    Où la Chimère est aux aguets

     

     

    Persée l’enfant de la pluie d’or

    Vient de franchir la fin de ce couloir

     

    Il a tranché le col de la Méduse

    L’eau et le sang font déjà des merveilles

     

    Comment ne pas rester fidèle

    À la beauté qui étreint qui délivre

    Et ne pas être voyagé

    Par la vie par la mort

    Par l’au-delà des choses

    Et des êtres vivants

     

    Comment rester profane

    Entre les murs de l’athanor

    Où sont réunis les mystères

    Afin qu’ils se répondent

     

    Si le visiteur croit en eux

    Une partie de son regard ne lui appartient plus……

     

    Petits sursauts du cheval d’or

    Écho mythique aux chevaux du cratère

    Perpétuel mouvement du torque

     

    Au défaut de la mort il brille

    Et se souvient de la peau de la sueur

    De la tiède émotion des clavicules

    Et de la fébrilité d’une femme

    Au soleil déclinant de la cérémonie

     

    Il se souvient du froid de la rigidité fidèle

    Et de la nuit dernière

    Éventrée par les torches

     

    Il a appartenu à la terre et au ciel

    Bien avant de se retrouver

    Posthume entre les mains des questionneurs

     

     La beauté lui confère un pouvoir libre

    Hostile aux anecdotes

    À mi-chemin du trésor et de l’invisible

    (Michel Lagrange août 2021)


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